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Les mondes de la généalogie

Genealogical communities across the world

Diffusions et transformations d’une pratique amateur à l’échelle transnationale

Disseminations and transformations of an amateur practice at transnational level

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Publié le mardi 10 juillet 2018

Résumé

La pratique généalogique amateur par mobilisation d’archives s’est développée et popularisée en certains pays depuis les années 1960. L’objectif de ce colloque est d’interroger les processus de diffusion et de transformation de ce type de pratique à l’échelle transnationale : dans quelle mesure peut-on parler d’une pratique « mondialisée », et quels sont les modalités concrètes, les logiques et les enjeux de sa diffusion ? Il s’agira de questionner les diffusions et les transformations des représentations qui sous-tendent une telle pratique (rapports aux « origines », à la filiation, aux traces écrites et à l’histoire, par exemple), ainsi que des outils et techniques mobilisés par les généalogistes pour mener leurs enquêtes et pour représenter graphiquement les savoirs ainsi constitués.

Annonce

24-25 janvier 2019

Argumentaire

La pratique généalogique amateur par mobilisation d’archives s’est développée et popularisée en certains pays depuis les années 1960. En France, par exemple, l’émergence de cette « passion » (Sagnes 1995 ; Barthelemy et Pingaud 1997) interroge la diffusion et la transformation, depuis les productions de généalogie d’élites durant l’Ancien Régime, des représentations qui sous-tendent une telle pratique : rapports aux « origines », à la filiation, aux traces écrites et à l’histoire, notamment. Elle pose également la question de l’évolution des outils et des techniques mobilisés par les généalogistes pour mener leurs enquêtes et pour représenter graphiquement les savoirs ainsi constitués (Burguière 1991, Klapisch-Zuber 1993). L’objectif de ce colloque est d’interroger à l’échelle mondiale les processus de diffusion d’une telle pratique. Il s’agira d’en analyser les structures, les réseaux et les échanges afin de questionner les processus de diffusion des schèmes cognitifs et des outils qui sous-tendent une telle pratique. Dans quelle mesure peut-on parler d’une pratique « mondialisée » de la généalogie amateur par mobilisation d’archives ? Quels sont les modalités concrètes, les logiques et les enjeux de la diffusion transnationale de ce type de pratique généalogique ? Trois axes permettront de traiter cette problématique.

Réseaux, acteurs et modes de la généalogie à l’échelle transnationale

Cet axe vise à questionner les contextes, les acteurs et les modalités concrètes de la diffusion transnationale de ce type de pratique généalogique. Les communications attendues porteront sur les réseaux, les acteurs et les événements qui s’inscrivent dans une dimension transnationale et dont les objectifs et les pratiques visent explicitement la diffusion transnationale de ce type de pratique généalogique. Si l’on peut questionner la création ou la conquête de nouveaux marchés par des acteurs proposant des bases de données accessibles par le biais de leur site web, il s’agira également d’interroger la diffusion de méthodes, d’outils et de représentations de la généalogie par divers types d’institutions, qu’elles soient marchandes ou pas. Ainsi, les communications pourront porter sur l’organisation de ces institutions, sur les stratégies mises en place par les acteurs, sur les demandes locales ou sur les développements effectifs de leurs activités. Elles pourront également porter sur l’observation et l’analyse d’événements (salons, rencontres, challenges sur le web, par exemple) à vocation « internationale », ou encore sur des pratiques d’amateurs impliquant une importante dimension transnationale, notamment dans le cadre d’un « tourisme généalogique » ou de formes de « quête des origines » par le voyage (Legrand 2006, Bidet 2009).

Généalogies savantes et généalogies ordinaires

Cet axe vise à questionner le rôle d’institutions savantes et des pratiques ainsi mises en œuvre qui ont pu participer à la diffusion à l’échelle mondiale des schèmes de pensée et des techniques mobilisés par les généalogistes amateurs. L’anthropologie, la psychanalyse et la génétique, par exemple, ont donné lieu à la production de généalogies, mais ont également participé au côté des institutions étatiques à la diffusion de représentations particulières de la généalogie et de ses enjeux (Papageorgiou-Legendre 1990 ; Bouquet 1993 ; Finkler 2001 ; Legrand 2007 ; Bamford et Leach 2009). Ces généalogies « d’autrui », construites selon les logiques propres aux milieux savants, ont-elles participé à la diffusion de schèmes spécifiques mobilisés pour la généalogie « de soi » dans un contexte de loisir ?

Une approche historique et épistémologique des processus de constitution et de diffusion de ces cadres savants de la généalogie permettra de questionner les porosités, les emboîtements, mais aussi les contradictions entre « le savant » et « l’amateur » afin d’apporter un éclairage particulier sur la diffusion des pratiques généalogiques. Fondées sur des matériaux empiriques, les communications attendues porteront sur des pratiques généalogiques savantes définies et contextualisées. Elles pourront questionner ces contextes et les logiques de la mise en place de telles pratiques, les outils, techniques et moyens créés ou mobilisés, leurs promoteurs, les discours et débats sur les pratiques, ainsi que les enjeux de leur développement. La présentation et l’analyse de pratiques savantes concrètes devra permettre d’interroger les processus de leur diffusion et appropriation au-delà des milieux dans lesquels elles ont été mises en œuvre.

Des pratiques harmonisées ?

Cet axe vise à questionner la diffusion des schèmes et des techniques généalogiques par la présentation détaillée de pratiques en différentes régions du monde. Comment, localement, les généalogistes produisent-ils leur généalogie ? Les pratiques observées en France métropolitaine à partir des années 1990 dans les milieux populaires (Segalen et Michelat 1991) diffèrent en de nombreux points de celles observées en d’autres régions du monde, que l’on considère les enjeux de la généalogie et de la mobilisation de documents écrits (Kilani 1992), les formes données aux savoirs ainsi constitués et les formes de leur transmission, ou encore les légitimités à ce faire.

Les communications attendues porteront sur des pratiques généalogiques observées en une région du monde, ou plusieurs dans le cas d’une approche explicitement comparative. Elles détailleront les cadres, mais également les contextes, des pratiques généalogiques observées : rapports à l’écrit, présence et accessibilité des archives, outils et techniques mobilisés, formes et temporalité des recherches, réseaux mobilisés, type de filiation valorisée, par exemple. Ce dernier point mènera à questionner le rôle des États et de diverses institutions dans l’identification des individus (Noiriel 2007) ainsi que dans la construction des états civils, des archives et des rapports aux archives. Le positionnement des systèmes archivistiques sera également interrogé : politiques archivistiques, perceptions des professionnels, interactions entre agents des services d’archives et publics généalogistes.

Conditions de soumission

Nous invitons les personnes intéressées à faire parvenir leur proposition d’intervention  (en Français ou en Anglais)  à  pascal.mulet@univ-angers.fr  avec copie à patrice.marcilloux@univ-angers.fr et benedicte.grailles@univ-angers.fr

avant le vendredi 21 septembre 2018.

Les propositions doivent inclure dans un même fichier :

  • l’adresse e-mail, nom, prénom, statut et rattachement institutionnel,
  • le titre et un résumé présentant les idées principales et les matériaux de l’intervention (3 000 signes maximum).

La réponse des organisateurs est prévue pour le 8 octobre 2018. Les participants seront sélectionnés par le comité scientifique sur réponse à l’appel à communications. Les réponses seront anonymisées avant évaluation.

Les frais de séjour à Angers seront pris en charge par les organisateurs du colloque.

Comité d’organisation et scientifique

  • Claudine Combier, maîtresse de conférences en psychologie clinique, Université d’Angers
  • Yves Denéchère, professeur d’histoire contemporaine, Université d’Angers, directeur de TEMOS (Temps, mondes, sociétés, FRE CNRS 2015), directeur du programme EnJeu[x]
  • Hamidou Dia, chargé de recherche, Institut de Recherche pour le Développement
  • Andrea Giorgi, professeur d’archivistique, Université de Trente
  • Bénédicte Grailles, maîtresse de conférences en archivistique, Université d’Angers
  • Yvon Lemay, professeur d’archivistique, Université de Montréal
  • Benoît de l’Estoile, directeur de recherches, CNRS
  • Marie Lezowski, maîtresse de conférences en histoire moderne, Université d’Angers
  • Patrice Marcilloux, professeur d’archivistique, Université d’Angers
  • Pascal Mulet, post-doctorant, programme EnJeu[x], Université d’Angers
  • Bruno Ricard, sous-directeur, Service interministériel des Archives de France
  • Sylvie Sagnes, chargée de recherches, CNRS
  • Elisabeth Verry, directrice des archives départementales de Maine-et-Loire

Bibliographie

Bamford Sandra et Leach James, Kinship and beyond. The genealogical model reconsidered, New York, Oxford, Berghahn books, 2009.

Barthelemy Tiphaine et Pingaud Marie-Claude, La généalogie entre science et passion, Paris, éditions du CTHS, 1997.

Bidet Jennifer, « Revenir au bled. Tourisme diasporique, généalogique, ethnique ou identitaire ? », Diaspora. Histoire et Sociétés, n° 14, 2009.

Bouquet Mary, Reclaiming english kinship : Portuguese refractions of British kinship theory, Manchester, Manchester university press, 1993.

Burguière André, « La mémoire familiale du bourgeois gentilhomme : généalogies domestiques en France au XVIIe et XVIIIe siècles », Annales, Histoire, Sciences Sociales, 46e année, n°4, 1991, pp. 771-788.

Finkler Kaja, « The kin in the gene. The medicalization of family and kinship in american society », Current anthropology, vol.42, n°2, 2001, pp. 235-263.

Klapisch-Zuber Christiane, « La genèse de l’arbre généalogique », Cahiers du léopard d’or, 2, L’arbre. Histoire naturelle et symbolique de l’arbre, du bois et du fruit au Moyen Age, Paris, Le léopard d’or, 1993.

Kilani Mondher, La construction de la mémoire. Le lignage et la sainteté dans l'oasis d'El Ksar, Genève, éditions Labor et Fides, 1992.

Legrand Caroline, La quête de parenté. Pratiques et enjeux de la généalogie en Irlande, Laval, Presses de l’Université de Laval, 2006.

Legrand Caroline, « Internet et le gène : la généalogie à l’heure des nouvelles technologies », Enfances, Familles, Générations, n° 7, 2007.

Noiriel Gérard (dir.), L’identification. Genèse d’un travail d’Etat, Paris, Belin, 2007.

Papageorgiou-Legendre Alexandra, Filiation. Fondement généalogique de la psychanalyse, Paris, Fayard, 1990.

Sagnes Sylvie, « De terre et de sang : la passion généalogique », Terrain, n°25, pp. 125-146, 1995.

Segalen Martine et Michelat Claude, « L’amour de la généalogie », dans Segalen Martine (dir.), Jeux de familles, Paris, Presses du CNRS, 1991.

Lieux

  • Angers, France (49)

Dates

  • vendredi 21 septembre 2018

Fichiers attachés

Mots-clés

  • généalogie, archive, pratique amateur, économie transnationale, filiation

Contacts

  • Pascal Mulet
    courriel : pascal [dot] mulet [at] univ-angers [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Pascal Mulet
    courriel : pascal [dot] mulet [at] univ-angers [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les mondes de la généalogie », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 10 juillet 2018, https://doi.org/10.58079/10lo

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