En partant d’études de cas empruntées aux espaces européen et américain, ces journées se proposent d’étudier les interactions conflictuelles entre des acteurs ou des groupes d’acteurs et les autorités ou l’État, afin de réexaminer le paradigme de la modernisation des sociétés européenne et américaine aux XVIII^e et XIX^e siècle. De ce fait, le choix d’une périodisation au-delà de la décennie révolutionnaire ne vise pas à reprendre le discours d’une politisation qui commencerait avec la Révolution française avant de se diffuser tout au long du XIX^e siècle, mais bien plutôt à s’intéresser aux permanences d’une appropriation du politique par les acteurs dès l’époque moderne, et la possibilité de la construction d’espaces politiques qui ne sont pas ceux qui sont privilégiés dans les analyses classiques de la politisation.

Programme

Jeudi 25 février

15h00-15h30

• Ouverture, Michel BERTRAND, Directeur de la Casa de Velázquez
• Introduction,
  • Alexandre DUPONT, UMR 7303 (TELEMME, Aix-Marseille Université)
  • Rachel RENAULT, UMR 8131 (Centre Georges Simmel, EHESS, Paris)

15h30-19h30

Présidence, Delphine DIAZ, Université de Reims Champagne-Ardenne

Révoltes, mobilisations, circulations

• Frédéric SPILLEMAEKER, Université de Nantes, Des réformes bourboniennes à l’ère des révolutions : conflits et politisations populaires sur les côtes caribéennes du Venezuela et de la Nouvelle-Grenade
• Pierre-Marie DELPU, Université Toulouse Jean Jaurès , Un espace alternatif de la révolte : iconoclasme populaire et reconfigurations de la royauté dans les Calabres en révolution (autour de 1848)
• Lucie GUESNIER, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Politisation et modernité en Roumanie

Religion et politisation

• Catherine BALLÉRIAUX, Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg, Restaurador de la Ley Divina : Religion, révoltes et identité politique au Nouveau Monde
• Arthur HÉRISSON, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, La politisation de la religion au temps de la question romaine dans l’Ouest français
• Jordi CANAL, École des hautes études en sciences sociales, Paris, Politique à la française dans le Brésil de la fin du XIXe siècle ?.Les inventions de la guerre de Canudos

Vendredi 26 février,

9h-13h00, Présidence, Pedro RÚJULA, Universidad de Zaragoza

Langages des mobilisations politiques

• Matthias BÄHR, Technische Universität Dresden, Law and Popular Politics in Early Modern Germany. “Political Languages” at the Imperial Chamber Court
• Delphine DIAZ, Université de Reims Champagne-Ardenne, Un espace alternatif du politique ? Les souscriptions au profit d’exilés étrangers (France 1820-1840)
• Benoît AGNÈS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, De prières en exigences : la pétition, un espace alternatif de construction du politique

Politisations et dominations

• Michel BIARD, Université de Caen Normandie, Le politique au service d’une domination sociale, l’exemple de la Société jacobine de Honfleur (1790-1795)
• Gaïd ANDRO, Université Rennes 2, Quand administrer n’est plus dominer : le projet territorial de la Révolution française ou l’éphémère « politisation » administrative (1790-1793)
• David SAN NARCISO MARTÍN, Universidad Complutense de Madrid, Las damas de la Reina. La Corte como un espacio de poder político en el reinado de Isabel II (1833-1868)

15h00-18h00

Présidence, Michel BIARD, Université de Caen Normandie

Modernités économiques, modernités politiques

• Lars BEHRISCH, Universiteit Utrecht, Statistics - equality - democracy: The impact of statistical reasoning on political participation in the “Atlantic Revolutions”
• Boris DESCHANEL, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Des hommes d’affaires aux affaires : les entrepreneurs dauphinois et les évolutions de l’espace public (années 1730-1820)
• Mustapha MAROUCHE, Université de Picardie Jules Verne, Les pratiques expérimentées par les pouvoirs et les contre-pouvoirs dans un espace alternatif du politique : la sphère monétaire (Amiens, XVIIIe – XIXe siècle)

Conclusions, José María IMÍZCOZ, Universidad del País Vasco / Euskal Herriko Unibertsitatea, Buen y mal gobierno. Economías morales en tensión