AccueilMichel Chaillou à l'écoute de l'obscur

AccueilMichel Chaillou à l'écoute de l'obscur

Michel Chaillou à l'écoute de l'obscur

Michel Chaillou - listening to the obscure

*  *  *

Publié le jeudi 07 juin 2018

Résumé

L’œuvre de Michel Chaillou (1930-2013) est une œuvre entièrement à l’écoute des voix : par tous les moyens, elle cherche même à ce que des voix inentendues, oubliées, délaissées, refoulées, ou encore démodées, recommencent. Cette « écoute intérieure » qui fait le moteur d’une telle écriture serait à observer d’œuvre en œuvre dans tous les registres de l’activité d’écriture de Michel Chaillou, qu’elle soit romanesque, essayiste, orale ou éditoriale. Dans la continuité des deux colloques qui se sont déjà penchés sur son œuvre, à Angers en 2015 (« Une écriture en parcours ») puis à Dunkerque en 2016 (« L’écriture fugitive »), il s’agira de repenser à nouveaux frais la force d’écoute d’une telle œuvre. Nous nous proposons de le faire en suivant trois orientations complémentaires à partir des archives, des histoires et des géographies de Michel Chaillou.

Annonce

Argumentaire

« Écrire, on l’a bien compris, c’est d’une certaine façon faire monter dans mes phrases la langue de nuit que je porte en moi, que tout être porte en lui » (L’Écoute intérieure, p. 322)

L’œuvre de Michel Chaillou (1930-2013) est une œuvre entièrement à l’écoute des voix : par tous les moyens, elle cherche même à ce que des voix inentendues, oubliées, délaissées, refoulées, ou encore démodées, recommencent. Cette « écoute intérieure » qui fait le moteur d’une telle écriture serait à observer d’œuvre en œuvre dans tous les registres de l’activité d’écriture de Michel Chaillou, qu’elle soit romanesque, essayiste, orale ou éditoriale. Dans la continuité des deux colloques qui se sont déjà penchés sur son œuvre, à Angers en 2015 (« Une écriture en parcours ») puis à Dunkerque en 2016 (« L’écriture fugitive »), il s’agira de repenser à nouveaux frais la force d’écoute d’une telle œuvre. Nous nous proposons de le faire en suivant trois orientations complémentaires à partir des archives, des histoires et des géographies de Michel Chaillou.

Les manuscrits dorénavant conservés à la BNF permettent aux chercheurs de découvrir certains éléments de la genèse des œuvres publiées. De plus, de nombreux cahiers et dossiers préparatoires, dont certains relèvent des activités professorales, éditoriales ou encore audio-visuelles de Michel Chaillou, ont également été conservés par la famille ; on y découvre le continu organique de l’ensemble de ces activités. Il est temps maintenant de les ouvrir et d’y voir à l’œuvre toujours recommençante « l’écoute intérieure ». Alors que le tournant archivistique est maintenant considéré dans les sciences humaines, la pratique spécifique de Chaillou des carnets et cahiers aux archives sonores et visuelles peut certainement nous aider à articuler des régimes d’historicité pluriels de son écriture en rapport direct aussi bien avec le goût de l’archive, au sens d’Arlette Farge, qu’avec un renouvellement des pratiques archivistiques, à la manière d’un Philippe Artières, pour faire histoire autrement.

De Montaigne à l’enfance nantaise, de Mirabeau à la seconde guerre mondiale, de l’Astrée au guide pédestre du XVIIe siècle, sans oublier les 24 volumes de la collection « Brèves littérature » qu’il a dirigée de 1990 à 1996, l’activité protéiforme de Michel Chaillou relève d’un racontage généralisée qui recommence toutes les histoires à ne jamais les finir pour que s’entretiennent non des itinéraires balisés, des généalogies assurées mais des historicités toujours mobiles, des points d’écoute jamais vraiment entendues. On considérera donc qu’avec Michel Chaillou, l’histoire de la littérature se voit largement contestée dans ses attendus traditionnels tout en étant renouvelée considérablement au moment même où le structuralisme voire même Roland Barthes, son directeur de thèse, n’entendaient pas forcément « la conversation éternelle des auteurs des siècles passés » dans le « vaste roman de la littérature » qu’ambitionnait Chaillou.

Chaillou aimait parler de « prose courante » et quand il écrit sur la France, la voilà « fugitive » ; mais il y aurait chez Chaillou une fascination pour tous les lieux qui ne savent pas où se situer autrement qu’à se voir sans cesse redevenir des expériences libres du rêve, de la digression ou des recommencements. Alors que la géographie en prise avec le « glocal », de Michel Lussault à Olivier Mongin, repense la notion de lieu au plus près des usages et des mobilités au moyen de raccordements scalaires souvent inédits, l’œuvre de Michel Chaillou n’offre-t-elle pas des explorations avec autant de points de fuite qui ne cessent de dé/re/localiser bien des expériences géographiques. On cherchera à suivre certaines lignes de reconceptualisation dans l’œuvre de Michel Chaillou, contemporaine d’un Henri Lefebvre (La production de l’espace, 1974), dans l’esprit d’une géocritique littéraire attentive, comme le propose Bertrand Westphal, à « saisir les espaces humains dans leur mouvance ».

Colloque international Bibliothèque nationale de France et Université Sorbonne nouvelle Paris 3 (THALIM, UMR 7172)

Dates : 7 et 8 février 2019

Lieux : Bibliothèque nationale de France et Maison de la recherche de l’Université Sorbonne nouvelle

Modalités de soumission

Les propositions participeront à l’un des trois axes définis ci-dessus et seront adressées avant le 1er novembre 2018 à serge.martin@univ-paris3.fr

Comité d’organisation

Guillaume Fau (BNF), Pascal Lefranc (Paris 3), Serge Martin (Paris 3)

Comité scientifique

  • François Berquin (U. du Littoral)
  • Pauline Bruley (U. d’Angers)
  • Philippe Daros (U. Sorbonne nouvelle)
  • Guillaume Fau (BNF)
  • Catherine Haman (U. du Littoral)
  • Michel Lussault (ENS, Ecole urbaine de Lyon)
  • Serge Martin (U. Sorbonne nouvelle)
  • Marie-Laure Prévost (BNF)
  • Dominique Rabaté (U. Diderot)
  • Chiara Rolla (U. di Genova)
  • Jean-François Thémines (U. de Caen)
  • Alain Schaffner (U. Sorbonne nouvelle)
  • Bertrand Westphal (U. de Limoges)

Lieux

  • BNF Site Richelieu
    Paris, France (75)

Dates

  • jeudi 01 novembre 2018

Mots-clés

  • Chaillou, espace imaginaire, archives littéraires, expériences géographiques, autobiographie, roman

Contacts

  • Serge Martin
    courriel : serge [dot] martin [at] univ-paris3 [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Serge Martin
    courriel : serge [dot] martin [at] univ-paris3 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Michel Chaillou à l'écoute de l'obscur », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 07 juin 2018, https://doi.org/10.58079/10cf

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search