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Interactions in Romance languages: linguistic specificities and multimodal practices

Les interactions en langues romanes : spécificités linguistiques et pratiques multimodales

Bulletin suisse de linguistique appliquée, the Swiss applied linguistics bulletin, issue no.111 (summer 2020)

Bulletin suisse de linguistique appliquée n° 111 (été 2020)

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Published on Tuesday, April 16, 2019

Abstract

The purpose of this special issue is to present current works and unexplored aspects on interactions in Romance languages. In particular, it will collect original multimodal studies of interactions in Romance languages (L1 or L2, monolingual or plurilingual), in various contexts (ordinary conversations, interactions in commercial settings, health care, classroom interactions and so on).

Announcement

Éditeurs

Biagio Ursi & Vanessa Piccoli, Laboratoire ICAR (CNRS, ENS de Lyon & Université Lumière Lyon 2)

Argumentaire

Depuis ses débuts (Sacks et al. 1974), l’analyse conversationnelle s’est intéressée à l’étude de la parole en interaction par le biais d’enregistrements de conversations naturelles. S’étant développée en contexte anglophone, dans un premier moment, cette approche s’est penchée principalement sur des données monolingues en langue anglaise. Au cours des années, son champ d’étude s’est ouvert à des langues très variées, comme le montrent, par exemple, les études de Hayashi (2003) et Mori (1999) sur le japonais, de Auer (2000) et Selting (2000) sur l’allemand, ou les travaux plus récents de Bolden (2008, 2016), sur le russe. Des études comparatives entre différentes langues (voir Traverso 2001 ; Sidnell 2009) ainsi que des travaux sur des situations plurilingues (Mondada & Nussbaum 2012 ; Piccoli 2017) ont également vu le jour.

Malgré cet indiscutable élargissement de ses frontières, le champ d’études sur la parole en interaction continue d’être marqué par un certain déséquilibre parmi les langues étudiées. Notamment, l’étude des interactions en langues romanes reste aujourd’hui négligée par rapport aux nombreux travaux portant sur l’anglais. De plus, des inégalités existent aussi à l’intérieur de la famille des langues romanes, qui voit une nette prédominance des études sur les interactions francophones (voir les travaux de Kerbrat-Orecchioni 2005 ; Traverso 2016 ; Petitjean & Pekarek Doehler 2017), alors que les travaux sur les interactions en italien (Orletti 2000 ; De Stefani 2011 ; Rossi 2015) et en espagnol (Vázquez Carranza 2014 ; Raymond 2018a) sont moins nombreux et que le portugais (Monteiro 2018), le roumain, ainsi que les langues régionales et variétés dialectales (Raymond 2018b), restent très peu représentées.

Cette inégalité devient d’autant plus importante si l’on se penche sur les travaux qui adoptent une approche multimodale (Mondada 2017), en considérant le verbal comme une parmi les nombreuses ressources utilisées en interaction (incluant les regards, les gestes, les postures et mouvements corporels, les mimiques, les aspects vocaux et prosodiques, la mobilisation d’objets et d’outils numériques, Thiburce & Ursi 2018). Une telle approche suscite aujourd’hui un intérêt grandissant car elle permet de jeter un nouveau regard sur l’étude des langues parlées en interaction. Notamment, les structures grammaticales traditionnellement étudiées au prisme d’une analyse linguistique centrée sur le verbal sont éclairées par l’analyse multimodale. Par exemple, Heritage (2012a ; 2012b) a analysé les ressources morphosyntaxiques spécifiques mobilisées par les locuteurs anglais dans l’expression de leur positionnement épistémique; Keevallik (2013) a montré l’entrelacement entre certaines structures syntaxiques en plusieurs langues (anglais, suédois et estonien) et des démonstrations incarnées ; Jacquin (2017) a rassemblé des études interactionnelles sur la caractérisation multimodale de certaines formes déictiques en français. Ainsi, l’approche multimodale permet de mettre en avant les liens existant entre les structures linguistiques d’une certaine langue et les autres ressources sémiotiques mobilisées de manière récurrente avec ces structures. Autrement dit, elle permet de repérer des Gestalts (Goodwin 2000, Mondada 2015) ou configurations multimodales inhérentes à (une) certaine(s) langue(s).

Si, depuis le début des années 2000, le domaine des études interactionnelles connaît « une véritable explosion des travaux sur la multimodalité » (Traverso 2012 : 8) – ou, dans les termes de Nevile (2015), un embodied turn, pour ce qui est des travaux portant sur les langues romanes, la perspective multimodale semble aujourd’hui encore reléguée à une place marginale, malgré des remarquables exceptions (De Stefani 2011, Traverso 2012, Mondada 2014, Jacquin 2017, parmi d’autres).

Ce numéro se propose de réduire cet écart en regroupant des travaux portant sur l’analyse multimodale d’interactions en langues romanes (en L1 ou L2, monolingues ou plurilingues), dans des contextes variés : conversations ordinaires, interactions en site commercial, en milieu de santé, dans l’administration, en salle de classe ou en formation professionnelle, interactions médiées par écran, etc.

L’objectif de ce numéro est de présenter les chantiers existant et les pistes à explorer dans l’étude des interactions en langues romanes, de mettre en avant des éléments communs et des perspectives prometteuses. Les propositions de jeunes chercheur.e.s et portant sur des projets en cours seront privilégiées, ainsi que les travaux concernant les langues et les variétés les moins représentées dans la littérature scientifique (par exemple, le catalan, le portugais, le roumain, les dialectes de l’Italie).

Format

Ce numéro thématique accueillera des contributions basées sur des données en langues romanes (français, italien, portugais, roumain, espagnol et langues régionales), ou sur des données plurilingues (incluant au moins une langue ou variété romane).

Les personnes intéressées sont priées d’envoyer un résumé d’environ 300 mots en français, anglais ou italien par e-mail aux deux éditeurs (bfursi@gmail.com et vanessa.piccoli@ens-lyon.fr).

Les résumés doivent être envoyés avant le 15 mai 2019.

Les propositions retenues donneront lieu à des articles de taille inférieure à 45'000 caractères (espaces, notes de bas de page et bibliographie compris), rédigés en français, italien ou anglais. Les contributions feront l’objet d’une relecture en double aveugle par deux pairs.

Subjects


Date(s)

  • Wednesday, May 15, 2019

Keywords

  • interaction, langue romane, multimodalité

Contact(s)

  • Vanessa Piccoli
    courriel : vanessa [dot] piccoli [at] ens-lyon [dot] fr
  • Biagio Ursi
    courriel : bfursi [at] gmail [dot] com

Reference Urls

Information source

  • Vanessa Piccoli
    courriel : vanessa [dot] piccoli [at] ens-lyon [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Interactions in Romance languages: linguistic specificities and multimodal practices », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, April 16, 2019, https://doi.org/10.58079/12f2

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