AccueilVoir, percevoir et recevoir le migrant : quels enjeux ?

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Voir, percevoir et recevoir le migrant : quels enjeux ?

Seeing, perceiving and receiving migrants - issues?

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Publié le lundi 21 janvier 2019

Résumé

Le colloque se propose de réfléchir aux enjeux et conséquences de la migration dans une perspective pluridisciplinaire et de montrer comment la recherche universitaire actuelle prend en compte (ou doit prendre en compte) les mutations sociétales. Bien qu'au cœur des débats actuels, la question migratoire est souvent traitée de façon univoque et fragmentée. Loin des des polémiques et des jugements à l'emporte-pièce, nous souhaitons réunir lors de ce colloque différents points de vue pour apporter un éclairage varié sur cette réalité qu'on ne peut ignorer. L'idée est de réunir universitaires et personnes de terrain afin de faire émerger une réflexion objective et décloisonnée.

 

Annonce

Université d’Artois, Arras, 10-11 octobre 2019

Argumentaire

Les échanges, les migrations, les déplacements de population -qu’ils fussent volontaires ou forcés- ont de tout temps marqué la construction du monde. Les textes fondateurs, sacrés et mythologiques, n’ont cessé de relater combien les échanges pacifiques ou belliqueux entre les hommes ont donné sens à leur existence.

Le monde moderne, si l’on décide de voir à la Renaissance le début de la modernité, s’est à la fois déchiré et construit par les migrations. La fuite des protestants après le massacre de la Saint-Barthélémy, la conquête du Nouveau Monde, l’appel du Commonwealth aux Chinois pour venir nettoyer les champs de bataille de la guerre de 14, la répression des Juifs sous le régime nazi, la « retirada » des républicains espagnols, l’arrivée des pieds noirs sur le sol de France, les migrations actuelles partout dans le monde sont autant d’épisodes qui racontent l’Histoire et marquent à jamais la configuration du monde et sa géographie humaine.

Aujourd’hui, la réalité dans laquelle nous vivons -dans ce premier quart du vingt-et-unième siècle- est marquée par la tragédie de la migration, comme résultante de la globalisation du monde, de ses conflits, de sa misère et de sa pauvreté. Dans ce contexte, le migrant, par l’usage même de ce substantif générique, semble être devenu un « autre », « un étranger ». Or le migrant -homme, femme, enfant- contribue au récit universel de l’humanité. Pourtant le migrant dérange, inquiète, oblige à construire des murs, à repenser les frontières, à réveiller les pires fantômes de l’histoire. Il est ce monstre inquiétant et étrange qui nous rappelle que cet « autre » est d’abord et avant tout le miroir de nous-même.

Tantôt menace, tantôt bouc-émissaire, réminiscence du juif errant -héritage du moyen-âge qui fait de l’errance le signe de la culpabilité- ou vagabond moderne, le migrant vit caché, à l’écart, dans des endroits que la société a conçus pour lui. De hotspot en jungle, le migrant traîne son histoire et sa misère dans des lieux qui ne font que raconter un lent processus de déshumanisation que la société de l’individualisme entretient à l’envi. En refusant de voir l’homme dans le migrant, la société refuse le réel.

En tant qu’homme, le migrant n’existe pas. Il est du côté de ce que le philosophe Clément Rosset nomme l’invisible. D’ailleurs, il n’a pas de voix. Où le voit-on, où l’entend-on ? Ce sont toujours les autres qui parlent de lui. Le migrant est celui sur qui on légifère, on rédige des statuts, des règles, on impose des contingents. Mais quelle place à l’humain accorde un règlement comme celui du Parlement Européen, nommé Dublin III, du 26 juin 2013, qui définit les règles de demande d’asile ?

Le migrant n’est pas une chose et mérite d’être au centre d’un débat de société car il concerne tous les domaines de la pensée et du fonctionnement de la collectivité. C’est en cela que notre projet prétend promouvoir et enrichir le nécessaire débat citoyen qui permettra de définir quelle place nous lui réservons et quels sont nos moyens d’action. Qui est-il vraiment ?

Chaque personne migrante a son propre vécu, son propre récit, ses propres circonstances, ses propres détresses, ses propres rêves et illusions. Quelle voix est donnée à chacune d’entre elles ? La question reste ouverte. 

Les migrations actuelles touchant des populations de plus en plus jeunes, nous serons sensibles à la question des enfants et des adolescents : intégration, apprentissage de la langue, scolarisation, socialisation, prise en charge du traumatisme, protection des mineurs, construction d’avenir. Nous nous intéresserons de fait à la formation des enseignants et éducateurs confrontés à cette problématique.

La réflexion sur les enjeux et les conséquences de la migration ne peut se limiter au pays d’accueil, il convient également de réfléchir aux circonstances du départ dans le pays d’origine.

Seule une approche pluridisciplinaire et protéiforme permettra de recomposer les différentes facettes du prisme à travers lequel nous appréhendons la réalité, afin de penser peut-être différemment l’altérité nécessaire à la connaissance et à la reconnaissance de l’identité du migrant, ici et là.

L’objectif de ce colloque est de réunir non seulement des approches et des réflexions pluridisciplinaires sur le thème du migrant, mais aussi des témoignages. La participation est ouverte à un large public :

  • chercheurs (historiens, géographes, sociologues, philosophes, linguistes, études littéraires et artistiques, analyses de témoignages)
  • représentants d’institution éducative, juridique, religieuse
  • acteurs de terrain du monde associatif et social
  • reporters, journalistes, photographes, cinéastes, écrivains, artistes

Chaque participant pourra développer son expérience ou son domaine de compétences.

Modalités de soumission

Contact : marie-veronique.martinez@univ-lille.fr et denis.vigneron@espe-lnf.fr

Date limite d’envoi des propositions : 15 mars 2019 (titre et bref résumé)

Langue de travail : français

Réponse : avril 2019

Publication : Les contributions seront soumises à un comité de lecture. Celles retenues feront l’objet d’une publication.

Organisation 

équipe interne COTRALIS, Textes et Cultures, EA 4021, Université d’Artois

Comité organisateur 

Denis Vigneron, Marie-Véronique Martinez

Comité scientifique 

  • Carmen Pineira-Tresmontant, PR, Université d’Artois
  • Sébastien Jakubowski, PR, Directeur de l’ESPE Lille Nord de France
  • Alexandra Merle, PR, Université de Caen
  • François Malveille, PR, Université de Nanterre
  • Denis Vigneron, MCF, ESPE Lille Nord de France, membre de COTRALIS
  • Marie-Véronique Martinez, MCF, Université de Lille, département LEA, membre d’ERLIS
  • Mélanie Lopez, MCF, Université d’Artois, membre de COTRALIS

Lieux

  • Univerité d'Artois, rue du Temple, Arras
    Arras, France (62)

Dates

  • vendredi 15 mars 2019

Fichiers attachés

Mots-clés

  • migration, politique migratoire, discours, migrant, représentation

Contacts

  • Denis Vigneron
    courriel : denis [dot] vigneron [at] espe-lnf [dot] fr
  • Marie-Véronique Martinez
    courriel : marie-veronique [dot] martinez [at] univ-lille [dot] fr

Source de l'information

  • Denis Vigneron
    courriel : denis [dot] vigneron [at] espe-lnf [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Voir, percevoir et recevoir le migrant : quels enjeux ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 21 janvier 2019, https://doi.org/10.58079/11sr

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