La fonction prophétique du langage, connue dans l’antiquité et perdue aujourd’hui, fait intervenir un éventail de facultés humaines (perception, intuition, compréhension, formulation, anticipation, transmission) qui ensemble rappellent la mission de la fonction testimoniale. Le défi consiste à éclairer ces deux figures de l’activité humaine l’une par l’autre, celle du prophète et celle du témoin. Loin de se concentrer sur la question religieuse (divination, inspiration), il s’agira d’explorer la fonction rhétorique de celui qui vient porter témoignage devant le monde d’un événement qu’il a lui même vécu directement, par les sens, et qui est ensuite investi de la responsabilité de délivrer un message à la communauté.

Présentation

La fonction prophétique du langage, connue dans l’antiquité et perdue aujourd’hui, fait intervenir un éventail de facultés humaines (perception, intuition, compréhension, formulation, anticipation, transmission) qui ensemble rappellent la mission de la fonction testimoniale. Le défi consiste à éclairer ces deux figures de l’activité humaine l’une par l’autre, celle du prophète et celle du témoin. Loin de se concentrer sur la question religieuse (divination, inspiration), il s’agira d’explorer la fonction rhétorique de celui qui vient porter témoignage devant le monde d’un événement qu’il a lui même vécu directement, par les sens, et qui est ensuite investi de la responsabilité de délivrer un message à la communauté. Plus l’événement présente un caractère inattendu pour les sens, invraisemblable pour la raison et ineffable pour la parole, plus la fonction testimoniale et prophétique sera mise au défi. La disparition prochaine des derniers témoins de camps d’extermination nous engage à une meilleure compréhension de la fonction prophétique/testimoniale. Nous laissons de côté la dimension politique, historique et philosophique pour nous concentrer sur la question cognitive, linguistique et rhétorique de ce nouveau défi pour la connaissance et la société.

1. Comment perçoit-on un événement (sensations, intuitions, émotions) ?
2. Comment comprend-on la portée d’un événement (jugement, anticipation) ?
3. Comment formule-t-on un événement (choix des formules et genres de discours) ?
4. Comment reçoit-on un événement (à quelles conditions l’imaginaire et les institutions de notre société sont-elles en mesure de s’emparer du message du témoin/prophète pour le bien commun ?)

Programme

Jeudi 5 novembre

• 14h30-15h00 : Emmanuelle Danblon (Université libre de Bruxelles), « Pour une archéologie de la fonction prophétique »
• 15h00-16h00 : Alain Rabatel (Université Lyon 1), « Témoignage et prophétie. Ressemblances et différences dans la fonction narrative ».

Pause

• 16h15-17h15 : Alain Berthoz (Collège de France), « Perception, anticipation et prédiction. Le point de vue des neurosciences. »
• 17h15-18h15 : Pierre Gibert (Centre Sèvres), « Témoignage et prophétie. Retour sur le vocabulaire biblique »

Vendredi 6 novembre

• 10h30-11h30 :  Michaël de Saint-Cheron, « Levinas, témoin ou prophète de notre temps ? »

Pause

• 11h45-12h45 : Roland Jouvent (Université Pierre et Marie Curie), « Du témoin prophète pour le bien commun. Comment faire de la réalité un plaisir psychique ? »

Pause déjeuner

• 14h30-15h30 : Armin Schnider (Université de Genève), « Discernement entre fantasme et réalité dans les mécanismes d’anticipation ».
• 15h30-16h30 : Sylvie Barnay (Université de Lorraine), « Le prophète, interprète de l'histoire : quelques perspectives de recherche »
• 16h30-17h00 : Emmanuelle Danblon, Conclusion

Inscription

Inscription gratuite obligatoire sur le site de l'IEA de Paris