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Habitants. Construire sa place ici et ailleurs

Territoire en Mouvement journal, call for contributions

Appel à textes pour la revue « Territoire en Mouvement »

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Published on Wednesday, July 18, 2018

Abstract

Ce numéro de la revue Territoire en Mouvement invite à poser, ou reposer, la question de la place des habitants, problématique centrale pour comprendre les rapports que chacun d’entre nous entretenons et tissons avec les lieux. Les axes de réflexion proposés sont les suivants : Se placer et être placé ; Déplacement et re-placement.

Announcement

Argumentaire

Ce numéro de la revue Territoire en Mouvement invite à poser, ou reposer, la question de la place des habitants, problématique centrale pour comprendre les rapports que chacun d’entre nous entretenons et tissons avec les lieux.

Les habitants sont entendus comme des individus acteurs, participant, par leur présence même, à la construction du monde qui les entoure (Hoyaux, 2002), chacun et chacune faisant de ce dernier une expérience singulière (Besse, 2013 ; Lazzarotti, 2014). La place désigne la portion d’espace que chaque habitant occupe et correspond à cet « espace bien délimité auquel l’individu peut avoir droit temporairement et dont la possession est basée sur le principe du tout ou rien » (Goffman, 1973 : 46). Plus largement, la notion de place permet d’appréhender les modalités d’occupation des groupes dans leurs lieux de vie, les espaces habités s’organisant selon des logiques de ségrégation et d’entre soi. Michel Lussault souligne que la place « met en relation, pour chaque individu, sa position sociale dans la société, les normes en matière d’affectation et d’usage de l’espace en cours dans un groupe humain quelconque et les emplacements [qu’il] nomme les endroits, que cet individu est susceptible d’occuper en raison même de sa position sociale et des normes spatiales » (2009 : 127). La place que physiquement nous occupons ne se réduit pas à une simple portion d’espace et renvoie également à ce que nous sommes, ou plus exactement à la façon dont nous nous situons et sommes situés par les autres. La place à table, dans la cuisine familiale ou lors d’un dîner protocolaire, dans une salle de classe, est significative de ce que chacun est, au sein de la cellule familiale ou d’un groupe social plus large. Habiter c’est « se placer tout en plaçant les autres » (Hoyaux 2015 : 366), et c’est par l’interaction entre moi et les autres - autrement dit la cohabitation - que les places de chacun se définissent et évoluent.

L’augmentation des mobilités, qu’elles soient choisies dans le cadre par exemple des déplacements touristiques, ou contraintes par les conflits ou la précarité économique, ouvre de nouvelles perspectives pour aborder la façon dont les individus se placent et sont placés. Touristes, migrants, travailleurs saisonniers, SDF, les individus mobiles habitent – de façon différente et selon des temporalités diverses – plusieurs lieux. Etre mobile c’est d’abord se déplacer – or, tout changement de lieu entraîne-t-il un changement de place ? Qu’est-ce-qui change ou ne change pas quand je me déplace ? Qui est déplacé par qui ? La question des identités est ainsi posée (Depeau, Ramadier (dir.), 2011). Le déplacement pour certains habitants signifie devoir reconstruire ailleurs sa place parmi les autres tout en préservant, ou renégociant son identité. Pour d’autres, se déplacer ailleurs ne suppose pas toujours de renégocier sa place. Enfin, sur un plan plus symbolique, le déplacement peut aussi être vécu et ressenti sans qu’il n’y ait de déplacement physique. Il peut ainsi matérialiser une dépossession face à un environnement changeant dans lequel on ne trouve pas ou plus sa place. C’est le cas par exemple d’habitants de quartiers en rénovation, dont l’environnement social et urbain change très vite et qui se sentent peu considérés dans leur nouvel environnement sans avoir eux-mêmes bougé. A l’inverse, le déplacement peut aussi être vécu comme un combat. Comment gagner une place et la tenir ? Comment occuper l’espace en y prenant place, notamment en contexte sécuritaire ?

A travers la question de la place, c’est le rapport que nous entretenons aux lieux et aux autres qui est interrogé. Ici ou ailleurs, nous pouvons nous sentir à notre place ou à l’inverse ne pas trouver notre place. A toutes les échelles, c’est aussi la question des acteurs – privés, publics, associatifs, citoyens, individuels - qui doit être analysée. Les pouvoirs publics, la société, font une place diverse aux plus fragiles : personnes âgées, SDF, migrants... D’autres acteurs, associatifs ou citoyens, peuvent alors entrer en jeu (co-housing, habitat participatif, défense des droits). Enfin, certains habitants – différents, désirés ou indésirables, ou considérés comme déviants – peuvent aussi être circonscrits voire enfermés dans des espaces réservés (quartiers, rues, etc.) ou des lieux spécifiques (camps, hôpitaux ou autres centres d’enfermement).

Comment trouver, pour soi et pour les autres, une place… et si possible une/la bonne place ?

Dans le cadre de ce numéro, une attention particulière sera portée à la façon dont les places des individus et de leurs pratiques s’élaborent, se négocient, se composent, se décomposent et se recomposent. Sont attendues des contributions de géographes, mais aussi d’anthropologues ou de sociologues pour lesquels les dimensions spatiales de la question de la place des habitants sont essentielles. Une attention particulière sera portée à la dimension réflexive des expériences décrites.

Les axes de réflexion proposés sont les suivants :

Axe 1. Se placer et être placé

Goffman distingue « la personne et le moi » comme étant « deux portraits du même individu, le premier encodé dans les actions des autres, le second dans les actions du sujet lui-même » (1973, p. 318). Nous nous plaçons autant que nous sommes placés, et ces processus sont régulièrement l’objet de renégociations. Cet axe s’intéressera notamment à la place des habitants dans leur quotidien, que ce soit dans le cadre de leurs activités professionnelles ou de leurs relations familiales ainsi qu’aux exclus et indésirables placés dans des lieux d’enfermement, de la prison à l’hôpital psychiatrique.

Pour aborder ces thèmes, des analyses à très grande échelle, y compris l’échelle micro des espaces domestique (Collignon, Staszak, 2003), peuvent être riches d’enseignements.

Axe 2. Déplacement et re-placement

Comment se faire une place dans un nouveau lieu, à l’intérieur de nouveaux espaces et de nouvelles frontières ? Qu’est-ce qu’on déplace quand on se déplace ? Quels sont les effets, tant sociaux que spatiaux de ces déplacements (au sein d’un milieu ou d’un groupe social de départ ou d’installation) ? Qui en se plaçant, déplace les autres ? Quels sont les effets de pouvoir générés par ces translations ? Quels mécanismes d’appropriation ou de mise à distance sont mis en œuvre pour rester en place ? Comment ceux qui se déplacent ou qui sont déplacés perçoivent-ils ces déplacements ?  Quels sont les effets spatiaux de ces déplacements et re-placements ?

Cet axe propose de questionner les effets sociaux, spatiaux et politiques de ces déplacements.

Consignes aux auteurs

Les articles sont à envoyer à Marie Chabrol (marie.chabrol@u-picardie.fr), Pierre-Jacques Olagnier (pierre-jacques.olagnier@u-picardie.fr), Aline Hémond (aline.hemond@u-picardie.fr) et à l’adresse temrevue@univ-lille1.fr

au plus tard le 30 novembre 2018.

Les articles peuvent être rédigés en français ou en anglais. Un article publié dans la revue Territoire en Mouvement ne dépasse pas 50 000 signes (espaces compris) et est rédigé selon le respect des consignes de la note aux auteurs de la revue (http://tem.revues.org/ 1379).

Les modalités d’envoi des différents formats de fichiers doivent aussi être respectés (se conformer aux informations de la note aux auteurs : http://tem.revues.org/ 1379). Les articles sont évalués en double aveugle.

Pour information, la revue Territoire en Mouvement comprend une rubrique « Pré-publication » qui propose, au fil de l’eau, des articles acceptés pour publication par le comité de rédaction, dans l’attente de leur insertion dans un numéro thématique selon la programmation de la revue et l’avancement des travaux du comité de rédaction pour finaliser la publication des numéros thématiques.

La revue Territoire en Mouvement est notamment indexée dans l'ESCI du WOS, SCOPUS et le DOAJ, référencée par le Hcéres pour le domaine géographie, aménagement-urbanisme et architecture.

Calendrier

  • Date limite pour l’envoi des articles : 30 novembre 2018

  • Date de publication prévisionnelle : second semestre 2019   

Contacts

  • Marie Chabrol : marie.chabrol@u-picardie.fr
  • Aline Hémond : aline.hemond@u-picardie.fr
  • Pierre-Jacques Olagnier : pierre-jacques.olagnier@u-picardie.fr

Responsables du numéro

  • Marie Chabrol Maître de Conférences en Géographie Université de Picardie Jules Verne EA 4287 Habiter le Monde marie.chabrol@u-picardie.fr
  • Aline Hémond Professeure en Anthropologie Université de Picardie Jules Verne EA 4287 Habiter le Monde aline.hemond@u-picardie.fr
  • Pierre-Jacques Olagnier Maître de Conférences en Géographie Université de Picardie Jules Verne EA 4287 Habiter le Monde pierre-jacques.olagnier@u-picardie.fr

Références bibliographiques

Besse J.-M., 2013, Habiter. Un monde à mon image, Paris, Flammarion, coll. Sens propre.

Collignon B. et Staszak J.-F. (dira.), 2003, Espaces domestiques. Construire, habiter, représenter, Paris, Bréal.

Depeau S., Ramadier T. (dir.), 2011, Se déplacer pour se situer, Presses Universitaires de Rennes.

Goffman E., 1973, La mise en scène de la vie quotidienne, t. 2 Les Relations en public, Éditions de Minuit, coll. « Le Sens Commun ».

Hoyaux A.-F., « Entre construction territoriale et constitution ontologique de l’habitant : Introduction épistémologique aux apports de la phénoménologie au concept d’habiter  », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], mis en ligne le 29 mai 2002. URL : http://journals.openedition.org/cybergeo/1824 ; DOI : 10.4000/cybergeo.1824

Hoyaux A.-F., 2015, Habiter : se placer plaçant et se penser pensant, Annales de Géographie, n°704, pp. 366-384.

Lazzarotti O., 2014, Habiter le Monde, Paris, La Documentation française, coll. La documentation photographique.

Lussault M., 2009, De la lutte des classes à la lutte de places, Grasset.

Places

  • Villeneuve-d'Ascq, France (59)

Date(s)

  • Friday, November 30, 2018

Keywords

  • habitant, lieu, place, déplacement, replacement, géographie sociale

Contact(s)

  • Pierre-Jacques Olagnier
    courriel : pierre-jacques [dot] olagnier [at] u-picardie [dot] fr
  • Marie Chabrol
    courriel : marie [dot] chabrol [at] u-picardie [dot] fr
  • Aline Hémond
    courriel : aline [dot] hemond [at] u-picardie [dot] fr

Information source

  • PHILIPPE DEBOUDT
    courriel : philippe [dot] deboudt [at] univ-lille [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Residents - building homes here and elsewhere », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, July 18, 2018, https://calenda.org/457770

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