Announcement
Cette édition organisée par le Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Économique - Lise (UMR 3320, Cnam-CNRS) aura lieu au Cnam à Paris du 9 au 11 juillet 2018.
Argumentaire
Les grèves à l’usine Renault de Billancourt ou Marzotto en Italie, la grève productive des Lip ou encore les séquestrations de « patrons » comme celle du directeur de l’usine Sud Aviation de Bouguenais font partie des symboles du mouvement de mai 1968 au même titre que les barricades étudiantes dans le quartier latin ou les « émeutes de Pâques » à Berlin. Ces Journées Internationales de Sociologie du Travail de 2018 nous offrent l’occasion de réinterroger, cinquante ans après ce « moment critique », d’une part la centralité du travail dans les luttes sociales et d’autre part les transformations des luttes et de leurs enjeux au travail.
En cinquante ans, le monde du travail a connu quelques grandes évolutions dont il s’agit de mesurer les effets sur les objets et les formes de conflit, de lutte ou de négociation : féminisation et vieillissement de la main d’œuvre salariée, salarisation du plus grand nombre accompagnée au cours des dernières décennies d’une montée de la précarité associée à la crise. De même, l’interdépendance des économies à une échelle plus large a-t-elle pu favoriser des mouvements migratoires contrecarrés par des politiques visant à les contrôler. Dans le même temps, la tertiarisation et les changements technologiques (numérisation, automatisation…) affectent concrètement le travail. Ces évolutions du travail et de l’emploi tant dans leur dimension technique qu’organisationnelle ont également des effets dans la manière dont les collectifs se nouent à l’occasion de conflits contemporains.
Des propositions de communication embrassant une large palette de modes de contestation, allant des micro-résistances individuelles à l’action collective organisée, portant sur des terrains nationaux ou transnationaux, sont attendues autour des cinq axes suivants :
Axe 1 : Quelles transformations du répertoire de la lutte collective et individuelle ?
Longtemps, les luttes sociales engageant les questions de travail et d’emploi ont été associées à ce que l’historien Charles Tilly a nommé un répertoire de l’action collective autonome et national. Ce schéma a-t-il encore de la pertinence ? Certains travaux suggèrent que nous inventons aujourd’hui un nouveau répertoire caractérisé, pêle-mêle, par une montée de l’internationalisation des luttes et un développement des réseaux d’action transnationaux, une utilisation également croissante du médiatique et du symbolique, une intrication plus étroite entre action publique et mobilisations collectives… Cela se vérifie-t-il empiriquement ? De quelles manières et avec quelle intensité ? Peut-on en conclure à l’invention d’un nouveau répertoire des luttes sociales concernant le travail et l’emploi ? En quoi peut-on rapporter les formes et les enjeux de l’action aux propriétés sociales des acteurs ? En quoi les rapports sociaux de classe, de race et de genre déterminent-ils les modes d’organisation des conflits ?
Les recherches les plus récentes sur les grèves et les arrêts de travail poussent d’ailleurs à adopter une posture plus réflexive qu’auparavant en questionnant les modes de construction des instruments utilisés pour appréhender et mesurer les conflits (statactivisme, implication des chercheurs dans les luttes…). Qu’en savons-nous aujourd’hui ? Quelles méthodologies s’inventent aujourd’hui ? Comment et avec qui ? Au chapitre des interactions entre instruments et registres d'action collective, l'essor des moyens numériques de communication tient une place importante. Ce que certains nomment la « révolution numérique » a-t-il changé la donne du point de vue des mobilisations (dans leurs formes, dans leur organisation, dans leurs implications...) ?
Il nous semble important de ne pas étudier l’action collective et individuelle que du côté des salariés, mais d’explorer la variation et l’innovation dans les formes d’action patronale, que ce soit des grands patrons, des petits entrepreneurs ou du mouvement patronal organisé. Des bonnets rouges aux « pigeons », le patronat français a révélé sa capacité d’organisation pour éviter des taxes supplémentaires. Des techniques de répression directe de l’action syndicale à des formes de domestication plus larvée, comme le soutien à des syndicats-maison, le patronat met en œuvre différentes actions. A ce titre, le droit peut être considéré tantôt comme une ressource pour la lutte des travailleurs, tantôt comme un instrument d’empêchement lorsque le droit de grève est menacé ou lorsque les mouvements font l’objet de répressions.
Enfin, que peut-on dire des effets de la lutte, tant en termes d’acquis, qu’en termes de construction de collectifs militants à même de se remobiliser ultérieurement ? A quelles conditions l’aphorisme qui prétend que « seule la lutte paie ! » est-il vérifié empiriquement ? Et quels sont les produits concrets de la lutte ?
Axe 2 : L’emploi transformé : quelles nouvelles conflictualités ?
Depuis de nombreuses années, les transformations du salariat et la démultiplication des formes de mise au travail posent un défi aux acteurs historiques de la représentation collective des travailleurs. Plus largement, ces transformations sont à même de recomposer les conflits capital/travail. De quelles manières, les évolutions « morphologiques » de la population active ont-elles changé le visage des luttes ? En quoi la féminisation, la tertiarisation et la salarisation modifient-elles la manière dont les travailleurs sont amenés à se mobiliser ? La persistance d’un chômage de masse et le développement d’une précarité structurelle font peser une menace sur celles et ceux qui travaillent. Cette menace est-elle de nature à décourager l’engagement ? L’action collective est-elle l’apanage des actifs occupés ? Ou, au contraire, assiste-t-on au développement de mobilisations de la part de celles et ceux qui sont privés d’emploi ? Le développement de politiques de l’emploi pensées pour favoriser les créations d’emploi ou, à tout le moins, pour en limiter la destruction a-t-il un effet de pacification sociale ?
Comment la reconfiguration des périmètres des entreprises, avec des multinationales qui dominent leurs sous-traitants ou imposent leurs conditions à leurs fournisseurs ou prestataires free-lance, modifie-t-elle les espaces d’expression, de résistance et de lutte des travailleurs ? Comment, au Nord comme au Sud, les syndicats défendent-ils – ou non - les intérêts des salariés en sous-emploi ou sous contrats précaires, des nouveaux indépendants, des pluriactifs qui chevauchent la frontière entre indépendance et salariat, des salariés sans salaire, des stagiaires ou encore des travailleurs des plateformes ? Quels nouveaux acteurs (coordinations, coopératives, associations, ONG) voit-on émerger dans les luttes que mènent ces travailleurs pour leur revenu, leur protection sociale, la maîtrise de leurs conditions de travail ? Quelles sont les voies explorées par les travailleurs non-salariés, entre intégration au salariat, défense de l’indépendance ou invention de nouvelles formes coopératives ?
Dans ce contexte de mutations rapides, des professions réglementées se trouvent menacées et tentent de se défendre (exemple des assistantes de service social en France, des camionneurs aux Etats-Unis), tandis que d’autres professions s’efforcent de conquérir leur légitimité (les aidants familiaux par exemple). Quels rôles jouent les pouvoirs publics face à ces luttes enchevêtrées ? Quel est le rôle du droit face aux demandes de requalification émanant de syndicats à propos de travailleurs préalablement externalisés ? Quelles sont aussi les limites d’une action publique nationale face aux régulations de l’emploi mises en place par des acteurs supranationaux ?
Enfin, le secteur public et les entreprises publiques ont depuis plusieurs décennies été le lieu de déploiement de la contestation sociale et syndicale. Comment les différentes réformes de l’emploi public, avec leur lot d’individualisation et de précarisation, affectent-elles la capacité de résistance de celles et ceux qui réalisent les services d’intérêt général ? Quelles sont les possibilités de lutte pour la reconnaissance et la qualification de leur activité, pour celles et ceux dont le statut n’est précisément pas un statut d’emploi (bénévoles, service civique, volontariat…).
Axe 3. Le travail et ses techniques : quels enjeux de lutte dans les organisations ?
Les sociologues du travail constatent une emprise croissante des pratiques de gestion sur le cours des organisations privées, publiques et associatives si bien qu’il ne s’agit plus seulement de l’introduction de nouvelles technologies dans les entreprises (robotique, technologies numériques, etc.) mais aussi de techniques organisationnelles (dispositifs de gestion, procédures, méthodes d’organisation et de gouvernance, etc.). Les outils techniques et organisationnels sont ambivalents car ils sont facteurs à la fois d’accroissement de l’autonomie au travail, d’intensification du travail et d’accroissement de la surveillance et du contrôle. Quelles sont les formes de lutte et de résistance collectives ou individuelles dans un univers structuré par des technologies matérielles et organisationnelles ? Débouchent-elles sur une critique plus générale du travail ?
Quelle est la pertinence de la constitution de lieux où sont mises en débat les exigences de qualité posées par les salariés eux-mêmes ou par le management ? Les résultats obtenus sont-ils convaincants ? Sont-ils de nature à permettre une amélioration des conditions de travail et plus largement de la qualité de vie au travail ? Sinon, quelles sont les autres formes de résistance et d’action collective qui mettent en jeu la possibilité d’améliorer la santé des travailleurs ?
Si l’on considère que les technologies et les dispositifs de gestion servent avant tout la rentabilité des investissements, leur emploi systématique vise à augmenter la productivité du travail. L’idéologie reste productiviste avec ses derniers avatars que sont la performance et l’excellence. Derrière les résistances et les luttes contre les outils techniques et organisationnels perçoit-on une remise en cause de cette idéologie ? Des justifications d’action en termes d’antagonisme d’intérêts ou de classes sociales émergent-elles ? Des alternatives sont-elles proposées ?
Les entreprises du mouvement FabLab et les micro-entreprises assurent-elles à leurs travailleurs une qualité de vie au travail adéquate et des formes de dialogue et de résolution des conflits efficaces ? La forme des conflits et leur résolution dans ces entreprises constituent-elles des alternatives originales et des expériences inédites de transformation du travail ?
La pure mise en relation marchande des plateformes de service nées avec le numérique résiste-t-elle à l’action de leurs travailleurs ? De quelles actions s’agit-il ? De nombreuses initiatives sont prises en matière de numérique : des luttes sont-elles à la source du droit/devoir à la déconnexion ? Du déploiement des accords de télétravail ? De la résorption de la fracture digitale ? Quelles résistances et luttes présentent un potentiel novateur ? Quels sont les nouveaux objets de la négociation sociale ?
Axe 4. Les espaces de l’action, de la négociation et de la régulation
Alors que les interdépendances économiques et financières internationales se sont manifestées de façon éclatante à l’occasion de la crise de 2008, la question des espaces pertinents de la contestation, des cadres de régulation de l’emploi et du travail mais aussi des normes de référence de ces régulations se pose aujourd’hui à nouveaux frais. Les phénomènes tels que les transferts d’informations, les mouvements de capitaux ainsi que la circulation de services et de travailleurs, sont fortement liés aux marchés, aux réglementations et aux institutions. La construction de zones de libre échange continentales, ou internationales sur un grand nombre de marchés de produits, s’est accompagnée depuis les années 1980 d’un mouvement important de dérégulation des relations d’emploi et du travail, et, de façon moins systématique et plus réversible, d’ouverture de la circulation des travailleuses et travailleurs au sein de ces zones. Les organisations internationales prescriptrices de ces normes néo-libérales ont édicté un triple objectif de flexibilisation des relations d’emploi, de maximisation des taux d’emploi et de substitution des divers revenus acquis par la protection sociale par des revenus du travail. Dans la plupart des économies développées, une nouvelle hiérarchie des normes de régulation du travail et de l’emploi s’est imposée dans le sens d’une forte décentralisation : les régulations nationales et de branche ont pu être affaiblies au profit de régulations d’entreprise. A quelles conditions, cette décentralisation implique-t-elle des formes de dépossession ou au contraire est-elle à même de donner plus de pouvoirs aux travailleurs ?
Face à cet agenda systémique qui a mobilisé l’essentiel de l’attention des pouvoirs publics et de l’essentiel des acteurs publics et privés, quelles sont les marges de manœuvre dont peuvent se doter des collectifs ou des individus ? Comment les organisations syndicales au niveau local, national et transnational s’adaptent-elles à ces nouveaux espaces ? Quels systèmes de normes, statuts, représentations du travail et de l’emploi ont été mobilisés ou repensés pour créer des espaces alternatifs ? La crise programmée des espaces de libre échange peut-elle aboutir à une revalorisation des régulations « classiques » du travail ? Plus encore, la transformation des cadres d’inscription du travail représente-t-elle seulement une menace supplémentaire pour les régulations collectives du travail et de l’emploi ou des opportunités inédites de régulation sont-elles en train de se dessiner, de façon très localisées – expérimentations locales – ou au contraire, dans le cadre de constructions multi-situées qui dessinent des espaces de mobilisations sociales inédits ?
Axe 5. Changer le travail, changer la société ?
Les « années 1968 », en France comme dans d’autres pays industrialisés, ont révélé la dimension politique des grèves et luttes ouvrières, dépassant la pratique revendicative habituelle, historiquement assise sur le couple salaire/temps de travail. La contestation du modèle taylorien d’organisation du travail, la remise en cause de l’ordre établi au sein de l’espace de travail, les conflits ayant trait aux conditions de travail, l’exigence de contrecarrer l’arbitraire des détenteurs de l’autorité… tout cela interroge les rapports de pouvoir au sein des entreprises et, plus généralement, exprime l’aspiration des salariés à la démocratie sociale, politique et aussi syndicale. En d’autres termes a émergé le souhait d’une transformation du cadre des relations de travail, qui dans certains cas se traduit par des manifestations à la fois originales et radicales (grèves productives, autogestion, coopératives de production et de consommation, etc.).
Ceci dit, l’exigence d’un droit de regard sur les décisions concernant l’organisation du travail et le contenu même du travail est une revendication récurrente, fusse-t-elle minoritaire, des mobilisations des travailleurs et travailleuses tout au long de l’histoire du capitalisme moderne. Décider ce que l’on produit, quand et comment l’on produit revient à interroger les fondements du pouvoir dans le régime de production capitaliste. Derrière ces luttes, il émerge non seulement un différend sur la forme et le contenu de l’objet « travail », mais aussi sur les contours du cadre social dans lequel il s’inscrit. Ainsi, les enjeux relevant de la critique du travail sont à même de véhiculer une nouvelle vision de la société et des relations qu’elle engendre.
Partant de ce rappel historique, cet axe entend interroger les conditions de production d’un changement de la société dans et par le travail. On peut repérer de nombreux signaux témoignant de la présence de nouvelles formes de lutte au travail, dont la connotation politique (au sens de critique du statu quo capitaliste et de ses propres valeurs) et culturelle n’est pas à sous-estimer. Que ce soit, par exemple, par le biais des contestations de la précarisation croissante de l’emploi, des luttes pour la régularisation des travailleurs sans-papier, des revendications pour l’égalité au travail entre femmes et hommes, ou encore de l’expérimentation des principes anarchistes et libertaires au sein du mouvement « make-faire », le travail reste au cœur d’une revendication axée sur les principes d’émancipation, de participation et de changement social. Quel rôle joue la thématique du travail dans les mouvements sociaux contemporains, comme par exemple Occupy ou Nuit Debout ? Quelle connexion organisationnelle et symbolique avec d’autres mouvements (pour une autre consommation, environnementalistes, féministes, partisans, pour les droits des minorités…) observe-t-on ? Au contraire, quelles formes de concurrences entre ces différents mouvements se font jour, en particulier quand la création ou la sauvegarde de l’emploi est mise en balance ? En d’autres termes, quelle place aujourd’hui pour les utopies dans le travail et par le travail ?
Modalités de soumission
Propositions de communication : avant le 1er novembre 2017
Envoi d’un résumé de 2500 signes maximum (espaces compris), présentant la problématique, le cadre théorique, les supports empiriques et les principaux résultats, avant le 1er novembre 2017. Ce résumé, rédigé de préférence en français (ou en espagnol ou anglais), sera déposé sur la plate-forme Sciencesconf : il vous faut d’abord créer un compte sur cette plate-forme :
https://www.sciencesconf.org/user/createaccount
En vous connectant au site des JIST, http://jist2018.sciencesconf.org, vous pourrez ensuite faire votre dépôt (Dépôts/Déposer un résumé) en recopiant votre texte rédigé dans le cadre prévu. Si besoin, une notice Aide au dépôt des résumés est disponible ici.
Réponse du comité scientifique le 15 décembre 2017.
Le texte de la communication ne devra pas excéder 40 000 signes et être déposé sur la plate-forme avant le 1er mai 2018.
Comité scientifique
- Anne-Marie Arborio, Maître de conférences en sociologie, Aix-Marseille Université / LEST, France.
- Régine Bercot, Professeur de sociologie, Université Paris 8 / GTM-CRESPPA, France.
- Marie Buscatto, Professeure de sociologie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne / IDHES, France.
- Céline Cholez, Maître de conférences en sociologie, INP de Grenoble / PACTE, France.
- Sylvie Contrepois, Chercheure contractuelle, GTM-Cresppa, France.
- Lise Demailly, Professeur de sociologie, Université Lille / CLERSE, France.
- Didier Demazière, Directeur de recherche CNRS, Sciences-Po Paris / CSO, France.
- Pierre Desmarez, Professeur de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Michèle Dupré, Chercheure, Centre Max Weber, ISH Lyon
- Camille Dupuy, Maître de conférences en sociologie, Université de Rouen / DySoLab, France.
- Marie-Anne Dujarier, Professeure de sociologie, Université Paris 7 - LCSP, France.
- Jean-Pierre Durand, Professeur de sociologie, Université d’Evry / Centre Pierre Naville, France.
- Duncan Gallie, Professor of Sociology, Nuffield College, University of Oxford, Royaume-Uni.
- Lionel Jacquot, Professeur de sociologie, Université de Nancy / 2L2S, France.
- Annie Lamanthe, Professeur de sociologie, Aix-Marseille Université / LEST, France.
- Michele La Rosa, Professeur de sociologie, Università di Bologna, C.I.Do.S.Pe.L, Italie.
- Nicky Le Feuvre, Professeur de sociologie, Université de Lausanne / CEG, Suisse.
- Léa Lima, Maître de conférences en sociologie, CNAM, Lise, France.
- Danièle Linhart, Directrice de Recherche CNRS, GTM-CRESPPA, France.
- Esteban Martinez, Professeur de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Arnaud Mias, Professeur de sociologie, Université Paris Dauphine / Irisso, France.
- Sylvie Monchatre, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Strasbourg / SAGE, France.
- Séverin Muller, Maître de conférences en sociologie, Université Lille / Clerse, France.
- Georgia Pétraki, Associate Professor en sociologie, Panteion University
- Sophie Pochic, Chargée de recherche CNRS, CMH-PRO, France.
- François Sarfati, Maître de conférences en sociologie, CNAM, Lise, France.
- Maud Simonet, Chargée de recherche CNRS, Université Paris Ouest-Nanterre La Défense / IDHES, France.
- Marcelle Stroobants, Professeure de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Jens Thoemmes, Directeur de recherches CNRS, CERTOP, France.
Comité d’organisation du Lise (UMR 3320, Cnam-Cnrs)
- Fabienne Berton
- Camille Boullier
- Marie-Christine Bureau
- Quentin Chapus
- Anne Gillet
- Olivier Giraud
- Aurélie Gonnet
- Michel Lallement
- Pierre Lénel
- Léa Lima
- Zaëra Mariaux
- Murielle Matus
- Malgorzata Patok
- Frédéric Rey
- Ferrucio Ricciardi
- François Sarfati
- Jules Simha
- Claire Vivès
Cnam, Paris, 9-10-11 July 2018
Argument
Strikes at the Billancourt Renault plants at Lip or in Marzotto in Italy, or detentions of bosses, such as for the plant director of Sud Aviation in Bouguenais, belong among the symbols of May 1968, alongside student barricades in the Parisian Latin Quarteror the Berlin Easter riots. The next Journées Internationales de Sociologie du Travail in 2018, 50 years after this highly charged period of social criticism, provide the opportunity to question, on the one hand, the labour’s central role in social struggle, and, on the other, the transformation of the character of workplace struggles. Far from being a mere commemoration, this Congress aims to shed new light on the stakes, the objects and the modes of action, struggles and negotiations we are witnessing today. During the last 50 years, the world of work has witnessed far-reaching changes whose effects we aim to assess. The working population has undergone a significant transformation: for example, the feminisation and aging of the labour force, “salarisation” and, during the last decades, the rising effects of precarity. Furthermore, the growing interdependence of economies on a larger scale has fostered migration flows countered by their raising control. Concurrently, the growing importance of the service sector as well as technological change (digitalization, automatisation) have had on impact on labour in its practical aspects. Those transformations to both the technical and organisational aspects of labour and employment have also had an effect on the way collective action is triggered in the context of contemporary conflicts.
Proposals for communications handling this wide range of means of contestation involving national or transnational cases are welcome. Five main streams of discussion will take up the main objects and themes of sociology:
Stream 1: Dynamics of the repertoire of individual and collective struggles
For a long time, work related social struggles have been associated with what the historian Charles Tilly called an autonomous and national repertoire of collective action. Is this notion still relevant today? Some works suggest that a new collective action repertoire is being invented nowadays. It is supposed to be marked by the internationalization of struggles and the development of transnational networks, an increased use of expertise leading to a growing reluctance to delegate power, a growing use of the media, and a closer involvement between public policies and social mobilisation. Can these changes be empirically verified? If so, on what basis and with what intensity? Does this suggest the invention of a new repertoire of social contention about work and employment? In which ways are social classes, races or gender relations important for the organization modalities of struggles?
New research on strikes and work stoppages suggest more reflexive attitudes by questioning the modes of construction of the instruments used in order to both apprehend and assess conflicts (statactivism, involvement of the researchers in the struggles). What do we know about this today? Which methodologies are being developed? By whom and with whom? Do we have to incorporate this reflexive aspect in the formalisation of new action and mobilisation repertoires? The growth of digital communications (and social networks) play an important role in the relations between instruments and collective action repertoires. Has what some call the “digital revolution” transformed the forms, organization and effects of mobilisations? Is the digital transformation an instrument of labour convention de-regulation which hinders social struggles or does this also provide useful leverage for the invention of new mobilisation practices? Which actions and representations are emerging nowadays involving younger militants and more horizontal and decentralized organizations? On the other hand, does the digital transformation foster a social, and moreover an increasingly digital divide because of the unequal mastering of the codes of digital mobilization?
Thus, it is important to expand the study of collective and individual action by the working population, as well as the variety and innovation in the response of management, whether by an important entrepreneurs, SME leaders or by collective business action. From the “bonnets rouges” to the “pigeons”, via the mobilisation of notaries in 2014, French business has proven its organizational capacity in order to avoid supplementary taxes. Employers may develop various techniques to directly repress union action and less visible forms to tame labour power such as using the support of company unions. In this context, the labour right can be considered in some cases as a resource for the labour struggle, but for others as an instrument of control when the right to strike is threatened or when labour actions face repression.
Lastly, what can be said about the effects of struggle both in terms of social gains as well as in terms of militancy building able to get re-mobilised at a further stage? Under which conditions does the aphorism “only struggle pays off” become empirically verifiable? What are the concrete outcomes of struggle?
Stream 2: Transformations of employment and new forms of contention
For many years, the transformation of the wage-earning status and the diversification of employment forms have challenged the traditional collective actors representing the labour force. Such changes may more generally recompose the forms of conflict between capital and labour. In what ways have the morphological evolutions of the working population changed contentious forms? How have feminisation, the growth of services, or salarisation modified the way workers and employees become mobilised? The persistence of mass unemployment in France and growing precarity in labour relations represents a constant threat to the working population. Does this threat discourage the involvement of the labour force? Is collective action the prerogative of the employed? Or, on the contrary, are we witnessing a growing capacity for mobilisation among the jobless? Do labour market policies, supposed to foster job creation or at least to contain job losses, have an effect in terms of social pacification?
How do the redefinition of companies, with multinationals dominating subcontracting companies or imposing their conditions on their suppliers or self-employed providers, transform the opportunities and venues of expression, resistance and struggle by the working population?
In the North and in the South, how can unions defend the interests of underemployed or precarious wage-earners, the new free-lance workers, the multi-activity jobbers who often combine self-employed and salaried status, or even more of the unpaid ‘employed’, interns or of the persons working on platforms?
Which new actors (“coordinations”, cooperatives, associations, NGOs) are emerging in the labour struggles for income, social protection, and working conditions? What are the new ways explored by non-salaried labourers between integration into wage earning contracts, defence of self-employment or the invention of new cooperative forms?
In this context marked by swift mutations, regulated professions are being endangered and are fighting back (taxi or truck drivers in the USA for instance), whereas other professions are trying to establish their legitimacy. What role for public authority in the context of these entangled struggles? What is the function of labour law in the face of requalification claims by unions about outsourced labourers? Equally, what are the limits of national policy making in the context of employment regulation by supranational actors?
Finally, the public sector and public companies have long been a privileged place for social and union contention. How do the various reforms in public employment which aim to individualise and impoverish the resistance capacity of those labourers providing services of general interest? What opportunities are there in the struggle for recognition and qualification of their activities, for those whose status is unclear (volunteers, civic services)?
Stream 3: Labour techniques and tools: issues of struggle within organizations
Labour sociologists identify a growing influence of management practices on private, public and associative organisations. This means that not only are new machines introduced in companies but also organizational technologies (management devices, procedures, organization methods and organization). Those technical and organizational tools are ambivalent: they are on the same time factors of autonomy at the workplace but as well factors of work intensification and increase of surveillance and control opportunities. What resistance and struggles do they trigger? What are the individual as well as collective forms of struggle and resistance in a context framed by physic and organizational technologies? How do these struggles proceed? Is their outcome a more general critique of work?
What relevance for forum of debates confronting the demands in terms of work quality by the employed and the management and possibilities to negotiate the objectives so that the individual workers do not face isolated ideal work standards impossible to achieve? Have such forums been documented so far? What analysis of these places? Are their effects convincing? Can they provide an improvement in working conditions and beyond of work place quality of life? What are the complementary forms of resistance and collective action enabling an improvement in employees’ health?
Considering that technologies and management devices primarily aim at maximising investment returns, their systematic use aims to increase work productivity. The ideology is still centred on productivity via its latest forms in terms of performance and excellence. Are resistance and struggles against technical and organizational tools a challenge to this ideology? Do motives for action in terms of antagonism of interests or class struggle emerge?
Do FabLab based companies or micro-enterprises guarantee a sufficient work place quality of life as well as efficient forms of dialogue and dispute resolution? Are contention and their resolution in these companies original alternatives and truly innovative work transformation experiments?
Can the marketization of employment relations in digital service platforms resist to their workers’ action? What kind of action are we talking about? French policies aim to regulate the way the digitalization of the economy is developing (see the cases of Uber or AirBnB). Various initiatives have been taken in this domain: are struggles (and which are they) a direct inspiration for the right/duty to allow time off? Do they allow companies to overcome the digital divide? Which types of resistance and struggle are innovative? What are the new stakes for social negotiation?
Stream 4: Spaces of action and of its regulation
Since international economic and financial interdependencies were proven essential during the 2008 crisis, the issue of the relevant spaces for contestation, the relevant scales for work and employment regulation, but as well for the crafting of the basic norms of this regulation has to be handled from that new perspective. Information transfer as well as the circulation of capital, services and workers are closely tied to markets, regulation and institutions. Since the 1980s, the making of continental or international free trade zones for a wide range of market products have triggered an important trend towards employment and work deregulation. Less systematically and less decisively, those trade agreements have been linked to the growing free movement of workers. More precisely, international organizations that enunciate those liberal rules have set three goals in terms of employment flexibilization, employment rate maximization and the replacement of welfare by work as a source of income for individuals. In most developed economies, a new hierarchy of work regulation norms has been established. There is generally more decentralization: national and branch regulations have been weakened to the benefit of company level regulation. Under which conditions does this decentralization lead to forms of disenfranchisement of workers’ rights? Could it eventually grant more power to the employed labour force?
What room is there for manoeuvre for collective and individual actors in the context of this systematic reform agenda that has focused the attention of most public and privately organized actors and institutions for decades? How can local, national, and transnational unions adjust to these new regulation scales? What norms, status, representations of work and employment have been framed or reframed in order to craft alternative spaces? Will the incoming crisis of free trade zones trigger a return to more traditional work and employment regulation? Is the transformation of embedding frames of labour a supplementary threat to collective labour regulation or a new opportunity for localized and experimental regulation? On the contrary, are multiscale regulations an opportunity for emerging social mobilizations?
Stream 5: Changing work, challenging the society
In France, as in other industrialized countries, the late 60s were politically characterised by strikes and workers struggles that went beyond the claim practices usually framed around the dual issues of wages/working time. The contestation of the Taylorist model of work organization, of established power relations at the work place, unrest related to working conditions, and the demand to counter arbitrary of power are issues which question power relations at company level. More generally, they show the aspiration of the labour force for social, political and union democracy. In other words, the aspiration to transform labour relations, in some cases taking the form of original and radical transformation (strikes, self-management, production and consumption cooperatives, etc.), has emerged.
However, the labourers’ claim that it is possible to control decisions affecting work organization and the content of work itself is recurrent, even if weak throughout the history of modern capitalism. Being in a position to decide about what, when and how one produces questions the foundation of power in the capitalist production regime. Beyond those struggles emerges a dispute about the shape and content of work as an object, but equally about the social context which it is part of. Hence, the issues of the critique of work may foster a new view of society and of the relations it generates.
From this historical starting point, this stream of research questions the conditions of production of change in society of and by the labour. We can identify several pieces of evidence of new work struggles whose political and cultural meaning (in the context of the capitalist status quo and of its values) should not be underestimated. Via, for instance, the contestation of increasingly precarious employment, the struggle for the legalisation of illegal immigrants, claims to work gender equality, or the experimentation with anarchist or libertarian principles in the maker movement, labour remains at the heart of claims focused on emancipation, participation and social change. What is the role of labour in contemporary social movements? What are the organisational and symbolic connections with other movements (for example the environmentalist, feminist, and minority groups)? Conversely, what forms of competition between those movements emerge, particularly when job creation or protection are at stake?
Submission guidelines
Submission deadline for conference proposals : November 1st 2017
Please send a short CV (2500 characters maximum, including spaces and punctuation), outlining your conference proposal, the theoretical framework, empirical supports and key findings, before November 1st 2017. Please upload your CV, preferably in French (or Spanish or English), to the SciencesConf platform. You will need to create an account to access this platform:
https://www.sciencesconf.org/user/createaccount
Once connected to the JIST site, http://jist2018.sciencesconf.org, you will be able to post your abstract (Dépôts/Déposer un résumé) by copying your text in the box provided for that purpose. If you need help the site includes a section called « Aide au dépôt des résumés » in the section « Calendrier ».
The Scientific Committee will give an answer on December 15th, 2017.
The final paper should not exceed 6400 words (or 40000 characters, including spaces and punctuation) and must be uploaded on the platform before may 1st, 2018.
Scientific Committee
- Anne-Marie Arborio, Maître de conférences en sociologie, Aix-Marseille Université / LEST, France.
- Régine Bercot, Professeur de sociologie, Université Paris 8 / GTM-CRESPPA, France.
- Marie Buscatto, Professeure de sociologie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne / IDHES, France.
- Céline Cholez, Maître de conférences en sociologie, INP de Grenoble / PACTE, France.
- Sylvie Contrepois, Chercheure contractuelle, GTM-Cresppa, France.
- Lise Demailly, Professeur de sociologie, Université Lille / CLERSE, France.
- Didier Demazière, Directeur de recherche CNRS, Sciences-Po Paris / CSO, France.
- Pierre Desmarez, Professeur de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Michèle Dupré, Chercheure, Centre Max Weber, ISH Lyon
- Camille Dupuy, Maître de conférences en sociologie, Université de Rouen / DySoLab, France.
- Marie-Anne Dujarier, Professeure de sociologie, Université Paris 7 - LCSP, France.
- Jean-Pierre Durand, Professeur de sociologie, Université d’Evry / Centre Pierre Naville, France.
- Duncan Gallie, Professor of Sociology, Nuffield College, University of Oxford, Royaume-Uni.
- Lionel Jacquot, Professeur de sociologie, Université de Nancy / 2L2S, France.
- Annie Lamanthe, Professeur de sociologie, Aix-Marseille Université / LEST, France.
- Michele La Rosa, Professeur de sociologie, Università di Bologna, C.I.Do.S.Pe.L, Italie.
- Nicky Le Feuvre, Professeur de sociologie, Université de Lausanne / CEG, Suisse.
- Léa Lima, Maître de conférences en sociologie, CNAM, Lise, France.
- Danièle Linhart, Directrice de Recherche CNRS, GTM-CRESPPA, France.
- Esteban Martinez, Professeur de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Arnaud Mias, Professeur de sociologie, Université Paris Dauphine / Irisso, France.
- Sylvie Monchatre, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Strasbourg / SAGE, France.
- Séverin Muller, Maître de conférences en sociologie, Université Lille / Clerse, France.
- Georgia Pétraki, Associate Professor en sociologie, Panteion University
- Sophie Pochic, Chargée de recherche CNRS, CMH-PRO, France.
- François Sarfati, Maître de conférences en sociologie, CNAM, Lise, France.
- Maud Simonet, Chargée de recherche CNRS, Université Paris Ouest-Nanterre La Défense / IDHES, France.
- Marcelle Stroobants, Professeure de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Jens Thoemmes, Directeur de recherches CNRS, CERTOP, France.
Organization Committee (UMR 3320, Cnam-Cnrs)
- Fabienne Berton
- Camille Boullier
- Marie-Christine Bureau
- Quentin Chapus
- Anne Gillet
- Olivier Giraud
- Aurélie Gonnet
- Michel Lallement
- Pierre Lénel
- Léa Lima
- Zaëra Mariaux
- Murielle Matus
- Malgorzata Patok
- Frédéric Rey
- Ferrucio Ricciardi
- François Sarfati
- Jules Simha
- Claire Vivès
Cnam, Paris, 9-10-11 de julio de 2018
Argumentos
Las huelgas en la fábrica Renault de Billancourt o Marzotto en Italia, la huelga productiva de Lip, o más aún, los secuestros de “empresarios“ como el del director de la fábrica Sud Aviación de Bouguenais, forman parte de los símbolos del movimiento de Mayo del 68, al igual que las barricadas estudiantiles en el barrio latino o las “revueltas de Pascua” en Berlín. Estas jornadas internacionales de Sociología del Trabajo de 2018 ofrecen la ocasión de volver a interrogar, luego de cincuenta años de ese “momento crítico”, sobre la centralidad del trabajo y de las luchas sociales, por una parte, y sobre las transformaciones de las luchas y de sus retos al trabajo, por otra.
En cincuenta años, el mundo del trabajo ha conocido grandes cambios de los que se trata de medir sus efectos sobre los objetos y las formas de conflicto, de lucha o de negociación: feminización y envejecimiento de la mano de obra, salarización de la mayoría, fenómeno acompañado a lo largo de las últimas décadas, por el aumento de la precariedad bajo el efecto de la crisis. Asimismo, la interdependencia de las economías a una escala más amplia ha podido favorecer movimientos migratorios obstaculizados por políticas que buscaban controlarlos. Al mismo tiempo, la tercerización y los cambios tecnológicos (digitalización, automatización) afectan concretamente al trabajo. Estos cambios en el trabajo y el empleo, tanto en su dimensión técnica como organizativa, tienen efectos en la manera en que los colectivos se constituyen en los conflictos contemporáneos.
Los discursos sobre la reducción de la conflictividad en el mundo del trabajo pueden ser puestos en entredicho al considerar el conflicto en su diversidad, depasando a la huelga como único indicador y tomando en cuenta los diferentes medios de acción que los trabajadores pueden utilizar para defender sus intereses dentro y fuera de la empresa: la acción colectiva al interior del espacio de trabajo bajo la forma de interrupción del trabajo, pero también bajo modos más puntuales (paros, huelgas de brazos caídos…) al igual que aquellas que desbordan sobre el espacio público (manifestaciones, expresiones en el espacio mediático, compromisos políticos), la acción individual que puede ser el recurso a tribunales laborales pero también formas de micro-resistencias, el ausentismo, la tensión o la demisión… o formas híbridas en el cruce de lo colectivo y lo individual como el rechazo a las horas suplementarias.
Se esperan propuestas de ponencias que abarquen este amplio abanico de modos de protesta, que trabajen sobre el terreno nacional o trasnacional, las cuales pueden ser encauzadas dentro de cinco ejes propuestos:
Eje 1: Las transformaciones del repertorio de la lucha colectiva e individual
Desde hace tiempo, las luchas sociales que comprometían las cuestiones del trabajo y del empleo han estado asociadas a lo que el historiador Charles Tilly ha denominado un repertorio de la acción colectiva autónoma y nacional. ¿Este esquema tiene todavía pertinencia? Ciertos trabajos sugieren que en la actualidad inventamos un nuevo repertorio confusamente caracterizado por un aumento de la internacionalización de las luchas y un desarrollo de redes de acción trasnacionales, una utilización igualmente creciente de lo mediático y de lo simbólico, una imbricación más estrecha entre acción pública y movilizaciones colectivas… ¿Esto se verifica empíricamente? ¿De qué manera y con qué intensidad? ¿Podemos llegar a la conclusión de la invención de un nuevo repertorio de luchas sociales que conciernen al trabajo y al empleo? ¿En cuánto podemos relacionar las formas y los compromisos de la acción a las propiedades sociales de los actores? ¿En cuánto las relaciones sociales de clase, de raza y de género determinan los modos de organización de los conflictos?
Las investigaciones más recientes sobre las huelgas y los paros de trabajo de hecho impulsan a adoptar una postura más reflexiva que antes al cuestionar los modos de construcción de instrumentos utilizados para aprehender y medir los conflictos (producción de estadísticas alternativas, implicación de los investigadores en las luchas). ¿Qué sabemos de estos asuntos en la actualidad? ¿Qué metodologías se conciben hoy? ¿Cómo y con quién? En el marco de las interacciones entre instrumentos y registros de la acción colectiva, el auge de los medios digitales de comunicación tiene un lugar importante. Lo que algunos llaman la “revolución digital”, ¿ha cambiado la situación desde el punto de vista de las movilizaciones (en sus formas, en su organización, en sus implicancias…)? ¿Lo digital debe ser mirado ante todo como un instrumento de “desregulación” de convenciones del trabajo y del empleo que perjudica las luchas sociales o es también una influencia favorable para la invención de nuevas prácticas? Actualmente, ¿qué acciones y representaciones pueden surgir desde este punto de vista? ¿Bajo qué condiciones, ventajas y límites? ¿Lo digital resulta un medio para renovar las formas de protesta y de organización, con militantes más jóvenes, organizaciones más horizontales y descentralizadas? O, por el contrario, ¿ha recreado una fractura social, de aquí en adelante digital, debido al desigual manejo de los códigos de movilización digitales?
Nos parece importante estudiar la acción colectiva e individual no sólo desde la perspectiva de los asalariados, sino también de explorar la variación y la innovación en las formas de acción patronales, ya sea de los grandes empresarios, de los pequeños o del movimiento patronal organizado. En el contexto francés, desde los “gorros rojos” a los “pigeons”, pasando por la movilización de notarios de 2014, el empresariado reveló su capacidad de organización para evitar impuestos suplementarios. Desde técnicas de represión directa de la acción sindical hasta formas de domesticación más latentes, como el apoyo a los “sindicatos-caseros”, el empresariado lleva adelante diferentes acciones. En ese sentido, el derecho puede ser considerado tanto un recurso para la lucha de los trabajadores, como un instrumento de impedimento cuando el derecho a huelga está amenazado o cuando los movimientos son objeto de represión.
Finalmente, ¿qué podemos decir de los efectos de lucha, tanto en términos de conquistas, como de construcción de colectivos militantes capaces de removilizarse posteriormente? ¿En qué condiciones el aforismo que afirma “solamente la lucha paga” está verificado empíricamente? ¿Cuáles son los productos concretos de la lucha?
Eje 2: Las transformaciones del empleo y de las nuevas conflictividades
Desde hace muchos años, las mutaciones del salariado y de la multiplicación de formas de entrada al trabajo plantean un reto para los actores históricos ligados a la representación colectiva de los trabajadores. Más ampliamente, esas trasformaciones son capaces de recomponer los conflictos capital/trabajo. ¿De qué maneras, los cambios “morfológicos” de la población activa han cambiado el rostro de las luchas? ¿En qué sentido la feminización, la tercerización y la salarización han modificado la manera en que los trabajadores son conducidos a movilizarse? La persistencia del desempleo de masa y el crecimiento de la precariedad estructural hacen pesar una amenaza sobre aquellos que trabajan. ¿Esta amenaza es de tal naturaleza para desalentar el compromiso militante? ¿La acción colectiva es el privilegio de los activos ocupados? O, por el contrario, ¿asistimos al crecimiento de movilizaciones por parte de aquellos que están privados de trabajo? El desarrollo de políticas de empleo diseñadas para favorecer la creación de empleo, o al menos, para limitar su destrucción, ¿tienen un efecto de pacificación social?
¿De qué manera la reconfiguración de los perímetros de las empresas, con multinacionales que dominan sus subcontratistas o imponen sus condiciones a sus proveedores o prestadores free-lance, modifican los espacios de expresión, de resistencia y de lucha de los trabajadores?
Tanto en el Norte como en el Sur, ¿cómo los sindicatos defienden -o no- los intereses de los asalariados subempleados o que disponen de contratos precarios, los nuevos independientes, los pluriactivos que cabalgan la frontera entre los cuenta-propia y los asalariados, los asalariados sin salario, los pasantes o incluso los trabajadores de plataformas? ¿Qué nuevos actores (coordinadores, cooperativas, asociaciones, ONG) hemos visto emerger en las luchas que llevan adelante los trabajadores por sus ingresos, su protección social, o por el dominio de sus condiciones de trabajo? ¿Cuáles son las vías exploradas por los trabajadores no asalariados, entre la integración al salariado, la defensa de la independencia o la invención de nuevas formas cooperativas?
En este contexto de rápidas mutaciones, las profesiones reglamentadas se encuentran amenazadas y tienden a defenderse (por ejemplo, los choferes de taxi, los camioneros en Estados Unidos), mientras que otras profesiones se esfuerzan por conquistar su legitimidad. ¿Qué roles juegan los poderes públicos frente a estas luchas enmarañadas? ¿Cuál es el rol del derecho frente a demandas de recalificación emanadas de los sindicatos a propósito de los trabajadores previamente externalizados? ¿Cuáles son los límites de la acción pública nacional frente a las regulaciones de empleo llevadas adelante por los actores supranacionales?
Finalmente, el sector público y las empresas públicas han sido espacios de despliegue de la protesta social y sindical. ¿De qué manera las diferentes reformas del empleo público, con su cúmulo de individualización y precarización, afectan la capacidad de resistencia de aquellos y aquellas que realizan los servicios de interés general? ¿Cuáles son sus posibilidades de lucha por el reconocimiento y la calificación de sus actividades, al igual que para aquellos y aquellas cuyo estatus no es precisamente un estatus de empleo (voluntarios, servicio cívico…).
Eje 3: El trabajo, sus técnicas, sus herramientas. Los retos de lucha al interior de las organizaciones
Los sociólogos del trabajo constatan una influencia creciente de las prácticas de gestión sobre el curso de las organizaciones privadas, públicas y asociativas, si bien ya no se trata solo de una nueva maquinaria que se introduce en las empresas sino también de tecnologías organizacionales (dispositivos de gestión, procesos, métodos de organización y de gobernanza, etc.). Las herramientas técnicas y organizacionales son ambivalentes ya que, a la vez, son factores de crecimiento de la autonomía del trabajo, de intensificación del trabajo y de crecimiento de la supervisión y del control. ¿Cuáles son las formas de lucha y de resistencia colectivas e individuales en un universo estructurado por tecnologías físicas y organizacionales? ¿De qué manera esas luchas se despliegan? ¿Ellas desembocan en una crítica más general sobre el trabajo?
Cuál es la pertinencia de la constitución de espacios donde son debatidas las exigencias de calidad propuestas por los mismos asalariados o por el management, y dónde son negociados los objetivos para que los trabajadores no se encuentren solos frente a normas de trabajo ideales imposibles de realizar. ¿Qué análisis podemos hacer de ello? ¿Son convincentes los resultados obtenidos? ¿Estos son de tal naturaleza que permiten un mejoramiento en las condiciones de trabajo, y más ampliamente, de la calidad de vida en el trabajo? Si no, ¿cuáles son las otras formas de resistencia y de acción colectiva que ponen en juego la posibilidad de mejorar la salud de los trabajadores?
Si consideramos que las tecnologías y los dispositivos de gestión sirven antes que nada para la rentabilidad de las inversiones, su empleo sistemático apunta a aumentar la productividad del trabajo. La ideología sigue siendo productivista con sus nuevas formas vinculadas al rendimiento y la excelencia. Detrás de las resistencias y las luchas contra las herramientas técnicas y organizacionales, ¿percibimos una puesta en duda de esa ideología? ¿Emergen justificaciones de acción en términos de antagonismos de intereses o de clases sociales? ¿Se proponen alternativas?
¿Las empresas del movimiento FabLab y las microempresas aseguran a sus trabajadores una calidad de vida adecuada en el trabajo y formas de diálogo y de resolución de conflictos eficaces? En este tipo de empresa, ¿la modalidad de los conflictos y sus resoluciones constituyen alternativas originales y experiencias inéditas de transformación del trabajo?
¿La pura relación mercantil de plataformas de servicios nacidas con lo digital resisten a la acción de sus trabajadores? ¿De qué acciones se trata? Numerosas iniciativas son tomadas en materia de lo digital: ¿estas luchas están en el origen del derecho/deber de la desconexión? ¿Del despliegue de los acuerdos del teletrabajo? ¿De la reabsorción de la fractura digital? ¿Qué resistencias y luchas presentan un potencial innovador? ¿Cuáles son los nuevos objetos de la negociación social?
Eje 4: Los espacios de la acción y de la regulación
Mientras que las interdependencias económicas y financieras internacionales se manifestaron de manera fulgurante durante la crisis de 2008, el asunto de los espacios pertinentes de la protesta, los marcos de regulación del empleo y del trabajo, pero también las normas de referencia de esas regulaciones se plantean actualmente con nuevos costos. Fenómenos tales como las transferencias de información, los movimientos de capitales al igual que la circulación de servicios y de trabajadores, están fuertemente ligados a los mercados, a las reglamentaciones y a las instituciones. La construcción de zonas de libre comercio continentales, o internacionales sobre un gran número de mercados de productos, desde los años 80 fue acompañado por un movimiento importante de desregulación de las relaciones de empleo y de trabajo, y, de manera menos sistemática y más reversible, de la apertura de la circulación de trabajadoras y trabajadores al interior de esas zonas. Las organizaciones internacionales prescriptivas de esas normas neoliberales han promulgado un triple objetivo de flexibilización de las relaciones de empleo, de maximización de tasas de empleo y de sustitución de diversos ingresos adquiridos por la protección social o por ingresos del trabajo. En la mayoría de las economías desarrolladas, una nueva jerarquía de normas de regulación del trabajo y del empleo se han impuesto en el sentido de una fuerte descentralización: las regulaciones nacionales y de rama han podido ser debilitadas en favor de regulaciones de empresas. ¿En qué condiciones esta descentralización implica formas de desposesión? O, por el contrario, ¿es ella capaz de dar mayor poder a los trabajadores?
Frente a esta agenda sistemática que ha movilizado lo esencial de la atención de los poderes públicos y lo esencial de los actores públicos y privados, ¿cuáles son los márgenes de maniobra de actores colectivos o individuos? ¿De qué manera las organizaciones sindicales a nivel local, nacional o trasnacional se adaptan a estos nuevos espacios? ¿Qué sistemas de normas, estatus, representaciones del trabajo y del empleo han sido movilizadas o replanteadas para crear espacios alternativos? ¿La crisis programada de espacios de libre comercio puede desembocar en una revalorización de las regulaciones “clásicas” del trabajo? Más aún, ¿las transformaciones de los marcos de inscripción del trabajo representan solamente una amenaza suplementaria para las regulaciones colectivas del trabajo y del empleo o se dibujan oportunidades inéditas de regulación, de forma muy localizada -experimentaciones locales- o, por el contrario, en el marco de construcciones multisituadas que trazan espacios de movilización sociales inéditos?
Eje 5: Cambiar el trabajo, cambiar la sociedad
Mayo del 68, en Francia como en otros países industrializados, ha revelado la dimensión política de huelgas y luchas obreras, sobrepasando la práctica reivindicativa habitual, históricamente asentada sobre el binomio salario/tiempo de trabajo. La impugnación del modelo taylorista de organización del trabajo, la puesta en duda del orden establecido al interior del espacio de trabajo, los conflictos relativos a las condiciones de trabajo, la exigencia de contrarrestar lo arbitrario de los detentores de la autoridad; todo ello interroga las relaciones de poder al interior de las empresas y, de forma más general, expresa la aspiración de los asalariados a la democracia social, política y también sindical. En otros términos, ha emergido el anhelo de una transformación del marco de las relaciones de trabajo, que en algunos casos se traduce en manifestaciones a la vez originales y radicales (huelgas productivas, autogestión, cooperativas de producción y de consumo, etc.). No obstante, la exigencia de un derecho de opinar sobre las decisiones concernientes a la organización del trabajo y el contenido mismo del trabajo es una reivindicación recurrente, acaso minoritaria, de movilizaciones de trabajadores y trabajadoras a lo largo de la historia del capitalismo moderno. Decidir lo que producimos, cuándo y cómo producimos conduce a interrogar los fundamentos del poder en el régimen de producción capitalista. Detrás de esas luchas, emerge no solamente un diferendo sobre la forma y el contenido del objeto “trabajo”, sino también sobre los contornos del marco social en el que se inscribe. Así, los desafíos relevantes de la crítica del trabajo son capaces de vehiculizar una nueva visión de la sociedad y de las relaciones que ella engendra.
Partiendo de esta advertencia histórica, este eje pretende interrogar las condiciones de producción de un cambio de la sociedad en y por el trabajo. Podemos detectar numerosas señales que atestiguan la presencia de nuevas formas de lucha en el trabajo, cuya connotación política (en el sentido de crítica del statu quo capitalista y de sus propios valores) y cultural no debe subestimarse. Ya sea, por ejemplo, mediante las protestas de precarización creciente del empleo, de luchas por la regularización de trabajadores sin papeles, reivindicaciones por la igualdad en el trabajo entre hombres y mujeres, o incluso de la experimentación de principios anarquistas o libertarios al interior del movimiento “maker”, el trabajo sigue ocupando el centro de una reivindicación basada sobre los principios de emancipación, de participación y de cambio social. ¿Qué rol juega la temática del trabajo en los movimientos sociales contemporáneos? ¿Qué conexión organizacional y simbólica observamos con otros movimientos (ambientalistas, feministas, partidarios, por los derechos de las minorías…)? Al contrario, ¿qué formas de concurrencias entre estos diferentes movimientos se perfilan, en particular cuando la creación o la necesidad de proteger el empleo debe ponderarse?
Modalidades de proposiciones de ponencias
Proposiciones de ponencias: antes del 1 de noviembre de 2017
Envío de un resumen de 2500 caracteres (con espacios) como máximo, que presente la problemática, el marco teórico, la evidencia empírica y los principales resultados, antes del 1 noviembre de 2017. Ese resumen, redactado de preferencia en francés (o en español o inglés) deberá ser subido en la plataforma Sciencesconf. En un primer momento será necesario crear una cuenta en esa plataforma:
https://www.sciencesconf.org/user/createaccount
Al conectarse al sitio JIST, http://jist2018.sciencesconf.org, podrá luego realizar el envío (Dépôts/Déposer un résumé) copiando su texto en el recuadro previsto. Si le resulta necesario, podrá acceder a las instrucciones de ayuda en el website en la parte « Calendrier ».
Respuesta del Comité Científico: 15 de Diciembre del 2017
El texto final de la comunicación: max 50000 caracteres (con espacios) antes del 1ro de Mayo 2018.
Comité científico
- Anne-Marie Arborio, Maître de conférences en sociologie, Aix-Marseille Université / LEST, France.
- Régine Bercot, Professeur de sociologie, Université Paris 8 / GTM-CRESPPA, France.
- Marie Buscatto, Professeure de sociologie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne / IDHES, France.
- Céline Cholez, Maître de conférences en sociologie, INP de Grenoble / PACTE, France.
- Sylvie Contrepois, Chercheure contractuelle, GTM-Cresppa, France.
- Lise Demailly, Professeur de sociologie, Université Lille / CLERSE, France.
- Didier Demazière, Directeur de recherche CNRS, Sciences-Po Paris / CSO, France.
- Pierre Desmarez, Professeur de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Michèle Dupré, Chercheure, Centre Max Weber, ISH Lyon
- Camille Dupuy, Maître de conférences en sociologie, Université de Rouen / DySoLab, France.
- Marie-Anne Dujarier, Professeure de sociologie, Université Paris 7 - LCSP, France.
- Jean-Pierre Durand, Professeur de sociologie, Université d’Evry / Centre Pierre Naville, France.
- Duncan Gallie, Professor of Sociology, Nuffield College, University of Oxford, Royaume-Uni.
- Lionel Jacquot, Professeur de sociologie, Université de Nancy / 2L2S, France.
- Annie Lamanthe, Professeur de sociologie, Aix-Marseille Université / LEST, France.
- Michele La Rosa, Professeur de sociologie, Università di Bologna, C.I.Do.S.Pe.L, Italie.
- Nicky Le Feuvre, Professeur de sociologie, Université de Lausanne / CEG, Suisse.
- Léa Lima, Maître de conférences en sociologie, CNAM, Lise, France.
- Danièle Linhart, Directrice de Recherche CNRS, GTM-CRESPPA, France.
- Esteban Martinez, Professeur de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Arnaud Mias, Professeur de sociologie, Université Paris Dauphine / Irisso, France.
- Sylvie Monchatre, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Strasbourg / SAGE, France.
- Séverin Muller, Maître de conférences en sociologie, Université Lille / Clerse, France.
- Georgia Pétraki, Associate Professor en sociologie, Panteion University
- Sophie Pochic, Chargée de recherche CNRS, CMH-PRO, France.
- François Sarfati, Maître de conférences en sociologie, CNAM, Lise, France.
- Maud Simonet, Chargée de recherche CNRS, Université Paris Ouest-Nanterre La Défense / IDHES, France.
- Marcelle Stroobants, Professeure de sociologie, Université Libre de Bruxelles / METICES, Belgique.
- Jens Thoemmes, Directeur de recherches CNRS, CERTOP, France.
Comité de Organización (UMR 3320, Cnam-Cnrs)
- Fabienne Berton
- Camille Boullier
- Marie-Christine Bureau
- Quentin Chapus
- Anne Gillet
- Olivier Giraud
- Aurélie Gonnet
- Michel Lallement
- Pierre Lénel
- Léa Lima
- Zaëra Mariaux
- Murielle Matus
- Malgorzata Patok
- Frédéric Rey
- Ferrucio Ricciardi
- François Sarfati
- Jules Simha
- Claire Vivès