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Le droit à la ville vu des quartiers populaires

The right to the city from the perspective of working class neighbourhoods

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Publié le mercredi 11 avril 2018

Résumé

Ce colloque essaye de voir la manière dont le droit à la ville imprègne les luttes et revendications urbaines aujourd’hui, à l’échelle locale des mouvements sociaux. En somme, il vise à créer un espace de réflexion et de débat entre les acteurs de ces mobilisations, les chercheurs, et les acteurs institutionnels. Finalement, qu’est-ce que signifie le « droit à la ville » signifie 50 ans après pour les acteurs de terrain engagés dans les mouvements pour les droits sociaux urbains, droits à la centralité, mais aussi à l’articulation avec les droits au logement.

Annonce

Présentation

En mars 1968, deux mois avant les évènements de mai 68, Henri Lefebvre, philosophe et sociologue marxiste, professeur à la faculté de Nanterre, — qui sera, l’un des symboles de la lutte étudiante — publie son ouvrage phare : « Le Droit à la ville ». Dans le cadre de la célébration des 50 ans de cette œuvre ayant acquis aujourd’hui une audience mondiale, nous proposons un événement au sein même de l’université à partir de laquelle ce droit s’est diffusé. Ouvrage critique de l’urbanisme des Trente glorieuses, qui a redéfini la pensée urbaine en France puis à l’international, il eut une influence considérable. Il a été repris dans le monde académique anglo-saxon puis sud-américain notamment par le biais la géographie radicale, initiant du même coup, des années après sa parution, le développement des études urbaines critiques à l’échelle mondiale (David Harvey, Don Mitchell, Mark Purcell, Marcello Lopez de Souza…). Ce droit à la ville, ou « droit à la vie urbaine » équivaut, dans toutes ces thèses, au droit à une réelle appropriation par les habitants de leur vie de citadin. Il en appelle à une nouvelle manière de faire les villes, à une nouvelle centralité à réinventer et à son appropriation collective. Il s’agit encore d’une réappropriation par les individus et les groupes de leurs conditions d’existence et de leur vie quotidienne. Politiquement, ce droit est aussi celui à la participation conquise et effective — ou à ce qu’il convient d’appeler une réelle prise en main —, des habitants et des citadins aux projets d’urbanisme et aux décisions politiques les concernant, promouvant ainsi un urbanisme participatif que Lefebvre sera l’un des premiers à défendre. Ce droit à la ville, moyen ou but de l’émancipation urbaine, se pose donc aujourd’hui de manière aigüe, à l’ère des politiques néolibérales et des inégalités croissantes à l’échelle mondiale, mais aussi aux échelles locale, nationale, régionale, intra-urbaine… Il n’est pas anodin qu’il soit donc repris par les mouvements sociaux mondialisés réunis au sein de la plateforme mondiale pour le droit à la ville, et plus généralement au sein de luttes se déployant au nord comme au sud de la planète. Le projet d’une « charte mondiale pour le Droit à la ville » par le Forum social des Amériques en 2004 à Quito rend visible une volonté de réunir, à l’échelle mondiale, les revendications et les contestations urbaines. Rassemblant sous sa bannière des luttes contre la spéculation foncière, contre la privatisation des espaces publics, la gentrification, contre les démolitions et la rénovation urbaine, contre les ségrégations sociospatiales, contre les inégalités et les injustices sociospatiales de toutes sortes, et même parfois les luttes pour l’accès aux biens élémentaires, le droit à la ville croise aujourd’hui, un peu partout dans le monde et peut être surtout en Amérique latine, le chemin des activistes, des militants de terrain, des habitants et des usagers mobilisés contre des projets urbains, contre des politiques urbaines ou qui réclament davantage de poids dans les décisions, ou qui revendique simplement de faire entendre leur voix. À ce titre, c’est aussi la question de la démocratie et ses prérequis que pose ce droit. Ce colloque essaye de voir la manière dont le droit à la ville imprègne les luttes et revendications urbaines aujourd’hui, à l’échelle locale des mouvements sociaux. En somme, il vise à créer un espace de réflexion et de débat entre les acteurs de ces mobilisations, les chercheurs, et les acteurs institutionnels. Finalement, qu’est-ce que signifie le « droit à la ville » signifie 50 ans après pour les acteurs de terrain engagés dans les mouvements pour les droits sociaux urbains, droits à la centralité, mais aussi à l’articulation avec les droits au logement. Il s’agit en somme de réinterroger l’actualité du droit à la ville à partir du local et de l’endroit d’où il est parti, l’université de Nanterre, l’agglomération de Nanterre, et au-delà, les quartiers populaires de l’agglomération parisienne, avec le soutien du réseau APPUI et de la plateforme globale pour le droit à la ville. Il s’agit également d’interroger son appropriation aujourd’hui chez les acteurs du mouvement social et les habitants, mais aussi dans les collectivités locales qui s’en revendiquent. Au-delà du mot valise et de credo militant, quelle profondeur donnent-ils à cet engagement et comment avec l’aide de l’université et des chercheurs, peut-il se traduire effectivement par une approche coopérative de la justice spatiale ? Autour de tables rondes, mais également de projections, des collectifs mobilisés dans les quartiers populaires, des associations locales ainsi que des acteurs institutionnels sont conviés à venir débattre à l’université de cette perspective du droit à la ville, dans une agora visant à rouvrir l’université aux initiatives citoyennes, à partir des thèmes des méthodes et objectifs de la recherche au prisme du droit à la ville, par l’exemple de projets de recherches-participatives-action à Nanterre, des démolitions-rénovation (ANRU…), des bidonvilles, et de l’actualité du Grand Paris et des Jeux olympiques dans l’agglomération parisienne. Cette initiative prend place dans un cadre national plus large de célébrations du cinquantenaire du droit à la ville impliquant une peu partout en France, des colloques académiques ou des initiatives plus militantes ou festives (Mairie de Paris – École d’urbanisme de Paris, Université François Rabelais à Tours, Université de Caen, Atelier populaire d’urbanisme de Lille, Atelier populaire d’urbanisme de Grenoble – Université Grenoble-Alpes, associations à Marseille, Montreuil, Lyon…

Programme

Événement pour la célébration des 50 ans du droit à la ville, Université Paris-Nanterre Le droit à la ville vu des quartiers populaires - 23 Mai 2018 et 24 mai 2018 UMR LAVUE, Réseau SUD, plate-forme globale pour le droit à la ville, APPUII

Mercredi 23 mai : 9 h-20 h

Conférence inaugurale

Table ronde 1 : Recherches-actions participatives à Nanterre : ville, université et droit à la ville ?

Table ronde 2 : Le renouvellement urbain en France contre le droit à la ville ?

Débat autour du film « Pile : permis de démolir »

Jeudi 24 mai [9 h 30 – 13 h]

Conférence d’ouverture

Table ronde 4 – JO et Grand Paris : Droit à la métropole ?

Table ronde 5 – Le droit à la ville et les quartiers populaires depuis le nouvel agenda urbain Conclusion du colloque

Information pratique :

salle des conseils – Bâtiment B

Université Paris Nanterre

200 avenue de la République

92001 Nanterre Cedex

Accès Rer AContact: romain.gallart1@gmail.com

Comité d’organisation

  • Grégory Busquet, Université Paris Nanterre/LAVUE
  • Agnès Deboulet, Université Paris 8/LAVUE
  • Magali Fricaudet, CGLU
  • Romain Gallart, Univ Paris Nanterre/LAVUE
  • Romain Leclercq, Univ Paris 8/LAVUE
  • Khedidja Mamou, ENSA Montpellier/LAVUE
  • Marianne Morange, CESSMA, Paris Diderot
  • Aurélie Quentin, Univ Paris Nanterre/LAVUE
  • Amandine Spire, CESSMA, Paris Diderot
  • Stéphane Tonnelat, Cnrs, LAVUE

Catégories

Lieux

  • Salle des Conseils - Bâtiment B - 200 avenue de la République
    Nanterre, France (92)

Dates

  • mercredi 23 mai 2018
  • jeudi 24 mai 2018

Mots-clés

  • Droit à la ville, Luttes urbaines, mouvements sociaux, recherche action participative, renouvellement urbain

Contacts

  • Romain Gallart
    courriel : romain [dot] gallart1 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Romain Gallart
    courriel : romain [dot] gallart1 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le droit à la ville vu des quartiers populaires », Colloque, Calenda, Publié le mercredi 11 avril 2018, https://doi.org/10.58079/100c

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