L’objectif de la journée est de réunir sous l’appellation « Les chronosyntaxes » des approches théoriques et descriptives impliquant le facteur temps en syntaxe, telles que, entre autres : la chronosyntaxe, la on-line syntax, la grammaire instructionnelle, la syntaxe énactive… et de confronter leurs propositions, leurs contributions spécifiques, leurs complémentarités, leurs éventuelles divergences, leurs impensés, et de faire progresser la coordination entre ces modèles. Il s’agit également de les appliquer à des langues et faits de langues de divers types linguistiques de manière à explorer leurs potentiels contrastifs et typologiques.

Argumentaire

La phrase est généralement considérée comme l’agencement spatial d’unités – susceptible d’être modélisée par une topo-syntaxe, sous forme d’arbres ou de structures syntaxiques.

Cependant, du point de vue des sujets parlants, qui font l’expérience des énoncés par l’activité de parole, d’interprétation, de rédaction et de lecture, un énoncé se déroule nécessairement dans le temps, et nécessite une certaine durée opérative entre l’instant où il commence et celui où il s’achève, temps qui est aussi celui de la construction du sens. Dès lors, une syntaxe ne peut être que chrono-syntaxe, terme introduit par l’hispaniste Y. Macchi, qui recouvre l’étude des moments d’intervention des opérateurs signifiants dans l’énoncé et de leurs variations. Elle s’intéresse à la façon dont chaque langue met en œuvre des protocoles spécifiques de construction du sens.

La chronosyntaxe ouvre la perspective d’un regard renouvelé sur la typologie des langues et sur la gestion des interactions verbales par les enchaînements syntaxiques. La notion de chrono-syntaxe se présente comme l’étude de l’inscription des signifiants incarnés dans le processus de coordination intersubjective. De ce fait, elle se place sur les terrains de l’énonciation, l’allocutivité, l’interlocution, la polyphonie, la médiativité. Elle met l’accent sur l’aspect vivant, expérientiel et interactif du processus de construction du sens, ce qui la relie également aux problématiques de la phénoménologie et de l’énaction.

L’objectif de la journée est de réunir sous l’appellation « Les ChronosyntaxeS » des approches théoriques et descriptives impliquant le facteur temps en syntaxe, telles que, entre autres : la chronosyntaxe, la on-line syntax, la grammaire instructionnelle, la syntaxe énactive… et de confronter leurs propositions, leurs contributions spécifiques, leurs complémentarités, leurs éventuelles divergences, leurs impensés, et de faire progresser la coordination entre ces modèles. Il s’agit également de les appliquer à des langues et faits de langues de divers types linguistiques de manière à explorer leurs potentiels contrastifs et typologiques.

Cette journée s’inscrit dans la continuité des séminaires organisés par le laboratoire ERILIIS depuis 2015 sur le thème de la corporalité dans les formes signifiantes et l’interaction langagière.

Programme

Maison de la recherche (salle F1.07)

• 8h45-9h Accueil
• 9h-9h15 Introduction - Par les organisateurs
• 9h15-10h15 Conférence d’ouverture, Peter Auer (Université de Freiburg – Allemagne) Projection, retraction, latency : key terms of online syntax

10h15-11h45 Communications

• Claude Delmas (Université Paris 3) Chronosyntaxe en tahitien, approche contrastive (anglais, français)
• Yves Macchi (Université de Lille 3) Hasta et desde américains : une lecture chronosyntaxique
• Gilles Col (Université de Poitiers) Pertinence du modèle instructionnel pour la construction dynamique du sens

12h-13h30 Déjeuner

13h30-15h Communications

• Didier Bottineau (CNRS & Université Paris 13) Perspectives chronosyntaxiques en typologie linguistique
• Marine Poirier (Université de Lille 3 & Rennes 2) [titre à préciser]
• Chrystelle Fortineau-Brémond (Université Rennes 2) Mot, phrase, texte, monde. Chronosyntaxes des structures corrélatives en espagnol.

[pause 15h-15h15]

15h15-15h45 Communications brèves – Points de chronosyntaxe

• Gabrielle Le Tallec-Lloret (Université Paris XIII) La guérilla mélenchono-hamonienne dans la foulée du pouvoir hollando-valsien : une chronosyntaxe
• Élodie Blestel (Université Paris 3) et Didier Bottineau (CNRS & Université Paris XIII) La polarité verbo-nominale du guarani à la lumière de la chronosyntaxe

15h45-16h30 Table ronde – débats

16h30 Clôture par les organisateurs