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La ville durable à la portée des sciences ?

The sustainable city within the reach of sciences?

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Publié le lundi 15 février 2016

Résumé

Le thème de cette première édition d’une manifestation voulue récurrente concerne la problématique de la ville durable. La ville est ici considérée à toutes ses échelles qui comprennent les matériaux, les produits de construction, les bâtiments et les quartiers. L’originalité du colloque porte sur la volonté de croiser les regards, les approches et les difficultés des chercheurs des sciences de l’ingénieur et des chercheurs de sciences humaines et sociales. En effet, certaines limites de la recherche concernant le développement durable se trouvent à l’intersection. Pour davantage d’efficacité, il apparaît important  de bénéficier des apports internationaux sur cette problématique.

Annonce

Argumentaire

Le thème de cette première édition d’une manifestation voulue récurrente concerne la problématique de la ville durable. La ville est ici considérée à toutes ses échelles qui comprennent les matériaux, les produits de construction, les bâtiments et les quartiers. L’originalité du colloque porte sur la volonté de croiser les regards, les approches et les difficultés des chercheurs des sciences de l’ingénieur et des chercheurs de sciences humaines et sociales. En effet, certaines limites de la recherche concernant le développement durable se trouvent à l’intersection. Pour davantage d’efficacité, il apparaît important  de bénéficier des apports internationaux sur cette problématique.

Dans cet objectif, le LERASS-ERPURS, en collaboration avec le LIFAM - ENSAM et avec la participation du LAPLACE, de l’IRIT, du LMDC, du LRA-ENSAT, de l’Université Federal de Juiz de Fora (BRESIL), de l’Université Laval (Québec), de l’Université d'OUM EL BOUAGHI  (ALGERIE) et de différents réseaux et regroupements (AC-DD, Néocampus, Fédération SH-HD), ont décidé de participer à l’organisation de ce colloque.

L’intérêt que suscite la ville tient autant aux problèmes qu’elle pose qu’aux conditions dans lesquelles elle est perçue et analysée. Elle suscite également un intérêt au regard des problématiques sociétales qui sous-tendent l’importance de son rôle dans les développements que doit connaître notre société dans les décennies futures.

Le développement durable constitue par ailleurs un enjeu de société majeur qui s’impose à tous. Les conditions dans lesquelles ses principes vont devoir être reconnus et mis en vigueur, nous questionnent, notamment dans le cadre du développement d’une société de plus en plus "urbanisée" (80% de la population mondiale sera urbaine dans quelques décennies).

La problématique de la ville, associée à celle du développement durable, constitue un point d’ancrage qui conduit à mieux saisir et coordonner un espace spécifique : habiter, bâtir, produire et occuper un espace collectif de plus en plus limité sous les contraintes du développement durable.

Cependant,  le développement durable regroupe un ensemble conceptuel qui s’est diffusé dans la société presque uniquement sur un plan institutionnel. Nous nous trouvons face au dilemme suivant : alors que les différents dérèglements (climatiques, biodiversité, etc.) ne sont pas immédiatement ressentis par les populations, on demande à celles-ci, à titre individuel, d’intégrer dans leur vie quotidienne de petits gestes susceptibles d’incarner dans les faits les principes fondamentaux du développement durable. Ainsi, la superposition de temps longs et de temps courts induit un certain nombre d’ambivalences, voire de contradictions qu’ils convient de considérer.

La ville durable n’échappe pas à cette ambivalence. Si tout indique que des solutions  militent pour une meilleure maîtrise des aspects sociétaux, les aspects scientifiques et techniques doivent occuper une place dans la réflexion tout aussi importante. Ceci passe par une étroite coopération entre les sciences humaines et sociales et les sciences exactes, par un enrichissement mutuel dans un domaine commun.

Dès lors, comment engager le dialogue entre toutes les sciences qui ont pris à bras-le-corps la question environnementale ? Nous aurions pu considérer ce qui légitime chacune des sciences convoquées et imaginer les échanges possibles entre deux corps bien définis  (sciences dures et les sciences humaines). Il nous a semblé préférable de partir des objectifs que l’ensemble des chercheurs se donne lorsque leurs recherches visent à trouver des solutions aux problèmes que posent les sociétés humaines contemporaines aux milieux qu’elles habitent. C’est notamment l’objectif que s’est fixé le développement durable depuis plusieurs décennies et qui, est porté aujourd’hui par la majorité des acteurs. Ce champ rassemble de nombreuses disciplines qui travaillent dans le même but et pourtant les controverses concernant la ville durable perdurent.

Nous proposons donc de mener une réflexion conjointe conduisant à des conclusions pratiques. C’est la raison principale qui nous incite  à proposer à nos collègues des sciences exactes de notre université d’organiser avec eux ce colloque dans le cadre d'axes délimités, afin d’établir des dialogues  indispensables. Les propositions de sessions sont à lire d’un double point de vue : d’une part, sur la base d’un éclairage spécifiquement SHS, d’autre part dans le cadre des interrogations sur le plan scientifique et technique, les deux aspects constituant le creuset de nos interrogations respectives. Nous proposons donc les quatre axes suivants, à la croisée de ce que les sciences exactes et humaines peuvent interroger conjointement, en s’ouvrant à tous les paradigmes. 

Axes scientifique

AXE 1 - Bâtiment et durabilité : quelles conceptions ?

Animation : M. Dubois - Université Laval- Quebec et M. Méquignon - LERASS

Au fil de l’Histoire, l’architecture s’est affirmée comme puissance symbolique qui la distingue des autres productions humaines destinées à un usage quotidien. Qu’il s’agisse d’architecture magnifiée ou d’architecture vernaculaire, les bâtiments ont toujours rempli une fonction symbolique au moins aussi importante que la fonction d’usage à laquelle ils répondaient. En relevant des défis toujours plus grands, la technique a permis la production de ces édifices porteurs autant de messages que de symboles.  Aujourd’hui, sous les contraintes nécessaires du développement durable, les objectifs clairement affichés que l’on assigne aux bâtiments concernent leurs performances environnementales. Souvent, sans avoir attendu les résultats de la recherche scientifique, media et politiques fixent les objectifs et articulent les politiques. Par exemple, au travers de la nécessaire approche en cycle de vie, mais sans aborder réellement la difficile question de l’impact de la durée de vie, ils contribuent largement aux caractéristiques de la production des bâtiments. Or, le bâti et l’habiter supposent une étroite osmose entre deux volets d’une même problématique. La perspective que nous fixons à cet axe doit permettre de renseigner les questions suivantes :

  • Comment les bâtiments peuvent-ils garder leur valeur symbolique au delà des performances techniques et des contradictions que nous leur imposons aujourd’hui ?
  • Comment articuler et réticuler sciences, techniques et sociétés dans la nécessité de fonder le bâti sur une conception de l’habiter ?
  • Dans quelle mesure sciences et techniques sont- elles capables de s’approprier des problématiques autres que les leurs ?
  • Aujourd’hui, n’accorde-t-on une importance excessive à la vision technicienne au détriment de la prise en compte des approches sociétales dont le bâti peut et doit se nourrir ?

AXE 2 -  Normalisation et ville durable  : quelles garanties ?

Animation : G. Zissis – LAPLACE et J-P Mignot- LERASS

Le développement durable, d’un point de vue pratique, constitue par définition un système normatif : la durabilité d’un système est en effet strictement dépendant des normes qui président à son établissement. Dans ces conditions, la construction de la ville durable s’inscrit dans une démarche dans laquelle la certification sous la forme de normes établies à cet effet joue un rôle essentiel. Ainsi, les acteurs ou agents  qui portent la ville durable s’appuient sur une systématisation des dispositifs de durabilité dûment normalisés pour encadrer la production de cette même ville. Face à cette systématisation des dispositifs de durabilité, la dérive technocratique dans laquelle s’inscrit ce dispositif souligne que les implications dans une démarche de développement durable ne sauraient se réduire à un quelconque processus de labellisation. En effet, sur le plan technique, la norme s’impose généralement dans des cas bien spécifiques (changement d’équipements, éclairage public, incitation à des modifications de comportements, etc.) sans forcément bien mesurer les conséquences de son application. Ainsi, la normalisation technique de la société peut aboutir à des effets totalement opposés à ceux qui étaient initialement recherchés. Nous proposons donc dans le cadre de cet axe de mettre en avant à la fois les problèmes liés au statut épistémique de la norme en même le temps que les conditions d’application qui sont susceptibles de permettre la reconnaissance d’une démarche conforme aux différents critères du développement durable.

Dès lors, nous attendons des réponses aux questions suivantes :

  • Les normes telles qu’elles sont fondées et établies sont-elles une garantie de durabilité ?
  • Les expertises techniques et scientifiques  vont-elles asseoir de façon définitive ces mêmes contraintes et en assurer la pérennité ?
  • Les normes répondent-elles sur le plan de la société aux fonctions qui leur sont assignées sur le plan technique ?
  • Enfin, dans ce cas également, comment articuler approches scientifique, technique et sociétale ?

AXE 3 - Ville intelligente  et durabilité : quelles performances ?

 Animation : M-P. Gleizes - IRIT, H. Ait Haddou - LIFAM et L. Teresi LERASS

Prolongement de la ville durable, la ville intelligente se présente comme une réponse nouvelle, ou les technologies de l'information sont appelées à apporter une contribution majeure à  l'amélioration de la gestion de différents flux (énergie, eau, transports) ou des risques (pollution), à  la  question complexe de la gestion et du développement de l'espace urbain. Constituée autour d'un système de connaissance reposant sur une collecte massive d'informations, le pilotage de ces différents réseaux sera assuré au travers de modèles informatiques sophistiqués sur lesquels les administrateurs devraient s'appuyer « pour prendre des décisions efficaces ». Une telle configuration suscite de nombreuses interrogations et le spectre de "big brother/data"  n’est pas loin. La problématique de cet axe se prolonge autour des questions suivantes :

  • Quelle efficacité pour les dispositifs technologiques alors que l'intégration, technique, managériale ou juridique de ces réseaux n'est pas encore réalisée et quels sont les obstacles qui s'opposent à cette convergence ?
  • Quels sont les apports réels (et les limites) en terme de connaissance du milieu urbain de ces dispositifs de collecte et d'analyse de l'information ?
  • L'espace public et les espaces privés étant complètement investis par les TIC, quelles sont les garanties (techniques ou sociales) qui seront apportées aux individus et quelle sera leur efficacité ?
  • La pertinence de la prise de décision étant l'une des justifications principales de la ville intelligente, quelle sera la place de la participation citoyenne ?
  • La mise en place d'un système d'information centralisé et la multiplication des données (mais pas de l'information ni de la connaissance) ne sont pas propices au développement d'une telle participation. Peut-il y avoir une place pour la participation citoyenne dans ce schéma ?
  • La ville intelligence ne sanctionne-t-elle pas le passage d'une société disciplinaire à une société de contrôle ou les dispositifs technologiques constitueront les principaux vecteurs d'une normalisation incontestable (parce qu'elle reposerait sur le chiffre) dans des sociétés particulièrement divisées ?

AXE 4  - Construction de la ville durable:  quelles citoyennetés ?

Animation : L. Zambrano - Université Federal de Juiz de Fora 

Prolongement de la ville durable, la ville intelligente se présente comme une réponse nouvelle, ou les technologies de l'information sont appelées à apporter une contribution majeure à  l'amélioration de la gestion de différents flux (énergie, eau, transports) ou des risques (pollution), à  la  question complexe de la gestion et du développement de l'espace urbain. Constituée autour d'un système de connaissance reposant sur une collecte massive d'informations, le pilotage de ces différents réseaux sera assuré au travers de modèles informatiques sophistiqués sur lesquels les administrateurs devraient s'appuyer « pour prendre des décisions efficaces ». Une telle configuration suscite de nombreuses interrogations:

  • Dans quelle mesure la ville durable fait de nous (usagers, professionnels, chercheurs, etc.) des citoyens ?
  • Comment combiner l’émancipation et l’aspiration à l’autonomie des citadins avec l’injonction concernant les générations futures ?
  • Les exigences en termes de connaissances qu’induit une approche durable de la ville risquent-elles de rendre les habitants incompétents ?
  • La ville considérée comme écosystème urbain globalise son appréhension ("penser global"), mais fragmente son traitement sur une multitude de secteurs et d’acteurs spécialisés (logistique, déchets, data, etc.).
  • Comment s’effectuent les rapprochements entre ces deux échelles et quels rapports entretiennent-elles avec l’expérience urbaine ?

On le voit, construire de la ville durable ou en transition implique de prendre la mesure de la place et du rôle qu’elle donne à chacun des acteurs et de leur capacité à les interroger et à les transformer.

Conditions de soumission

Le comité d’organisation et le comité scientifique invitent l’ensemble des acteurs et chercheurs impliqués dans le thème de "La ville durable" soumettre des propositions pour des communications orales de 15 mn.

Lors de la soumission en ligne (abstract de 250 mots maximum), les auteurs sont invités à indiquer leur préférence dans l'axe souhaité. Le comité scientifique se réserve toutefois le droit d’accepter la communication dans un autre thème que celui indiqué par les auteurs.

Thèmes :

AXE 1 - Bâtiment et durabilité : quelles conceptions ?

AXE 2 -  Normalisation et ville durable  : quelles garanties ?

AXE 3 – Ville intelligente  et durabilité : quelles performances ?

AXE 4  - Construction de la ville durable:  quelles citoyennetés ?

Seront pris en compte :

  • la pertinence et l’originalité du thème,
  • la qualité scientifique,
  • les répercussions pour la discipline et/ou la pratique.

Tous les papiers acceptés par vdpos2016 seront inclus dans le proceeding de la conférence. Des papiers de haute qualité seront sélectionnés pour des numéros spéciaux de plusieurs revues SCI-indexées.

Calendrier

  • Date limite de soumission des résumés :  15 Mars 2016

  • Réponses des rapporteurs et sélection des résumés :    26 Mars 2016
  • Date limite d'inscription au tarif normal :    03 Avril 2016
  • Date limite de soumission des versions finales :  11 Avril 2016
  • Dates du colloques : 15 au 17 juin 2016

Frais d'inscription

Comité scientifique

  • ADAD C. (Université d'OUM EL BOUAGHI), Algérie
  • ADOLPH L. (IDV, LRA) INSA
  • AIT HADDOU H. (LIFAM),
  • DEREY A. (ENSA Montpellier)
  • DOUSSON L. (LIFAM)
  • AGUEJDAD Rahim (CNRS-LIVE) Strasbourg
  • BOISSONADE J. (AUS et AC/DD),
  • BONHOMME Marion (ENSAT-LRA)
  • BREVI  E. (Universidade Federal de Juiz de Fora), Brésil
  • CAMILLERI Guy (IRIT) Toulouse
  • CHANTE Alain (LERASS CERIC) Montpellier
  • ESCADEILLAS G. (LMDC) UPS
  • FOURA Mohamed (Faculté d’Architecture. Université de Constantine) Algérie
  • GINESTET S. (LMDC) INSA Toulouse
  • GLEIZES M.P. (IRIT et NeoCampus), UPS
  • GUNIA N. (LERASS) IUT
  • ISHAQ  Wan Mohd (Faculty on IndustrialSc. & tech) - Malaysia
  • JAILLET M.C. (IDV et LISST) UTJJ
  • KOPSCHITZ P. (Universidade Federal de Juiz de Fora), Brésil
  • MEQUIGNON M.A. (LERASS) IUT
  • MIGNOT J.P. (LERASS) IUT
  • MOUH Ahmed Nait Sidi – Université de Picardie Jules Vernes
  • ROQUES Sylvie (CNRS)
  • TERESI L. (LERASS) IUT
  • VIALA Laurent (LIFAM) - ENSAM
  • ZAMBRANO L. (Universidade Federal de Juiz de Fora), Brésil
  • ZARATE Pascale (Université Toulouse Capitole)
  • ZISSIS G. (LAPLACE et fédération SH HD) UPS
  • ZHONG Ray Y. (IEEE) – Univ. Hong Kong

Comité local d'organisation

  • MEQUIGNON M.A.,
  • BOUCHARDY I.,
  • MIGNOT J-P.,
  • TERESI L.
  • ALBOUY M.A. - Cellule Congrès Université Toulouse III - P. Sabatier

Lieux

  • 1233 Av. de Rangueil
    Toulouse, France (31)

Dates

  • mardi 15 mars 2016

Fichiers attachés

Mots-clés

  • ville intelligente, bâtiment, conception, performance, normalisation, citoyenneté, pluridisciplinarité

Contacts

  • Hassan Ait Haddou
    courriel : hassan [dot] aithaddou [at] montpellier [dot] archi [dot] fr

Source de l'information

  • Hassan Ait Haddou
    courriel : hassan [dot] aithaddou [at] montpellier [dot] archi [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La ville durable à la portée des sciences ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 15 février 2016, https://doi.org/10.58079/ueb

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