AccueilVieillir avec son corps, ses proches et les structures d’accueil : regards croisés

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Vieillir avec son corps, ses proches et les structures d’accueil : regards croisés

Ageing with your body, your friends and family and care possibilities: comparative perspectives

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Publié le mardi 21 août 2018

Résumé

Co-construit entre des universités et l’ALEFPA (association loi 1901 accueillant des personnes en situation de handicaps), le colloque se décline comme une plateforme de dialogues entre des chercheurs, des professionnels du travail social et du soin, les aidants, les familles et des personnes âgées. Il sera centré sur les expériences de l’accompagnement du vieillissement et abordera autant les expériences décrites par les chercheurs et par les professionnels du travail social et du soin, que l’expérience de l’accompagnement vécue par les familles, les aidants et l’expérience du corps des personnes âgées.

Annonce

Présentation

La population française vieillit : on estime qu’en 2050, un tiers des français auront plus de 60 ans. Cet enjeu démographique retient tout particulièrement l’attention des économistes. Si les tenants de la silver economy y voient un « or gris », le défi pour notre société est d’adapter la prise en charge de la perte d’autonomie pour accompagner cette importante augmentation.

Mais qui sont les « personnes âgées » ? Sont-elles les séniors hyperactifs qui prennent en charge leurs parents, aident leurs enfants et gardent leurs petits enfants, qui font du sport, voyagent et s’engagent dans les associations, ou sont-elles les personnes dépendantes, atteintes de maladies neurodégénératives et/ou métaboliques (Alzheimer et maladies apparentées, diabète...), en retrait de la société ? Les stéréotypes sont nombreux quand on évoque les personnes âgées, les « ainés », et tout un chacun intègre si bien ces images qu’il tend à s’y conformer, même inconsciemment. L’internalisation des stéréotypes négatifs, notamment relatifs à la santé, a des répercussions sur notre façon d’aborder notre propre vieillissement, et montre que ce dernier est finalement, en partie, une construction sociale (Levy, 2009).

Quoi qu’il en soit, il n’existe pas un vieillissement mais des vieillissements. Nous ne vieillissons pas tous de la même façon. Il y a d’énormes variations individuelles, et nous ne devenons pas vieux subitement à 60 ans. La façon dont on entre dans le 3ème âge, voire le 4ème, dépend de notre mode de vie, de notre catégorie socioprofessionnelle, de notre patrimoine génétique... Par ailleurs, chacun de nous peut être successivement le retraité hyperactif et le malade dépendant. Chaque personne vit au moins une fois dans son existence la dépendance, ne serait-ce que dans l’enfance. Chacun, dans son parcours de vie, peut rencontrer des situations de perte d’autonomie au cours desquelles il devra compter sur l’assistance d’une tierce personne. Aussi, l’individu, d'abord l'enfant puis le jeune adulte et l’adulte plus âgé, « l’ainé », est un être en perpétuel devenir qui ne peut s'épanouir dans sa vie personnelle et dans sa vie collective sans une étroite relation avec l'autre. Le parcours de vie commence à la naissance et ne s’arrête qu’à la mort.

La grande majorité des personnes considère le domicile comme la meilleure solution pour vivre agréablement et estime inenvisageable de vivre dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées (DREES 2012). Néanmoins, si le secteur gérontologique et les pouvoirs publics développent le maintien à domicile des personnes âgées autonomes ou en perte d’autonomie, dans certains cas, le recours à une institution est nécessaire. En 2015, 728 000 personnes âgées vivaient en établissements d’hébergement pour personnes âgées (Muller 2017). Cette transition du domicile à l’établissement est une étape importante dans le parcours de vie d’une personne, qu’il va falloir accompagner au mieux. Cette transition peut être vécue négativement, comme une perte de ses capacités et de son autonomie, comme un retrait de la société, voire l’impression d’être un fardeau. Pour d’autres, l’entrée en institution peut être vécue positivement : la personne se sent utile en aidant les personnes les moins autonomes (par exemple en aidant les personnes en fauteuil roulant), voire les professionnels (en distribuant le courrier), ou en s’impliquant dans la vie sociale de l’établissement (conseil de vie sociale...). Dans tous les cas, cela demande à la personne accueillie de faire preuve, une fois de plus dans sa vie, d’une grande capacité d’adaptation. Réciproquement, il faut que la structure d’accueil soit conçue en fonction des lacunes des personnes, pour optimiser leurs performances. Ce concept d’environnement prothétique, développé par Lindsey (1964), repose sur l’idée qu’un environnement adapté réduit les risques liés aux déficiences physiques ou cognitives et favorise l'autonomie.

Ainsi, dans l’optique de dépasser cette approche économique et médicale de l’accompagnement du vieillissement, le colloque veillera à la co-construction de réponses éthiques d’accompagnement à la capacité des corps vieillis avec les personnes âgées. Inscrit dans le cadre de la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, adoptée en 2015, qui affirme la volonté des pouvoirs publics à œuvrer à l’amélioration de l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie, le colloque a pour objectif de créer une plateforme de discussion autour des dispositifs d’accompagnement du vieillissement décrits autant par les chercheurs et par les professionnels du travail social et du soin, que par l’expérience du corps vieilli vécue par les personnes âgées accueillies dans des structures. La réflexion menée est de se centrer sur ces différentes expériences afin de réfléchir à un accompagnement éthique qui n’ajoute pas des souffrances additionnelles, en veillant à trouver une réponse adaptée à chacun et chacune.

Co-construit entre des universités et l’ALEFPA, association loi 1901, accueillant des personnes en situation de handicaps, le colloque accueillera des contributions diverses :

  • Apport des chercheurs de différentes disciplines sur l’accompagnement du vieillissement.
  • Expériences de prise en charge sociale et du soin par les professionnels de l’accompagnement.
  • Récits de l’expérience de l’accompagnement des personnes âgées à l’intérieur des structures.
  • Récits des familles sur l’accompagnement des personnes âgées en institution.
  • Récits des personnes âgées accueillies dans les structures sur leur corps vieilli et les formes d’accompagnement vécue et attendue.

Modalités de soumission

 Les contributions attendues sont de différents types :

  • des contributions orales académiques sur la base d’un résumé de 15 lignes accompagné d’un CV court,
  • des témoignages oraux d’expérience d’accompagnement des professionnels de l’action sociale ou du soin sur la base d’un résumé de 15 lignes,
  • des récits des expériences de l’accompagnement des personnes âgées par des familles et ou des aidants sur la base d’un résumé de 15 lignes de la description de l’expérience de l’accompagnement vécue,
  • des vidéos réalisées avec les personnes âgées de maximum 10 minutes,
  • des témoignages des personnes âgées sur leurs expériences du vieillissement et de l’accompagnement ou de leur représentation de l’accompagnement.

L’ensemble de ces expériences seront rassemblées par ateliers en mixant les compétences et les savoirs. Elles feront l’objet d’une mise en partage des expériences, dans le cadre de cercles d’intelligence collective, afin de définir des orientations de projets éthiques d’accompagnement pour réaffirmer un projet de vie au sein des structures accueillant des personnes en perte d’autonomie.

Dépôt des contributions jusqu’au :

1er octobre 2018

à l’adresse suivante : conseil.scientifique@alefpa.asso.fr

Le colloque aura lieu le 21 janvier 2019.

Conseil Scientifique

  • Bernard Andrieu, Laboratoire TEC, Université Paris Descartes Sorbonne
  • Marie-Helène Canu, URePSSS (Unité de recherche Pluridisciplinaire Sport Santé Société), Université de Lille
  • Rosa Caron, EA3522, Université Paris Diderot / Université de Lille
  • Jean-Michel Caudron, Consultant en ingénierie gérontologique
  • Jacqueline Descarpentries, Laboratoire Experice, Paris 8 Vincennes
  • Jacques Dufresne, Président du conseil scientifique de l’ALEFPA
  • Les membres du Conseil Scientifique de l'ALEFPA : Claude Brunet, Pascaline Delhaye et Henri Jacques Saint-Pol.

Le colloque aura lieu le 21 janvier 2019 à l'IRTS de Loos (59).

Références

  • Levy B (2009). Stereotype Embodiment: A Psychosocial Approach to Aging. Current Directions in Psychological Science, 18, 332–336
  • DREES (2012). Suivi barométrique de l’opinion des Français sur la santé, la protection sociale, la précarité, la famille et la solidarité.
  • Muller M (2017) 728 000 résidents en établissements d’hébergement pour personnes âgées en 2015, Études et Résultats, n°1015, Drees, juillet.
  • Linsdey OR (1964) Geriatric behavioral prosthetics. In R Kastenbaum (Ed) New thought on old age. New York Springer.

Catégories

Lieux

  • IRTS de Loos, Rue Ambroise Paré
    Loos, France (59373 CEDEX)

Dates

  • lundi 01 octobre 2018

Mots-clés

  • vieillissement, expérience, corps capacitaire, accompagnement

Contacts

  • Marie-Hélène Canu
    courriel : conseil [dot] scientifique [at] alefpa [dot] asso [dot] fr

Source de l'information

  • Marie-Hélène Canu
    courriel : conseil [dot] scientifique [at] alefpa [dot] asso [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Vieillir avec son corps, ses proches et les structures d’accueil : regards croisés », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 21 août 2018, https://doi.org/10.58079/10rn

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