Cette rencontre constitue le second volet d'une première journée d'études tenue en janvier 2017 qui avait été l'occasion de travailler sur l'historicisation du rôle des colloques internationaux dans l'émergence des grandes thématiques de l'aménagement urbain au xxe siècle. Il s'agissait de tenter une réévaluation de ces rencontres, souvent perçues comme des événements institutionnels « verrouillés » présentant un intérêt limité. Sans nier le caractère codifié de ces rencontres, on souligne trop peu leur remarquable succès qui se renforce au cours du XX^e siècle et on manque l'originalité de leur démarche : saisir les mutations de l'urbain à un échelon international. L'organisation de cette seconde journée doit permettre d'explorer des pistes qui ont émergé lors de la session de janvier.

Argumentaire

En considérant tout d'abord les colloques internationaux comme des manifestations sociales, datées et localisées, quels liens existent entre ces événements et le choix des lieux pour les accueillir ? Quel dialogue avec d'autres événements (expositions, colloques concurrents) ? Des dynamiques se créent-elles à cette occasion permettant de cristalliser, à une date donnée, une nouvelle appréhension internationale de l'urbain ? 

En adoptant une approche plus épistémologique et méthodologique, comment faire des colloques internationaux une source d'histoire ? Peuvent-ils renseigner au-delà d'une simple approche sur les réseaux ? Alors que le champ des travaux universitaires sur les échanges transnationaux est aujourd'hui solidement établi, les colloques sont encore trop souvent approchés par la seule lecture de leurs actes. Cela n'induit-il pas des prismes de lecture et ces actes constituent-ils même la meilleure source ? 

Les jalons posés par la première journée nous ont semblé requérir aussi une étude plus affinée de la diversité des stratégies rendues possibles par le jeu d'échelles propre aux grandes rencontres. Le colloque international a un rôle à part qui tient autant à son ampleur et son prestige qu'au décentrage qu'il induit (sortir des frontières nationales). Les acteurs utilisent à plein le jeu des échelles rendu possible par les conditions même du colloque international. Peut-on réinscrire les colloques internationaux au croisement de trajectoires stratégiques d'une multiplicité d'acteurs ? Pourquoi ces derniers favorisent-ils le format des rencontres internationales plutôt qu'un autre ? Qu'y cherchent-ils ? 

Cette seconde journée a donc l'ambition de participer à une réflexion permettant de réinscrire les colloques internationaux dans une histoire des échanges d'idées et d'expériences au xxe siècle en s'intéressant justement à l'originalité de leur démarche : projeter à l'échelon international une appréhension des mutations de l'urbain.

Programme 

9h30 – Accueil des participants

9h45 – Introduction générale (Caroline Maniaque, Cédric Feriel)

10h-11h15 – session 1 – Lieux de congrès : Paris 1937, à la croisée des nouveaux thèmes urbanistiques ?

Président de session : Laurent Coudroy de Lille (EUP, Lab'Urba)

• Corinne JAQUAND (ensa Paris-Belleville, Ipraus-UMR AUSser) « Paris 1937 : Trois congrès internationaux d'urbanisme dans l'ombre de l'Exposition universelle »
• Catherine BLAIN (ensap Lille, Lacth) « La ville à niveaux multiples : un héritage des premiers congrès d'urbanisme en France (1930-1937) »

pause

11h30-12h45 – session 2 – Le colloque comme source d'histoire

Président de session : Loïc Vadelorge (UPEM, ACP)

• Jérôme BAZIN (UPEC, CRHEC) « Quel monde dessine un congrès international ? Le congrès de l'union internationale des architectes à Moscou en 1958 »
• Stéphane FRIOUX (Lyon 2, LARHRA) « Mettre la pollution de l'air à l'agenda : conférences internationales d'experts, définitions et représentations du problème (années 1930-années 1970) »

pause déjeuner

14h30-15h45 – session 3 – Le congrès fondateur : diffuser théories et pratiques

Président de session : Frédéric Pousin (ensaPB, Ipraus-UMR AUSser)

• Anne PORTNOI (ensa Normandie, ATE) « Le colloque « Centres urbains », juillet 1969 »
• Loup CALOSCI (ensa Paris-Belleville, Ipraus-UMR AUSser) « Congress of New Urbanism 1993 : de quoi le courant du New Urbanism est-il le nom ? »

pause

16h-17h15 – session 4 – Le congrès fondateur : stratégies des pouvoirs locaux

Président de session : Julien Aldhuy (EUP, Lab'Urba)

• Samuel RIPOLL (Lyon 2, Triangle UMR 5206) « Quand les villes s'emparent des organisations multilatérales de développement (et vice-versa) : conférences des Nations-Unies et réseaux de villes (années 80 – années 90) »
• Clément ORILLARD (EUP, Lab'Urba) « Le symposium Metropolis 84 organisé par la région Ile-de-France et l'IAURIF. Des études au réseau ? »

17h15-17h30 – Conclusion de la journée d'étude