AccueilLe musée prédateur

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Le musée prédateur

The Predatory Museum

El museo depredador

XXXIXe symposium de l'International Committee for Museology (ICOFOM)

39th annual International Committee for Museology (ICOFOM) symposium

XXXIX Simposiom annual del Comité Internacional para la Museología (ICOFOM)

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Publié le mardi 19 janvier 2016

Résumé

Les visiteurs se sont-ils jamais demandé un jour comment les musées acquièrent toutes ces choses magnifiques qu'ils présentent au public ? Il est certain que quelques-uns l'ont fait, mais combien de personnes pourraient voir le musée comme un prédateur ? Pourraient-ils reconnaître l'acquisition d’objets de prix, exposés en  salles, comme le résultat d'une stratégie prédatrice ? Il est vrai que les musées sont les bénéficiaires scrupuleux mais enthousiastes, de dons faits par des individus qui franchissent le seuil de l'institution dans l'idée d’offrir ou de léguer leurs biens à un musée local. 

¿Se han preguntado alguna vez los visitantes cómo los museos adquieren las cosas maravillosas que presentan al público curioso? Ciertamente algunos lo hacen, pero ¿cuántos perciben al museo como un depredador? ¿Cuántos reconocerían la actividad museística de adquirir las colecciones valiosas exhibidas como el resultado de una empresa depredadora? Es cierto que los museos son destinatarios exigentes pero deseosos de las donaciones ofrecidas por personas que cruzan su umbral y que desean donar o legar sus posesiones preciadas a los museos locales.

Have visitors ever wondered how museums acquire the wonderful things they present to the enquiring public? It is certain that some do, but how many would see the museum as a predator?  Would they ever recognize the museum activity of acquiring the valued collections that are put on display as the result of a predatory undertaking? It is true that museums are discerning but eager recipients of gifts offered by individuals who cross their threshold and who are willing to donate or bequeath their treasured possessions to their local museum. These ongoing acts of charity aside, museums have other avenues of collection-building which they explore and have done so since their inception.

Annonce

Thème présenté par Lynn Maranda et Bruno Brulon Soares

Traduction : Karina Pronitcheva

Argumentaire

La perception commune du musée se résume généralement à une série d'adjectifs positifs et réconfortants comme : éducatif, serein, contemplatif, digne de confiance, vrai, rigoureux, authentique, sûr, savant, etc. En revanche, on s'interroge moins sur les mécanismes par le biais desquels les musées ont atteint ces hauteurs aux yeux des individus ou des communautés. Pour le plus grand nombre, le musée se présente comme un lieu d'exploration et d'apprentissage qui passe par l'exposition et l'interprétation des artefacts ou d'objets d'histoire naturelle accompagnés de matériel didactique ; un lieu où les visiteurs peuvent explorer non seulement leur identité et leur place dans l'ordre des choses, mais aussi d'autres mondes qui ont un sens pour eux. À part quelques pensées fugaces sur le fait de savoir comment les individus perçoivent leurs visites de musée, que ce soit le droit d'entrée, le faible éclairage dans les salles d'exposition, la taille de la police sur les cartels, l'existence (ou non) d'un lieu de détente ou de restauration ou toute autre réaction viscérale réelle ou imaginaire, la perception du public sur la manière dont le musée a acquis sa réputation quasiment irréprochable est pratiquement inexistante. Le musée est accepté comme un fait établi sans interrogation sur ses fondements, sur ses activités sous-jacentes qui fondent son activité.

Les visiteurs se sont-ils jamais demandé un jour comment les musées acquièrent toutes ces choses magnifiques qu'ils présentent au public ? Il est certain que quelques-uns l'ont fait, mais combien de personnes pourraient voir le musée comme un prédateur ? Pourraient-ils reconnaître l'acquisition d’objets de prix, exposés en  salles, comme le résultat d'une stratégie prédatrice ? Il est vrai que les musées sont les bénéficiaires scrupuleux mais enthousiastes, de dons faits par des individus qui franchissent le seuil de l'institution dans l'idée d’offrir ou de léguer leurs biens à un musée local. Mis à part ces actes généreux, les musées explorent depuis longtemps d'autres voies d'enrichissement des collections. L'une d'entre elles est l'acquisition des spécimens auprès de particuliers, de marchands, de maisons de vente aux enchères ou d’organisations qui cherchent à vendre des objets de qualité susceptibles d'intéresser les musées. Ce qui nous intéresse davantage est cependant le fait que les musées sont toujours impliqués sur le terrain dans la collecte de collection.

Bien que les visiteurs « connaissent » le musée à travers ses expositions ou sa programmation, le processus plus vaste et complexe de muséalisation commence bien à partir du terrain – que ce soit dans un village africain, dans la forêt tropicale d'Afrique du Sud ou au milieu de l'océan. La quasi-totalité des collections muséales d'objets d'histoire naturelle ou d'archéologie ont été réunies presque entièrement grâce à des expéditions sur le terrain, organisées par des chercheurs, scientifiques, universitaires et autres entrepreneurs intéressés ou employés dans ces domaines d'activité, la plupart d'entre eux travaillant pour ou étant associés à des musées.

Cela est évidemment aussi valable pour la plupart des collections ethnographiques. Créés en grand nombre au XIXe siècle, les musées d'ethnographie ont été définis comme « cannibales » dans des études récentes portant sur leurs méthodes de collecte d'objets (Gonseth; Hainard & Kaehr, 2002). Agissant sous le couvert des « sciences humaines », ces musées ont constitué leurs collections en privant certains peuples de beaucoup de leurs biens culturels de premier ordre, en décontextualisant ces objets des systèmes symboliques autochtones et en les re-contextualisant sur la base de valeurs européennes. Ce processus de production intense de représentations de l'Autre traduit une certaine perception de la culture envisagé comme un ensemble imaginaire d'indicateurs stables interprétés et réinterprétés par les Européens (Jamin, 1984).

En effet, d'après Nicholas Thomas (1991, p. 7), l'époque du commerce colonial est aussi celle des débuts de la valorisation des entités, personnes, groupes ou relations. Les choses qui ont été vendues ou données à ce moment-là n'ont jamais été complètement aliénées d'un lieu ou des populations auxquelles elles avaient été prises. En outre, dans le processus d'échange, la valeur est produite et reproduite. Quand quelque chose est échangé ou déplacé d'un contexte vers un autre, cela risque de passer par différents « régimes de valeur » (Appadurai, 2007), ce qui revient à dire que le degré de cohérence des valeurs pourrait grandement varier d'une situation à l’autre et d'un objet à l’autre. Pendant la période coloniale, les objets de culture matérielle ont été constamment déplacés de leur cadre d'usage ou rituel vers un cadre muséal, en acquérant ainsi un nouveau régime de valeur, sans forcément perdre leur signification première. Le musée en tant qu'institution avec son propre ensemble des valeurs, dévore toutes les caractéristiques attribuées précédemment à ces objets et établit leur nouvel état qui ne retient que de manière partielle les connections premières issues des systèmes symboliques.

En privilégiant la description et la documentation comme substituts de mise en contexte des objets ethnographiques, l’ethnologue classique remplace la « voix » et la connaissance autochtones par la « voix » et la connaissance ethnographique ou muséographique habilitées à mettre en place une présentation muséale convaincante. C'est l'ethnologue qui de manière très inégalitaire a le mot final sur le propos « véridique » adopté par le musée. Ces objets ainsi que la documentation qui leur est rattachée, cautionnée par le point de vue d'expert, ont été cumulées dans l'idée d'établir de véritables « archives de l'humanité » (Griaule, 1957, p. 81) ; principe qui s'appuie également sur l'affirmation que le matériel collecté n'a pas de propriétaire réel. Dans ce processus, l'Autre n'est qu'une construction générale en partie nécessaire pour prouver la validité des objets ethnographiques récoltés sur le terrain.

Ce travail de terrain témoigne de la nature prédatrice des musées, même si ceux-ci n'ont pas toujours été directement impliqués. Le fait que les matériaux acquis de cette manière finissent par se retrouver dans les musées est la preuve du travail entrepris ou soutenu par les musées, en raison de leur acceptation des objets collectés. Que les musées aient constitué leurs collections de cette manière par leurs propres moyens ou qu'ils aient encouragé ce genre d'entreprises en devenant dépositaires finaux des objets importe peu. Le caractère prédateur des musées dans les deux cas est difficile à ignorer.

Le caractère dichotomique des musées est lié à leur double rôle opposant leurs activités d'enrichissement des collections et celles de diffusion des connaissances rendues possible par la recherche. Pour les musées, l'un est-il possible sans l'autre ? Étant donné que la connaissance, inhérente surtout à l'archéologie et à l'ethnologie, forme les bases de l'interprétation et donc de l'éducation, il semble que les deux aillent de pair. Par conséquent, étant donné que le musée est dépositaire des matériaux acquis par différents moyens, qui sont traités, conservés, étudiés et proposés à la communauté par le biais d'expositions ou autres manifestations éducatives, sa nature prédatrice restera son trait principal aussi longtemps qu'il existe. Cela ne signifie pas qu'il faille en être fier, mais au vu de ses activités menées à l'extérieur et d'habitude désignées par les termes « positifs » comme la collecte sur le terrain ou les fouilles – les expressions qui renvoient à des méthodes de travail du monde académique – il est facile de comprendre pourquoi aucune allusion au côté prédateur des musées n'a jamais intégré leur vocabulaire ni celui de leurs visiteurs.

En nous confrontant au côté prédateur des musées, nous aimerions ouvrir la voie à une muséologie réflexive et décolonisée qui accepte de porter un regard critique sur sa propre histoire. La reconnaissance des conséquences historiques et culturelles de la colonisation, dans la deuxième moitié du XXe siècle, a amené l'anthropologie à prendre du recul par rapport aux musées et à développer une approche critique de son propre rôle. Quand, dans les années 1970, l'anthropologie affronte la prétendue « crise » suivie de sa « réinvention » due à l'association traditionnelle de la discipline au « western imperialism » (Gough, 1968; Lévi-Strauss, 1966, dans Stocking, 1991), la muséologie qui est en crise elle-même tente de se faire reconnaître comme champ scientifique autonome, d'une part, et s’efforce d’autre part d'analyser son principal objet d'études, à savoir le musée. Le mouvement de la nouvelle muséologie a été perçu, avec l'émergence de nouveaux types de musées qui ont remis en question le rôle social de l'institution muséale traditionnelle ainsi que sa place dans les sociétés postcoloniales (Desvallées, 1992), comme une tentative de réfléchir aux pratiques muséales traditionnelles dans une perspective critique et à remodeler les musées en prenant en considération leur place au sein de sociétés différentes. Le musée prédateur était-il censé disparaître dans le processus de décolonisation ? Au contraire, il a résulté de cette approche la reconnaissance du pouvoir muséal de relier la mémoire au territoire (Bellaigue, 1990), ce qui s'est avéré également le premier pas vers la déconstruction de son autorité.

Dans sa recherche d’objets ou de spécimens pour initier, élargir ou compléter sa collection, le musée organise des incursions ou des raids dans le but de prospecter des territoires réputés intéressants. Ces opérations comprennent aussi bien la collecte d'objets d'histoire naturelle dans les habitats, les fouilles des site ayant appartenu autrefois à des populations ou encore l'intrusion dans des domaines privés à la recherche d'objets significatifs. Oui, les musées ont fait tout cela. Comment sinon auraient-ils constitué leurs collections entomologiques, paléontologiques ou botaniques ? Comment les musées seraient-ils en mesure de se vanter de leurs collections archéologiques si ce n'est pas à la lumière de toutes ces fouilles innombrables ? Comment les musées auraient-ils réussi à s'emparer d’objets d'importance culturelle majeure pour les peuples autochtones du monde entier ? Il est improbable que toutes ces collections aient été acquises ou constituées sans l'initiative du musée de rassembler de façon ordonnée les objets nécessaires à la recherche et à la présentation muséale. Les collections représentatives cherchent à exposer des objets de curiosité ou d'admiration, mais les collections vraiment significatives sont celles qui avaient été constituées systématiquement grâce au travail sur le terrain. Non seulement les musées ont constitué leurs collections de cette manière, mais ils se sont aussi appropriés des informations sur ces collections, ce qui est un acte prédateur en soi.

Alors que le terme « prédateur » est négatif et agressif car il évoque les animaux de proie, il désigne également l'exploitation des autres pour en tirer du profit. Si l'on examine le terme « prédateur » et qu’on l'associe à une entité apparemment inanimée comme le musée, l'examen de ses attributs ainsi que sa comparaison avec le monde animal peuvent s’avérer utiles. Qu'est-ce qu'on appelle un « prédateur » ; en existe-il des sous-espèces ? Quel est son aspect, où le trouve-t-on, quelle est sa taille ? Quand chasse-t-il et qui sont ses proies ? Chasse-t-il seul ou partage-t-il sa proie ? Est-il futé et use-t-il de ruses en chassant ? Sa proie est-elle assez maligne pour lui échapper ? Est-il capable de changer d'apparence et a-t-il des caractéristiques particulières qui lui permettent d'attraper sa proie ? A-t-il des ennemis ou concurrents ? Sa source alimentaire est-elle inépuisable ? Toute nourriture lui convient-elle et va-t-il mourir s'il manque de nourriture ? Toutes ces questions pourraient être appliquées aux musées, et c'est dans cette mesure que l'usage du terme « prédateur » devient pertinent pour notre discussion. Appliqué aux musées, ce terme n'entend pas forcément une action positive, mais reste dans le domaine de ces activités qui pourraient être perçues comme contestables et non conformes à la perception commune de ce que sont les musées. Néanmoins, la plupart des actions grâce auxquelles les musées rassemblent et constituent leurs collections pourraient être décrites comme préméditées, souvent assimilables à de l'exploitation et, à long terme, ne servant que les intérêts des musées mêmes.

Il existe de nombreux éléments le confirmant. Par exemple, au vu de la condamnation publique des actions qui menacent la préservation des ressources naturelles et de la mobilisation croissante pour la cause animale qui en découle, il n'est plus tolérable que les musées continuent à chasser des animaux toujours en vie dans le but d'élargir leurs collections : ils sont censés alors se tourner vers des animaux tués accidentellement sur la route ou morts de causes naturelles. Par ailleurs, les archéologues ou ethnologues ont souvent affaire à des objets du passé ou du présent ayant appartenu aux peuples dont les descendants clament de plus en plus fort la restitution. Ce débat est devenu un enjeu important pour les musées qui détiennent des objets de la culture matérielle des peuples autochtones : il peut être considéré comme une réaction directe aux excursions prédatrices des musées dans les territoires où ils n'ont pas le droit de s'introduire ou là où ce droit est contestable.

Beaucoup d'interrogations auxquelles les musées sont censés répondre aujourd'hui découlent en réalité des tous premiers voyages d'exploration et des retombées obtenues suite à différentes vagues de colonialisme. La plupart des musées ont été produits dans la période de rencontres entre l'explorateur colonial et son sujet d'exploration, les peuples non-européens. Une telle production patrimoniale européenne au sein d'un système d'acquisition de connaissances et de domination politique, a également contribué à créer une vision imaginaire de l'Autre comme entité extra-européenne. Il s'agit d'un processus symbolique qui se poursuit encore aujourd'hui. Si, par le passé, c'est en voyageant que les Européens ont pu créer un imaginaire autour de l'Autre à partir de connaissances superficielles ou de méthodes prédatrices, actuellement, ce sont les musées mêmes qui s'engagent dans une sorte de néo-colonialisme, en entrant en concurrence les uns avec les autres pour l'acquisition des collections de premier ordre, ce qui les pousse à favoriser le matérialisme, l'inégalité et l'exploitation.

Depuis les dernières décennies du XXe siècle et de manière plus intense au début du XXIe siècle, avec le tourisme qui acquiert une dimension globale et permet aux individus de voir presque toute culture ou endroit avec leurs propres yeux, la recherche ethnographique avait perdu le « monopole » de la découverte d'« autres cultures » (Réau & Poupeau, 2007), en laissant ainsi aux musées seuls la possibilité de créer des représentations culturelles – toutefois contestables – par le biais d'expositions de leurs objets de collection. La réinvention historique des peuples ou des lieux à travers le monde a permis à des professionnels du tourisme de mettre en place des représentations fortes par le biais de leur re-production ou de leur re-création globale. D'après Noel B. Salazar (2009), sachant que les images accompagnent le flux touristique circulant des régions qui génèrent le tourisme jusqu'aux destinations touristiques, pour revenir ensuite à leur point de départ, nous constatons aujourd'hui la « tourismification » de la vie quotidienne. Paradoxalement, pour l'auteur, la « tourismification » provient non de l'extérieur, mais de l'intérieur de la société, en changeant la façon dont ses membres se voient eux-mêmes (Picard, 1996 dans Salazar, 2009).

Autrement dit, avec la popularisation du tourisme, le prédateur est convié à vivre à l'intérieur même des frontières que la société lui fixe. À l'heure actuelle, les visiteurs de musée, mais aussi toute personne, sont encouragés à consommer la culture d'autrui. La déprédation permanente d'un patrimoine culturel d'autrui, matériel ou immatériel, est maintenant perçue comme faisant partie de la notion même de la « culture mondiale » dans le soi-disant monde globalisé. Mais quelles sont les frontières éthiques pour une action prédatrice de ce genre ? Qui établit ces frontières et pour qui ? Le problème s'est tellement aggravé dans certains milieux pauvres comme, par exemple, les favelas brésiliennes où les musées et le tourisme rivalisent dans la représentation de la culture brésilienne marginalisée, que les autochtones emploient le terme de « tourisme prédateur » pour décrire leur relation avec les « visiteurs ».

Étant donné qu'actuellement, l'accès aux sites de fouilles traditionnels est sous le contrôle des « nouvelles nations » indépendantes et de ce fait devenu problématique (Stocking, 1991, p.3), les actions prédatrices doivent prendre d'autres formes au sein du marché capitaliste des relations culturelles. Selon une certaine perspective, la notion surexploitée du patrimoine avec ses catégories ambiguës de patrimoine universel et de patrimoine mondial, « vend » l'idée que la culture peut être consommée indépendamment des identités ethniques spécifiques ou des valeurs particulières placées en elle. Dans le monde où les rapports de pouvoir du passé n'avaient pas vraiment été décortiqués et sont encore à défaire ou à remodeler, l'inscription au patrimoine mondial ou la sacralisation de « paysages culturels », par exemple, risque d’amener à une série de malentendus récurrents. Même les institutions récentes qui s'étaient formées autour de la notion de musée, comme l'écomusée ou le musée communautaire, n'ont pas été capables d'établir un programme hermétique aux intérêts privés ou aux objectifs politiques. Le musée prédateur est bien en vie et a faim.

Alors que les musées ne peuvent pas changer l'histoire, peuvent-ils d'une manière ou d'une autre  atténuer leur rôle de prédateur, en reconnaissant ses conséquences et en mettant fin à leurs anciennes habitudes ? Leur revient-il de se présenter comme d’« honnêtes courtiers » ou peuvent-ils s’affranchir en remarquant que « beaucoup d'eau a coulé sous les ponts » ? Quelle direction les musées pensent-ils prendre dès lors ? Il est vrai que les musées ont rassemblé de magnifiques collections et, en faisant cela, ont acquis d'importantes informations –informations qui ne seraient probablement jamais mises en lumière si les musées n'étaient pas impliqués dans ce genre de recherche, des informations qui lient les objets matériels aux styles de vie et représentent ainsi un chaînon capital dans la transmission du savoir. Les musées peuvent-ils un jour se défaire ou se dissocier de leur passé prédateur grâce à leur actions actuelles ou futures, et si oui, comment ? Ou, pour conserver son statut, le musée restera-t-il à jamais le prédateur qu'il a été et qu'il est toujours ?

Références

  • Appadurai, A. (2007). Introduction: commodities and the politics of value. In A. Appadurai (Ed.), The social life of things: Commodities in cultural perspective. (pp. 3-63). Cambridge: Cambridge University Press.
  • Bellaigue, M. (1993). Mémoire, space, temps, pouvoir. ICOFOM Study Series, Vol. 22, 27-30.
  • Desvallées, A. (1992). Présentation. In A. Desvallées, M.O. De Barry & F. Wasserman (coord.), Vagues:une antologie de la Nouvelle Muséologie(vol. 1). (pp. 15-39). Collection Museologia. Savigny-le-Temple : Éditions W-M.N.E.S.
  • Gonseth, M.-O., Hainard, J., & Kaehr, R. (2002). (éds.). Le musée cannibale. Neuchâtel : GHK Éditeurs, Musée d’Ethnographie.
  • Griaule, M. (1957). Méthode de l’ethnographie, Paris : Presses Universitaires de France.
  • Jamin, J. (1984). Aux origines du Musée de l’Homme : la mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti, Cahiers Ethnologiques,La Mission Dakar-Djibouti 1931-1933. Université de Bordeaux II, n. 5, 7-86.
  • Réau, B., & Poupeau, F. (2007). L’enchantement du monde touristique. Actes de la recherche en sciences sociales, 170 (décembre), 4-13.
  • Salazar, N. B. (2009). Imaged or imagined? Cultural representations and the ‘tourismification’ of peoples and places. Cahiers d’Études Africaines, XLIX (1-2), n. 193-194, 49-70.
  • Stocking, G. W. Jr. (Ed.). (1991). Colonial Situations: Essays on the contextualization of ethnographic knowledge. Wisconsin: The University of Wisconsin Press.
  • Thomas, N. (1991). Entangled objects: Exchange, material culture and colonialism in the Pacific. Cambridge, Mass.: Harvard University Press.

Conditions de soumission

Résumés des présentations et/ou des documents

Les résumés des présentations et/ou des communications (300 mots maximum) et les principales références (10 références maximum) et seront acceptés

jusqu'au 15 Février 2016 (inclus)

et devraient être soumis via ce formulaire.

Si vous avez des questions vous pouvez les adresser à: icofomsymposium@gmail.com

Les articles acceptés pour publications seront imprimés dans l’ICOFOM Study Series 45, qui paraîtrait après le symposium de Milan. Soumission des articles: 31 Août 2016

Le comité organisateur se charge de:

  • Réceptionner les résumés et la délivrance d’un accusé de réception avant le 19 février 2016,
  • Faire respecter la procédure de lecture des résumés en «double aveugle»,
  • Transmettre les résumés anonymisés au comité de sélection du symposium qui procédera à l'évaluation de tous les résumés,
  • Informer les auteurs à propos de la décision du comité de sélection avant le 20 Mars 2016.

Date et lieu

Le comité international pour la muséologie (ICOFOM) organise son symposium annuel à Milan (Italie), du 3 au 9 juillet 2016, dans le cadre de la Conférence générale de l'ICOM.

Comité de selection

  • François Mairesse, President of ICOFOM, CERLIS, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, France
  • Ann Davis, Past President of ICOFOM, Former Director, The Nickle Arts Museum, University of Calgary, Canada
  • Bruno Brulon Soares, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro, Brazil (Vice-president of ICOFOM)
  • Lynn Maranda, Curator Emerita, Museum of Vancouver, Canada (ICOFOM Secretary)
  • Сomité organisateur / Organising Committee / Comité Organizador
  • François Mairesse, President of ICOFOM, CERLIS, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, France
  • Ann Davis, Past President of ICOFOM, Former Director, The Nickle Arts Museum, University of Calgary, Canada
  • Indira Aguilera Kohl, Curator, Fundacion Museos Nacionales, Venezuela
  • Bruno Brulon Soares, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro, Brazil (Vice-president of ICOFOM)
  • Wanchen Chang, Taipei National University of the Arts, Taiwan (ICOFOM Treasurer)
  • Mónica R. de Gorgas, Former Director, Museo Nacional Estancia Jesuítica de Alta Gracia, Argentina
  • Jennifer Harris, Curtin University, Australia (ICOFOM Secretary)
  • Anna Leshchenko, Russian State University for the Humanities, Russia (ICOFOM Communication)
  • Lynn Maranda, Curator Emerita, Museum of Vancouver, Canada (ICOFOM Secretary)
  • Eiji Mizushima, University of Tsukuba, Japan
  • Anita B. Shah, Museum consultant, museologist, Tulsi Graphics, Hyderabad, India
  • Kerstin Smeds, Umeå universitet, Sweden (ICOFOM Publications)
  • Olga Truevtseva, Altai State Pedagogical Academy, Russia
  • Cristina Vannini, Director, Soluzionimuseali, Italy (ICOFOM Secretary)

Milan, Italy, 3-9 July, 2016

Theme presented by Lynn Maranda and Bruno Brulon Soares

Argument

The common perception of museum can be found in a series of descriptive positive and uplifting adjectives such as educational, quiet, contemplative, trustworthy, truthful, accurate, authentic, safe, knowledgeable, and etc. Little thought is given to the mechanisms employed by which museums have reached such lofty heights in the eyes of individuals and communities alike. To most, it is perceived as a place of exploration and learning through the display and interpretation of cultural objects or natural specimens and their accompanying didactic materials, a place where visitors can explore not only themselves and their place in the scheme of things, but also the worlds which exist and have meaning for them. Except for fleeting thoughts of how individuals respond to any museum visit, whether its entrance fee, the low lights in the exhibition areas, the print size on the labels and texts, the availability (or lack thereof) of a place to rest or eat, or some other visceral reaction whether real or imagined, the public’s perception of how the museum gained its near pristine reputation is virtually non-existent.  The museum is accepted as a given without any concomitant interest in discovering or questioning its basic, long extant underlying activity.

Have visitors ever wondered how museums acquire the wonderful things they present to the enquiring public? It is certain that some do, but how many would see the museum as a predator?  Would they ever recognize the museum activity of acquiring the valued collections that are put on display as the result of a predatory undertaking? It is true that museums are discerning but eager recipients of gifts offered by individuals who cross their threshold and who are willing to donate or bequeath their treasured possessions to their local museum. These ongoing acts of charity aside, museums have other avenues of collection-building which they explore and have done so since their inception. One of these is the purchase of objects from individuals, dealers, auction houses, or organizations who have desirable museum quality items for sale. More germane to this discussion, however, is that activity in which museums have always been and still are involved, that being in the assemblage of collections from the field.

Even though visitors “know” the museum through their exhibitions and programmes, the broader and more complex process of musealization begins in the field – whether it is in an African village or in a South American rainforest or in the middle of the ocean. Virtually every natural history and archaeological collection in a museum has been built almost entirely through field expeditions mounted by researchers, scientists, scholars or other entrepreneurs either interested or employed in these fields of endeavour, a great many of whom were either working for or were associated with museums.

Without a doubt, the same can be said in respect of most ethnographic collections. Most actively created during the 19th century, ethnographic museums have been, in recent critical approaches to their collecting methods, defined as “cannibals” (Gonseth, Hainard & Kaehr, 2002). Acting under the guise of a “human science”, these museums formed their collections by depriving certain populations of many of their most valued cultural objects, decontextualizing such objects from their indigenous symbolic systems and re-contextualizing them based on European values. A certain perception of culture, as an imagined set of stable indicators, would be disseminated in this process of intensive production of representations of the Other, as interpreted and reinterpreted through European eyes (Jamin, 1984).  

In effect, according to Nicholas Thomas (1991, p.7), the moment of colonial trade is the moment from which emerges the evaluation of the entities, persons, groups and relations. The things that were traded or given were never completely alienated from the place or the peoples from which they were taken. Furthermore, value is produced and reproduced in the process of exchange. When something is exchanged or removed from one context to another, it occasionally goes through different “regimes of value” (Appadurai, 2007), which is the same as to say that the degree of value coherence may be highly variable from situation to situation and from object to object. Throughout the colonial period, material culture was constantly removed from situations of utility or ritual to become museum objects, thus gaining a new type of value even if not necessarily losing its meaning in the previous circumstance from which it was removed. The museum, as an organization with its own set of values, devours all previous standards attributed to things and establishes a renewed state in which not all connections kept in previous symbolic systems will be remembered.

By prioritizing description and vast documentation as substitutes for the contextualization of the ethnographic object, the classic ethnographer replaces the indigenous ‘voice’ and knowledge with the ‘voice’ and knowledge of the ethnographer or of the museographer empowered to orchestrate the museum’s convincing performance. In this unequal ‘relationship’, it is the ethnographer who has the final word in the “truth” enacted by the museum. These objects and the documentation attached to them that sustained and authorized the expert point of view over any other were accumulated with the intention to establish a real “archive of the humanity” (Griaule, 1957, p. 81) bounded by the idea that the collected material had no real owners in the first place. In this process, the Other is only a general construction in part needed to justify the ethnographic authority in the field.        

Such fieldwork has been witness to the predatory nature of museums, even if museums have not always been directly involved. The fact that the materials so acquired through these means end up in museums is evidence of either work undertaken by museums or supported by these institutions by virtue of their acceptance of collections so assembled. Whether museums have, themselves, built these collections in this manner or aided and abetted the legitimacy of such undertakings by being the final repository, matters not. The predatory face of museums in this arena cannot be ignored.

The dichotomy in which museums find themselves is encapsulated in their dual role, which pit their collection-building activities with those of knowledge acquisition and dissemination made possible through the processes of research. For museums, can there be one without the other?  Given that the knowledge base, inherent especially in archaeology and ethnology collections, forms the foundation for interpretation and thus education, it would seem that the two go hand in hand. Consequently, given that the museum is, indeed, a repository of materials acquired by a variety of means which are processed, conserved, researched and offered to the community through exhibitions and other educational avenues, its predatory nature will remain an essential trait so long as it is in existence. This does not mean this is something which is a source of pride, but with its offsite activities normally couched in such “positive” terms as field collecting or excavation, expressions which engender scholarly endeavour, it is easy to understand why any thought of predatorship has never entered the functional vocabulary of either the museum or its clientele. 

By confronting this predatory face of museums here, we intend to open the path for a reflexive, decolonized museology that can acknowledge its history with a critical perspective. The recognition of the cultural and historical implications of colonization have, in the second half of the 20th century, led anthropology to distance itself from museums by developing a systematic critique to the discipline’s role. In the 1970’s, when anthropology faced a supposed “crisis” followed by its “reinvention” due to the historical association of the discipline to “western imperialism” (Gough, 1968; Lévi-Strauss, 1966, included in Stocking, 1991), museology was going through a crisis of its own in the attempt to be defined as an autonomous field of knowledge on the one hand, and in the examination of its most central subject of study – the museum – on the other. With the appearance of new forms of museums that questioned the social role of the more traditional institutions and their place in post-colonial societies (Desvallées, 1992), the organized movement of New Museology was defined as an attempt to reflect on traditional practices in a critical perspective and to reshape museums taking into consideration their place in different societies. Was the predatory museum supposed to be suppressed in the process of decolonization? On the contrary, the result was the recognition of its power connecting memory to territory (Bellaigue, 1993) and the initial step in the deconstruction of its own authority.        

In its search for objects and specimens to initiate, augment or complement its collection, the museum mounts incursions or forays to forage through territories known to provide it for what it is searching. These territories run the gamut from collecting natural specimens from known habitats, to excavating sites belonging to previous inhabitants, or to trespassing on private lands in search of the objective. Yes, museums have done all of this. How have they built their entomological, paleontological or plant collections? How is it that museums can boast of their archaeological holdings if not in light of a complete record of site excavations? How did museums come into the possession of objects of cultural significance to aboriginal peoples around the world? Surely it cannot be the case that all of these collections were acquired and built through means whereby the museum does not, itself, take the initiative to build orderly, intellectually meaningful, significant assemblages which form the tangible basis required for the research and presentation for which museums are known. Representational collections tend to yield objects of curiosity or admiration, but the truly significant holdings are those which have been systematically built through the process of fieldwork. Not only have museums built collections in such a manner, but also they have appropriated information germane to such collections, which in itself is also a predatory act.   

While the term “predator” is a harsh, negative term which conjures up images of animals of prey, it also denotes the exploitation of others for gain. When examining the use of the term “predator” in association with an apparently inanimate entity such as a museum, a consideration of the attributes of and comparison with the natural world might serve as useful. What is it [the predator] called and are there any subspecies? What does it look like, where is it found, and how big is it? When does it hunt and on what does it prey? Does it hunt alone and does it share its kill? Is it clever and does it use ruses in hunting? Is its prey clever enough to escape? Can it change its appearance and does it have any special endowments for making its kill? Does it have any enemies or competition? Is its food source endless? Can it eat any food and will it die if it runs out of food? Such questions can become applicable to the museum circumstance to the extent that the usage of the term “predator” becomes entirely germane to this discussion. Where the museum is concerned, it does not necessarily encapsulate a positive action, but remains in the realm of those activities which may be perceived as questionable and not in keeping with the commonly held perception of what museums represent. Nevertheless, most actions whereby museums assemble and build collections can be described as always premeditative, often exploitative, and in the long run, entirely self-serving. 

There is strong evidence in regard to this position. For example, through a growing advocacy in response to public condemnation of actions threatening the preservation of natural resources, it is no longer acceptable for museums to hunt live zoological specimens for their collections, but rather rely on animals that have met their demise through road-kill or by natural causes. On the other hand, archaeologists and ethnologists are dealing with past and present cultures the descendants and current demographic of which are becoming more and more vocal in their demand for restitution. This has become a major issue for those museums holding material culture from aboriginal peoples and can be assessed as being in direct response to museums’ predatory excursions into territories over which they have had no rights of trespass and where such trespass is contested.

Much of this which museums are now having to address had its genesis with the early voyages of exploration and the resultant fallout from the subsequent waves of colonialism. The majority of museum objects were produced in the period of encounter between the explorer and the colonialist subject of exploration – the non-European peoples. This production of a European heritage invented in a system of knowledge acquisition and political domination, also created the imagined idea of the Other as an extra-European entity responsible for sustaining the dominant cultural identities by contrast. This is a symbolic process that still goes on today. If, in the past, it was with the possibility of travel that Europeans created an imagination of the Other from superficial knowledge and predatory methods, now, even museums have engaged in their own form of neo-colonialism entering in active contest with each other for the acquisition of prime collections, thus causing them to focus on materialism, inequality and exploitation.

Since the last decades of the 20th and more intensely in the beginning of the 21st centuries, with tourism gaining a global dimension and assuming the capitalist role to allow people to see virtually any culture or location with their own eyes, ethnographic research has lost its “monopoly” on the discovery of “other cultures” (Réau & Poupeau, 2007) thus leaving to museums only the ability to create debatable cultural representations through the objects in their collections. The historical re-invention of peoples and places around the world have allowed tourism marketers to create powerful representations through their global re-production and re-creation. According to Noel B. Salazar (2009), as images travel together with tourists, from predominantly tourism-generating regions to tourism destinations and back, we witness today the “tourismification” of everyday life. Paradoxically, for the author, tourismification proceeds not from the outside but from within a society, by changing the way its members see themselves (Picard, 1996 included in Salazar, 2009).

In other words, with the popularization of tourism, societies invite the predator to live inside their somehow defined boundaries. Now, not only the museum visitor but also every single person is encouraged to consume someone else’s culture. The constant depredation of one’s material and immaterial cultural heritage is now embraced as part of the very notion of a “global culture” in a so-called globalized world. However, what are the ethical boundaries for such a predatory action? Who establishes such boundaries and for whom? The problem is so aggravated in some poorer contexts that, for example, in certain Brazilian favelas, where museums and tourism compete for the representation of marginalized Brazilian culture, the local inhabitants are using the term “predatory tourism” to describe their relation with “visitors”.

At present, when access to traditional fieldwork sites now in control of independent “new nations” became problematic (Stocking, 1991, p.3), predatory actions have to assume different forms in the capitalist market of cultural relations. In one possible perspective, the over-explored notion of heritage in its most ambiguous categories of universal heritage or of world heritage ‘sell’ the problematic idea that culture can be consumed regardless of peoples’ singular identities and the particular values invested in it. In a world where power relations of the past have not been fully confronted and are yet to be deconstructed and reshaped, the declaration of world heritage, or of “cultural landscapes”, for instance, will lead to the most recurring sets of misunderstandings. Even the more recent celebrated expressions of the notion of museum, such as the ecomuseum or community museums, have not been able to define an agenda isolated from private interests and political intentions. The predatory museum is alive and hungry.         

While museums cannot change history, can they, in any way, mitigate their role in this activity by recognizing the consequences and dealing with lingering habits? Is it within their purview to present themselves as “honest broker”, or has “too much water passed under the bridge”?  Where do museums go from here? It is true that museums have amassed wonderful collections and in so doing, acquired important information – information which would not necessarily have ever come to light if museums had not been involved in this form of research, information which ties material objects to human lifeways and thus fills in an important link in the knowledge based continuum of the species? Can museums ever shake off or disassociate themselves from their predatory past with present and future actions and if so, how? Or will the museum, in order to retain its status, ever remain the predator it has been and still is? 

References

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Bellaigue, M. (1993). Mémoire, space, temps, pouvoir. ICOFOM Study Series, Vol. 22, 27-30.

Desvallées, A. (1992). Présentation. In A. Desvallées, M.O. De Barry & F. Wasserman (coord.), Vagues:une antologie de la Nouvelle Muséologie(vol. 1). (pp. 15-39). Collection Museologia. Savigny-le-Temple : Éditions W-M.N.E.S.

Gonseth, M.-O., Hainard, J., & Kaehr, R. (2002). (éds.). Le musée cannibale. Neuchâtel : GHK Éditeurs, Musée d’Ethnographie.

Griaule, M. (1957). Méthode de l’ethnographie, Paris : Presses Universitaires de France.

Jamin, J. (1984). Aux origines du Musée de l’Homme : la mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti, Cahiers Ethnologiques,La Mission Dakar-Djibouti 1931-1933. Université de Bordeaux II, n. 5, 7-86.

Réau, B., & Poupeau, F. (2007). L’enchantement du monde touristique. Actes de la recherche en sciences sociales, 170 (décembre), 4-13.

Salazar, N. B. (2009). Imaged or imagined? Cultural representations and the ‘tourismification’ of peoples and places. Cahiers d’Études Africaines, XLIX (1-2), n. 193-194, 49-70.

Stocking, G. W. Jr. (Ed.). (1991). Colonial Situations: Essays on the contextualization of ethnographic knowledge. Wisconsin: The University of Wisconsin Press.

Thomas, N. (1991). Entangled objects: Exchange, material culture and colonialism in the Pacific. Cambridge, Mass.: Harvard University Press.

Submission guidelines

Abstracts for presentations and/or papers

The abstracts for presentations and/or papers (300 words maximum) and the main references (10 references maximum) will be accepted

until February 15, 2016 (inclusive)

and should be submitted via this online form.

If you have any questions you can address them to icofomsymposium@gmail.com

The organizing committee is responsible for:

  • Receiving the abstracts and acknowledging their receipt before February 19, 2016,
  • Respecting the "double blind” requirement of review,
  • Transmitting the abstracts anonymously to the symposium selection committee which will proceed with the evaluation of all abstracts,
  • Notifying the authors about to the decision of the selection committee before March 20, 2016.

The papers selected through a double-blind peer review process will be published in the ICOFOM Study Series 45 in 2017.

Selection committee 

  • François Mairesse, President of ICOFOM, CERLIS, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, France
  • Ann Davis, Past President of ICOFOM, Former Director, The Nickle Arts Museum, University of Calgary, Canada
  • Bruno Brulon Soares, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro, Brazil (Vice-president of ICOFOM)
  • Lynn Maranda, Curator Emerita, Museum of Vancouver, Canada (ICOFOM Secretary)
  • Сomité organisateur / Organising Committee / Comité Organizador
  • François Mairesse, President of ICOFOM, CERLIS, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, France
  • Ann Davis, Past President of ICOFOM, Former Director, The Nickle Arts Museum, University of Calgary, Canada
  • Indira Aguilera Kohl, Curator, Fundacion Museos Nacionales, Venezuela
  • Bruno Brulon Soares, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro, Brazil (Vice-president of ICOFOM)
  • Wanchen Chang, Taipei National University of the Arts, Taiwan (ICOFOM Treasurer)
  • Mónica R. de Gorgas, Former Director, Museo Nacional Estancia Jesuítica de Alta Gracia, Argentina
  • Jennifer Harris, Curtin University, Australia (ICOFOM Secretary)
  • Anna Leshchenko, Russian State University for the Humanities, Russia (ICOFOM Communication)
  • Lynn Maranda, Curator Emerita, Museum of Vancouver, Canada (ICOFOM Secretary)
  • Eiji Mizushima, University of Tsukuba, Japan
  • Anita B. Shah, Museum consultant, museologist, Tulsi Graphics, Hyderabad, India
  • Kerstin Smeds, Umeå universitet, Sweden (ICOFOM Publications)
  • Olga Truevtseva, Altai State Pedagogical Academy, Russia
  • Cristina Vannini, Director, Soluzionimuseali, Italy (ICOFOM Secretary)

Milán, Italia - 3 al 9 de Julio de 2016

Tema presentado por Lynn Maranda y Bruno Brulon Soares

Argumentos

La percepción común del museo se puede encontrar en una serie de adjetivos positivos y edificantes, como educativo, tranquilo, contemplativo, confiable, veraz, preciso, auténtico, seguro, eficiente, etc. Pero poco se analizan los mecanismos empleados por los cuales los museos han alcanzado tal grado de reconocimiento tanto para las personas como para las comunidades. Para la mayoría, el museo es percibido como un lugar de exploración y aprendizaje a través de la exhibición e interpretación de objetos culturales o especímenes naturales que son acompañados por recursos didácticos; un lugar donde los visitantes pueden explorar no sólo acerca de sí mismos y su lugar en el esquema de las cosas, sino también los mundos que existen y tienen significado para ellos. A excepción de fugaces reflexiones acerca de cómo las personas responden a la visita al museo, al costo de la entrada, a las luces bajas en las áreas de exposición, al tamaño de impresión de las cédulas y textos, a la disponibilidad (o ausencia) de un lugar para descansar o comer, o a alguna otra reacción visceral real o imaginada, es prácticamente inexistente una reflexión acerca de cómo el museo ganó su reputación casi prístina ante la percepción del público. El museo es aceptado como algo dado, sin ningún interés concomitante en descubrir o cuestionar su actividad esencial, de larga y profunda existencia.

¿Se han preguntado alguna vez los visitantes cómo los museos adquieren las cosas maravillosas que presentan al público curioso? Ciertamente algunos lo hacen, pero ¿cuántos perciben al museo como un depredador? ¿Cuántos reconocerían la actividad museística de adquirir las colecciones valiosas exhibidas como el resultado de una empresa depredadora? Es cierto que los museos son destinatarios exigentes pero deseosos de las donaciones ofrecidas por personas que cruzan su umbral y que desean donar o legar sus posesiones preciadas a los museos locales. Por un lado tenemos estos actos continuos de generosidad, pero los museos tienen además otras vías para incrementar sus colecciones que han explorado y realizado desde sus inicios. Una de ellas es la compra de objetos a personas, comerciantes, casas de subasta u organizaciones que tienen para la venta piezas de calidad deseables para un museo. Sin embargo, más afín a esta discusión es la actividad con la cual los museos siempre han estado y siguen estando involucrados: la integración de sus colecciones a través del trabajo de campo.

A pesar de que los visitantes “conocen” al museo a través de sus exhibiciones  y programas, el proceso más amplio y complejo de musealización comienza en el trabajo de campo (tanto si se trata de un pueblo en África o en una selva sudamericana o en el medio del océano). Virtualmente cada colección arqueológica o de ciencias naturales ha sido conformada casi en su totalidad a través de expediciones montadas por investigadores, científicos, académicos y otros emprendedores, que en su gran mayoría estaban asociados o trabajando para museos. 

Sin lugar a dudas, lo mismo puede decirse con respecto a la mayoría de las colecciones etnográficas. De hecho, los  museos etnográficos, cuyas colecciones fueron activamente conformadas durante el siglo XIX, han sido definidos como “caníbales” en recientes aproximaciones críticas referidas a los métodos de recolección (Gonseth, Hainard&Kaehr, 2002). Actuando bajo la apariencia de una “ciencia humana”, estos museos formaron sus colecciones privando a ciertas comunidades de muchos de sus más valiosos objetos culturales, descontextualizando dichos objetos de sus sistemas simbólicos indígenas y re-contextualizándolos en base a los valores europeos. Una cierta percepción de la cultura, entendida como un conjunto imaginado de indicadores estables, se ha propagado en este proceso de producción intensiva de representaciones del Otro, interpretado y reinterpretado a través de la mirada europea (Jamin, 1984).

En efecto, de acuerdo con Nicholas Thomas (1991, p.7), el momento del comercio colonial es el momento a partir del cual emerge la valoración de las entidades, personas, grupos y relaciones. Los objetos que fueron comercializados o donados nunca fueron completamente alienados del lugar o de los pueblos de los cuales fueron tomados. Por otra parte, el valor es producido y reproducido en el proceso de intercambio. Cuando algo es intercambiado o removido de su contexto hacia otro, ocasionalmente atraviesa diferentes “regímenes de valor” (Appadurai, 2007), lo que equivale a decir que el grado de coherencia del valor puede ser muy variable de una situación a otra y de un objeto a otro. A lo largo del período colonial, la cultura material fue permanente removida de situaciones funcionales o rituales para convertirse en objeto de museo, ganando así un nuevo tipo de valor, aunque sin perder necesariamente su significado en el contexto de las circunstancias previas de las cuales fue removido. El museo, como una organización con su propio conjunto de valores, devora todos los cánones anteriores atribuidos a las cosas y establece un estado renovado en el cual no todas las conexiones presentes en los sistemas simbólicos previos podrán ser recordadas.

Al priorizar la descripción y exhaustiva documentación como substitutos de la contextualización del objeto etnográfico, el etnógrafo clásico reemplaza la “voz” y el conocimiento indígena por la “voz” y el conocimiento del etnógrafo o del museógrafo, empoderado para orquestar una presentación convincente del museo. En esta “relación” desigual, es el etnógrafo quien tiene la palabra final respecto de la “verdad” promulgada por el museo. Esos objetos y la documentación asociada a ellos, que sostienen y autorizan el punto de vista del experto sobre cualquier otro, se acumularon con la intención de establecer un verdadero “archivo de la humanidad” (Griaule, 1957, p.81) ligado, en primer lugar, a la idea de que la colección material no tiene verdaderos propietarios.  En este proceso, el Otro es solamente una construcción general que es necesaria, en parte, para justificar la autoridad etnográfica en el campo de estudio.

Este trabajo de campo ha sido el testigo de la naturaleza depredadora de los museos, incluso cuando los museos no hayan estado directamente involucrados. El hecho de que los materiales adquiridos a través de estos medios terminan formando parte de los museos, evidencia que cualquier trabajo emprendido por los museos o apoyado por estas instituciones tiene aceptación o inclusión dentro de sus colecciones. Ya no importa si los museos han conformado voluntariamente sus colecciones de este modo o, en tanto depositarios finales, han ayudado y legitimado dichos emprendimientos. El rostro depredador del museo en esta área ya no puede ser ignorado.

La dicotomía en la que los museos se encuentran está dentro mismo de su rol dual, que socava sus actividades de construcción de las colecciones con las de adquisición y difusión del conocimiento que tiene lugar a través de procesos de investigación. ¿Es posible una función sin la otra? Dado que la base del conocimiento, especialmente el inherente a las colecciones de arqueología y etnografía, constituye el fundamento de la interpretación y por lo tanto de la educación, pareciera que ambas van de la mano. En consecuencia, dado que el museo es, en efecto, un repositorio de materiales adquiridos por una variedad de medios que se procesan, conservan, investigan y ofrecen a la comunidad a través de exposiciones y otras vías educativas, su naturaleza depredadora seguirá siendo un rasgo esencial mientras éste exista. Esto no quiere decir que sea algo de lo que debamos estar orgullosos, pero con sus actividades externas, que normalmente son consideradas en términos “positivos”, como la recolección de campo o la excavación, expresiones que producen impacto académico, se puede fácilmente entender por qué no hay ninguna reflexión acerca de la depredación que haya figurado en el vocabulario del museo o de su público.

Al confrontar aquí esta faceta depredadora de los museos, tenemos la intención de abrir el camino hacia una museología descolonizada, reflexiva, que pueda reconocer su historia desde una perspectiva crítica. El reconocimiento de las implicaciones culturales e históricas de la colonización llevó, en la segunda mitad del siglo XX, a la antropología a distanciarse de los museos mediante el desarrollo de una crítica sistemática del papel que juega la disciplina. En la década de 1970, cuando la antropología se enfrentó a una supuesta "crisis", seguida por su "reinvención" debido a la asociación histórica de la disciplina con el "imperialismo occidental" (Gough, 1968; Lévi-Strauss, 1966, en Stocking, 1991), la museología estaba pasando por su propia crisis en el intento de definirse como un campo autónomo de conocimiento, por un lado, y examinando su objeto central de estudio (el museo), por el otro. Con la aparición de nuevas formas de museos que cuestionaban el papel social de las instituciones más tradicionales y su lugar en las sociedades post-coloniales (Desvallées, 1992), el movimiento organizado de la Nueva Museología se definió como un intento de reflexionar sobre las prácticas tradicionales desde una perspectiva crítica y de modificar los museos teniendo en cuenta su lugar en diferentes sociedades. ¿Se suponía entonces que el museo depredador debía ser abolido en el proceso de descolonización? Por el contrario, el resultado fue el reconocimiento de su capacidad de conectar la memoria con el territorio (Bellaigue, 1993) y de constituir el paso inicial en la deconstrucción de su propia autoridad.

En la búsqueda de objetos y especímenes para iniciar, aumentar o complementar su colección, el museo ha organizado excursiones o incursiones para alimentarse en territorios conocidos que pudieran proporcionarle lo que está buscando. En estos territorios conocidos caza la gama que se convertirá en espécimen de la colección natural, excava sitios pertenecientes a los primeros habitantes, o traspasa propiedad privada en busca de su objetivo. Sí, los museos han hecho todo esto. ¿Cómo han construido sus colecciones entomológicas, paleontológicas o vegetales? ¿Cómo los museos pueden presumir de sus tenencias arqueológicas si no es poniendo a la luz un registro completo de las excavaciones de sitio? ¿Cómo es que los museos poseen objetos de significancia cultural de pueblos originarios de todo el planeta? Seguramente no todas estas colecciones han sido adquiridas o conformadas a través de medios en los que los museos tomaron, por sí mismos, la iniciativa de crear en forma ordenada conjuntos de sentidos, intelectualmente significativos, que forman las bases materiales requeridas para la investigación y presentación por las cuales los museos son conocidos. Las colecciones representativas tienden a dejar de lado objetos de curiosidad o admiración, pero las posesiones realmente significativas son aquellas que han estado sistemáticamente construidas a través de los procesos del trabajo de campo. Los museos no sólo han conformado colecciones de esta manera, sino que también se han apropiado de información relacionada a dichas colecciones, lo que es en sí mismo un acto depredador.

El término "depredador" es un término duro, negativo que evoca imágenes de animales de rapiña, pero que también denota la explotación de otros en provecho propio. Al examinar el uso del término "depredador" asociándolo con una entidad aparentemente inanimada, como podría ser el museo, considerar sus atributos (los del depredador) y compararlos con el mundo natural podría resultar de utilidad. ¿A qué  llamamos depredador, existen acaso subespecies? ¿Qué aspecto tiene, dónde se puede encontrar, cuál es su tamaño? ¿Cuándo caza, cuál es su presa? ¿Caza en soledad, comparte su presa? ¿Es inteligente, es astuto? ¿Es su presa lo suficientemente inteligente como para escapar? ¿Puede cambiar su aspecto, tiene algunas dotes especiales para atrapar a sus presas? ¿Tiene enemigos o competidores? ¿Su fuente de alimentación tiene fin? ¿Puede ingerir cualquier alimento, moriría si quedara sin alimento? Estos interrogantes pueden llegar a ser aplicables al museo y sus circunstancias en la medida en que el uso del término "depredador" pueda ser relacionado al objeto de esta discusión. En lo que respecta a los museos, no necesariamente sus acciones son siempre positivas, sus actividades muchas veces entran en el ámbito de lo que puede ser percibido como cuestionable, lo que no está en consonancia con una percepción generalizada de lo que los museos representan. Muchas de las acciones mediante las cuales los museos reúnen y construyen colecciones podrían ser descriptas como realizadas con premeditación y a menudo explotación y aún en un largo plazo completamente al servicio de sí mismo.

Existe una fuerte evidencia que respalda esta postura. Por ejemplo, en respuesta a la condena  pública de acciones que amenazan la preservación de los recursos naturales, ya no se considera aceptable que los museos adquieran especies zoológicas vivas recolectadas por medio de la caza y se promueve que formen sus colecciones con animales muertos por causas naturales o en accidentes en la ruta. Por otra parte, arqueólogos y etnólogos negocian con los actuales representantes de culturas presentes y pasadas, cuyas voces se hacen oír cada vez más fuerte en demanda de restitución. Esto se ha convertido en un problema importante para los museos que albergan cultura material de pueblos originarios y puede ser evaluado como una respuesta directa a las excursiones depredadores que han venido realizando los museos en territorios sobre los que no han tenido ningún derecho de prevaricación y donde dicha transgresión es impugnada.

Esta situación en la que los museos tienen que asumir responsabilidades, tiene su génesis en los primeros viajes de exploración y en las consecuencias resultantes de las olas posteriores de colonialismo. La mayor parte de los objetos de museo fueron producidos en el período de encuentro entre la exploración y el sujeto colonial de esa exploración (y estamos hablando de los pueblos no europeos). Esta producción de un Patrimonio europeo construido por un sistema de adquisición de conocimientos y de dominación política, contribuyó a la creación de una idea imaginada del Otro como una entidad extra-europea, y es responsable  de sostener el concepto de identidades culturales dominantes por contraste. Este es un proceso simbólico que todavía está vigente en nuestros días. Si en el pasado fue la posibilidad de viajar la que dio origen a que los europeos crearan una imagen del Otro basada en conocimientos superficiales y métodos abusivos, aún ahora, los museos siguen involucrados en una  forma particular de neocolonialismo en la que incluso compiten por la adquisición de colecciones importantes, lo que provoca que pongan el acento en el materialismo, la desigualdad y la explotación.

Desde las últimas décadas del siglo XX y con mayor intensidad en el comienzo del siglo XXI, en la que el turismo ha ganado una dimensión global, asumiendo un rol capitalista que permite a la gente estar prácticamente en contacto con cualquier cultura o ubicación con sus propios ojos, la investigación etnográfica ha perdido su “monopolio” en el descubrimiento de “otras culturas” (Réau y Poupeau, 2007), dejando así a los museos sólo la capacidad de crear representaciones culturales discutibles a través de los objetos de sus colecciones. La reinvención histórica de pueblos y lugares de todo el mundo ha permitido a los promotores turísticos crear poderosas representaciones a través de sus re-creaciones y re-producciones globales. Según Noel B. Salazar (2009), como las imágenes viajan junto con los turistas, tanto de las regiones generadoras de turismo a los destinos turísticos y viceversa, somos testigos hoy de la "turistificación" de la vida cotidiana. Paradójicamente, para el autor, la “turistificación” no procede del exterior, sino desde dentro mismo de una sociedad, cambiando la forma en que sus miembros se ven a sí mismos (Picard, 1996 incluido en Salazar, 2009).

En otras palabras, con la popularización del turismo, las sociedades invitan al depredador a vivir dentro de sus límites definidos. Ahora, no sólo el visitante del museo, sino también cada persona individualmente, es animada a consumir cultura de otra persona. La depredación constante del patrimonio cultural material e inmaterial de algunos, es ahora aceptada como parte de una noción de “cultura global” dentro de un mundo globalizado. Sin embargo, ¿cuáles son los límites éticos para una acción tan depredadora? ¿Quién establece esos límites y para quién? El problema se agrava notablemente en contextos más pobres, por ejemplo, en ciertas favelas brasileñas, donde los museos y el turismo compiten por la representación de la cultura de los brasileros marginales, los habitantes locales usan el término “turismo depredador” para describir su relación con los “visitantes”.

En la actualidad, cuando ha llegado a ser problemático el acceso a los sitios tradicionales de trabajo de campo, ahora bajo el control de las "nuevas naciones" independientes (Stocking, 1991, p.3); las acciones depredadoras han debido asumir diferentes formas en el mercado capitalista de las relaciones culturales. Desde una perspectiva posible, la noción sobre-explorada de patrimonio, en sus categorías más ambiguas de Patrimonio Universal o Patrimonio Mundial, "vende" la problemática idea de que la cultura puede ser consumida sin tener en cuenta las identidades singulares de los pueblos y sus valores particulares. En un mundo donde las relaciones de poder del pasado no han sido totalmente confrontadas y deben aún ser deconstruidas y reformuladas, las declaraciones de Patrimonio mundial o de "paisajes culturales", por ejemplo, podrían dar lugar a un conjunto recurrente de malentendidos. Incluso las recientes y más celebradas expresiones de la noción de museo, tales como los ecomuseos o museos comunitarios, no han podido sustraerse de la influencia de intereses privados e intenciones políticas. El museo depredador está vivo y hambriento.

Aunque los museos no pueden cambiar la historia, ¿podrían, de alguna manera, mitigar su rol en estas actividades, reconociendo sus consecuencias y enfrentando hábitos consuetudinarios? ¿Está  dentro de sus competencias  presentarse como "intermediario honesto" o considerar por el contrario que " ha pasado demasiada agua bajo el puente"? Desde esta perspectiva deberíamos considerar a dónde van los museos. ¿Es cierto que los museos han acumulado colecciones maravillosas y, al hacerlo, han adquirido importante información -información que no hubiera salido jamás a la luz si los museos no hubieran participado en este tipo de investigación, información que vincula los objetos materiales a los estilos de vida humanos y por lo tanto llena un eslabón importante en el conocimiento basado en la secuencia continua de las especies-? ¿Podrá el museo sacudirse o desvincularse de su pasado depredador con acciones presentes y futuras y, si es así, ¿de qué manera? ¿O continuará siendo el depredador que ha sido y sigue siendo, con el fin de conservar su estatus?

Bibliografía

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Bellaigue, M. (1993). Mémoire, space, temps, pouvoir. ICOFOM Study Series, Vol. 22, 27-30.

Desvallées, A. (1992). Présentation. In A. Desvallées, M.O. De Barry & F. Wasserman (coord.), Vagues:une antologie de la Nouvelle Muséologie(vol. 1). (pp. 15-39). Collection Museologia. Savigny-le-Temple : Éditions W-M.N.E.S.

Gonseth, M.-O., Hainard, J., & Kaehr, R. (2002). (éds.). Le musée cannibale. Neuchâtel : GHK Éditeurs, Musée d’Ethnographie.

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Thomas, N. (1991). Entangled objects: Exchange, material culture and colonialism in the Pacific. Cambridge, Mass.: Harvard University Press.

Resúmenes de las presentaciones y/o documentos.

Los resúmenes para las presentaciones y/o documentos (máximo 300 palabras) y las referencias principales (10 referencias como máximo) serán aceptadas

hasta el 15 de febrero 2016 (inclusive)

y deberán ser presentados a través de este formulario en línea.

Si tiene alguna pregunta puede dirigirse a icofomsymposium@gmail.com

El Comité Organizador es responsable de:

  • Recibir los resúmenes y confirmar su recepción antes de 19 de febrero 2016.
  • Respetar el requisito de evaluación por "doble ciego".
  • Elevar de forma anónima los resúmenes al Comité de Selección del simposio que procederá a la evaluación de todos los resúmenes.
  • Notificar a los autores acerca de la decisión del comité de selección antes del 20 de marzo 2016.

Comité de Selección

  • François Mairesse, President of ICOFOM, CERLIS, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, France
  • Ann Davis, Past President of ICOFOM, Former Director, The Nickle Arts Museum, University of Calgary, Canada
  • Bruno Brulon Soares, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro, Brazil (Vice-president of ICOFOM)
  • Lynn Maranda, Curator Emerita, Museum of Vancouver, Canada (ICOFOM Secretary)
  • Сomité organisateur / Organising Committee / Comité Organizador
  • François Mairesse, President of ICOFOM, CERLIS, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, France
  • Ann Davis, Past President of ICOFOM, Former Director, The Nickle Arts Museum, University of Calgary, Canada
  • Indira Aguilera Kohl, Curator, Fundacion Museos Nacionales, Venezuela
  • Bruno Brulon Soares, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro, Brazil (Vice-president of ICOFOM)
  • Wanchen Chang, Taipei National University of the Arts, Taiwan (ICOFOM Treasurer)
  • Mónica R. de Gorgas, Former Director, Museo Nacional Estancia Jesuítica de Alta Gracia, Argentina
  • Jennifer Harris, Curtin University, Australia (ICOFOM Secretary)
  • Anna Leshchenko, Russian State University for the Humanities, Russia (ICOFOM Communication)
  • Lynn Maranda, Curator Emerita, Museum of Vancouver, Canada (ICOFOM Secretary)
  • Eiji Mizushima, University of Tsukuba, Japan
  • Anita B. Shah, Museum consultant, museologist, Tulsi Graphics, Hyderabad, India
  • Kerstin Smeds, Umeå universitet, Sweden (ICOFOM Publications)
  • Olga Truevtseva, Altai State Pedagogical Academy, Russia
  • Cristina Vannini, Director, Soluzionimuseali, Italy (ICOFOM Secretary)

Lieux

  • MiCo - Milano Congressi - Piazzale Carlo Magno, 1
    Milan, Italie

Dates

  • lundi 15 février 2016

Mots-clés

  • museology, muséologie, musée, collection, éducation, culture

Contacts

  • Anna Leshchenko
    courriel : icofomsymposium [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Anna Leshchenko
    courriel : icofomsymposium [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le musée prédateur », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 19 janvier 2016, https://doi.org/10.58079/u7k

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