Announcement
Coordination
Dossier coordonné par Maya Collombon (maîtresse de conférence, Sciences-Po Lyon, Triangle) et Dennis Rodgers (professeur d’études du développement, université d’Amsterdam, Pays-Bas).
Argumentaire
Le retour au pouvoir au Nicaragua du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) en 2006 a été largement interprété comme un reflet de la « vague rose » ayant déferlé sur l’Amérique Latine au début du XXIe siècle [Dabène, 2012]. Après les défaites électorales du Parti socialiste unifié du Venezuela ou bien du Front pour la victoire en Argentine, nombreux sont ceux qui ont annoncé la fin de cette période de renaissance de la gauche latino-américaine et se sont résignés aux probables défaites du Mouvement vers le socialisme en Bolivie et du Parti travailliste au Brésil. Le Nicaragua fait figure d’exception, le parti gardant clairement une très forte emprise sur une grande partie de la population pauvre du pays, tout en ayant consolidé son pouvoir à la faveur d’un pacte politique contracté avec le principal parti d’opposition, le Parti libéral constitutionnaliste (PLC) [Marti i Puig, 2009]. Plus que la victoire du sandinisme, la victoire du FSLN en 2006 peut être lue comme la victoire de son leader, Daniel Ortega, à la tête d’une machine politique et clientéliste extrêmement efficace, et ayant permis aux responsables du FSLN de se constituer de manière durable en tant que groupe économique.
Ce dossier s’intéresse à la fois aux transformations du modèle « révolutionnaire » sandiniste et aux spécificités d’une économie politique insérée dans l’Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique), « bonne élève » du FMI et désormais clairement tournée vers l’extraction et l’exploitation des ressources naturelles. Il entend interroger le cas nicaraguayen comme celui d’un pays illustratif du développement de nouvelles formes d’autoritarisme, d’exploitation et d’insertion dans le système mondial.
Trois questions apparaissent dès lors comme particulièrement centrales pour tenter d’articuler une analyse du Nicaragua contemporain :
- La construction d’un État sandiniste fort, qui s’appuie sur une machine partisane puissamment insérée dans tous les échelons de la société, sur des politiques redistributives lui permettant d’entretenir de vastes réseaux de clientèle et sur une violence d’État qui maintient un niveau élevé de pression sur les Nicaraguayens ;
- La résurgence d’un modèle économique ancien, basé sur l’extraction, l’exploitation de ressources et le développement des infrastructures qui remet au goût du jour un ordre oligarchique s’accommodant pleinement des dernières subtilités de la mondialisation économique ;
- La multiplication de résistances à différentes échelles : opposition politique, luttes sociales, migration, violence… qui viennent complexifier une arène sociale et politique particulièrement conflictuelle.
À trente-six ans de la « Révolution » et dix ans du retour au pouvoir du FSLN, il semble tout d’abord indispensable de s’interroger sur les transformations du sandinisme et la place du politique dans le Nicaragua contemporain. La « Révolution », en référence au processus révolutionnaire des années 1980, reste l’étalon de mesure du gouvernement sandiniste si l’on en croit ses pratiques discursives, son usage des symboles révolutionnaires, ses alliances internationales avec les pays de l’Alba, ou encore ses nombreuses politiques qui entendent réduire la fracture sociale et lutter contre la pauvreté. Mais la réalité du nouveau sandinisme est aussi, et surtout, celle d’un État fort, centralisé autour des figures de Daniel Ortega et Rosario Murillo. Le clan familial dirige le pays grâce à sa mainmise sur toutes les administrations de l’État, y compris les institutions judiciaires, la plupart des médias du pays, et l’organisation du processus électoral lui-même [Close, 2016]. Le parti sandiniste, principal relai du gouvernement, lui assure une connaissance précise des enjeux locaux grâce à la mobilisation des Comités de pouvoir citoyen (CPC) et un large contrôle du territoire national : de l’Assemblée nationale jusqu’aux plus petites municipalités, le FSLN règne en maître. Réduite à peau de chagrin, l’opposition doit faire face à la multiplication des conflits internes et au renforcement des pratiques répressives du gouvernement à l’encontre de toute opposition politique. Dans cette perspective, les articles proposés au sein de ce premier axe s’interrogeront autant sur les transformations du sandinisme contemporain que sur les modalités de mise en place d’un « État parti » sandiniste.
Même si ce sandinisme se targue de promouvoir toute une série de nouveaux programmes sociaux – dont l’étendue et l’efficacité restent opaques – et a effectué un rapprochement avec le régime d’Hugo Chávez au Venezuela, ces dix dernières années ont surtout été marquées par la reconstitution et la consolidation d’un ordre oligarchique au Nicaragua, la plupart des dirigeants sandinistes faisant désormais partie de l’élite [Spalding, 2013]. En effet, après deux décennies d’ajustements structurels et de projets de développement divers et variés, force est de constater que le pays reste pauvre et – surtout vu son historique révolutionnaire – terriblement inégalitaire. Le symbole de cette situation est la transformation de Managua, la capitale, en ville « dé-localisée », où les masses et l’élite du pays reconstituée vivent côte-à-côte sans jamais interagir [Rodgers, 2008] et où les désirs consommateurs régissent l’agencement urbain [Babb, 2001]. En outre, le gouvernement sandiniste a entrepris le développement d’une économie d’extraction et de construction de méga-ouvrages d’infrastructures, le plus emblématique étant le projet d’un canal interocéanique, le « Grand canal », selon l’appellation locale [Collombon, 2015]. Enfin, si du moins ce canal existe un jour. Car derrière le vieux rêve et les capacités techniques et financières qui permettraient effectivement la réalisation d’un tel exploit infrastructurel, se trouve une autre réalité bien plus captivante et plus abordable pour le concessionnaire chinois : les terres tropicales et leurs ressources naturelles. Plus que le canal en lui-même, ou sa propriété chinoise, la concession à l’entreprise HKND apparaît dès lors comme le symbole du Nicaragua du XXIe siècle, pauvre, inégal, gouverné par des clans prêts à brader les biens collectifs, à condition qu’ils leur rapportent personnellement quelques sous. Un pays où la loi du plus fort prévaut, et où les plus marginaux sont livrés à eux-mêmes, avec comme seule solution viable l’émigration. Dans ce second axe seront donc privilégiés des articles qui analysent le modèle économique promu par le gouvernement sandiniste depuis 2006 et les éventuelles négociations et tensions qui résultent de ce nouvel agenda économique entre rhétorique de gauche révolutionnaire, renforcement de l’État, alliances intra-élitaires et politiques d’extraction et d’exploitation des ressources naturelles et minières.
Enfin, il reste à souligner la résurgence d’anciennes luttes sociales et l’émergence de nouvelles, en réponse à l’hégémonie politique sandiniste : paysans et indigènes mobilisés contre le canal, mobilisations écologistes, féministes… Les protestations paysannes, écologistes et indigènes contre le canal, qui ont connu une très forte progression depuis l’été 2014, canalisent de plus en plus un ensemble de revendications politiques et sociales opposées au sandinisme version 2.0. Mais il convient aussi de rappeler qu’aux violences sociales, de travail, de genre, ou encore à l’explosion de la migration, se rajoutent de plus en plus d’autres formes de violence dans un pays pourtant présenté encore aujourd’hui comme un des plus sûrs de l’isthme : gangs, narcotrafic, apparition de rearmados (anciens contras réarmés ou autres groupes armés)… Tous représentent d’une manière ou d’une autre une facette de la nouvelle réalité nicaraguayenne, dont les articles proposés dans ce troisième axe seront le reflet, et peuvent mettre en lumière les dynamiques actuelles et futures de ce pays ayant tout à la fois de profondes résonances utopiques et tragiques.
Modalités de soumission
Les coordinateurs du dossier sont ouverts à des propositions d’articles provenant de différentes disciplines (science politique, sociologie, anthropologie, économie, histoire). Les propositions peuvent être soumises en français, espagnol ou anglais. Elles devront contenir les informations suivantes :
- nom, prénom ;
- université ou laboratoire de rattachement ;
- court CV avec adresse e-mail ;
- titre envisagé de l’article ;
- résumé de 1 500 signes maximum précisant le contenu du projet d’article.
La date limite de soumission des propositions d’articles est fixée au 15 février 2017
aux adresses suivantes :
- maya.collombon@sciencespo-lyon.fr
- d.w.rodgers@uva.nl
Le comité de rédaction des Cahiers des Amériques latines informera de l’acceptation ou non des propositions dans un délai de deux semaines.
Les articles de 45 000 signes environ (espaces, notes, bibliographie, résumés et mots-clés compris) devront être envoyés aux coordinateurs pour le 30 mai 2017. Ils seront soumis à une double évaluation anonyme.
La publication du dossier est prévue pour le printemps 2018.
Merci de bien vouloir consulter les instructions aux auteur-e-s : https://cal.revues.org/2324
Les articles ne répondant pas à ces instructions ne pourront être pris en compte.
Bibliographie
BABB Florence, After Revolution: Mapping Gender and Cultural Politics in Neoliberal Nicaragua Austin, Texas, University of Texas Press, 2001.
CLOSE David, Nicaragua: Navigating the Politics of Democracy, Boulder, Lynne Rienner, 2016.
COLLOMBON Maya, « Le Grand Canal, l’offrande sandiniste aux Nicaraguayens », Les Études du CERI: l’année politique de l’Amérique Latine 2015, n° 217-218, 20-24, 2015.
DABENE Olivier, La Gauche en Amérique Latine, 1998-2012, Paris, Presses de Sciences-Po, 2012.
MARTI I PUIG Salvador, « Nicaragua 2008: Polarización y pactos », Revista chilena de ciencia política: Clave, 29 (2), 515-531, 2009.
RODGERS Dennis, « Managua: la ville délocalisée », in Mike DAVIS et Daniel MONK (dir.), Paradis infernaux : les villes hallucinées du néo-capitalisme, Paris, Les Prairies ordinaires, 2008, p. 239-258.
SPALDING Rose, « Los empresarios y el estado en la Nicaragua post-revolucionaria: el reordenamiento de las élites y la nueva estrategia de colaboración », in Eric HERSHBERG (dir.), Las élites de centroamérica, vol. 3, San José, Flacso-Costa Rica, 2013.
Coordinadoras
Dosier coordinado por Maya Collombon (profesora titular de ciencias políticas, Sciences-Po Lyon, Francia) y por Dennis Rodgers (profesor titular de estudios del desarrollo, Universidad de Ámsterdam, País Bajo).
Proyecto de dosier
El regreso al poder en Nicaragua del Frente sandinista de liberación nacional (FSLN) en 2006 ha sido largamente interpretado como un efecto de la “ola de izquierda” que ha conquistado América Latina al inicio del siglo XXI [Dabène, 2012]. Después de las derrotas electorales del Partido Socialista unificado de Venezuela o del Frente por la Victoria en Argentina, numerosos son los que han anunciado el fin de este periodo de renacimiento de las izquierdas latinoamericanas, y se han resignados a los probables fracasos del Movimiento hacia el Socialismo en Bolivia o del Partido de los Trabajadores en Brasil. En este contexto, Nicaragua es una excepción. El partido sigue teniendo influencia en gran parte de la población pobre del país, consolidando a la vez su poder gracias a un Pacto político firmado con el principal partido de oposición en ese entonces, el Partido Liberal Constitucionalista (PLC) [Marti i Puig, 2009]. Mas que la victoria del sandinismo, la victoria del FSLN en 2006 puede ser leída como la victoria de su líder Daniel Ortega, a la cabeza de una maquina política y clientelar muy eficaz, que ha permitido a los responsables del FSLN constituirse de manera durable en grupo económico.
Este dossier se interesa a la vez a las transformaciones del modelo “revolucionario” sandinista y a las especificidades de una economía política incorporada en el Alba (Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América), “buena alumna” del FMI y ahora claramente dirigida hacia la extracción y la explotación de los recursos naturales. Tratará de interrogar el caso nicaragüense como el de un país ilustrativo del desarrollo de nuevas formas de autoritarismo, de explotación y de inserción en el sistema mundial.
Tres preguntas parecen ser especialmente centrales para tratar de articular un análisis del Nicaragua contemporáneo:
- La construcción de un Estado sandinista fuerte, que se apoya sobre una maquina partesana poderosamente inserida en todos los escalones de la sociedad, sobre políticas de redistribución que le permiten entretener largas redes de clientelas y sobre una violencia de Estado que mantiene un alto nivel de presión sobre los Nicaragüenses;
- El regreso de un modelo económico antiguo, basado sobre la extracción, la explotación de los recursos y el desarrollo de infraestructuras que facilitan el retorno de un orden oligárquico apoyándose en las ultimas sutilidades de la mundialización económica;
- La multiplicación de resistencias a diferentes escalas: oposición política, luchas sociales, migración, violencia… haciendo mas compleja una escena social y política ya muy conflictiva.
Después de treinta y seis años de “Revolución” y de diez años del regreso al poder del FSLN, parece indispensable interrogarse antes de todo sobre las transformaciones del sandinismo y el lugar de lo político en la Nicaragua actual. La “Revolución”, en referencia al proceso revolucionario de los años ochenta, sigue siendo la unidad de medida del gobierno sandinista si se cree sus practicas discursivas, su uso de los símbolos revolucionarios, sus alianzas internacionales con los países del Alba o sus numerosas políticas que tratan reducir la fractura social y luchar contra la pobreza. Sin embargo, la realidad del nuevo sandinismo es también la de un Estado fuerte, centralizado bajo el mando de Daniel Ortega y Rosario Murillo. El clan familiar dirige el país gracias a su control de todas las administraciones del Estado, incluso las instituciones judiciales, la mayoría de los medios de comunicación, y mismo la organización del proceso electoral [Close, 2016]. El partido sandinista, principal apoyo del gobierno, le asegura un conocimiento preciso de los desafíos locales gracias a la movilización de los Comités de Poder Ciudadano (CPC) y un gran control del territorio nacional, desde la Asamblea Nacional hasta las mas pequeñas municipalidades. Limitando así la oposición que tiene que confrontarse a la multiplicación de los conflictos internos y al reforzamiento de las practicas represivas del gobierno contra toda oposición política. En esta perspectiva, los artículos propuestos en este primer eje se interrogarán tanto sobre las transformaciones del sandinismo contemporáneo así como sobre las modalidades de construcción de un “Estado partido” sandinista.
Si el sandinismo se felicita de promover toda una serie de nuevos programas sociales –de los cuales la eficacia real sigue siendo muy opaca– y ha efectuado acercamientos con el régimen de Hugo Chávez en Venezuela, estos diez últimos años han sido sobre todo marcados en Nicaragua por la reconstitución y la consolidación de un orden oligárquico, la mayoría de los dirigentes sandinistas siendo actualmente parte de la elite [Spalding, 2013]. De hecho, después de dos décadas de ajustes estructurales, y de múltiples proyectos de desarrollo, esta claro constatar que el país sigue pobre y –sobre todo tomando en cuenta su historia revolucionaria– terriblemente sin equidad. El símbolo de esta situación es la transformación de Managua, la capital, en cuidad “deslocalizada”, donde las masas y las nuevas elites del país viven al lado sin jamás interactuar [Rodgers, 2008] y donde los deseos consumidores organizan el espacio urbano [Babb, 2001]. Además, el gobierno sandinista ha iniciado el desarrollo de una economía de extracción y de construcción de mega obras de infraestructuras, siendo la mas emblemática el proyecto de Canal interoceánico, el “Gran Canal”, según la apelación local [Collombon, 2015]. Si acaso dicho canal existe algún día… Ya que detrás del viejo sueño de Canal y de las capacidades técnicas y financieras que permitirían efectivamente la realización de este megaproyecto, se encuentra otra realidad mas cautivante y mas abordable para el concesionario chino: las tierras tropicales y sus recursos naturales. Mas que el canal en si mismo, o su propiedad china, la concesión a la empresa HKND aparece como el símbolo del Nicaragua del siglo XXI, pobre, inequitativo, gobernado por clanes listos a vender los bienes colectivos a condición que genere ganancias. Un país donde la ley del mas fuerte prevalece, y donde la gran mayoría de los ciudadanos son marginales condenados a su libre albedrio, con única solución viable la migración. En este segundo eje serán privilegiados artículos que analizan el modelo económico promovido por el gobierno sandinista desde 2006 y las eventuales negociaciones y tensiones que resultan de este nuevo agenda económico entre retorica de izquierda revolucionaria, control del Estado, alianzas entre elites y políticas de extracción y explotación de los recursos naturales y mineros.
Por fin, es necesario subrayar el resurgimiento de antiguas luchas sociales y la emergencia de nuevas respuestas a la hegemonía sandinista: campesinos y indígenas movilizados contra el Canal, movilizaciones ecologistas, feministas… Las protestaciones campesinas, ecologistas e indígenas contra el Canal han conocido una muy fuerte progresión desde el verano 2014 canalizando cada día más las reivindicaciones políticas y sociales opuestas al sandinismo versión 2.0. Sin embargo conviene recordar que a las violencias sociales, de trabajo, de genero, o a la explosión de la migración se adjunta cada día mas nuevas formas de violencia en un país presentado hoy en día como uno de los mas seguro del istmo centroamericano: pandillas, narcotráfico, aparición de “rearmados” (antiguos contras rearmados o nuevos grupos de rearmados)… Todos presentan de una manera o de otra otro rostro de la nueva realidad nicaragüense, que los artículos de este eje reflejarán, y pueden poner de relieve las dinámicas actuales y futuras de un país con profundas resonancias utópicas como trágicas.
Modalidades de presentación de propuestas
Los coordinadores del dossier están abiertos a propuestas de artículos provenientes de diferentes disciplinas (ciencia política, sociología, antropología, economía, historia). Las propuestas pueden ser sometidas en francés, español o inglés. Deberán contener las informaciones siguientes:
- Nombre y apellido;
- Universidad o centro de investigación;
- CV abreviado con dirección de e-mail;
- Título del artículo;
- Resumen de 1.500 caracteres como máximo precisando el contenido del artículo
La fecha limite de sometimiento de las propuestas de artículos es el 15 de febrero del 2017
a las direcciones e-mail siguientes:
- maya.collombon@sciencespo-lyon.fr
- d.w.rodgers@uva.nl
El comité de redacción de los Cahiers des Amériques latines informará de la aceptación o no de las propuestas en máximo dos semanas.
Los artículos de 45.000 caracteres aproximadamente (con espacios, notas, bibliografía, resumen y palabras claves incluidas) deberán ser enviados a los coordinadores antes del 30 de mayo del 2017. Los mismos serán sometidos a una doble evaluación anónima.
La publicación esta prevista para la primavera del 2018.
Gracias por consultar el formato y la presentación final de los artículos. Los artículos que no correspondan a estas instrucciones no podrán ser considerados.
Bibliografía
BABB Florence, After Revolution: Mapping Gender and Cultural Politics in Neoliberal Nicaragua Austin, Texas, University of Texas Press, 2001.
CLOSE David, Nicaragua: Navigating the Politics of Democracy, Boulder, Lynne Rienner, 2016.
COLLOMBON Maya, « Le Grand Canal, l’offrande sandiniste aux Nicaraguayens », Les Études du CERI: l’année politique de l’Amérique Latine 2015, n° 217-218, 20-24, 2015.
DABENE Olivier, La Gauche en Amérique Latine, 1998-2012, Paris, Presses de Sciences-Po, 2012.
MARTI I PUIG Salvador, « Nicaragua 2008: Polarización y pactos », Revista chilena de ciencia política: Clave, 29 (2), 515-531, 2009.
RODGERS Dennis, « Managua: la ville délocalisée », in Mike DAVIS et Daniel MONK (eds.), Paradis infernaux : les villes hallucinées du néo-capitalisme, Paris, Les Prairies ordinaires, 2008, p. 239-258.
SPALDING Rose, « Los empresarios y el estado en la Nicaragua post-revolucionaria: el reordenamiento de las élites y la nueva estrategia de colaboración », in Eric HERSHBERG (ed.), Las élites de centroamérica, vol. 3, San José, Flacso-Costa Rica, 2013.
Editors
Special issue guest edited by Maya Collombon (maîtresse de conférence, Sciences-Po Lyon, France) and Dennis Rodgers (Professor of International Development Studies, University of Amsterdam, the Netherlands).
Focus
The Sandinista National Liberation Front’s (FSLN) return to power in 2006 has widely been interpreted as a Nicaraguan manifestation of the broader “Pink Tide” that characterised much of Latin America at the beginning of the 21st century [Dabène, 2012]. Following the electoral defeats of the United Socialist Party of Venezuela or the Argentinean Front for Victory, and resigning themselves to the forthcoming electoral defeats of the Bolivian Movement for Socialism and the Workers’ Party in Brazil, many commentators have pronounced the end of this period of political renaissance for the Latin American left. Nicaragua however constitutes an exception within this particular panorama, as the FSLN continues to display a strong grip on power, winning elections that are routinely declared to have been “free and fair”, enjoying substantial popular support, and having also institutionally consolidated itself [Marti i Puig, 2009].
The original Sandinista revolution of the 1980s remains the primary reference point of what might be termed “Sandinismo 2.0”, at least discursively, but even if the current FSLN government prides itself with having promoted a wide range of new poverty-reducing social programmes – the scope and effectiveness of which however remain rather opaque – and aligned itself closely with the Hugo Chávez regime in Venezuela – in exchange for cheap oil and an annual US$ 500 million subsidy… –, the last decade has arguably been marked most significantly by the reconstitution and consolidation of a new oligarchic order in Nicaragua, with most Sandinista leaders now fully integrated into the country’s traditional elite [Rodgers, 2008; Spalding, 2013], and FSLN governance based on multifarious forms of clientelist neo-patrimonialism, as well as a cynical political pact with the country’s principle opposition party, the Liberal Constitutionalist Party (PLC).
Partly as a result – manipulated government statistics notwithstanding –, the country clearly remains extremely poor and – most ironically, given its revolutionary history and the major social advances associated with Sandinismo 1.0 in the 1980s – terribly unequal. The clearest symbol of this predicament is the transformation of Managua, the capital city, over the past two decades into a “disembedded” metropolis where rich and poor live side by side without ever interacting, and where consumerism rules [Babb, 2001; Rodgers, 2008]. But perhaps most significant is the FSLN government’s reconfiguration of the country’s economy around natural resource extraction, adding infrastructural mega-projects to the mix, the most emblematic of which is the grand project of building an inter-oceanic canal to rival Panama’s. A pipedream going back to Spanish colonisation, repeated rejected over the centuries as unfeasible and/or too expensive, the “Grand Canal” has been taken on by HKND, a Chinese media conglomerate, a factor that may well return the country to the fore of international geopolitical considerations, especially following Donald Trump’s election to the US Presidency.
Of course, this will only be the case if the canal is ever built, because clearly underpinning this surreal infrastructural initiative is another prize, one which is much more affordable for both Chinese investors and their elite Nicaraguan brokers: the country’s natural resources. Law 840 on the Grand Canal which made the concession of the project to HKND constitutional contains an article – article 12 – authorizing the unelected “Grand Canal Special Commission” to expropriate any land on the canal route. It thus offers ideal conditions for speculation and legalised accumulation through dispossession. More than the canal itself, it is this particular clause that arguably symbolises the state of 21st century Nicaragua, governed by an oligarchy that is ready to sell the country off, provided that they benefit materially, and willing to share the spoils with new international actors.
At the same time, in many ways the FSLN’s victory in 2006 must be read first and foremost as the victory of the party’s leader, Daniel Ortega. Following a long period of uncertainty in the 1990s that gave rise to various splinter Sandinista parties, Ortega consolidated his grip on the FSLN, building up a well-oiled machine centralised around him and his wife, Rosario Murillo, which has transformed the FSLN into the country’s unchallenged dominant political force. Certainly, giant posters of Ortega, more often than not accompanied by Murillo are ubiquitous in the country’s cities. The President and his wife are everywhere, omnipresent and omniscient thanks to the ubiquitous spread of the Murillo-controlled Citizen Power Committees (CPC) that have been established across Nicaragua in local communities both rural and urban [Collombon, 2015].
Indeed, the everyday reality of Sandinismo 2.0 is in many ways arguably that of an increasingly authoritarian state organised around the Ortega-Murillo duopoly. Certainly, the Ortega familial clan personally controls most critical state institutions – the Police, the Judiciary, the Supreme Electoral Council – as well as most key media outlets, and does not hesitate to use these in order to shut down party political opposition, as well as more grassroots protests such as those by peasants, indigenous communities, and environmentalists mobilizing against the Grand Canal project, feminists mobilizing against the blanket ban on abortion and the disregard of domestic violence, disenfranchised workers mobilizing against poor working conditions in the Free Trade Zones, or youth mobilizing for employment opportunities.
From a more structural perspective, the explosion of migration – often considered the only viable economic choice by the Nicaraguan poor in a context where sustainable opportunities are few and far between – as well as the rise of gang and drug trafficking violence – in a country that is often touted (spuriously) as “the safest in Central America” – both represent one way or another facets of the new Nicaraguan reality, and point to the current and future dynamics of the country potentially having profoundly dystopian and tragic resonances.
Seen from this perspective, thirty-eight years after the triumph of the original Sandinista revolution, and over a decade after the FSLN’s return to power in 2006, the time is clearly ripe for an evaluation of both the profound transformations undergone by Sandinismo as well as the reality of its impact on contemporary Nicaragua. This special issue will therefore explore both the nature of Sandinismo 2.0, as well as the specificities of a contemporary Nicaraguan political economy that is simultaneously increasingly exclusive and oligarchic in nature, remains integrated within the Bolivarian Alliance for the Peoples of Our America (ALBA), is considered a “model pupil” by the IMF, has become the site for major international infrastructural investments, is increasingly authoritarian, but is also the site of a diverse array of varied forms of social protests. As such, it hopes to explore the relationship between revolution, political mobilization, and global and local political economy, focusing in particular – but non-exclusively – on three key axes:
- The (re)constitution of a strong Sandinista state, based on a powerful partisan political machinery operating across all levels of society, from the local to the national, which combines iconic social welfare programmes and large-scale clientelism, as well as the promulgation of widespread forms of “soft authoritarianism”;
- The (re)establishment of an oligarchic economic model, based on low-rent extraction, the exploitation of natural resources, and the encouragement of foreign direct investment, whether in labour legislation-free Free Trade Zones or in the form of large-scale infrastructural mega-projects, that has fully adapted to the challenges of globalisation and neo-liberalism;
- The multiplication of various forms of political and non-political resistance that operate at different scales, the rise of social conflict, migration, resurgent criminal violence, and corruption – in ways that all complexify an already highly conflictual social and political context.
Procedure for submission
Articles are welcomed from the whole range of social science disciplines (anthropology, economics, geography, history, political science, sociology, etc.), and may be submitted in French, Spanish, or English. Article submissions may contain:
- name, lastname;
- university or research center;
- short CV with e-mail adress;
- title of the article;
- 350 words abstract of the article.
They must be sent to both of the special issue guest editors by February, 15th 2017
at the following e-mail addresses:
- maya.collombon@sciencespo-lyon.fr
- d.w.rodgers@uva.nl
Authors will be informed within two weeks by the Editorial Committee of the Cahiers des Amériques Latines whether their abstract has been accepted.
Full articles (45.000 letters approximately, counting spaces, footnotes, bibliography, abstracts and keywords) are to be submitted by May, 30th 2017. All articles will be double-blind reviewed; final decision regarding acceptance lies with the Editorial Committee of the Cahiers des Amériques Latines.
Publication is expected in Spring 2018.
Please see the instructions for authors. All articles that are not up to those standards will not be considered.
Bibliography
BABB Florence, After Revolution: Mapping Gender and Cultural Politics in Neoliberal Nicaragua Austin, Texas, University of Texas Press, 2001.
CLOSE David, Nicaragua: Navigating the Politics of Democracy, Boulder, Lynne Rienner, 2016.
COLLOMBON Maya, « Le Grand Canal, l’offrande sandiniste aux Nicaraguayens », Les Études du CERI: l’année politique de l’Amérique Latine 2015, n° 217-218, 20-24, 2015.
DABENE Olivier, La Gauche en Amérique Latine, 1998-2012, Paris, Presses de Sciences-Po, 2012.
MARTI I PUIG Salvador, « Nicaragua 2008: Polarización y pactos », Revista chilena de ciencia política: Clave, 29 (2), 515-531, 2009.
RODGERS Dennis, « Managua: la ville délocalisée », in Mike DAVIS et Daniel MONK (eds.), Paradis infernaux : les villes hallucinées du néo-capitalisme, Paris, Les Prairies ordinaires, 2008, p. 239-258.
SPALDING Rose, « Los empresarios y el estado en la Nicaragua post-revolucionaria: el reordenamiento de las élites y la nueva estrategia de colaboración », in Eric HERSHBERG (ed.), Las élites de centroamérica, vol. 3, San José, Flacso-Costa Rica, 2013.