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Réseaux et sociabilité à la cour

Networks and Sociality at Court

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Publié le mercredi 04 avril 2018

Résumé

La cour représentait un véritable creuset de la société de l’Ancien Régime. S’y côtoyaient non seulement la famille royale, les grands seigneurs mais aussi tout une foule de titulaires de charges plus ou moins importantes qui permettait le bon fonctionnement de cette mécanique... Pour son programme triennal 2017-2019, le Centre de recherche du château de Versailles a lancé un axe de recherche sur « Réseaux et sociabilité à la cour » et souhaite publier des articles relatifs à cette thématique sur le Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles.

The court was a microcosm of society under the Ancien Régime. The royal family and the great noblemen were not only in each other’s company, but they also rubbed shoulders with a whole crowd of office-holders of greater or lesser importance, who ensured the smooth running of this mechanism...Versailles has launched a research axis on “Networks and Sociality at Court” and wishes to publish articles related to this subject on the Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles.

Annonce

Pour son programme triennal 2017-2019, le Centre de recherche du château de Versailles a lancé un axe de recherche sur « Réseaux et sociabilité à la cour » et souhaite publier des articles relatifs à cette thématique sur le Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles.

Argumentaire

La cour représentait un véritable creuset de la société de l’Ancien Régime. S’y côtoyaient non seulement la famille royale, les grands seigneurs mais aussi tout une foule de titulaires de charges plus ou moins importantes qui permettait le bon fonctionnement de cette mécanique.

À l’exception du prince et de sa famille, cet ensemble hétérogène constituait la domesticité royale et, pour être logé « au Louvre » (i.e. dans la résidence où couchait le roi), chacun devait posséder une charge auprès de l’un des membres de la famille royale. À l’intérieur de ce microcosme, des liens ne manquaient pas de se créer. Un service assidu et efficace auprès du roi et de sa famille permettait la création de grandes dynasties curiales qui connurent, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, de grandes ascensions. Il en était ainsi particulièrement des domestiques qui approchaient directement le souverain ou la souveraine. Juridiquement, il était interdit de posséder un autre office dès lors que l’on était officier commensal. Ceci restait théorique car la proximité avec le pouvoir royal entraînait nécessairement l’octroi de nouvelles charges, souvent plus lucratives que la principale… Il n’était pas rare ainsi de cumuler une charge de valet de chambre avec celle de concierge voire d’intendant d’un château royal. Les détenteurs de charges occupaient progressivement des postes clefs de l’administration du château, permettant de placer toute leur progéniture dans les différentes places qu’ils avaient accumulées.

Tous ces personnages tissaient généralement entre eux des liens sociaux très importants qui souvent se matérialisaient par des alliances matrimoniales : un valet de chambre du roi épousait une femme de chambre de la reine, un apothicaire une fille de médecin, etc. Les mariages se négociaient sur des paris sur l’avenir et l’on n’hésitait pas à payer une dot importante pour une fille car on comptait récupérer une charge significative dans la nouvelle belle-famille. C’étaient par ces petits pas que se faisait patiemment une ascension dynastique. Plusieurs familles en sont de parfaits exemples.

Ce « monde » qui entourait la famille royale constituait une sorte de gens romana, composée de clans familiaux qui accaparaient toutes les charges principales, bien loin de la spécificité des offices qui, à l’origine, ne devaient pas être vendus mais être attribués suivant le principe du bon discernement royal. La vénalité des offices (c’est-à-dire la possibilité de les vendre entre particuliers) était née de la nécessité impérieuse de la monarchie de gagner de l’argent. Madame Palatine, belle-sœur de Louis XIV ne s’y trompait pas quand, rappelant ses souvenirs de la cour louis-quatorzienne, elle déplorait d’être servie : « lorsque le roi mangeait avec les dames ou en voyage, (…) par des gens qui n’étaient pas gentilshommes. Anciennement, tous les officiers du roi, tels que ceux de l’échansonnerie, du gobelet, du fruit, etc. étaient gentilshommes ; mais depuis que la noblesse est devenue pauvre, et que toutes les charges se sont payées cher, il a fallu prendre de bons bourgeois qui eussent de l’argent ». Les titulaires retenus continuaient toutefois de faire l’objet d’enquête de bonne vie et bonne mœurs, mais la royauté ne contrôlait plus directement les recrutements, ce que Saint-Simon critiquait vivement au début du règne de Louis XV en tentant de convaincre le Régent de reprendre la main sur la distribution des offices…

Axes thématiques (non exhaustif)

Les propositions d’articles pourront s’inscrire dans une ou plusieurs des thématiques et questions suivantes :

  • la compréhension et la définition de la nomenclature des charges auliques ;
  • l’historique et la continuité de chacune des charges auliques ;
  • les modes de transmission et d’acquisition (survivances, acquisitions directes, parties casuelles…) ;
  • la typologie des réseaux : familiaux, sociaux, géographiques et topographiques internes à la cour ; financiers, de charges (esprit de castes), religieux, etc. ?
  • les réseaux d’influence, les coteries… ;
  • les mécanismes d’ascension sociale ;
  • la hiérarchisation interne des maisons royales et princières et voir s’il existait des cloisonnements par département ou service ;
  • l’identification des familles les plus influentes de la cour avec la création de dynasties.

Soumission et évaluation d’un article

Dans un premier temps, les propositions d’articles (sous forme de résumés d’environ 5 000 signes) devront être adressées à Mathieu da Vinha en français ou en anglais. Ces propositions seront examinées par le comité scientifique.

Si les propositions sont retenues par le comité scientifique, les articles complets seront évalués à la fois par ce dernier et par deux évaluateurs du comité de lecture du Centre de recherche du château de Versailles (ou par des personnalités extérieures désignées par le comité de lecture ou le comité scientifique le cas échéant).

Les propositions d’articles doivent être soumises avant le 30 septembre 2018. Les auteurs devront fournir :

  • Nom et prénom du/des auteur(s), institution de rattachement, courrier électronique ;
  • Titre de l’article ;
  • Une proposition de 5 000 signes précisant le sujet et la problématique de l’article, le cadre théorique, la méthodologie, les sources et les principales références bibliographiques utilisées ;
  • Un curriculum vitae abrégé.

Les articles définitifs seront d’environ 40 000 signes (bibliographie et notes de bas de pages comprises).

Les auteurs devront se conformer aux normes rédactionnelles du Bulletin.

Comité de pilotage

Direction programme : Mathieu da Vinha, directeur scientifique du Centre de recherche du château de Versailles.

Équipe :

  • Aurélie Chatenet-Calyste, maître de conférences en histoire moderne à l’université de Lorraine  ;
  • Daniel Dessert, historien  ;
  • Anne-Madeleine Goulet, chargée de recherche au CNRS (UMR 7323) au Centre d’études supérieures de la Renaissance ;
  • Sandrine Jauneau, chargée de recherche au Centre de recherche du château de Versailles  ;
  • Nicole Lallement, chargée d’études documentaires au Centre de recherche du château de Versailles  ;
  • Pauline Lemaigre-Gaffier, maître de conférences d’histoire moderne à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines  ;
  • Alexandre Maral, conservateur général du patrimoine, directeur du Centre de recherche du château de Versailles  ;
  • Pascale Mormiche, docteur en histoire moderne et agrégée de l’université, PRAG à l’université de Cergy-Pontoise ;
  • Benjamin Ringot, adjoint au directeur scientifique du Centre de recherche du château de Versailles.

Versailles has launched a research axis on “Networks and Sociality at Court” and wishes to publish articles related to this subject on the Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles.

Argument

The court was a microcosm of society under the Ancien Régime. The royal family and the great noblemen were not only in each other’s company, but they also rubbed shoulders with a whole crowd of office-holders of greater or lesser importance, who ensured the smooth running of this mechanism.

With the exception of the prince and his family, this heterogeneous group formed the royal domestic staff, and, in order to be accommodated “at the Louvre” (i.e. in the residence where the king slept), each member of staff needed a position in the service of a member of the royal family. Within this microcosm, connections were constantly being made. Through diligent and efficient service to the king and his family, great household dynasties were created, who rose to positions of great power during the 17th and 18th centuries. This applied particularly to the household servants who had direct ties to the king or queen. Once appointed to the rank of officier commensal, one could not legally hold any other office. This remained theoretical, however, as proximity to the throne necessarily brought with it new responsibilities, often more lucrative than the original one. Thus, it was not unusual to combine the post of groom of the bedchamber with that of concierge or even intendant of a royal palace. Office holders gradually came to occupy key positions in the palace administration, enabling them to appoint all their offspring to the various offices they had accumulated.

All these individuals would generally create significant social connections with one another, often through alliances by marriage: a groom of the bedchamber to the king would marry one of the queen’s chambermaids, an apothecary would marry a doctor’s daughter, etc. Marriages were negotiated on the basis of possible future success, and people were prepared to pay a large dowry for a daughter, as they counted on recover it through an important office procured by the husband’s family. It was by these small steps that a dynasty patiently climbed the ladder. There are several families that offer a perfect example of this.

This “world” that surrounded the royal family formed a sort of gens romana, comprising clans of kin folk who occupied all the most important offices, far removed from the specific nature of the posts, which, at the outset, were not to be sold but were accorded on the principle of the monarch’s personal discretion. The venality of the offices (in other words, the ability to sell them privately) came out of the monarch’s pressing need for money. Madame Palatine, Louis XIV’s sister-in-law was quite right when, recalling moments from the reign of Louis XIV, she deplored being waited upon, “when the king used to eat in the company of the ladies or in the course of a visit, (…) by people who were not of noble birth. In the old days, all the king’s officers who served the wine, brought the goblet, the fruit, etc, were gentlemen; but now that the nobility has become impoverished, and that every position costs demands a high price, we have had to accept the good old bourgeois who can afford it.” The permanent post holders nevertheless continued to be subject to scrutiny regarding good conduct, but the monarchs were no longer directly responsible for the appointment of new staff, something that Saint-Simon bitterly criticised at the beginning of Louis XV’s reign, attempting to convince the Regent to take back control of the distribution of offices…

Research themes (not exhaustive)

Article proposals can deal with one or several of the following themes and lines of enquiry:

  • Understanding and defining the nomenclature of noble offices;
  • Researching the history and the continuity of each office relating to the court;
  • Examining how offices were transferred and acquired (legacies, direct acquisitions, via a third party, etc.);
  • Defining the typology of the networks: familial, social, geographical and topographical within the court; financial, religious, by office (professional elite), etc.;
  • Understanding influential networks, cliques, etc.;
  • Studying the mechanisms of social advancement;
  • Defining the hierarchical process within royal and princely households, and seeing whether there existed any demarcation by departments or duties;
  • Identifying the court’s most influential families in the creation of dynasties.

Submission guidelines and evaluation procedures

First, article proposals (abstracts of about 5 000 characters) should be addressed to Mathieu da Vinha in French or in English. These proposals will be reviewed by the scientific committee.

If the proposals are accepted by the scientific committee, the full articles will be examined both by the latter and by two members of the Centre de recherche du château de Versailles’s peer review committee (or by external scholars appointed by the scientific or peer review committee if necessary).

Article proposals must be submitted before 30 September 2018. Authors must send:

  • Author(s)’s name and surname, institutional affiliation, email address;
  • Title of the article;
  • An article proposal of 5 000 characters specifying the subject and the issue of the article, the theoretical framework, methodology, sources and main bibliographical references used ;
  • An abbreviated curriculum vitae.

Proposals can be submitted in the following languages: French, English, German, Italian, Spanish.

The final articles will be 40 000 characters maximum (bibliography and footnotes included).

Authors should comply with the editorial guidelines of the Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles (in French).

Steering committee

Scientific director: Mathieu da Vinha (Centre de recherche du château de Versailles).

  • Aurélie Chatenet-Calyste, Lecturer in the History of Modern Art at the Université de Lorraine;
  • Daniel Dessert, historian;
  • Anne-Madeleine Goulet, Researcher at the CNRS at the Centre d’études supérieures de la Renaissance in Tours;
  • Sandrine Jauneau, Research Officer at the Centre de recherche du château de Versailles;
  • Nicole Lallement, Archival Research Officer at the Centre de recherche du château de Versailles;
  • Pauline Lemaigre-Gaffier, Lecturer in the History of Modern Art at the université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines;
  • Alexandre Maral, General curator for Heritage, Director of the Centre de recherche du château de Versailles;
  • Pascale Mormiche, Doctor in Modern History and Professeur agrégé at the university, PRAG at the Université de Cergy-Pontoise;
  • Benjamin Ringot, Project manager Research at the Centre de recherche du château de Versailles.

Lieux

  • Versailles, France (78)

Dates

  • dimanche 30 septembre 2018

Mots-clés

  • réseau, sociabilité, cour de France, maisons royales, charges, offices

Contacts

  • Alexandra Pioch
    courriel : alexandra [dot] pioch [at] chateauversailles [dot] fr

Source de l'information

  • Alexandra Pioch
    courriel : alexandra [dot] pioch [at] chateauversailles [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Réseaux et sociabilité à la cour », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 04 avril 2018, https://doi.org/10.58079/zyg

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