Announcement
Argumentaire
La tradition historiographique situe les débuts de l’époque moderne entre la chute de Constantinople aux mains de l’Empire ottoman et la réforme luthérienne, en passant par la découverte du continent américain par Christophe Colomb : trois événements qui modifient en profondeur tant les cartes géographiques que les équilibres politiques, culturels et économiques du Vieux Continent. A l’intérieur des processus qui s’amorcent alors, la fermeture des routes commerciales traditionnelles avec l’Orient et le glissement des intérêts économiques vers l’Atlantique contribuent à relativiser le rôle de la Méditerranée dans les échanges européens. Ceci, toutefois, n’implique nullement la fin de la mer Intérieur, et l’attention des Etats riverains à son égard reste forte. Avec des hauts et des bas, la Méditerranée des temps modernes continue en effet à exercer son rôle d’espace fluide de connexion entre trois mondes, s’adaptant aux changements. Elle continue surtout à jouer un rôle crucial dans les équilibres européens de l’époque. Les pavillons les plus divers y circulent, alors que les modalités par lesquelles les Etats cherchent à contrôler les routes commerciales influencent sa géographie politique.
Le rôle des côtes et des îles de la Méditerranée change ainsi dans le temps en fonction des Etats qui en assument le contrôle. De territoires apparemment marginaux, d’étendue modeste, mais situés dans des endroits jugés comme stratégiques par un ou plusieurs Etats, assument alors un rôle considérable : ces espaces géographiquement réduits deviennent ainsi géopolitiquement grands, avant-postes contre un Etat ennemi, présides protégeant le reste du territoire, escales utiles pour les échanges commerciaux, points de contrôle sur une carte plus vaste.
Ces journées d’études s’intéresseront précisément à l’histoire de cette Méditerranée de petits espaces et aux stratégies déployées par les Etats pour les contrôler. On pense ainsi à l’empire espagnol du XVIe siècle ou à l’Empire napoléonien au début du XIXe, dont la stratégie de conquête, impériale par définition, vise au contrôle direct et effectif du territoire, en intégrant à partir du centre ces espaces périphériques. On pense aussi à la stratégie espagnole des présides, employée aussi bien en Afrique du Nord qu’en Italie pour contrer la menace barbaresque d’un côté, pour consolider sa présence sur la mer et sur le territoire, d’autre côté. Ou encore à l’approche vénitienne, visant à défendre les intérêts économiques de la Serenissima qui possède de nombreuses enclaves ou îles situées stratégiquement sur ses routes commerciales, et qui les conserve en grande partie jusqu’à sa disparition lors du traité de Campoformio. On se rappellera enfin de la stratégie britannique, avec son contrôle direct et indirect d’îles et de bases stratégiques en Méditerranée, qui ne vise pas à un contrôle politique du territoire, ni à la protection de possessions continentales, mais répond à un objectif économique : garantir les intérêts commerciaux dans les échanges avec le Levant, voire, par la suite, avec les territoires de son empire.
Les présides espagnols dans la péninsule italienne ou en Afrique du Nord, les protectorats britanniques, les conquêtes vénitiennes, mais aussi le système impérial napoléonien ou les ports francs, constituent des manières différentes pour affirmer (ou pour tenter d’affirmer) le contrôle militaire, politique ou économique des routes méditerranéennes ou simplement pour s’assurer sa part vis-à-vis des autres puissances, ou encore pour protéger les intérêts de l’Etat en Méditerranée.
Quelle relation entretiennent les populations de ces territoires avec la puissance dominante ? Comment, lors d’un passage de souveraineté, les équilibres préexistants sont-ils éventuellement renégociés, et comment se modifie alors le rôle des élites dans la nouvelle configuration politique qui les englobe ? Comment les autorités de l’Etat qui se substitue au système de pouvoir précédent conçoit-il le contrôle du territoire, quelles marges sont alors laissées aux autorités sur place, et quelle division des compétences constate-t-on dans les modalités d’exercice du pouvoir entre pouvoir central, administrateurs locaux et élites locales, lorsqu’elles existent ?
Quel est l’impact local et régional de ces présences extérieures sur le territoire ? Et quel impact a la proximité d’un territoire placé sous une souveraineté différente sur les stratégies des populations limitrophes ou sur le commerce international ?
Quel rôle assument, enfin, ces territoires dans les stratégies plus larges des grandes puissances?
Ce sont quelques-unes des interrogations que ces journées d’études se proposent d’approfondir. L’appel s’adresse tout particulièrement aux interventions qui prendront en compte les perspectives suivantes :
- Etudes de cas conçus au sein des stratégies de la puissance qui contrôle ces petits territoires et/ou dans le cadre des routes méditerranéennes ou éventuellement extra-méditerranéennes ;
- Transformations sociales, économiques et territoriales de ces petits espaces lorsqu’ils changent de souveraineté. On entend par là la manière dont les nouvelles fonctions attribuées à ces lieux affectent leur vie et leur économie ;
- L’administration de ces lieux, qui reflète souvent leur fonction (militaire, coloniale, politique).
Les journées se proposent de dépasser une simple juxtaposition de micro-histoires : l’ambition est de reconstituer un scénario d’ensemble qui, à partir de ces petites entités, puisse contribuer à dessiner une histoire de la Méditerranée qui non seulement n’ignore pas les petits territoires en son sein, mais qui leur restitue l’importance qu’ils ont pu avoir au fil des siècles.
Modalités pratiques d'envoi des propositions
Les communications pourront être présentées en anglais, français, italien ou espagnol.
Les propositions de communication devront comporter un résumé d’une page, précisant les sources utilisées, et quelques lignes de présentation de l’auteur. Elles devront être adressées
avant le 31 janvier 2017
aux deux adresses suivantes : 1antoniodonofrio@gmail.com et Silvia.Marzagalli@unice.fr
Elles seront étudiées par le comité scientifique qui donnera son avis avant début mars 2017. Une sélection des actes donnera lieu à une publication.
Les frais de séjour (une nuitée et le dîner) seront pris en charge par le CMMC.
Les frais de transport restent à la charge des participants.
1 et 2 juin : journée d'étude
Responsable et organisateur scientifique
Antonio D’Onofrio (Università degli studi di Napoli “L’Orientale”, et Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Université Côte d’Azur)
Comité scientifique
- Antonio D’Onofrio (Università degli studi di Napoli “L’Orientale”, et Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Université Côte d’Azur)
- Silvia Marzagalli (Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Université Côte d’Azur, et Institut Universitaire de France)
- Luigi Mascilli Migliorini (Università degli studi di Napoli “L’Orientale”)
Argument
Historians generally consider that Early Modern Age began with Cristoforo Colombo’s discovery of the American continent, the fall of Constantinople to the Ottoman Empire, and the Reformation. Those three events profoundly altered both the maps and the political, cultural and economic balances of Europe. The subsequent closure of the traditional trade routes with Asia and the shift of economic attention towards the opportunities offered by the Atlantic World contributed to marginalize the role of the Mediterranean within European trade. However, that did not mean neither its end nor did it determined less attention by the European states. During the Modern Age, even though on alternate phases, the Mediterranean continued playing its role of a fluid space among three worlds and, above all, it continued holding the balance of Europe. In its waters, ships sailed with the most varied flags and, in the course of time, the modalities through which various states attempted to control its routes, influenced its political geography.
The Mediterranean coasts and islands took on different roles and functions over time, according to those states that, from time to time, controlled them. Apparently small and marginal territories acquired a considerable role because they were located in places that were considered as strategic by one or more states: thus, such geographically small spaces became geopolitically “big”, as outposts placed against an enemy state, Presìdi defending a territory, useful stopovers for trade, or checkpoints on a much broader map.
The workshop will pay particular attention to the history of the Mediterranean of such small spaces and to the strategies adopted by the states in order to control them. Good examples thereof are the Spanish Empire in the 16th century or the Napoleonic Empire at the dawn of the 19th century, whose strategy was, by definition, “imperial”, of conquest, and whose centre of power incorporated everything, thus engulfing small spaces. The Spanish strategy of the Presìdi has been used both in North Africa and in the Italian peninsula to contrast the threat of the Barbary States on one side, to consolidate its own supremacy over the sea and its territories on the other side. The Venetian approach aimed to the defence of the economic interests of the Most Serene Republic of Venice, that owned small enclaves or islands in sites that were strategic for its own routes, and that preserved most of those dominions until its dissolution in Campoformio. Finally, the British strategy produced a direct and an indirect control over the islands and strategic bases in the Mediterranean Sea. Such control did not aim to a subsequent political control of the territory, nor to the protection of continental dominions, but to an economic goal: the security of commercial interests in the form of trades with the East and, later, with the farthest territories of the Empire.
The Spanish Presìdi –both in the Italian peninsula and in North Africa-, the British protectorates, the Venetian conquests, but also the Napoleonic imperial system or even the free ports, all of them were different ways to assert the military, political and economic control of Mediterranean routes or, merely, to carve out a niche, or to guarantee the interests of the state in the Mediterranean.
How did the inhabitants of these territories relate to the dominating power? How did the pre-existing balance change (if it did) and how was the role of the local élites modified after they were incorporated by a new state? How did the authorities of the state that replaced the pre-existing power system control the territory, and what margins did they leave to the personnel who was previously in duty? How were competences divided and how was sovereignty exercised among state authorities, administration in loco, and local élites?
What “local” and “regional” impact had those external presences on the territory? What was the impact of the proximity of a territory under a different sovereignty on the strategies of the neighbouring people or of the international trade?
And, finally, what role were these territories assigned within the broader strategies of the great powers?
These are the main questions that these workshop intend to look into. This call addresses particularly papers which will highlight the following perspectives:
- Case studies considering the role of these small territories within the strategies of the Power they belonged to and/or within the frame of the Mediterranean routes and, possibly, extra-Mediterranean ones;
- The social, economic and territorial transformations that occurred in these small territories when the sovereignty changed; in particular, the way in which the new role that those places were assigned, fitted into the life and the economy of such territories;
- The administration of these territories, which often mirrored their function (military, colonial, political).
The workshop’s purpose goes beyond the mere juxtaposition of micro-histories: it aims at reconstructing a whole scenario, in which these small entities help outlining a history of the Mediterranean in which such small territories are not only included, but also assessed for their past importance.
Submission guidelines
Proposals can be submitted in English, French, Italian or Spanish. They shall consist of a one-page abstract (mentioning the sources), and include a few lines biographical sketch. The dead-line for submission is
the 31st January 2017.
Please submit your proposal to:
1antoniodonofrio@gmail.com and Silvia.Marzagalli@unice.fr.
The scientific committee will communicate its decisions in early March 2017. A selection of the conference proceedings shall be published.
Accommodation costs (one night and dinner) are covered by the Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine.
Transport costs are borne by participants.
Scientific responsible and scientific organizer
Antonio D’Onofrio (University of Naples “L’Orientale” and Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Côte d’Azur University).
Scientific committee members
- Antonio D’Onofrio (University of Naples “L’Orientale” and Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Côte d’Azur University).
- Silvia Marzagalli (Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Côte d’Azur University and Institut Universitaire de France).
- Luigi Mascilli Migliorini (University of Naples “L’Orientale”).
Argomento
La prassi storiografica tende generalmente a collocare il principio dell’età moderna tra la caduta di Costantinopoli per mano dell’Impero Ottomano e la riforma luterana, passando più tradizionalmente per la scoperta del continente americano da parte di Cristoforo Colombo, tre eventi che modificarono profondamente tanto le carte geografiche quanto gli equilibri politici, culturali ed economici del vecchio continente. All’interno dei processi che si mettono allora in moto, la chiusura delle rotte commerciali classiche con l’Oriente e la traslazione dell’attenzione economica verso le opportunità che donava l’Atlantico, contribuirono a relativizzare il ruolo del Mediterraneo nei traffici europei. Questo, però, non sancì affatto la sua fine né determinò minore attenzione da parte degli Stati che vi si affacciavano. A fasi alterne, il Mediterraneo dell’età moderna continuò in effetti ad esercitare il suo ruolo di spazio fluido tra tre mondi, adattandosi ai nuovi tempi e, soprattutto, continuando a rappresentare l’ago della bilancia degli equilibri europei in età moderna. Nelle sue acque hanno transitato navi battenti le bandiere più disparate e nel corso dei secoli le modalità con le quali i diversi Stati hanno tentato di controllarne le rotte hanno influenzato la sua stessa geografia politica.
Le coste e le isole del Mediterraneo hanno via via assunto ruoli e funzioni differenti a seconda del periodo storico e degli Stati che di volta in volta le hanno controllate. Territori spesso apparentemente marginali, piccoli, ma collocati in punti considerati strategici da uno o più Stati, assumono allora un ruolo considerevole: ecco quindi che questi spazi, geograficamente piccoli, diventano geopoliticamente grandi, avamposti contro uno Stato nemico, presìdi a difesa di un territorio posseduto, scali utili per i traffici commerciali, punti di controllo di una mappa più vasta.
Le giornate di studi si interesseranno precisamente alla storia di questo Mediterraneo dei piccoli spazi e alle strategie utilizzate dagli Stati per controllarli. Si pensi all’impero spagnolo del Cinquecento o all’impero napoleonico degli albori dell’Ottocento, in cui la strategia era, per definizione, imperiale, di conquista, in cui il centro inglobava ogni cosa fagocitando i piccoli spazi. Si consideri la strategia spagnola dei presìdi, utilizzata tanto in Africa del nord quanto in Italia per contrastare da un lato la minaccia barbaresca, per consolidare dall’altro il proprio dominio sul mare e sul territorio. Si pensi poi anche all’approccio veneziano, volto a difendere gli interessi economici della Serenissima che possedeva piccole enclave o isole nei punti strategici per le proprie rotte e che conservò buona parte di questi domini fino alla sua dissoluzione a Campoformio. Si ricordi, ancora, la strategia britannica, con un controllo diretto o indiretto delle isole e delle basi strategiche nel Mediterraneo, volto non ad un conseguente controllo politico del territorio o alla protezione di domini continentali, ma ad un obiettivo economico di garanzia degli interessi commerciali nella forma dei traffici con il Levante e, successivamente, con i territori più estremi del suo impero.
I presìdi spagnoli – nella penisola italiana come in Africa del Nord -, i protettorati britannici, le conquiste veneziane, ma anche il sistema imperiale napoleonico o i porti franchi, furono modi diversi per affermare (o tentare di affermare) il controllo militare, politico o economico delle rotte mediterranee o semplicemente per ritagliarsi la propria parte, o ancora per garantire gli interessi dello Stato nell’area mediterranea.
Come si rapportavano le popolazioni di questi territori con la potenza dominante? In che modo si riformulavano (ammesso che lo facessero) gli equilibri preesistenti e come cambiava il ruolo delle élite locali nel nuovo Stato che le inglobava? In che modo le autorità dello Stato che subentrava al sistema di potere preesistente intendeva il controllo del territorio, quali margini venivano concessi alle autorità preposte e quale la divisione delle competenze e le modalità di esercizio della sovranità tra potere centrale, amministratori in loco ed eventuali élite locali?
Quale era l’impatto “locale” e “regionale” di queste presenze esterne sul territorio? Quale l’impatto della prossimità di un territorio posto sotto una sovranità differente sulle strategie delle popolazioni limitrofe o del commercio internazionale?
E che ruolo, infine, andavano ad assumere questi territori nelle più ampie strategie delle grandi potenze?
Sono questi i quesiti che queste giornate di studi si propongono di approfondire. L’appello si indirizza soprattutto alle comunicazioni che daranno maggiore risalto alle prospettive seguenti:
- Casi studio visti nel loro ruolo all’interno delle strategie della potenza cui appartenevano e/o nel quadro delle rotte mediterranee e, eventualmente, extramediterranee;
- Le trasformazioni sociali, economiche e territoriali in questi piccoli territori al mutare della sovranità. Si intende in questo senso come si inserivano le nuove “funzionalità” date a questi luoghi nella vita e nell’economia di questi spazi;
- L’amministrazione dei luoghi, spesso specchio della loro funzione (militare, coloniale, politica)
L’obiettivo non è la semplice giustapposizione di micro-storie: l’ambizione è di riuscire a ricostruire uno scenario d’insieme che parta dalle piccole entità per disegnare una storia del Mediterraneo che non solo non tralasci i piccoli territori al suo interno, ma che restituisca loro l’importanza che nei secoli hanno effettivamente ricoperto.
Modalità di partecipazione
Le proposte potranno essere presentate in inglese, francese, italiano o spagnolo e dovranno essere composte da un abstract di una pagina, che precisi le fonti utilizzate, e da qualche riga di presentazione dell’autore. Le proposte dovranno essere inviate
entro il 31 gennaio 2017
agli indirizzi: 1antoniodonofrio@gmail.com e Silvia.Marzagalli@unice.fr.
Esse saranno valutate dal comitato scientifico che comunicherà le sue decisioni agli inizi di marzo 2017. Una selezione degli atti darà luogo ad una pubblicazione.
Le spese di soggiorno (una notte e la cena) saranno prese in carico dal CMMC.
Le spese di trasporto restano a carico dei partecipanti.
Responsabile scientifico e organizzatore scientifico
Antonio D’Onofrio (Università degli studi di Napoli “L’Orientale” e Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Université Côte d’Azur)
Membri del comitato scientifico
- Antonio D’Onofrio (Università degli studi di Napoli “L’Orientale” e Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Université Côte d’Azur)
- Silvia Marzagalli (Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Université Côte d’Azur e Institut Universitaire de France)
- Luigi Mascilli Migliorini (Università degli studi di Napoli “L’Orientale”)