Le sol représente un élément important dans la perpétuation différée des pollutions car il stocke, enregistre et met en réserve des polluants qui sont ainsi omis puis réactivés dans les interactions sociales qui constituent la vie publique. Cette capacité de mise en sommeil du sol, cette façon de rendre dormantes des activités pour les faire ressurgir plus tard interroge directement les occasions par lesquelles sont réveillées les mises en cause des pollutions du sol, les affaires, les controverses et les conflits dans lesquels ce dernier joue le rôle de support. D'autant plus qu'il n'est pas évident d'appréhender la pollution du sol, moins perceptible par les sens que celle de l'eau ou de l'air, et qu'à côté des installations classées récentes, bien surveillées, ont pu agir de nombreux petits établissements, discrets, dont la mémoire est souvent oubliée.

7-8 Novembre 2018, Lyon, MSH-LSE, Centre Berthelot

Argumentaire

En milieu urbain, la question de la densification urbaine, et de ce fait de la réaffectation de parcelles industrielles à des usages résidentiels, a mis sur le devant de la scène la question de la gestion de ces sols urbains, chargés de « traces » : parfois ces traces sont traitées comme un patrimoine commun (par exemple les vestiges archéologiques), parfois elles se présentent sous la forme d’éléments chimiques potentiellement dangereux pour la santé, des pollutions. L’étude de l’influence des activités humaines de longue portée sur la nature et la société  a vu émerger un intérêt porté aux pollutions liées notamment à l’héritage industriel.

Le sol représente un élément important dans la perpétuation différée des pollutions car il stocke, enregistre et met en réserve des polluants qui sont ainsi omis puis réactivés dans les interactions sociales qui constituent la vie publique. Cette capacité de mise en sommeil du sol, cette façon de rendre dormantes des activités pour les faire ressurgir plus tard interroge directement les occasions par lesquelles sont réveillées les mises en cause des pollutions du sol, les affaires, les controverses et les conflits dans lesquels ce dernier joue le rôle de support. D'autant plus qu'il n'est pas évident d'appréhender la pollution du sol, moins perceptible par les sens que celle de l'eau ou de l'air, et qu'à côté des installations classées récentes, bien surveillées, ont pu agir de nombreux petits établissements, discrets, dont la mémoire est souvent oubliée.

Le projet de recherche REVISOLS, débuté en 2015, réunit des chercheurs de disciplines variées (sociologie, histoire, écotoxicologie et droit), et porte sur la problématique du renouvellement de la ville sur elle-même, considéré sous l’angle de la réaffectation des sols. Il s’agit de recherches principalement sociohistoriques pour comprendre la politique nationale de gestion des sites et sols pollués ; mais de manière plus générale sur la façon dont le sol, matérialité des relations changeantes entre les sociétés et leur environnement, intervient dans les processus de recyclage foncier à l’œuvre au sein des villes. Cette journée d’étude, organisée par l'ensemble de l'équipe de recherche REVISOLS, permettra de présenter les premiers résultats de nos travaux de recherche ; mais aussi d'échanger avec des équipes pluridisciplinaires, et des praticiens, autour de ces problématiques, sur d’autres territoires que l’agglomération lyonnaise (pays frontaliers comme la Belgique, Lorraine, région stéphanoise, etc.).

Programme 

Mercredi 7 novembre (Salle Elise Rivet, MSH Lyon-st Etienne)

13h00 : Présentation des journées d'étude

13h30 : Blandine Clozel (BRGM), « Mise à jour de l’inventaire des sites industriels et activités de service sur le territoire Rhône-Alpes : méthode et enjeux liés à la connaissance du passé industriel »

14h30 : Olivier Saint-Hilaire (photographe), « Guerres, pollutions et trauma. Le cas d'un chantier de désobusage en Meuse : Clère, Schwander & Cie »

15h30 : Pause café

16h00 : Marine Canavese (Lyon 2-Labex IMU), « Sociohistoire des sols pollués et potentiellement pollués : retours sur le projet Revisols »

17h00 : Frédéric Ogé, « 1988-2018 : 30 ans d’interrogations sur les sites potentiellement pollués et/ou pollués, des « points noirs » aux SIS »

Jeudi 8 novembre (Salle André Frossard, MSH Lyon-st Etienne)

08h-30 : Accueil café

09h00 : Arnaud peters & Olivier Defêchereux (Université de Liège), « La question des relations entre activités et risque de pollution : recherches menées en Région wallonne dans le cadre de la législation sur la protection des sols »

10h00 : Daniel Hube (BRGM), « De la Grande Guerre au Vietnam. Des empreintes environnementales durables »

11h00 : Pause

11h30 : Philippe Billet (Lyon 3), « Appréhension juridique de la réhabilitation des sols pollués »

12h00 : Buffet

13h30 : Georges Gay (Jean-Monnet-Saint-Etienne), « Elision mais inexorabilité du risque : quelle résilience face à la pollution des sols dans les territoires industriels?  »

14h30 : Nicolas Husson (FRAPNA) – Le regard des associations de protection de l’environnement

15h30 : Pause

16h00 : Table ronde animée par des praticiens

Merci de nous confirmer votre présence à ces journées

Contact : m.canavese@yahoo.fr