Página inicialPratiques religieuses, mémoire et identités dans le monde gréco-romain

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Pratiques religieuses, mémoire et identités dans le monde gréco-romain

Religious practices, memory and identities in the Greco-Roman world

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Publicado segunda, 22 de outubro de 2018

Resumo

Les liens du fait religieux avec le social et les conduites de vie constituent, dans les mondes antiques comme pour d’autres périodes de l’histoire, un thème privilégié de l’histoire culturelle. Dans ce domaine, il est possible en particulier de chercher à comprendre dans la diachronie les modalités de l’interaction entre la construction d’identités par les représentations et le jeu des pratiques religieuses, dans une optique d’histoire de la mémoire. Dans un cadre élargi au monde gréco-romain et sur le temps long, il s’agira, selon une démarche visant à aborder les dynamiques rituelles sous l’angle de leurs altérations et restaurations historiques, de scruter les efforts de mémoire dont nos sources - tant littéraires qu’épigraphiques, papyrologiques ou archéologiques - témoignent dans la sphère des pratiques religieuses, en lien avec la construction des identités.

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Ce colloque international de l'HeRMA (EA 3811) aura lieu les 9-10 mai 2019

Argumentaire

Les liens du fait religieux avec le social et les conduites de vie constituent, dans les mondes antiques comme pour d’autres périodes de l’histoire, un thème privilégié de l’histoire culturelle. Dans ce domaine, il est possible en particulier de chercher à comprendre dans la diachronie les modalités de l’interaction entre la construction d’identités par les représentations et le jeu des pratiques, dans une optique d’histoire de la mémoire, propice à faire apparaître la richesse de ce qu’on peut appeler la « dynamique du souvenir culturel »[1]. La religion, comme cadre éthique et normatif déterminant l’action des individus et des communautés, a une fonction d’intégration et de socialisation : à ce titre, elle constitue un cadre propice à la transmission de valeurs, de référents et de comportements[2].

Que le matériau religieux, envisagé sous l’angle des pratiques, puisse donc être considéré comme un lieu privilégié du travail de la mémoire, c’est ce que soulignent aussi les auteurs d’un ouvrage récent[3], en faisant remarquer que « la religion relève fondamentalement du champ de la tradition (ou plus exactement des traditions) et de la mémoire (ou des mémoires) ».

C’est ce rôle de la mémoire que nous souhaiterions placer au centre de ce colloque, organisé dans la continuité des recherches menées au sein de l’équipe HeRMA (EA 3811), respectivement sur les « pratiques et normes religieuses » et sur « les expressions épigraphiques de la vie sociale, religieuse et institutionnelle des cités ».

Dans un cadre élargi au monde gréco-romain et sur le temps long, il s’agira, selon une démarche visant à aborder les dynamiques rituelles sous l’angle de leurs altérations et restaurations historiques, de scruter les efforts de mémoire dont nos sources - tant littéraires qu’épigraphiques, papyrologiques ou archéologiques - témoignent dans la sphère des pratiques religieuses, en lien avec la construction des identités.

Plusieurs grands axes de réflexion peuvent être envisagés

Mémoire et dynamiques identitaires (construction de l’identité collective à travers la mémoire)[4]  : analyser l’importance que les Anciens accordent à des rituels qui leur permettent d’affirmer leur appartenance à l’ordre de la cité et d’établir des liens avec leurs origines (d’où le rôle joué par certaines références mythiques), de célébrer des valeurs qui contribuent à définir une identité fondée sur une mémoire partagée ; envisager une approche socialement nuancée de la construction et de l’activation mémorielle : rôle des pratiques religieuses familiales mais aussi des corps intermédiaires comme les associations de quartier, les associations cultuelles, funéraires ou professionnelles.

Ancrage spatial (lieux de mémoire, jeux d’échelles) : voir dans quelle mesure les pratiques religieuses nourrissent une mémoire locale, civique ou panhellénique, portée par les exigences existentielles de communautés variées pour qui la présence du passé dans le présent est un élément essentiel de la construction de leur être collectif ; voir comment l’activation de la mémoire collective par les rites s’inscrit dans l’espace.

Acteurs de la mémoire : s’intéresser aux individus qui semblent faire des rituels religieux un cadre privilégié où déployer leurs actions évergétiques ; étudier les pratiques religieuses entretenues par les membres de grandes familles locales en lien avec le souci de préserver un ordre social (cf. processions et cérémonies renforçant l’image d’un ordre social des cités se perpétuant au fil du temps)[5] ; considérer l’existence de « professionnels de la mémoire » dans le déroulement des pratiques rituelles (prêtres, desservants, etc.).

Piété civique et traditions cultuelles : étudier, dans la culture religieuse des Grecs et des Romains, la place donnée à des pratiques et valeurs définies comme « tradition-nelles » (conservatisme religieux ?) ; force des coutumes et de la tradition dans le déroulement des rituels religieux ; processus de revitalisation de célébrations prétendument immémoriales. Voir aussi comment la valorisation de la tradition peut dissimuler les évolutions des représentations. La question des rythmes de la mémoire (construction et recréation lors des rites ; itération continue/discontinue) pourra donc être analysée dans cette perspective.

Manifestations de la mémoire : faire ressortir les diverses modalités d’activation de la mémoire y compris dans leur dimension matérielle (objets, habits…) ou immatérielle (gestes, paroles, prières, danses…). La perspective sur le long terme aura ici une dimension particulièrement importante, engageant à réfléchir à d’éventuelles évolutions ou transferts des pratiques.

Notes

[1] Cf. J. Assmann, Moïse l’Égyptien. Un essai d’histoire de la mémoire, trad. fr. Paris, 2001 (1998), p. 28-38 : en considérant les transmissions elles-mêmes comme des manifestations d’une mémoire collective (ou culturelle), l’histoire de la mémoire ne se préoccupe pas du passé en tant que tel, mais seulement du passé en tant qu’on s’en souvient. En cela, elle analyse la signification qu’un présent donné attribue au passé.

[2] La mise en valeur de cette dimension culturelle a été l’un des enjeux d’une rencontre scientifique consacrée aux rapports entre mémoire et religion, par ailleurs nettement centrée, pour le monde grec, sur la documentation littéraire et faisant appel, pour le monde romain, à la notion « d’expérience religieuse » : Cusumano, N. et al. (éds.), Memory and Religious Experience in the Greco-Roman World (Potsdamer Altertumswissenschaftliche Beiträge, 45), Stuttgart, 2013. Les réflexions amorcées dans cet ouvrage sur la religion (ou les religions) considérées comme formes particulières de mémoire collective méritent donc d’être prolongées et étoffées, en lien avec la construction des identités.

[3] C. Bonnet et L. Bricault, Quand les dieux voyagent. Cultes et mythes en mouvement dans l’espace méditerranéen antique, Genève, 2016, p. 10.

[4] Cf. J. Ma, « The City as Memory », dans B. Graziosi et al. (éds.), Oxford Handbook of Hellenic Studies 2009, p. 248-259 ; E. Franchi et G. Proietti (éds.), Forme della memoria e dinamiche identitarie nell’antichità greco-romana (Quaderni 2), Trento 2012 ; E.M. Grijalvo, « Greek Religion as a feature of Greek Identity », dans J.M. Cortés Copete et al. (éds.), Ruling the Greek World. Approaches to the Roman Empire in the East, Stuttgart, 2015, p. 27-42.

[5] Cf. A. Chaniotis, « Processions in Hellenistic cities. Contemporary discourses and ritual dynamics », dans R. Alston et al. (éds.), Cults, Creeds and Identities in the Greek City after the Classical Age, Louvain-Paris-Walpole MA, 2013, p. 21-48.

Conditions de soumission

Les propositions de communication d’une demi-page environ sont à envoyer, accompagnées d’une brève bibliographie

avant le 5 novembre 2018

à l’adresse suivante : colloqueherma@ml.univ-poitiers.fr

Reponsables scientifiques

  • Yves Lafond, professeur d'histoire grecque, Université de Poitiers, laboratoire HeRMA-EA 3811
  • Delphine Ackermann, maître de conférences en histoire grecque, Université de Poitiers,laboratoire HeRMA-EA 3811
  • Alexandre Vincent, maître de conférences en histoire romaine, Université de Poitiers,laboratoire HeRMA-EA 3811

Locais

  • Poitiers, França (86)

Datas

  • segunda, 05 de novembro de 2018

Palavras-chave

  • mémoire, identités, religion

Contactos

  • Delphine Ackermann
    courriel : colloqueherma [at] ml [dot] univ-poitiers [dot] fr

Fonte da informação

  • Delphine Ackermann
    courriel : colloqueherma [at] ml [dot] univ-poitiers [dot] fr

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Para citar este anúncio

« Pratiques religieuses, mémoire et identités dans le monde gréco-romain », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado segunda, 22 de outubro de 2018, https://doi.org/10.58079/111i

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