AccueilLes villes intelligentes au prisme des études de cas : quelles réalités ? quelles perspectives ?

AccueilLes villes intelligentes au prisme des études de cas : quelles réalités ? quelles perspectives ?

Les villes intelligentes au prisme des études de cas : quelles réalités ? quelles perspectives ?

Intelligent cities through the prism of case studies - what realities? What perspectives?

*  *  *

Publié le mercredi 29 juin 2016

Résumé

Ce numéro de Netcom se consacre aux applications concrètes de la ville intelligente. Le parti-pris de cet appel à publication est de privilégier les études de cas portant sur la ville intelligente afin de placer le débat moins sur des spéculations théoriques que sur des analyses et de situations concrètes. Son orientation assumée est clairement empirique.

Annonce

Présentation

Ce numéro de Netcom se consacre aux applications concrètes de la ville intelligente. Le parti-pris de cet appel à publication est de privilégier les études de cas portant sur la ville intelligente afin de placer le débat moins sur des spéculations théoriques que sur des analyses et de situations concrètes. Son orientation assumée est clairement empirique.

Le canevas théorique met en toile de fond les relations entre les mutations des systèmes productifs, les approches multi-scalaires des espaces métropolitains (Ascher F, 2009) (Sassen S, 1991) (Schirrer M, 2009) et le concept de ville intelligente.

La ville intelligente interroge notre organisation territoriale à un niveau macroscopique en questionnant les réflexions liées à la gestion territoriale de la ville. Pour sa part, Jeremy Rifkin évoque l’avènement d’une troisième révolution industrielle (Rifkin J, 2012). La concrétisation de son approche théorique s’illustre à travers la confection de master plan, sorte de schéma de développement à l’échelle régionale ou métropolitaine à l’exemple de celui de la région Nord Pas de calais (Carmes M, Noyer JM, 2014). Cette démarche s’inscrit dans une réflexion où la ville intelligente devrait être envisagée comme un outil au service d’une stratégie territoriale, voire un élément de programmation urbaine. Toutefois, de nombreux discours issus du monde politique et industriel (Greenfield A, 2013) évoquent la ville intelligente comme un modèle de gestion urbaine. Ces acteurs prônent la fabrication d’une ville de référence, sorte d’étalon urbain de l’espace mondialisé à connotation technologique.

A un niveau microscopique, le concept de ville intelligente interroge le rapport à la modification des relations sociales. En effet, si l’on prend l’exemple de l’impact de la révolution numérique sur la ville, les conséquences sur les formes urbaines sont peu visibles (Wachter A, 2010). En revanche, l’impact sur nos modes de consommations comme le e-commerce ou l’évolution des usages sociaux à travers l’utilisation d’un Smartphone pour toute une série de services, indique qu’une révolution importante a commencé. A titre d’illustration, la conception des espaces publics est revisitée par le biais du numérique en y plaçant des capteurs capables d’avoir des effets sensoriels sur notre perception de ces derniers.

Face à une tentation de gestion urbaine cybernétique (Picon A, 2014), des diagnostics territoriaux font de plus en plus appel à l’alimentation de données provenant de la population (crowdsourcing) (Townsend A, 2013) qui devient un support d’analyse territoriale. La co-construction de politiques publiques trouve un effet d’aubaine entre une nouvelle manière ascendante de penser l’action publique et un mouvement descendant lié à l’ouverture de données publiques. Les usages des citoyens et la question du traitement des informations émanant de l’espace public interrogent ainsi les processus de l’administration dans son ensemble.

La ville intelligente s’insère dans un contexte existant, en intégrant à la ville classique du 20e siècle des sujets et des acteurs urbains du 21e siècle. La justification de la ville intelligente ne doit pas être portée uniquement par des industriels. La ville intelligente est avant tout un projet de ville, c’est donc un projet politique porté par les responsables locaux, voire la société civile (groupes de citoyens, artistes, militants,…).

Un projet de ville intelligente s’intègre donc à la ville actuelle, bien que certaines villes intelligentes soient créées ex nihilo. En effet, la construction est plus facile à réaliser car il n’y a pas de rénovation à effectuer et par conséquent le déploiement est moins cher, à l’exemple de Songdo[1] en Corée du sud, avec 36 000 habitants en 2015, érigé en modèle urbain par Gale International[2] ou de Masdar aux Emirats Arabes Unis, dont l’ouverture en 2030 est programmé pour 50 000 habitants. Mais la ville est en général composée pour l’essentiel d’un bâti ancien. Aussi, réfléchir à l’adaptation de la ville « ancienne » (historique, industrielle, tertiaire) vers la ville intelligente peut être une source non négligeable d’études de cas traitant au final du renouvellement urbain au 21e siècle. La nécessité d’un travail de recherche qui puisse fournir des études de cas est nécessaire (Bakis H, 2012), incontournable pour dépasser les discours et apprécier la réalité des modes d’habiter.

Ainsi, la ville intelligente nécessite une définition. Un plaidoyer est même de rigueur. Le PUCA à travers la publication de l’ouvrage « L’art d’augmenter les villes : (pour) une enquête sur la « ville intelligente » » (Danielou J, Menard F, 2014) a initié ce travail de réflexion. Cette réflexion s’inscrit dans une continuité d’analyse à l’exemple de la critique du territoire numérique de Pierre Musso qui offre de belles perspectives à la fois historique, philosophique (Musso P, 2008) ou d’Alain Rallet et Amel Attour sur la critique de la notion de smart city et de ses odes de régulation (Rallet A, Attour A, 2014). La notion de ville intelligente mérite d’être confrontée à une analyse dialectique sans oublier d’en envisager les effets potentiellement contre-productifs auprès des populations délaissées par le projet de villes intelligentes (Vidal P, 2013).

Pourquoi œuvrer à l’émergence d’une ville intelligente ? Quels en sont les indicateurs ? Quelle est l’échelle d’une ville intelligente : celle d’une métropole, d’une communauté d’agglomération, de communes ? D’un village ? Peut-il y avoir une échelle territoriale de la ville intelligente qui soit universelle dans sa forme et dans ses formes ? Quelle frontière entre le business numérique, le service numérique public et des dispositifs spontanés de « collaboration » des citoyens ? Quelles remises en cause, avec quelles conséquences, conflictuelles ou pas, des services traditionnels par ces nouveaux dispositifs (JobiJoba vs Pôle emploi, AirBnB vs hôtellerie traditionnelle, Uber vs taxis,…) ?

Si l’échelle et la définition universelles n’existent pas, il existe en revanche une matrice qui peut aider à cerner les champs d’intervention de la ville numérique. La ville peut être étudiée sous le prisme politique, économique ou social. Quant au champ numérique, il existe une entrée infrastructurelle, de services ou d’usages. Existe-t-il d’autres matrices capables d’appréhender cette organisation à la fois urbaine et technique ?

La ville a toujours eu vocation à être un espace d’innovation. Le but de l’innovation urbaine est de faire progresser la qualité de vie, qui passe par la qualité de ville. Un des indicateurs de la qualité d’une ville est la qualité des espaces publics qui concentrent à la fois la visibilité d’une politique publique et l’appropriation de l’espace urbain par les habitants et les usagers. Dès lors, quel critère choisir pour évaluer une qualité de vi(ll)e de la ville intelligente ?

Ces éléments de cadrage du présent appel à communication de Netcom distinguent plusieurs champs :

  1. Le premier explore la grammaire d’une ville intelligente. Quelles en sont les règles, les indicateurs, les référentiels ? Quelles formes d’idéologie traversent les discours appliqués à la ville intelligente ?
  2. Le second interroge la recomposition urbaine et les éléments de contexte dus à son émergence. Dans cette perspective, les articles pourront explorer la manière dont les documents stratégiques ou opérationnels prennent en considération la dynamique numérique. Comment se manifestent les interfaces entre les documents stratégiques de type Plan Climat et les opérations urbaines ou les dispositifs techniques comme une intervention sur le réseau de chauffage public ?
  3. Le troisième champ questionne l’évaluation des politiques publiques numériques. En effet, cette dernière est primordiale. Si les expériences restent expérimentales, est-il possible de distinguer et d’éclairer les champs ciblés par le paradigme de la ville intelligente et les indicateurs quantitatifs et qualitatifs qui en découlent ?

En conclusion, le paradigme urbain est désormais moins l’opposition entre centre et périphérie qui a prévalu tout au long du 20e siècle que celui d’être dans un espace connecté ou non, qui prévaudra sans doute pour le 21e siècle… . Cet appel à publication de Netcom invite à réfléchir à la constitution d’un récit urbain de la ville intelligente basé sur la concrétisation de ses premières expérimentations.

Bibliographie

Ascher François (2009), L’âge des métapoles, édition de l’Aube, 390 p.

Greenfield Adam (2013), Against The Smart City, Kindle Store.

Bakis Henry (2012), « Le numérique territorial en ses lieux », Netcom, 26 - 3/4, 19 p.

Colin N, Verdier H (2012), L’âge de la multitude : Entreprendre et gouverner après la révolution numérique, ed A Colin, 288 p.

Carmes Maryse, Noyer Jean Max (2014), L’instauration de la transition énergétique dans le Nord-Pas de Calais, Devenir urbain, Collection Territoires Numériques, Presses des Mines.

Danielou J, Menard F (2014), L’art d’augmenter les villes : (pour) une enquête sur la « ville intelligente », PUCA, 37 p.

Halbert Ludovic (2010), L’avantage métropolitain, édition PUF, 152 p.

Picon Antoine (2013), Smart Cities : Théorie et critique d’un idéal auto-réalisateur, editions-b2, 120 p.

Musso Pierre (2008), « Critique de la notion de “territoires numériques” », Quaderni, vol. 66, 14 p.

Rallet A, Attour A (2014), « Le rôle des territoires dans le développement des systèmes trans-sectoriels d’innovation locaux : le cas des smart cities », Innovations, 2014/1, n° 43, 26 p.

Rifkin Jeremy (2012), La troisième révolution industrielle, édition Les liens qui libèrent, 416 p.

Sassen Saskia (1991), Global City, Princeton University Press, 480 p.

Schirrer Maxime (2009), « L’activité informatique et l’accessibilité économique : le cas de la métropole parisienne », Netcom, Juillet, 17 p.

Townsend Anthony (2013), Big data, civic hackers, and the quest for a new utopia, Smart city, Norton & compagny, 400 p.

Vidal Philippe (2013), « Quelle place pour les vieilles cartes au pays des nouvelles technologies ? », Espaces Temps.net, Laboratoire, 17.12.2013 http://www.espacestemps.net/articles/quelle-place-pour-les-vieilles-cartes-au-pays-des-nouvelles-technologies/

Wachter Serge (2010), La ville interactive : L’architecture et l’urbanisme au risque du numérique et de l’écologie, édition L’harmattan, 238 p.

Soumission d’articles scientifiques

Les articles, d’une longueur de 15 à 20 pages, doivent comporter, en première page, les coordonnées complètes de l’auteur (ou des auteurs), un titre, un résumé et des mots-clés en français et en anglais.

Les articles seront évalués en double aveugle.

Soumission de notes scientifiques

En complément des articles scientifiques, cette rubrique contient des notes de recherches qui n’ont pas le statut d’article évalué en double aveugle mais qui présentent tout de même un intérêt pour leur caractère novateur ou pour la qualité de la problématique posée et des pistes envisagées. Ce sont des textes plus courts que les articles (5 à 10 pages) soit entre 10000 et 15000 caractères qui doivent apporter un complément utile à la thématique de ce numéro spécial. Ce type de contribution est également souhaité pour permettre au lecteur de comprendre les enjeux ou l’intérêt de prolonger la réflexion dans le cadre d’une future recherche.

Instructions aux auteurs

Articles scientifiques et notes scientifiques peuvent être publiés en français et/ou anglais.

Les contributions sont à envoyer à Maxime Schirrer, Guest Editor (maxime.schirrer@lecnam.net), avec copie à Sabrina Mommolin, secrétaire de rédaction (sabrina.mommolin@univ-lehavre.fr).

Les modalités de mises en forme sont disponibles sur : http://netcom.revues.org/956

Plus d’informations sur la revue : http://netcom.revues.org/

Calendrier indicatif

15 janvier 2017 : Date limite de réception des textes.

Direction de la revue

  • Henry Bakis, Professeur émérite de Géographie à l’Université de Montpellier III, UMR 5281 ART-Dev ; Vice-Président de la commission UGI : C08.14. Geography of the Global Information society
  • Philippe Vidal, Maître de Conférences en Géographie-Aménagement à l’Université du Havre, UMR 6266 - IDEES Le Havre

Comité scientifique

  • Yoshio ARAI (Pr., Univ. Tokyo at Kamaba, Japan)
  • Seung-kuk BAIK (Pr., INHA Univ., Korea/Corée S.)
  • Henry BAKIS (Pr. Emérite, Univ. Montpellier III, France)
  • Anne CADORET (Asst Pr., Univ. Aix-Marseille, France)
  • Annie CHENEAU LOQUAY (Dir. CNRS Hab, Centre d’Etude d’Afrique Noire, Bordeaux, France)
  • Henri DESBOIS (Dr., HDR, Univ. Paris Ouest Nanterre La Défense, France)
  • Clarisse DIDELON-LOISEAU (Asst Pr., HDR, Univ. Le Havre, France)
  • Marina DUFEAL (Asst Pr., Univ. Bordeaux 3, France)
  • Gabriel DUPUY (Pr., Univ. Paris 1, France)
  • Emmanuel EVENO (Pr., Univ. Le Mirail, Toulouse, France)
  • Julie FEN-CHONG, (Assist. Pr., Université de Bourgogne, France)
  • Béatrice GALINON-MELENEC (Pr., CIRTAI, Univ. Le Havre, France)
  • D. C. GIBBS (Pr., Univ. of Hull, U. K.)
  • Peter GRÄF (Pr., Aarhen, Germany)
  • Alexandre GRONDEAU (Asst Pr., Univ. de Provence, Aix-Marseille 1, France)
  • Luc GWIAZDZINSKI (Asst Pr., Laboratoire Pacte (UMR 5194 CNRS), Univ.Joseph Fourier, Grenoble, France)
  • Ping HUANG (Dr., Université de Sherbrooke, Canada)
  • Woo-kung HUH (Pr., Seoul National Univ., Korea/Corée S.)
  • Tommi INKINEN (Pr., Univ. of Helsinki, Finland)
  • Jean-Pierre JAMBES (Asst Pr., HDR, Univ. de Pau et des Pays de l’Adour, France)
  • Francis JAURÉGUIBERRY (Dir. Lab. SET, Pau, France)
  • Thierry JOLIVEAU (Pr., Univ. Jean Monnet de Saint-Etienne, France)
  • Olivier JOLY (Asst Pr., Univ. Le Havre, France)
  • Aharon KELLERMAN (Pr., Univ. of Haifa, Israel)
  • Andreas KOCH (Pr., Munich, Germany)
  • John LANGDALE (Pr., Maquary Univ., Sydney, Australy)
  • Arnaud LE MARCHAND (Asst Pr., Univ. Le Havre, France)
  • Michel LESOURD (Pr., Univ. de Rouen, France)
  • Feng LI (Pr., Univ. of Newcastle, UK)
  • Becky P.Y. LOO (Pr., Univ. Hong Kong)
  • Sten LORENTZON (Pr., Univ. Goteborg, Sweden)
  • Sabrina MARCHANDISE (Dr., Univ. Toulouse le Mirail, France)
  • Hélène MARTIN-BRELOT (Dr., Univ. de Bretagne Occidentale, Brest, France)
  • Michel MBADINGA (Maître Assistant, Univ. Omar Bongo, Libreville, Gabon)
  • Sylvie OCCELLI (Pr., IRES - Istituto di Ricerche Economico Sociali del Piemonte, Italy)
  • Gilles PACHÉ (Pr., Univ. Montpellier I, France)
  • Isabelle PAILLIARD (Pr. Univ. Grenoble 3, France)
  • Maria PARADISO (Pr., Univ. del Sannio, Benevento, Italy)
  • Edward M. ROCHE (Ph.D., Ecole de Management, Grenoble)
  • Maxime SCHIRRER (Asst Pr., CNAM, Paris, France)
  • Benjamin STECK (Pr., CIRTAI-IDEES, Univ. Le Havre, France)
  • Charlotte ULLMANN (Dr., Directrice de l’Observatoire Numérique Nouvelle-Calédonie)
  • Coleta VAISMAN (MCF associée, Univ. Montpellier III)
  • Jérémie VALENTIN (Chef de projet Open Data, Montpellier Méditerranée Métropole)
  • Philippe VIDAL (Asst Pr., Univ. Le Havre, France)
  • Mark WILSON (Pr., Michigan State Univ., USA)

Catégories


Dates

  • dimanche 15 janvier 2017

Mots-clés

  • ville intelligente, smart city, étude de cas

Contacts

  • Maxime Schirrer
    courriel : maxime [dot] schirrer [at] lecnam [dot] net

URLS de référence

Source de l'information

  • Sabrina Mommolin
    courriel : sabrina [dot] mommolin [at] univ-lehavre [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les villes intelligentes au prisme des études de cas : quelles réalités ? quelles perspectives ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 29 juin 2016, https://doi.org/10.58079/ven

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search