Entre le lieu des origines, réel ou imaginé, et celui de l’ancrage actuel et historicisé, le discours sur l’identité diasporique se déploie dans un entre-deux culturel et sociétal qu’il s’agit d’étudier à l’aune de paradigmes scientifiques et d’expériences palpables. L’objet de ce séminaire international consiste à faire émerger de nouvelles socialités et formes d’agentivité fondées sur la conscience diasporique reliant les communautés des Amériques. Les contributions s’enrichiront d’une rencontre interdisciplinaire conciliant des domaines variés : arts et science de l’art, linguistique et  littérature, anthropologie, archéologie, ethnologie, sociologie, histoire et géographie ; toute démarche relevant du champ des sciences sociales et humaines est la bienvenue.

Séminaire international organisé par le CRILLASH-CEREAP, 1^er mars 2019

Université des Antilles, Campus de Schœlcher, Martinique

Argumentaire

Ce séminaire fait suite au symposium des chercheurs de la Caraïbe « Les Diasporas du Nouveau Monde », tenu à l’Université des Antilles il y a quelques années. Cette manifestation avait réuni près d’une quarantaine de chercheurs confirmés et de jeunes chercheurs autour de la problématique de l’appartenance. Entre le lieu des origines, réel ou imaginé, et celui de l’ancrage actuel et historicisé, le discours sur l’identité diasporique se déploie souvent dans un entre-deux culturel et sociétal qu’il s’agit d’étudier à l’aune de paradigmes scientifiques et d’expériences palpables. La synthèse de travaux avait fait ressortir la nécessité d’une réflexion approfondie sur la nature et la portée du lien diasporique. Les évolutions récentes des phénomènes transnationaux et transculturels (Kasinitz, 1994, 2018 ; Gilroy, 2009, Braham, 2016) appuient le bien-fondé d’une telle démarche.

C’est sur cette base que s’est manifestée la nécessité d’offrir un espace conséquent à la réflexion sur cette question transdisciplinaire permettant de rassembler chercheurs, artistes et socioprofessionnels de la Caraïbe et des Amériques qui s’intéressent au développement des diasporas. L’objet de la présente rencontre est donc de faire émerger de nouvelles socialités et formes d’agentivité fondées sur la conscience diasporique reliant les communautés des Amériques. La pertinence de ce projet s’appuie sur le constat que l’immense diversité des territoires constituant cette zone géoculturelle – autrefois appelée Nouveau Monde, et plus récemment Sixième Continent – présente de nombreuses analogies et affinités socioculturelles qui confinent parfois à ce que l’on pourrait appeler une télépathie diasporique.

En dépit de différences liées à la langue, l’histoire ou l’économie, les peuples des Amériques sont porteurs d’une conscience diasporique qui s’exprime à travers de multiples convergences esthétiques, ethnoculturelles et sociétales. Qu’il suffise d’observer, par exemple, dans la sphère des arts, l’omniprésence du substrat matriciel afro-caribéen : d’une manière ou d’une autre, celui-ci ressurgit à travers les créations littéraires, picturales, chorégraphiques, performatives et musicales qui constituent la diasporicité esthétique des Amériques.

Dans le champ des sciences humaines et sociales, on pourra s’intéresser aux évolutions passées et récentes qui caractérisent les mutations ethno-anthropologiques des sociétés caribéennes. Les migrations jouent, en la matière, un rôle déterminant, comme le montre l’exemple des territoires côtiers de l’Amérique du Sud, tous concernés par les déplacements de populations endogènes ou exogènes. La Guyane française, Brésil et les Etats-Unis en sont des exemples manifestes.

Pour prendre la mesure de l’échelle des mentalités, et des représentations collectives, l’originalité de la pensée académique a toute latitude pour investiguer les nouvelles orientations à l’aide des outils linguistiques, psychanalytiques et géographiques. La liste des champs et axes d’études entrant en résonance avec le présent texte de cadrage n’est pas restrictive et s’étend volontiers au domaine des arts, lettres, sciences sociales et humaines.

Modalités de soumission

Les interventions pourront prendre la forme de communications universitaires d’une durée de 25 minutes, de témoignages ou de performances (au sens artistique du terme) selon l’orientation choisie. Elles pourront être présentées en français, en anglais ou en espagnol.

La date-butoir pour les soumettre à l’organisateur est fixée au 30 janvier 2019.

Pour envoyer vos propositions de communication, ou pour toute correspondance, merci de s’adresser à Frédéric Lefrançois : frederic.lefrancois@outlook.fr

Coordonnateur

• Frédéric Lefrançois, CRILLASH-CEREAP, Université des Antilles

Comité scientifique

• Apollinaire Anakesa, Université des Antilles
• Dominique Aurélia, Université des Antilles
• Dominique Berthet, Université des Antilles
• Cécile Bertin-Elisabeth, Université des Antilles
• Géraldine Chouard, Université de Paris-Diderot
• Jean-Louis Joachim, Université des Antilles
• Victorien Lavou,  Université de Perpignan
• Frédéric Lefrançois, Université des Antilles
• Gerry Létang, Université des Antilles
• Henry Petitjean-Roget, Ancien conservateur du Musée Edgard Clerc
• Veerle Poupeye, Edna Manley College of the Visual and Performing Arts, Jamaica
• Charles Scheel, Université des Antilles