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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Littérature(s) noire(s)?

Black literatures?

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Publié le mercredi 08 mars 2017

Résumé

Les auteurs caribéens ou d’Afrique sub-saharienne, parfois simplement d’origine diasporique, rassemblés sous le vocable « francophonie », ont pour dénominateur commun l’usage du français et d'être catégorisés comme noir(es). Une telle conception ne va pourtant pas de soi : que signifie l'expression "littérature(s) noire(s)" ? Permet-elle une visibilité de livres qui seraient autrement négligés ou participe-t-elle d’une essentialisation culturelle, raciale et historique ? Le débat n’est pas nouveau. Il fait peser sur ces écrivains l’obligation pesante de savoir au nom de qui ils parlent ou écrivent.

Annonce

Présentation

Littérature(s) noire(s) ?
Tables rondes, lectures, performances

Les auteurs caribéens ou d’Afrique sub-saharienne, parfois simplement d’origine diasporique, rassemblés sous le vocable « francophonie », ont pour dénominateur commun l’usage du français et d'être catégorisés comme noir(es). Une telle conception ne va pourtant pas de soi : que signifie l'expression "littérature(s) noire(s)" ? Permet-elle une visibilité de livres qui seraient autrement négligés ou participe-t-elle d’une essentialisation culturelle, raciale et historique ? Le débat n’est pas nouveau. Il fait peser sur ces écrivains l’obligation pesante de savoir au nom de qui ils parlent ou écrivent.
D’autres questions se posent, aussi intéressantes et plus neuves: dans les années 1920, Banjo, de Claude McKay, était marqué par une réflexion sur les migrations et la question raciale. On trouve de semblables problématiques dans des ouvrages récents publiés en Europe, en Afrique ou aux Etats-Unis : ceux de Gauz, Leonora Miano, Taye Selasi, Nii Ayikwei Parkes ou Chimamanda Ngozie Adichie. Comment de tels ouvrages posent-ils, à leur façon, des questions sur les phénomènes migratoires, sur les interactions culturelles, sur les appartenances multiples, et quel dialogue fécond peut s’instaurer avec les sciences sociales? Peut-on parler d’une mondialisation des écrivains africains, à quoi correspond-elle alors que le terme d’« Afropolitains » est parfois utilisé et souvent décrié ? De quelle manière la littérature participe-t-elle à la visibilité de telles migrations et change-t-elle le regard souvent misérabiliste porté sur elles ?
Enfin s’intéresser aux littératures noires est aussi l’occasion d’une réflexion sur la langue, ou plutôt sur les langues. La traductrice Sika Fakambi s'est ainsi appuyée sur la variété des langues en usage en Afrique de l’Ouest francophone pour écrire la traduction de Notre quelque part du Ghanéen Nii Ayikwei Parkes. Quels phénomènes d’hybridation peuvent résulter de telles démarches ?
Cette journée est un prolongement du séminaire « Histoire des populations noires », organisé depuis plusieurs années à Paris 8 par Audrey Célestine, Sarah Fila-Bakabadio, Sylvain Pattieu, Emmanuelle Sibeud et Tyler Stovall. Elle souhaite mener de pair réflexion historique et littéraire, combiner tables rondes, lectures, performances, en associant chercheur-e-s, auteur-e-s, traducteur-trice-s et artistes.

Programme

10h-18h

La Colonie
128 rue Lafayette, Paris Xème
Transports : Gare du Nord, Poissonnière ou Barbès

Introduction
Sarah Fila-Bakabadio/Sylvain Pattieu (10h).

TABLE RONDE 1 (10h15-11h30) :Existe-il des littérature(s) noire(s) ?

Présidence de séance : Audrey Célestine (politiste, université Lille III).
Thèmes : Peut-on parler de littérature(s) noire(s)? Qui parle de littérature(s) noire(s) et pourquoi ? La mobilité/plasticité de la catégorie : qui est inclus dans cette catégorie ? Quelle est son évolution au fil du temps? La relation des auteurs face à la catégorie littérature(s) noire(s).

Discussion : Jean-Paul Rocchi (professeur de littérature américaine, université Marne-la-Vallée), Claire Joubert (professeure de littérature anglaise, Paris 8), Isabella Checcaglini (éditrice, éditions Ypsilon), Néhémy Pierre-Dahomey (écrivain), Gustave Akakpo (dramaturge).


Lectures/performances (11h40-12h30) :
* Sara Darmayan est comédienne-interprète et documentaliste au musée du Quai Branly. Elle lira des textes qu’elle a choisis.
* Amélie Nilles est compositrice de musique électronique, elle livrera son interprétation de Strange Fruit, de Billie Holiday.
* Amélie Durand (écrivain, éducatrice spécialisée catcheuse littéraire), Elitza Gueorguieva (réalisatrice et écrivaine, auteure de Les Cosmonautes ne font que passer, Verticales, 2016) et Louise Mutabazi (auteure, elle travaille désormais au centre national de la danse) sont diplômées du master de création littéraire de Paris 8. Elles ont participé, dans ce cadre, à des ateliers de la mémoire au Rwanda en 2015, avec de jeunes artistes rwandais. Leur performance s’appuie sur les textes issus de ce travail (coécrits avec Désiré Bigirimana, James Rwasa, Jean-Paul Kayumba Kitatire).

TABLE RONDE 2 (13h30-14h30) :Traductions et hybridations

Présidence de séance : Sylvain Pattieu (historien, écrivain, Paris 8).
Thèmes: Les écarts de la traduction, l'écriture multilingue, les "afropolitains" et les hybridations linguistiques et culturelles.

Discussion : Sika Fakambi (traductrice), Ti Malo (écrivain, poète et slameur), Etienne Dobenesque (traducteur), Nii Ayikwei Parkes (romancier, poète).


Lectures/performance (14h30-15h) :
Le projet corp/us est celui d’une nouvelle collection en cours de création, dirigée par Sika Fakambi, aux éditions Isabelle Sauvage. Les premiers textes seront publiés en mars, à la fois sous forme de livres, de CD, et d’affiches. Des traducteurs et auteurs de la collection liront des poèmes, en français et en version originale. Avec Elisabeth Monteiro Rodrigues (traductrice), Samuel Lietmann (création sonore), Nii Ayikwei Parkes (poète, romancier), Florence Boudet (graphiste), Sika Fakambi (traductrice), Anna-Lisa Dieter (traductrice), Sarah Vermande (lectrice).

TABLE RONDE 3 (15h30-16h30) :Circulations

Présidence de séance : Yala Kisukidi (philosophe, université Paris 8)
Thèmes : Les expériences d’auteurs : que signifie être classé comme un auteur noir ? L’injonction à la représentation des peuples noirs, les circulations des littérature(s) noire(s) : connexions, réseaux ; littérature et migrations. Les territoires des littérature(s) noire(s).

Discussion : Christine Douxami (anthropologue), Penda Diouf (dramaturge), Gladys Marivat (journaliste, Le Monde des Livres), Fionna McCann (spécialiste en littératures irlandaise et africaines).


Lectures/performances (16h30-17h15) :
* Penda Diouf a lancé, avec Anthony Thibault, le label Jeunes textes en liberté, qui vise à favoriser l’émergence d’auteurs dramatiques contemporains et à favoriser une meilleure représentation de la diversité sur la scène théâtrale française.
* Yancouba Diémé est auteur, diplômé du master de création littéraire.
* Néhémy Pierre-Dahomey est écrivain et doctorant en philosophie, il vient de publier son premier roman, Rapatriés, au Seuil.
Ils liront des extraits de leurs propres textes et d’autres auteurs.

Conclusion de la journée (17h15-17h45) :
Sarah Fila-Bakabadio (historienne, université de Cergy-Pontoise) et Emmanuelle Sibeud (historienne, Paris 8).


Dates

  • jeudi 23 mars 2017

Mots-clés

  • populations noires, auteurs caribéens, appartenances multiples, hybridations linguistiques et culturelles.

Contacts

  • Sarah Fila-Bakabadio
    courriel : sarah [dot] fila-bakabadio [at] cyu [dot] fr

Source de l'information

  • Sarah Fila-Bakabadio
    courriel : sarah [dot] fila-bakabadio [at] cyu [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Littérature(s) noire(s)? », Journée d'étude, Calenda, Publié le mercredi 08 mars 2017, https://doi.org/10.58079/x6f

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