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Health and discrimination

Santé et discrimination(s)

Cahiers des Luttes Contre les Discriminations journal, issue 2

« Cahiers des Luttes Contre les Discriminations » n°2

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Published on Tuesday, October 25, 2016

Abstract

Dans le domaine de la santé, la fragilité, les inégalités d’accès aux soins, la « mal-prise » en charge de la faillibilité des êtres, rendent particulièrement saillants les pratiques discriminantes liés au sexe, au genre, aux corps ou encore à l’origine géographique, socioculturelle et économique. Ce cinquième numéro des Cahiers des Luttes Contre les Discriminations a pour visée de contribuer à produire un ensemble de réflexions autour des discriminations dans le domaine de la santé à la fois du point de vue des pratiques discriminantes, en termes d’expérience des discriminations vécues par les patients comme par les professionnels et la dynamique interactionnelle soignants/soignés, mais également en termes de politiques publiques.

Announcement

Argumentaire

Une approche par l’expérience de santé

L’approche par l’expérience du sujet permet ainsi de déplacer les cadres pensés des discriminations et de les réinterroger à l’aune des récits des patients dits « experts ». En effet, les faibles connaissances autour des maladies, de rapport à la souffrance et au quotidien, ont incité ces dernières années les chercheurs à interroger  les rapports que les patients développent avec leurs propres expertises à partir du rapport singulier qu’ils tissent avec la maladie ou la vulnérabilité dont ils font l’objet.

Souvent analysée du côté du savoir du patients experts, cette relation aux soins développée par les patients « experts » a été peu interrogée en ce qu’elle est le fruit d’une nécessité souvent induite par des rapports violentants et discriminants avec les acteurs de la santé. Le savoir expérientiel des patients permet d’appréhender les discriminations sous un nouvel angle, et de déployer l’étendard des expériences de discrimination dans le domaine des soins. Dès lors, il s’agit d’observer les mises en œuvre des pratiques discriminantes sans écarter les affectologies qu’elles produisent sur les acteurs (qu’ils soient soignants ou soignés). Par « affectologie » il faut conjointement entendre une attention particulière à « ce qui affecte », ce qui est de l’ordre des émotions, mais aussi ce qui relève des affections au sens des différentes caractéristiques de santé qui peuvent convoquer des savoirs et des mobilisations singulières.

Les inégalités au prisme des discriminations

D’un point de vue plus macrosociologique, les méandres des inégalités de santé résultent de multiples formes d’inégalités sociales et de discriminations (légales ou illégales, directes ou indirectes) (Aïach, Fassin, 2004 ; Krieger, 2000). A la suite des démographes et économistes de la santé, les sociologues et les anthropologues ont apporté des éclairages supplémentaires sur l’étude de la production des inégalités de santé en centrent leur analyse sur des processus qui conduisent notamment aux écarts significatifs entre les taux de mortalité et les états de santé perçus et déclarés. Les difficultés d’accès au logement, la précarisation des conditions de travail, les situations de pénibilité et l’inégale répartition des risques professionnels, les conditions de vie et l’environnement social des personnes en situation de précarité, la précarité administrative ; tous ces facteurs ont un impact sur l’état de santé et l’accès aux droits des certaines populations. Si les liens de causalité entre les facteurs aggravants précités et l’état de santé sont clairement établis pour certaines pathologies, pour d’autres il semble plus difficile de les démêler. Ces constats invitent à scruter les articulations entre inégalités de santé, inégalités socioéconomiques et discriminations en décryptant les processus complexes qui produisent, maintiennent, mais aussi dissimulent ces inégalités. Plus concrètement ce numéro se donne pour ambition d’examiner de plus près les liens éventuels entre états de santé et discriminations, sexistes, racistes ou homophobes. Il invite à explorer comment la pluralité des formes de discriminations peut influer sur la santé, et d’apporter des éclairages nouveaux sur les effets des discriminations.

Trois axes de propositions

Essentiellement conçues comme, « le produit final des autres inégalités sociales » (Aïach,  Fassin, 2004), les inégalités de santé invitent à déplacer le regard. Si les discriminations subies lors des parcours des soins (y compris hospitaliers) ont déjà été en partie interrogées (Carde, 2007 ; Cognet et al., 2009 ; Bertossi), ce numéro se propose de traiter des questions de santé au sens large du terme, en abordant tour à tour la question de l’état de santé (subjectivée ou objectivée), l’accès aux soins, les pratiques individuelles ou collectives de santé sous l’angle des discriminations.

Dans ce cadre une attention soutenue sera accordée aux articles qui engageront une réflexion critique en partant, du point de vue des personnes malades afin de questionner d’une part, les contraintes auxquelles ces personnes sont confrontées pour accéder aux soins et de l’autre, les ressources dont elles disposent et les stratégies qu’elles peuvent mettre en œuvre. Au plus près de l’expérience il est important d’examiner comment ces populations interprètent leurs interactions avec le système des soins.

Ce numéro spécial de la revue permet aussi de relayer un questionnement à propos des politiques publiques : quelle place occupe la réduction des inégalités dans les politiques de santé publiques en France ? Dans ce cadre, il s’agit d’explorer l’ensemble des politiques publiques (d’immigration, de santé, sociales) susceptibles d’agir sur l’accès aux soins et, en retour, sur les états de santé de ces populations placées en situation de précarité.

Plus concrètement, trois axes thématiques sont proposés :

  • Le premier se focalisera sur les effets des inégalités sociales et des processus discriminatoires sur la santé des certains groupes sociaux, leurs possibilités d’accès aux soins et les traitements qui leur sont réservés.
  • Le deuxième braque le projecteur sur les expériences et les « affects » qui caractérisent les parcours de soins des populations discriminées et s’intéresse aux processus liés à la trajectoire (de santé, de mobilité, de genre) des patients et des praticiens, les interactions soignants/soignés et les stratégies mobilisées par les sujets considérés comme des acteurs en partie contraints par les politiques publiques.
  • Le troisième se propose de centrer l’analyse sur la prise en compte des politiques publiques, leur évolution, leurs modalités d’application, leurs impacts sur le recours aux soins et sur les pratiques de la prise en charge des personnes vulnérables.

L’examen de l’ensemble de ces questions gagnerait à être placé dans une perspective comparative entre pays et contextes socioculturels.

Conditions de soumission

Les propositions d’articles sont attendues 

avant le 20 décembre 2016

avec une présentation de l’auteur.e, une bibliographie indicative, un titre et un résumé de deux pages. 

Une réponse sera envoyée au plus tard le 27 janvier pour informer les auteur.e.s de la suite donnée aux propositions.

L’ensemble des propositions retenues devra être envoyé simultanément aux deux adresses suivantes avant le 05 mai 2017 : marielle.toulze@free.fr ; ameidani@univ-tlse2.fr

L’article complet (30 000 environ espace compris) est attendu pour le 5 mai, comprenant en sus de l’article, une présentation de(s) auteur.e.s, 2 ou 3 publications, les affiliations, ainsi qu’un résumé en français (10 lignes). Des chroniques, témoignages et entretiens peuvent enfin être proposés en concertation avec les responsables du numéro. Des notes de lecture, recensions, notes de synthèses sont aussi attendues.- Les articles feront l’objet d’une double expertise

Les auteur.e.s seront informé.e.s de la recevabilité de leur proposition, ou de la correction et types de corrections le 26 mai 2017 au plus tard.

Les articles retenus devront être envoyés modifiés, avant le 23 juin 2017.

La sortie du numéro 5 est prévue pour octobre 2017.

Normes de rédaction

  • Les notes de bas de page ne renvoient pas aux références bibliographiques mais permettent d’indiquer des éléments n’apparaissant pas dans le texte.
  • Les références s’écrivent dans le texte (NOM, Date) : si plusieurs références d’un même auteur renvoient à la même date, merci d’accoler à cette dernière une lettre (a, b, c) que l’on retrouvera en bibliographie.
  • Pour les livres : Nom Initiale du prénom. (date), Titre du livre, édition, collection, date.
  • Pour les articles : Nom Initiale du prénom. (date), « Titre de l’article », Nom de la revue, numéro, volume, pagination (ex : pp. 10-20).
  • Pour un chapitre de livre : Nom Initiale du prénom. (date), « Titre de l’article », in Titre du livre (Nom de / de la dir., Initiale du prénom, dir.), éditeur, coll., pagination (ex : pp. 10-20).
  • Pour les articles électroniques, merci de compléter vos références par : Disponible sur : lien. Consulté le : Jour / Mois / Année.
  • Les citations (textes ou entretiens) sont proposées en « italique ».
  • Chaque auteur.e soulignera 2-3 phrases importantes de son texte afin que ces dernières puissent être mises en exergue lors de la mise en page.
  • Les illustrations utilisées doivent être libre de droits (ou fournies avec un accord d’utilisation). Les graphiques et illustrations sont numérotés et comprennent titre et légende.

Sélection

Les articles feront l’objet d’une double expertise par les membres de comité scientifique

Comité scientifique

  • Maïtena Armagnague, sociologue (INS-HEA, Paris)
  • Brigitte Esteve-Bellebeau, philosophe (ERRAPHIS, Toulouse)
  • Jean-François Bruneaud, sciences de l’éducation et sociologue (LACES, Bordeaux)
  • Regis Cortesero, sociologue (INJEP, Paris)
  • Christine Delory, sciences de l’éducation (EXPERICE, Paris)
  • Milena Doytcheva, sociologue (CeRIES Lille)
  • Hugo Dupont, sociologue (GRESCO, Poitiers)
  • Régis Guyon, rédacteur en chef de la revue Diversité
  • Rania Hanafi, sociologue (URMIS, Nice)
  • Yoan Lopez, sociologue (CED, Bordeaux)
  • Benjamin Moignard, sociologue (LIRTES, Paris)
  • Aline Prévert, Politiste, UMR PACTE – Sciences Po Grenoble
  • Stéphane Kus (Réseau LCD Ecole, ENS Lyon)
  • Zineb Rachedi Nasri, sociologue (INSHEA, Paris)
  • Stéphanie Rubi, sociologue (LACES, Bordeaux)
  • Sandrine Rui, sociologue (CED, Bordeaux)
  • Djaouida Séhili, Sociologue, Co-responsable de la Chaire Egalité, Inégalités & Discriminations (IETL – Université Lyon2 – Centre Max Weber).
  • Réjane Senac, sciences-po Paris -CEVIPOF)
  • Marielle Toulze, sciences de l’information, (CMW, St Etienne)
  • Mathieu Touzeil-Divina, professeur de droit public ; Univ. Toulouse 1 Capitole, Institut Maurice Hauriou, Collectif l’Unité du Droit

Subjects


Date(s)

  • Tuesday, December 20, 2016

Keywords

  • santé, discrimination

Contact(s)

  • Arnaud Alessandrin
    courriel : arnaud [dot] alessandrin [at] gmail [dot] com

Reference Urls

Information source

  • Arnaud Alessandrin
    courriel : arnaud [dot] alessandrin [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Health and discrimination », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, October 25, 2016, https://doi.org/10.58079/vz7

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