AccueilHommes et travail du métal dans les villes médiévales : 35 ans après

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Hommes et travail du métal dans les villes médiévales : 35 ans après

Craftsmen and metalworking in medieval cities: 35 years later

En hommage au Professeur Paul Benoit

In honour of Professor Paul Benoit

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Publié le mercredi 26 décembre 2018

Résumé

Ce colloque aborde les métallurgies du fer, du cuivre, de l’étain, du plomb et des métaux précieux, productrices d’une grande variété d’objets nécessaires à la vie urbaine à la fin du Moyen Âge. La nature, le volume et l’éventuelle standardisation des productions pourront être étudiés, de même que les besoins de la ville, les pratiques et les techniques des artisans, leurs savoirs et leurs savoir-faire. Les relations entre les métiers et entre les artisans eux-mêmes pourront être examinées, comme les liens de dépendances, la pluriactivité, les réseaux de sociabilités ou encore les relations de proximité dans l’espace urbain. L’identité et la règlementation de ces métiers, leur insertion dans la société urbaine, les rapports avec l’espace rural environnant et avec les autres villes pourront également être revisités. Ces journées auront un caractère interdisciplinaire, favorisant le dialogue entre les historiens et archéologues et l’archéométrie, sans exclure les approches anthropologiques de l’apprentissage et des savoir-faire.

Annonce

Argumentaire

À la fi n du Moyen Âge, les métaux sont omniprésents dans les villes. Le fer et le plomb ouvrés se rencontrent partout, notamment dans le domaine de la construction. Les alliages à base de cuivre ou d’étain sont déclinés sous de multiples formes, du plus petit ornement de ceinture aux imposants canons, cloches ou statues, en passant par la cuisine et la table. Les métaux précieux font l’objet d’un commerce de luxe. Le secteur de la métallurgie alimente un marché varié, protéiforme, composé autant de biens réalisés sur commande que de produits consommés en masse.

Les hommes qui fabriquent et vendent ces produits répondent à la forte demande des populations et des institutions, par exemple pour des équipements collectifs. Ils se regroupent dans des métiers aux identités et règlementations variées. Ils produisent dans des ateliers sédentaires ou itinérants, notamment à l’occasion de chantiers, pour la clientèle urbaine ou pour des marchés plus larges, la campagne environnante ou encore, à plus longue distance, d’autres villes. Ces métallurgies urbaines de mise en forme, de transformation, d’échanges de demi-produits, voire de service, ne sont pas sans lien avec les métallurgies extractives et transformatrices du minerai du monde rural. Néanmoins, et c’est probablement ce qui fait l’une des particularités du secteur, parce que les métaux se recyclent aisément, la ville devient, en un sens, une mine polymétallique exploitée par des fi lières de récupération des vieux métaux.

Cette apparente diversité ne doit pas masquer ce que ces artisans ont en commun : des ressources de même nature (minerais, demi-produits, combustibles), des outils partiellement partagés malgré leurs spécifi cités (creusets, moules, marteaux, enclumes, moulins industriels), des gestes et des chaînes opératoires pour partie similaires, des savoirs et des compétences sur les matériaux et leur transformation.

En mars 1984, une table ronde intitulée La métallurgie urbaine dans la France médiévale était organisée sous la direction de Paul Benoit et de Denis Cailleaux. Elle réunissait douze historiens présentant des études sur Paris et d’autres villes du royaume de France, de Lombardie, de la Flandre, du Brabant et de la vallée mosane. Les conclusions ouvraient des pistes qui ont été suivies par une génération de chercheurs, souvent dans la lignée des travaux de Paul Benoit. Trentecinq ans après, les journées prévues en 2019 permettront de dresser un nouvel état des lieux, alors que cette thématique, depuis lors, n’a pas été abordée collectivement. Les organisateurs dédieront ces journées à Paul Benoit.

Les organisateurs invitent les chercheurs à réfl échir sur la notion de métallurgie urbaine et sur ses acteurs, quelle que soit leur spécialité : fèvres, maréchaux, serruriers, armuriers, horlogers, chaudronniers, fondeurs, canonniers, plombiers, potiers d’étain, orfèvres, monnayeurs ou encore marchands faisant commerce de demi-produits ou de produits fi nis en métal... Les communications aborderont le travail du métal et les artisans sous différents éclairages, depuis l’étude socioéconomique d’un métier jusqu’aux aspects plus techniques de la production. On pourra par exemple apprécier l’importance démographique des travailleurs, évaluer leur niveau de fortune, retracer leurs parcours individuels, identifi er le rôle des métiers ou de leurs membres dans la vie urbaine, par exemple dans les institutions politiques.

Il s’agira également de reconstituer l’environnement topographique des ateliers et d’éclairer l’organisation du travail, les techniques, l’outillage, et donc aussi les capitaux nécessaires à une installation, l’importance quantitative des productions et l’adaptation à une demande croissante et variée. Le travail du métal nécessite des savoirs et des savoir-faire dont il convient de saisir la nature, l’apprentissage et les modes de transmission. La réalité du travail pourra également être confrontée aux textes normatifs tandis que l’on s’interrogera également sur la nature des productions au regard des dénominations des métiers, sur les enjeux de ces dénominations et sur ce qu’elles disent des catégories médiévales des métiers du métal.

Ces journées s’attacheront à mettre en évidence d’éventuelles spécialisations, des relations de dépendance dans une même chaîne de production ou par exemple entre fabricants et détenteurs de capitaux, mais aussi des liens avec d’autres secteurs : le bâtiment consommateur de pièces de renforts ou de serrurerie, la brasserie, la teinturerie ou les étuves utilisatrices de cuves en métal. Les identités des métiers seront également sondées, de même que les relations entre les métiers du métal, par exemple au travers de l’étude des liens commerciaux ou matrimoniaux, des relations de confi ance ou de redevabilité, ainsi que de la structure de ces réseaux de sociabilité. Enfi n, affi rmer la spécifi cité d’une métallurgie urbaine pose la question de l’attractivité de la ville, par exemple au moyen de l’étude des migrations d’artisans, et conduit à s’interroger sur les rapports entre villes et campagnes (dispersion, concentration et délocalisation des activités, notamment l’approvisionnement en matières premières et la redistribution des produits fi nis) et les lieux des changements techniques.

En 1984, les organisateurs de la table ronde regrettaient la discrétion de l’archéologie et en appelaient à l’intégration de données issues des archives du sol, particulièrement effi caces lorsqu’il s’agit d’ouvrir les portes d’une unité de production ou de restituer des techniques. Trentecinq ans après, les organisateurs souhaitent renouveler cet appel et rendre interdisciplinaires les échanges de ces prochaines journées, de sorte que soient articulées les données des sources écrites, archéologiques, iconographiques ou encore littéraires et que convergent les réfl exions des spécialistes des métiers, du travail, des techniques et des villes, sans exclure les approches sociologiques et anthropologiques de l’apprentissage et des savoir-faire.

Le colloque donnera lieu à une publication des communications.

Conditions de soumission

Les propositions de communications, rédigées en français ou en anglais, avec titre, affiliation et coordonnées de l’auteur devront être adressées par courriel à lisesaussus@gmail.com, sous la forme d’un texte de 2 500 signes maximum, espaces compris, au format Word.

Les propositions seront soumises au comité scientifique.

Date limite pour la réception des propositions : 15 mars 2019.

Comité d'organisation

  • Lise SAUSSUS1,2, Nicolas THOMAS2,3, Danielle ARRIBET-DEROIN2, Marc BOMPAIRE4

1. LabEx HaStec. 2. Lamop UMR 8589 CNRS - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. 3. Inrap. 4. EPHE, Saprat.

Comité scientifique

  • Mathieu ARNOUX, Université Paris Diderot, EHESS
  • Marie-Christine BAILLY-MAÎTRE, CNRS, LA3M
  • Philippe BERNARDI, Lamop, Université Paris 1
  • Marc BOONE, Universiteit Gent
  • Caroline BOURLET, IRHT
  • Ricardo CÓRDOBA DE LA LLAVE, Universidad de Córdoba
  • Matthew DAVIES, Birkbeck, University of London
  • Philippe DILLMANN, CNRS, IRAMAT et NIMBE
  • Maxime L’HÉRITIER, Université Paris 8
  • Catherine VERNA, Université Paris 8

Lieux

  • Paris, France (75)

Dates

  • vendredi 15 mars 2019

Fichiers attachés

Mots-clés

  • métallurgie, archéométrie, villes, travail, techniques, réseaux, réglementations

Contacts

  • Lise Saussus
    courriel : colloquehtm2019 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Lise Saussus
    courriel : colloquehtm2019 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Hommes et travail du métal dans les villes médiévales : 35 ans après », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 26 décembre 2018, https://doi.org/10.58079/11l4

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