AccueilLes territoires du travail industriel dans l'habillement, le cuir et le textile : mutations et dynamiques

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Les territoires du travail industriel dans l'habillement, le cuir et le textile : mutations et dynamiques

The territories of work in the clothing, leather and textile industries - changes and dynamics

Bourse de thèse « Lorraine université d'excellence »

Lorraine université d'excellence thesis grant

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Publié le jeudi 21 mars 2019

Résumé

L'université de Lorraine, par son progamme Lorraine université d'excellence (LUE), offre une bourse de thèse de 3 ans sur le sujet « Les territoires du travail industriel dans l'habillement, le cuir et le textile : mutations et dynamiques ». La thèse s'inscrit dans la thématique LUE « l'avenir du travail » et sera réalisée parallèlement et en collabaration avec deux autres thèses, l'une en science de gestion (Gérer le travail pour favoriser l'émergence conjointe de la compétence industrielle de l'entreprise et de la compétence des équipes de production dans les secteurs en mutation : le cas de la gestion des compétences dans l'industrie habillement-cuir-textile du XXIe siècle) et l'une en sociologie (Modèles de production et formes de mise au travail dans l'industrie habillement-cuir-textile au XXIe siècle).

Annonce

Projet de thèse

D’un point de vue géographique, la dichotomie entre la représentation d’un travail de plus en plus aspatial voire virtuel et une réalité ancrée dans une production toujours territorialisée est liée aux mutations plus larges de l’économie vers une globalisation toujours plus forte. Se mêlent ainsi ancrage territorial local (les lieux de productions ne peuvent faire abstraction de leur environnement local et l’utilisent à leur profit) et construction de réseau mondialisé, concrets et virtuels, de plus en plus complexes et ramifiés. Les thématiques corolaires à cette dichotomie, autour de la désindustrialisation, voire de la réindustrialisation (Bost, 2015) des territoires anciennement industrialisés sont déjà largement explorées en miroir des délocalisations et des stratégies mondiales des grandes firmes transnationales (Messaoudi, 2014 ; Bost & Messaoudi, 2017). Cependant, les impacts de ces dynamiques d’échelle mondiale sur les territoires locaux construits par des branches industrielles aux ancrages territoriaux très anciens sont trop souvent résumés à des études de la gestion d’une désindustrialisation semblant inéluctable (Edelblutte 2008). Pourtant, les branches industrielles habillement-cuir-textile, certes lourdement touchées par les crises, sont bien toujours présentes, vivent et se développent en s’adaptant et en inventant de nouvelles formes de travail, de gestion et d’organisation territoriale, de plus en plus remarquées par la presse (Stadler, 2018 ; Bianchi, 2018) et en parallèle avec la nécessaire gestion des héritages des périodes florissantes. Ainsi pour comprendre à la fois comment les mutations, les reconversions, les évolutions, les mobilités transforment les territoires construits par les industriels de l’habillement, du cuir et du textile et quels sont les nouveaux territoires construits, une recherche sur « Les territoires du travail industriel dans l’habillement, le cuir et le textile : mutations et dynamiques » est proposée.

Les lieux du travail ne s’entendent pas qu’à l’échelle du site industriel. Ils forment des territoires et des réseaux qui s’articulent à différentes échelles : du site industriel lui-même aux réseaux mondialisés d’échanges en passant par les villes-usines (Del Biondo, Edelblutte, 2016), les vallées industrielles, les Zones Industrielles / Zones d’Activités (Renard-Grandmontagne, 2003), des réseaux locaux tels les districts industriels ou encore les pôles de compétitivité (Grandclément, 2014). Cet emboîtement d’échelles est particulièrement sensible dans les filières étudiées car elles sont anciennes, parfois aux origines proto-industrielles, et ont eu le temps de construire divers types de territoire tout en s’adaptant aux mutations économiques mondiales, passant du paternalisme et du fordisme à l’intégration dans l’économie mondiale. Les territoires se transforment aussi sous l’action des politiques, dans une perspective d’adéquation formation-emploi (Bel, 2007 ; Larceneux, 2007). L’étude de ces territoires est encore trop souvent cantonnée à des travaux quantitatifs économico-spatiaux aux échelles nationales et internationales (Messaoudi, 2011). Néanmoins, les chercheurs s’intéressent de plus en plus aux dynamiques locales tant le fond industriel est important sur certains territoires marqués par le travail depuis plusieurs siècles (vallées vosgiennes, district industriel du Choletais, villes textiles de Roubaix, de Tourcoing ou de Troyes, villes-usines comme les batavilles, ville de la chaussure de Romans-sur-Isère…).L’enjeu essentiel de ce travail est de comprendre, dans ces branches, comment le travail, son organisation et l’évolution permanente de cette dernière, influent sur la construction et les modifications des territoires. La recherche vise ainsi à montrer comment les branches économiques étudiées ont généré la construction de territoires très spécifiques, villes-usines non planifiées ou planifiées, vallées industrielles, par exemple, et comment leur évolution récente en a construit d’autres, autour de la montée en gamme des filières, de l’innovation, de la formation, de la spécialisation, de la labellisation (cas de Vosges Terre Textile) (Edelblutte 2008). Enfin, il s’agit parallèlement de comprendre comment et en quoi déclin et fermetures ont remis en cause les organisations territoriales anciennes et ont marqué les territoires, les poussant vers des stratégies incluant reconversion des sites, redéveloppement des territoires textiles (Edelblutte, 2014) et éventuellement mise en patrimoine (Bergeron & Dorel-Ferré, 1996) de certains héritages (bâtiments de production ou annexes comme les lieux de formation ou les cités ouvrières, machines, savoir-faire, culture industrielle, etc.) (Daviet, 2005). Si les méthodes quantitatives (autour des données concernant les emplois, les actifs, la production de ces filières) seront utilisées et exploitées, comme c’est le cas dans la plupart des études de géographie économique, le choix original fait pour cette étude est d’entrer dans le sujet par les paysages construits par le travail industriel dans le passé et aujourd’hui. Le paysage, notamment lorsqu’il est étudié à partir de photos aériennes obliques, a en effet le double avantage de permettre une approche systémique et une approche géohistorique (Humbert, 2001) :- une approche systémique qui permet de prendre en compte tous les éléments liés au travail industriel, de l’usine aux cités ouvrières en passant par les annexes productives (crassiers, bretelles ferroviaires, etc.) et socio-économiques (lieux et filières de formation, lieux de vie sociale et économique tels que les foyers, stade, école, coopératives ou encore jardins, etc.) ;- une approche géohistorique car le paysage est un palimpseste, une mémoire (Béguin, 1995) qui conserve les traces d’utilisations anciennes sous les éléments actifs. Enfin le paysage, par son caractère perçu, véhicule une subjectivité qui constitue un atout pour en étudier la charge culturelle et identitaire, à un moment où ces valeurs intègrent les problématiques de développement territorial. L’ampleur de la tâche ne permet pas d’étudier toutes les filières au niveau national ou international. Ainsi, des focus sur des territoires cibles, dont certains seront commun avec les deux autres thèses du projet, seront mis en place à la fois en France et dans la Grande Région. Répondant au double critère « héritage » et « site actif », plusieurs terrains sont envisagés : le district industriel du Choletais, le Vierviétois (Wallonie), le bassin textile de Lambrecht/Pfalz (Rhénanie-Palatinat), les batavilles, villes-usines planifiées de la chaussure, la ville de la chaussure de Romans-sur-Isère et celle, textile, de Larochette (Luxembourg), la vallée textile de la Vologne dans les Vosges, …Le travail de demain, loin d’être aspatial, combine des éléments très ancrés dans le local et l’intégration dans des réseaux à l’échelle monde. L’étude proposée doit donc constituer une base essentielle pour la connaissance, notamment à l’échelle locale, des territoires de l’industrie du textile, de l’habillement et de la chaussure. Ces territoires actifs et hérités sont porteurs d’une culture industrielle relayée par les mises en valeur patrimoniales. Comprendre le fonctionnement de ces territoires intégrés aujourd’hui dans des réseaux mondialisés doit permettre de mieux anticiper leurs mutations. Il s’agit, au-delà, de mieux comprendre les besoins et attentes des domaines étudiés en termes d’aménités territoriales, de bassin de formation et de renforcer l’attractivité des territoires pour ce travail industriel, textile ou autre ; attractivité où la culture joue un rôle de plus en plus fort. En demande de connectivités renforcées, dans le cadre de smart territories (à l’instar des smart cities, « villes intelligentes » dont la qualité de services est améliorée par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication), les entreprises industrielles sont en effet à la recherche d’une meilleure connaissance du territoire où elles vivent ou envisagent de s’implanter, comme par exemple à travers la route du textile mis en place par le label Vosges Terre Textile.

Modalités de candidature

Candidature à ce lien : http://doctorat.univ-lorraine.fr/fr/les-ecoles-doctorales/humanites-nouvelles-fernand-braudel/offres-de-these/les-territoires-du

Date limite de candidature 29-03-2019

Date de début de contrat 01-10-2019

Voici la liste des éléments demandés pour vos candidatures :

  1. Une lettre d'intention où vous précisez votre intérêt pour le sujet et en quoi ce dernier est en adéquation avec votre formation ;
  2. Un Curriculum Vitae ;
  3. Une copie de votre dernier diplôme obtenu et de votre dernier relevé de notes (si vous êtes étudiant en M2 il faudra le relevé de notes de M1, si vous êtes titulaire d'un master ou d'un diplôme équivalent il faudra le relevé de notes du M2 ou du niveau équivalent) ;
  4. Votre sujet de mémoire de master, la note obtenue si vous l'avez déjà soutenu et si vous n'avez pas encore soutenu, nous fournir votre travail en cours de finalisation.

Il faudra retourner les pièces justificatives à Aude Meziani (aude.meziani@univ-lorraine.fr) pour le 29 Mars 2019 - 17h00

Directeur de thèse

EDELBLUTTE Simon

thèse encadrée par Simon Edelblutte, professeur de géographie et Martine Paindorge, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation, respectivement chercheur.e.s au LOTERR (EA7304) et aux Archives Henri-Poincaré (UMR7117).

Lieux

  • Nancy, France (54)

Dates

  • vendredi 29 mars 2019

Mots-clés

  • industrie, territoire, travail, formation, réseau, habillement, cuir, textile

Contacts

  • Simon Edelblutte
    courriel : simon [dot] edelblutte [at] univ-lorraine [dot] fr

Source de l'information

  • Simon Edelblutte
    courriel : simon [dot] edelblutte [at] univ-lorraine [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les territoires du travail industriel dans l'habillement, le cuir et le textile : mutations et dynamiques », Bourse, prix et emploi, Calenda, Publié le jeudi 21 mars 2019, https://doi.org/10.58079/12dv

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