AccueilLa Provence, terre d’érudition

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La Provence, terre d’érudition

Provence, the land of erudition

LXIe congrès de la Fédération historique de Provence

61st conference of the Fédération historique de Provence

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Publié le mercredi 03 janvier 2018

Résumé

La Fédération historique de Provence (FhP) tiendra son prochain congrès bisannuel à l’Isle-sur-Sorgue. Il aura pour thème l’érudition provençale, particulièrement illustrée dans le Vaucluse par la figure de Mgr d’Inguimbert (1683-1757), évêque de Carpentras et sa prestigieuse collection de manuscrits, livres, médailles et antiques. Ces deux journées de congrès, nous l’espérons, concourrons à donner à la FhP tout l’écho nécessaire à la pérennité de son lien avec l’érudition et les sociétés savantes provençales. Par ailleurs, rappelons que Provence historique fut définie lors de sa création en 1950 comme une « revue d’érudition ».

Annonce

Argumentaire

La Fédération historique de Provence tiendra son prochain congrès bisannuel à l’Isle-sur-Sorgue. Il aura pour thème l’érudition provençale, particulièrement illustrée dans le Vaucluse par la figure de Mgr d’Inguimbert (1683-1757), évêque de Carpentras et sa prestigieuse collection de manuscrits, livres, médailles et antiques. Ces deux journées de congrès, nous l’espérons, concourrons à donner à la FhP tout l’écho nécessaire à la pérennité de son lien avec l’érudition et les sociétés savantes provençales. Par ailleurs, rappelons que Provence historique fut définie lors de sa création en 1950 comme une « revue d’érudition ».

L’érudition fut le premier chemin qu’emprunta la science historique à l’orée des Temps modernes. À cette période charnière, la Provence a été un des premiers espaces où se manifesta une profonde et durable découverte de tous les domaines de la connaissance que véhiculèrent manuscrits et imprimés, correspondances érudites, objets issus des productions humaines depuis l’Antiquité, productions et curiosités de la nature et de l’histoire, médailles, antiques, astronomie, architecture, cartographie agrandissant les limites du connu, etc., enfin tous les sujets dont l’esprit humain, fort de mille découvertes bouleversantes, attendaient un éclairage renouvelé sur le monde et que la formation de collections allait bientôt codifier, répertorier et surtout échanger au cours des siècles. Cette culture savante, non seulement par son contenu et ses méthodes, mais encore par ses réseaux de correspondances, ses échanges de données ou ses controverses, a été celle des cabinets d’amateurs et d’une ligne aixoise depuis Rascas de Bagarris, premier conservateur des médailles du Roi, à Gaston de Saporta, en passant par Peiresc, Boyer d’Eguilles – dont le catalogue gravé de la collection est le premier en France –, les Boyer de Fonscolombe, Fauris de Saint-Vincens, l’abbé Barthélemy, etc. La participation à des enquêtes et des programmes collectifs – grandes entreprises des Mauristes et des Bollandistes, publication des corpus épigraphiques, de collections d’antiques, a fait fleurir des dictionnaires, histoires naturelles, relations de voyages, tout au long du siècle des Lumières. Les Provençaux – comme Expilly, Achard, Darluc, Bernard - contribuent à enrichir la connaissance de leur province dans tous les domaines ouvrant leurs concitoyens à l’esprit de l’encyclopédie, tandis que géographes, astronomes, mathématiciens, ingénieurs, hydrographes se rencontrent à Marseille – riche de deux observatoires –  et à Toulon. Au XIXe siècle, avec le développement des académies, sociétés savantes départementales et locales, l’érudition renvoie à des modes variables d’institutionnalisation de la recherche historique, passant du cadre privé des cabinets et des « amateurs »  à la figure de l’ « antiquaire », puis de « l’érudit local », détenteur d’un savoir qui se spécialise progressivement en incluant dans l’histoire souvent l’archéologie, l’histoire de l’art, généalogie, bibliophilie et l’ethnologie : Mireur, Gérin-Ricard, Rolland… Elle s’affirme alors dans des publications et dans des congrès et colloques organisés depuis le milieu du XIXe siècle par des instances nationales (le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques), des associations et, plus récemment, les universités. Des revues, des musées et des fouilles médiévales ont renouvelé le genre. Le XXe siècle voit la publication monumentale de l’Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, à laquelle collabore l’élite des érudits et chercheurs du temps, bibliothécaires, historiens, archivistes et parfois simples amateurs, sous la direction de Paul Masson, avec Bruno Durand, André Gouirand, Henri Barré, etc. Bibliothèques, archives et musées voient leurs inventaires et leurs catalogues se multiplier sous l’impulsion de Fernand Benoît, d’Emile Espérandieu, de Raoul Busquet ou d’Édouard Baratier.

Si la connaissance de la Provence se diffuse désormais de manière exponentielle, par le livre, les conférences, les bulletins savants, les travaux de chercheurs indépendants et de l’Université, les émissions radiophoniques, si les sources deviennent de plus en plus accessibles, publiques, on ne saurait ignorer que l’univers des amateurs et des collectionneurs érudits est toujours fécond, relevons ici le nouveau type de collectionneurs né à Marseille avec le développement des armateurs et de la colonisation, comme avec les riches « Mexicains » de Barcelonnette, les objets orientaux, ethnologie provençales, les familles marseillaises des armateurs Jourdan-Barry, dont les libéralités princières on enrichi les collections régionales, et des banquiers Bonnasse ; à Avignon, Jeanne de Flandresy ou Louis Vouland  nous ouvrent sur le XXe et le XXIe siècle où fleurissent de nouveaux musées privés et fondations d’art contemporain.

Le Comité scientifique du congrès accueillera les propositions de communications qui s’attacheront au parcours, au cursus, à l’œuvre, voire la bibliothèque de figures individuelles significatives. Dans le cas des « antiquaires » d’Ancien Régime, l’attention sera portée aux modalités d’accès aux documents avant la création des dépôts d’archives et aux modes d’apprentissages paléographiques. On s’efforcera d’étudier aussi le milieu formé par les érudits d’Ancien Régime et de l’époque contemporaine en tant que groupe social dans la cité, ses échanges, ses lieux de rencontre, ses actions et productions. On s’attachera aussi à l’histoire du mouvement associatif érudit en Provence, à la sociologie de ses membres, à ses revues. On souhaiterait en particulier mieux connaître les pionnières de l’érudition régionale. Les propositions devront être inédites, l’érudition provençale ayant donné lieu déjà à des publications dans la revue Provence historique, les actes des congrès du CTHS ou Les cahiers de Fanjeaux, ou encore lors de célébrations telles celles entourant les figures de Gassendi ou de Peiresc.

Modalités pratiques d'envoi des propositions

Les propositions de communications sont à adresser à la FhP

avant le 15 février 2018,

accompagnées d’un résumé d’une dizaine de lignes environ : federationhistorique.deprovence@laposte.net

Comité scientifique

sous la présidence de Régis Bertrand et d’Isabelle Luciani (Université d’Aix-Marseille) :

  • Odile Cavalier (Musée Calvet) ;
  • Emmanuelle Chapron (Université d’Aix-Marseille) ;
  • Guido Castelnuovo, Simone Balossino (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse) ;
  • Claire Dolan (Université Laval) ) ;
  • Katsumi Fukasawa (Université de Tokyo) ;
  • François Guyonnet (Direction du Patrimoine, Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue) ;
  • Sylvie Sagnes (CNRS) ;
  • Frédéric d’Agay, Noël Coulet, François Otchakovsky-Laurens, Thierry Pécout (Fédération historique deProvence).

Lieux

  • Espace de création artistique - Boulevard P. Pons
    L'Isle-sur-la-Sorgue, France (84)

Dates

  • jeudi 15 février 2018

Fichiers attachés

Mots-clés

  • historiographie, collection, érudits, histoire

Contacts

  • Thierry Pécout
    courriel : thierry [dot] pecout [at] univ-st-etienne [dot] fr

Source de l'information

  • Thierry Pécout
    courriel : thierry [dot] pecout [at] univ-st-etienne [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La Provence, terre d’érudition », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 03 janvier 2018, https://doi.org/10.58079/z63

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