Tunisian-Mediterranean Association for Historical, Social and Economic Studies & Tunisian World Center for Studies, Research, and Development organiseront le 25, 26, et 27 novembre 2019 le 12ème colloque international sur le thème : Guerres, Espoirs, Désespoirs et Paix dans l’Histoire.
Argumentaire
L’origine de la violence et des guerres constitue un thème traditionnel de controverses. Selon Ibn Khaldoun, « …les guerres et les types de confrontations existaient toujours parmi les êtres vivants depuis que Dieu les a crée. Leur origine est la volonté de certains êtres de se venger les uns des autres, et chacun est soutenu par ses proches (Ahl al-Asabiyya). S’ils s’entraident pour cela et si les deux communautés s’accordent, l’une demande vengeance et l’autre se défend, la guerre se déclenche. Cela est normal chez les êtres humains ; aucune nation ou génération n’en est épargnée… ».[1] Certains philosophes antiques, ainsi que Maurras ou von Moltke, voient dans la guerre une loi divine. D’autres, comme Platon, pensent qu’elle résulte des passions humaines ou qu’elle constitue une nécessité biologique (Nietzsche, Malthus). D’autres encore mettent en cause le nationalisme attisé par les despotismes. Pour les marxistes, les affrontements viennent du choc des forces économiques. Les savants, les philosophes, les moralistes quant à eux se demandent si l’agressivité constitue une constante de la nature humaine, un caractère inné ou acquis. Selon Thomas Hobbes, dans son célèbre ouvrage Léviathan (1651), l’homme, violent à l’état de nature et assoiffé de pouvoir, se révèle belliqueux : ainsi, « L’homme est un loup pour l’homme ». Au contraire, Jean-Jacques Rousseau pense que l’homme, « naturellement pacifique et craintif », reste bon tant qu’il ne vit pas en société (Du contrat social, 1762).
Les chercheurs ne sont pas d’accord sur la nature et la date de naissance des guerres à l’époque préhistorique. Certains pensent que les conflits sont nés avec la volonté de contrôler les régions giboyeuses ou avec la sédentarisation qui aurait suscité la convoitise des chasseurs-cueilleurs à l’égard des ressources agricoles ; pour d’autres spécialistes, les affrontements auraient été facilités par le perfectionnement de la métallurgie permettant de forger des armes efficaces ou encore stimulés par l’apparition de chefs voulant consolider leur pouvoir à la faveur de luttes. L’exhumation de squelettes percés de flèches, datant de 13 000-14 000 avant JC, marque peut-être la première trace attestée de conflits. Ceux-ci semblent plus assurés vers 10.000.[2]
En tout état de cause, la guerre peut être définie comme l’affrontement de deux forces antagonistes, étatiques ou non, visant à faire prévaloir leurs prétentions, dans des domaines variés, ou à se défendre contre les ambitions des autres. Le théoricien Carl von Clausewitz peut ainsi dire que « la guerre est un acte de violence dont l’objectif est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ».[3] La dimension souvent politique des conflits est soulignée par Clausewitz : « La guerre est le prolongement de la politique par d’autres moyens ».[4] Il s’ensuit que la guerre s’ancre fréquemment dans la volonté impérialiste d’un belligérant. Elle peut aussi viser à souder une communauté contre un ennemi commun ; cet objectif est particulièrement mis en avant par les régimes autoritaires qui justifient ainsi l’encadrement strict des citoyens et cherchent à se couvrir de gloire pour faire oublier la discipline imposée. Pour le fascisme, la guerre constitue une règle de vie et un révélateur de la nature humaine. Dans un discours du 24 août 1924, Mussolini déclare :
« Vivre dangereusement : je voudrais que ce fût là le mot d’ordre du fascisme italien. Vivre dangereusement, cela veut dire être prêt à tout, à quelque sacrifice, à quelque danger possible, à quelque action que ce soit quand il s’agit de défendre la patrie (…). Le credo du fascisme est l’héroïsme ».
Faire la guerre
Les conflits armés peuvent être classés en diverses catégories, étant convenu que beaucoup de celles-ci se recoupent.
Selon l’extension géographique, on distingue les guerres mondiales impliquant de nombreux participants situés sur tout le globe et les guerres régionales, de moindre ampleur.
En fonction des objectifs visés s’individualise d’abord la vaste catégorie des guerres impérialistes.[5] Celles-ci reposent sur l’espoir de conquête de territoires indépendants, parfois sous-administrés, ou de régions appartenant à des puissances rivales. Pour les marxistes, les guerres impérialistes correspondent à un stade de développement du capitalisme qui chercherait avant tout une expansion économique fondée sur l’exploitation des territoires conquis. Lénine observe que, « en régime capitaliste, et particulièrement à son stade impérialiste, les guerres sont inévitables ».[6] Annah Arendt souligne que ce type d’expansion aboutit au totalitarisme.[7] En revanche, Joseph Schumpeter conteste l’analyse économiste des marxistes et pense que les guerres impérialistes traduisent surtout la volonté guerrière et militariste de ceux qui les déclenchent.
Parmi les affrontements impérialistes, les guerres coloniales tiennent une place particulière : elles peuvent être comprises comme la prise de contrôle de territoires par une métropole qui escompte acquérir des points d’appui stratégiques, exploiter des richesses naturelles ou une main-d’œuvre disponible, voire imposer une culture. Ces objectifs coloniaux sont parfois cachés par le conquérant qui se déclare chargé d’une mission civilisatrice. La puissance dominante impose divers statuts aux régions soumises, occupation, annexion, protectorat… ; elle peut favoriser l’émigration de ses ressortissants vers la colonie ou se contenter d’y envoyer des forces militaires et quelques cadres civils.[8]
Parmi les objectifs visés s’individualisent les guerres révolutionnaires ou guerres de libération qui veulent abolir la domination coloniale ou l’occupation étrangère. Selon les marxistes, l’indépendance ne peut être obtenue que par une lutte armée révolutionnaire soutenue par des choix politico-idéologiques d’avant-garde. Dans ce type de conflit, les belligérants s’attachent particulièrement à contrôler les populations civiles. Lénine souligne fortement le caractère positif de ces guerres :
« Les social-démocrates ne sauraient nier la valeur positive des guerres révolutionnaires, c’est-à-dire de guerres non impérialistes (…) ou encore de guerres éventuelles visant à sauvegarder les conquêtes d’un prolétariat victorieux dans sa lutte contre la bourgeoisie ».[9]
Au sein de la grille d’analyse fondée sur les objectifs, il faut citer les guerres religieuses, parfois appelées guerres saintes. Il s’agit de conflits opposants les adeptes de religions différentes. Les belligérants pensent agir au nom de principes divins supérieurs, se sentent souvent investis d’une mission sacrée, veulent imposer une foi, convertir ou éliminer leurs adversaires religieux.[10]
Le génocide vise à l’élimination totale ou partielle d’une communauté nationale, ethnique ou religieuse. Cet affrontement prend souvent la forme d’un meurtre collectif programmé, plus ou moins systématique, commis contre des personnes jugées inférieures ou indésirables.
Les conflits peuvent aussi être classés en fonction de la nature des belligérants. Les guerres civiles qui se déroulent à l’intérieur d’un Etat dépassent en ampleur l’émeute, la révolte ou l’insurrection ponctuelle, comme le montrent au XV° siècle la Querelle des Armagnacs et des Bourguignons en France et la Guerre des deux Roses en Angleterre. Les origines de ces affrontements peuvent être dynastiques, idéologico-politiques, ethniques, communautaires, religieuses. Il peut s’agir de guerres tribales. Le caractère non international n’empêche pas l’intervention plus ou moins visible d’Etats étrangers, comme ce fut le cas en Espagne (1936-1939), en Grèce (1946-1949), dans divers pays d’Afrique et du Moyen Orient.
Les moyens utilisés par les adversaires permettent d’individualiser d’autres conflits. La guerre économique s’incarne selon diverses modalités. Au départ il s’agit d’affrontements entre économies concurrentes à l’échelle mondiale. L’exacerbation des ambitions débouche en certaines occasions sur une action militaire. En temps de guerre l’un des belligérants peut chercher à étouffer son ennemi par un blocus.
La guerre psychologique ou guerre des nerfs consiste à combattre l’ennemi sur le terrain des idées, de la propagande, de la persuasion. Il faut convaincre le camp adverse qu’il se trouve dans un processus de défaite, l’effrayer, le démoraliser, voire le terroriser. Ce type de lutte implique parfois la guerre des ondes qui mobilise les moyens de la radio et de la télévision pour galvaniser un camp et amoindrir les facultés de résistance de l’autre.[11]
La guerre froide désigne stricto sensu l’affrontement qui opposa le camp occidental et le bloc soviétique de 1947 à 1989-1991. Le terme est parfois repris pour qualifier un conflit qui rappelle la lutte des deux blocs séparés par le rideau de fer. Cette guerre, fondée sur des différences idéologiques et politiques, entraîne la course aux armements conventionnels et nucléaires. Les adversaires évitent d’en venir à un affrontement direct aux conséquences incalculables, mais ils se mesurent indirectement lors de crises internationales (Berlin, Cuba, Suez…) et de guerres localisées (Corée, Indochine, Vietnam, Afghanistan…).[12]
La guerre électronique désigne les moyens par lesquels le commandement cherche à protéger son réseau de télécommunications et à entraver les transmissions de l’ennemi : écoutes, brouillage et antibrouillage, envoi de fausses instructions sur les longueurs d’onde adverses, émissions de propagande…
La guerre ABC (Atomique, Biologique, Chimique) définit une forme d’affrontement reposant sur le recours à des armes de destruction massive.
La guerre totale, théorisée par Clausewitz (Absoluter Krieg), reprise par les pangermanistes du XIX° siècle et par les nazis au XX° siècle, consiste à mobiliser toutes les ressources des belligérants, hommes et matériels, à contrôler la société, à imposer une gestion centralisée et autoritaire, la censure, le bourrage de crâne pour aboutir à l’anéantissement de l’ennemi.
Les guerres asymétriques opposent un Etat ou un groupe d’Etats à des ennemis peu nombreux mais généralement très résolus. Ces derniers développent alors une forte propagande pour compenser leur faiblesse et gagner le soutien de l’opinion. Ils recourent au terrorisme, comme les opposants antiques à l’occupation romaine, la secte des assassins à la fin du XI° siècle, les anarchistes après 1880, les nationalistes luttant contre les puissances coloniales, les groupes contemporains voulant défendre leur identité ou imposer leurs vues religieuses. Les minoritaires peuvent s’organiser et passer au stade de la guérilla menée par des partisans et francs-tireurs qui agissent par des coups de main ciblés, des embuscades, des attaques sur les arrières des unités étatiques. Les Vendéens en France sous la Révolution, les castristes à Cuba, les groupes armés anticolonialistes offrent de bons exemples de la guérilla. Les actions menées par les organisations clandestines sont souvent appelées guerre subversive.[13]
De nouvelles formes de guerre apparaissent. Sous mandat international (ONU, Union africaine, Ligue arabe…) des pays ou des groupes de pays interviennent dans des pays tiers pour rétablir l’ordre, séparer des factions rivales, pourchasser des terroristes comme le fait la France en Afrique subsaharienne, cela à l’aide de troupes régulières, de forces spéciales, de frappes ciblées par des avions ou des drones armés, des fournitures de matériel militaire.
La conduite de la guerre conditionne les résultats des affrontements. Certains espèrent parvenir à un état de force décourageant les éventuels assaillants. Les Latins disaient : « Si vis pacem, para bellum » (Si tu veux la paix, prépare la guerre). C’est dans cet esprit que la France appelle son arme nucléaire « force de dissuasion ». Autre méthode : Divisare ut imperare (Diviser pour régner) ; méthode préconisée aussi par le fabuliste Jean de La Fontaine:
« Tenez toujours divisés les méchants
La sûreté du reste de la terre
Dépend de là. Semez entre eux la guerre
Ou vous n’aurez avec eux nulle paix ».[14]
La stratégie consiste à coordonner l’action générale des armées pour atteindre les objectifs défensifs ou offensifs définis par le pouvoir politique. Napoléon Ier, Clausewitz et les généraux allemands, et aussi Foch ont posé des principes d’ensemble, mais ceux-ci sont remis en cause par l’apparition des armes de destruction massive et par les nouvelles formes de guerre.[15] La tactique est la mise en œuvre des buts stratégiques fixés préalablement ; elle consiste en grande partie dans l’art de diriger les armées sur un champ de bataille précis.
La conduite de la guerre dépend partiellement des armements mis à la disposition des combattants : armes légères, blanches ou à feu, artillerie légère ou lourde, flottes navales et aériennes, bombe atomique... Dans son appel du 18 juin 1940, le général de Gaulle souligne l’importance des équipements : « Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là ». Les fortifications tenaient jadis un rôle important dans la conduite des combats. Les nouvelles technologies et les équipements modernes bouleversent souvent la façon de se battre.
La vie des combattants attire de plus en plus l’attention des chercheurs. Le temps passé dans les casernes, les camps, les tranchées exerce une influence sur la préparation des hommes au combat, leur efficacité, leur moral, leurs espérances. Importantes se révèlent les relations entre gradés et simples soldats. Il faut étudier le caractère de la discipline, le consentement au combat ou la résignation, les mutineries comme celles que connut l’armée française en 1917, la qualité de la nourriture distribuée au front, le régime des permissions, les loisirs, les rapports avec le civils ou entre les divers contingents nationaux, métropolitains et coloniaux se battant sous le même drapeau. Le taux de pertes humaines et ses répercussions démographiques peuvent peser lourdement sur le destin des nations.
Le droit de la guerre, appelé jadis lois de la guerre, constitue un ensemble de règles très anciennes, à l’origine coutumières, destinées à définir des modalités de guerre considérées comme justes, statut des blessés, des prisonniers, des otages, des civils en zone d’occupation… La première mise en forme semble être le Code d’Hammourabi, roi de Babylone vers 2 000 avant JC. L’Eglise catholique au Moyen-Age et le philosophe Grotius au XVI° siècle donnèrent d’autres exemples d’organisation d’une « guerre juste », donc acceptable. Les juristes prirent le relai au XIX° siècle. Le droit international humanitaire fut mis en place par les conventions de Genève (1864, 1949, 1977, 2005) et de La Haye (1899 et 1907). La Croix-Rouge, appelée Croissant rouge dans les pays musulmans, fut fondée en 1863 par le Suisse Henri Dunant, frappé par l’abandon dans lequel étaient laissés les blessés après la bataille de Solferino (1859) ; cette organisation humanitaire prodigue des soins aux victimes sans distinction de nationalité.[16]
La société civile et la guerre
Pendant des siècles on a pu nettement distinguer une zone de combat et un arrière plus ou moins éloigné de l’affrontement. Certes, le déplacement des armées pouvait constamment transformer un secteur de l’arrière en zone de guerre. Aujourd’hui, avec la vitesse des moyens de transport, le progrès des armements, l’extension du terrorisme et des guérillas, il existe peu de territoires épargnés.
Il n’en reste pas moins que les civils connaissent des expériences qui leur sont propres. Dans le champ politique, les gouvernements s’attachent à contrôler les habitants de l’arrière pour que ceux-ci restent confiants et soudés derrière leurs dirigeants. La censure, le bourrage de crâne par une propagande insistante, l’encadrement des jeunes, la surveillance policière, la chasse aux espions et aux saboteurs constituent les moyens habituels utilisés par les responsables. Ceux-ci se servent parfois du levier identitaire, fondé sur le patriotisme et le nationalisme, pour resserrer la cohésion nationale. Dans ce formatage des esprits, la presse et les autres médias tiennent une place majeure. La formation d’une Union sacrée, expression trouvée par Raymond Poincaré, président de la République française en 1914, constitue l’objectif idéal. Cependant, dans une démocratie comme l’était la France au début de la Grande Guerre, l’Union sacrée ne désigne pas une fusion des partis, mais seulement une trêve dans les luttes partisanes.
En temps de guerre, les civils se trouvent généralement confrontés à des difficultés plus ou moins graves. Les entraves mises aux déplacements perturbent la réunion des familles et les approvisionnements. La réquisition des moyens de transport, des récoltes, des troupeaux et leur mise à la disposition prioritaire des armées réduisent l’acheminement des produits énergétiques et des denrées alimentaires, entraînent souvent un rationnement, surtout dans les régions non productrices. Il devient difficile de se nourrir suffisamment et de se chauffer. Les prix augmentent. L’aggravation de la pauvreté rend précaires les conditions de vie, malgré le versement d’aides diverses et l’action des organisations humanitaires. Les salariés réclament des hausses dans leurs revenus et, dans les démocraties, peuvent se mettre en grève s’ils n’obtiennent pas satisfaction. Une délinquance spécifique, liée à la pauvreté, est enregistrée : cambriolages, en particulier dans les logements inoccupés des célibataires partis au front ou dans les résidences secondaires des touristes absents, escroqueries sous couvert d’œuvres charitables, prostitution. La délinquance juvénile qui se développe est due au relâchement des liens familiaux, à l’absence du père parti au combat, aux soucis assaillant la mère occupant un emploi plus souvent que par le passé, au recul de l’obligation scolaire.[17]
Malgré l’éloignement du front, les habitants de l’arrière ressentent les réalités de la guerre. Le contact est indirect par la vue des blessés soignés loin des zones de combat, des réfugiés et des personnes déplacées venant du front ou des régions occupées par l’ennemi, des prisonniers mis à la disposition des employeurs. Le contact devient évidemment direct quand les affrontements arrivent dans un secteur jusque-là épargné. La guerre au sol et les bombardements entraînent des morts et des destructions matérielles. Si l’ennemi reste sur place, il peut occuper ou annexer le territoire, exercer des violences, prises d’otages, viols, massacres… Ces violences peuvent susciter chez les habitants une réaction patriotique de résistance.
L’état des esprits et le maintien de la confiance, en un mot l’espoir, représentent des enjeux importants. Or les populations civiles sont assaillies par de nombreuses craintes : évolution de la guerre et avenir de la patrie, sort des membres de la famille risquant leur vie au front ou détenus dans des camps de prisonniers, disette et parfois famine. La haine de l’ennemi, l’indignation contre les traîtres et les profiteurs enflent, les critiques contre les dirigeants politiques et militaires incapables d’amener une victoire rapide fusent. Durant la Première Guerre mondiale, en France, la confiance chute en 1917 et remonte à la fin de l’année quand un chef énergique, Georges Clemenceau, prend la direction du gouvernement et définit même les grandes orientations stratégiques ; il déclare le 20 novembre 1917 ce qui suit : « La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires ». Le général de Gaulle, sur un ton moins sarcastique, exposa la même idée dans son livre La Discorde chez l’ennemi (1924).
La religion entretient l’espoir, sert de recours et de consolation. En effet, la pratique augmente généralement car les particuliers invoquent Dieu pour obtenir la victoire et le retour du parent parti au front. Si ce dernier est tué ou blessé, la prière peut amener un certain réconfort.
L’économie en temps de guerre
La guerre, même brève, nécessite la mobilisation d’importantes ressources matérielles. Le financement représente une nécessité première. Aussi faut-il généralement puiser dans les réserves et les stocks d’or, réaliser les avoirs en valeurs, augmenter les impôts si la situation le permet, emprunter sur les marchés intérieurs et extérieurs, désaffecter des emprunts. Après le conflit, certains pays se trouvent exsangues, lourdement endettés, confrontés à l’inflation, tandis que d’autres, neutres ou éloignés du champ de bataille, banquiers des belligérants, sont enrichis.
La production agricole et industrielle est souvent réduite en raison des réquisitions et de la mobilisation qui envoie les travailleurs sur le front. Les déficits en matière d’énergie, de denrées alimentaires, de produits manufacturés doivent être comblés au moyen d’onéreuses importations. Le manque de bras conduit à recourir à une main-d’œuvre de remplacement : femmes, enfants, vieillards, immigrés, prisonniers de guerre. Certains soldats, qualifiés d’affectés spéciaux, sont parfois renvoyés à l’arrière quand ils possèdent une spécialité professionnelle rare ou utile à la défense nationale. Ces spécialistes sont particulièrement utilisés dans les usines reconverties pour la fourniture d’armes et de munitions.
Le commerce subit des perturbations diverses : difficulté des approvisionnements, pénuries engendrant hausses de prix, rationnement, mauvaise humeur des consommateurs. Certains négociants profitent de la situation pour se rendre coupables de délits : spéculation et augmentation excessive des prix, marché noir, fraudes sur la qualité des produits. A Menton, en septembre 1917, deux crémières furent condamnées pour avoir vendu lait contenant 76% d’eau. Les pouvoirs publics multiplient les contrôles, la création de commissions techniques et d’organes de régulation. Mais ils ne peuvent empêcher tous les délits, les petites et les grandes escroqueries, les quêtes de charité faites au seul profit du quêteur… Les trafics en tout genre favorisent l’enrichissement d’individus peu scrupuleux et d’intermédiaires louches. Les fournisseurs aux armées réalisent souvent des profits considérables.
Les possédants de tout niveau, épargnants, propriétaires sont touchés par diverses mesures adoptées par les gouvernements : réduction du taux d’intérêt des emprunts, moratoire sur les loyers, contrôle des changes, suspension de la convertibilité de l’or… Ainsi les revenus stagnent ou s’effondrent à l’heure où les prix montent. Le tourisme, activité réputée futile en temps de guerre, et les productions de luxe subissent des pertes considérables : les clients, craintifs ou éloignés des pays en guerre, se raréfient ; beaucoup de loisirs jugés choquants, jeux de hasard, fêtes joyeuses, certaines compétitions sportives, sont interdits. Les organisateurs de spectacles doivent se justifier en organisant des galas de bienfaisance. Les hôtels construits grâce à de lourds investissements restent vides. Les pays et les régions dont l’économie repose largement sur le tourisme appréhendent l’avenir.
Des difficultés particulières apparaissent dans les régions occupées ou annexées. Le vainqueur, ne se souciant pas de ménager les habitants, impose des réquisitions de toute nature, des impositions spéciales et des transferts de propriété. Les occupants, contrôlant les frontières, réduisent ou interdisent le déplacement des personnes et des biens en direction du pays ennemi, ce qui empêche la réunion des familles, coupe les circuits commerciaux traditionnels, rend la vie quotidienne très compliquée. Il arrive que la puissance occupante enrôle de force les habitants dans ses propres unités. Si une résistance se forme, la répression se révèle extrêmement sévère.
Après la guerre
Les sorties de guerre, sous l’angle démographique, économique, social, politique et diplomatique, psychologique, constituent un sujet d’étude aujourd’hui très actif.[18]
Le prix de la guerre en pertes humaines et matérielles apparaît souvent dramatique. Les soldats décédés au combat ou, plus tard, des suites de leurs blessures appartiennent aux classes d’âge jeunes, ce qui prive le pays d’hommes aptes à produire et à procréer. Le problème des classes creuses, c’est-à-dire des générations décimées, peut affecter durablement l’avenir des nations. Certains survivants, ayant reçu des blessures graves, ne peuvent se réinsérer dans l’économie. Le passif démographique comprend aussi le déficit des naissances dû à l’absence des hommes partis au front. Le bilan doit évaluer les pertes par catégorie socio-professionnelle, par région d’origine, campagne et ville, métropole et colonies, belligérants principaux et alliés lointains. Il faut noter que, dans les guerres modernes, le nombre de victimes civiles se révèle beaucoup plus important que dans le passé en raison de l’extension géographique des combats et du développement des armes de destruction massive.
Les conséquences économiques et financières obèrent le destin des pays ayant combattu : endettement, inflation, disparition du stock d’or, destructions dues aux combats, aux bombardements, aux spoliations, baisse de la production agricole et industrielle, dommages infligés aux infrastructures de base, terres arables, usines, immeubles, routes, ponts, ports, canaux… Au lendemain de la Grande Guerre, la France a perdu 3 millions d’hectares de terres cultivables, 300 000 bâtiments, 62 000 kilomètres de routes. Certaines communes situées sur le front n’ont jamais été reconstruites. En revanche, les pays tiers qui ont vendu leur production aux belligérants et avancé des crédits réalisent des profits importants : la Grande Guerre a permis un important décollage économique aux Etats-Unis et au Japon.
Les anciens belligérants ou les seuls vainqueurs se réunissent pour négocier les conditions de la paix et essayer de concrétiser les espoirs qu’ils ont nourris pendant le combat. La nature de la paix varie en fonction des rapports de force et des ambitions rivales, de la puissance respective des pays concernés, des territoires libres ou occupés à l’heure des négociations. Les traités et accords divers reflètent cette situation complexe. Aussi les changements territoriaux, le nombre des personnes déplacées, le montant des éventuelles réparations, le jugement des criminels de guerre prennent-ils des formes variables. Les découpages territoriaux issus des guerres peuvent aboutir à créer des Etats multinationaux contenant des minorités hostiles au pouvoir central. Ainsi les paix engendrent parfois des motifs de guerres ultérieures. La Pologne, rayée de la carte au XVIII° siècle n’aura de cesse de redevenir un Etat, ce qui interviendra en 1919.
Sur le plan psychologique, la guerre laisse de nombreuses plaies, voire des motifs de profond désespoir. Les blessés survivants, les anciens combattants, les veuves, les orphelins gardent les traces physiques et morales des épreuves vécues. L’historien George L. Mosse a présenté le concept très discuté de « brutalisation » : durant la guerre, la banalisation de la violence, l’exacerbation du nationalisme, la valorisation de la virilité et de la camaraderie entre soldats, la construction d’un mythe mémoriel héroïque seraient à l’origine des mouvements de masse et des fascismes.[19] Même si cette théorie peut s’appliquer à l’extrême droite allemande après 1919, elle ne semble pas rendre compte de toutes les situations dans le temps et dans l’espace. Certes les anciens soldats de la Grande Armée de Napoléon contribuèrent à construire la légende de l’empereur au XIX° siècle, mais il s’agissait plutôt d’une nostalgie de la grandeur, non d’un mouvement organisé, massif et agressif.[20] En fait la paix, le pacifisme militant, l’espoir de la construction d’une société insensible aux entraînements belliqueux, sont célébrés de longue date par d’excellents esprits. Ainsi, en 1511, l’humaniste Erasme, dans son Eloge de la folie, considère qu’il est « fou » de s’engager dans une guerre « d’où il ne peut résulter, pour les deux partis, plus de mal que de bien ». Fénelon, dans ses Dialogues des morts (1712), observe : « La guerre est un mal qui déshonore le genre humain ». Victor Hugo consacre quelques vers de ses Chansons des rues et des bois (1865) à une opposition entre les conflits et les merveilles de la création :
« Depuis six mille ans, la guerre
Plaît aux peuples querelleurs,
Et Dieu perd son temps à faire
Les étoiles et les fleurs ».
Albert Einstein, dans Comment je vois le monde (1949), espère que les peuples atteindront « un nouvel échelon du haut duquel la guerre nous apparaîtra comme une erreur incompréhensible de nos ancêtres ». A toutes les époques, beaucoup d’anciens soldats, traumatisés par la guerre, espèrent que leurs sacrifices permettent d’établir une paix durable.
Dans le domaine intellectuel, la guerre amène souvent de grands changements. Elle offre un immense sujet de réflexion aux philosophes et aux moralistes. Elle favorise les contacts et les échanges d’idées entre combattants de culture différente. Dans l’Antiquité, Rome conquiert la Grèce, après quoi elle est pénétrée par l’hellénisme, la langue, les formes artistiques et les valeurs du pays qu’elle a soumis, ce que le poète Horace résumait en ces termes : « Graecia capta ferum victorem cepit » (La Grèce vaincue vainquit son farouche vainqueur). Les armées de la Révolution française répandirent les idées républicaines et le principe des droits de l’homme dans toute l’Europe. Ce furent les combattants noirs américains qui introduisirent le jazz en Europe pendant la Première Guerre mondiale. Les drames de la Grande Guerre causèrent un profond ébranlement des esprits, une lassitude que certains essayèrent de fuir en se lançant dans une vie de plaisirs et de jouissance, une perte de confiance dans le rationalisme et le progrès qui n’avaient pas empêché les horreurs et l’hécatombe, un sentiment de l’absurde conduisant au surréalisme, à la révolte communiste, à la recherche prioritaire du bonheur matériel.
Dans certains domaines bien circonscrits, la guerre peut apporter des changements positifs. Ainsi, la médecine accomplit des progrès sur les champs de bataille, particulièrement dans la chirurgie, l’orthopédie, la microbiologie. Au XVI° siècle, Ambroise Paré, chirurgien militaire, améliore la désinfection des plaies et met au point la ligature des artères lors des amputations. Larrey pendant les campagnes napoléoniennes, Letterman durant la guerre américaine de sécession, Marie Curie qui invente les ambulances radiologiques lors de la Grande Guerre sont à la racine d’autres avancées. La guerre stimule aussi le progrès des techniques industrielles militaires dont les inventions peuvent être reprises pour la production en temps de paix, l’amélioration de l’organisation du travail, de la standardisation, du taylorisme. Durant les combats, sur les champs de bataille et dans les tranchées, les hommes issus de milieux sociaux et culturels différents apprennent à se connaître. A l’arrière, les femmes, exerçant de nouvelles responsabilités, s’émancipent.
La guerre stimule la création artistique. En littérature, beaucoup d’œuvres majeures sont inspirées par les combats ; ainsi Homère narre la guerre de Troie dans l’Iliade, Jules César fait le récit de ses batailles dans La Guerre des Gaules, l’auteur anonyme de la Chanson de Roland, au XI° siècle, évoque les combats ayant opposé, trois siècles plus tôt, les troupes de Charlemagne et les Vascons, le grand roman Guerre et paix (1864-1869) de Tolstoï se déroule pendant la campagne de Russie en 1812.[21] La peinture n’est pas en reste : Rubens figure Les Horreurs de la guerre (1637), Goya Le 3 mai 1808 à Madrid (1814), Delacroix Les massacres de Scio (1824), Otto Dix La guerre (1929-1932), Picasso Guernica (1937)… En sculpture, les effigies des héros guerriers parsèment les avenues et les places ; les monuments aux morts de 1914-1918 et 1939-1945 sont présents sur le territoire de tous les belligérants et particulièrement dans chacune des 36 000 communes de France[22]. Les marches et les hymnes incarnent la dimension militaire de la musique. Beethoven compose sa 3° symphonie dite Héroïque (1805) en l’honneur de Napoléon Bonaparte qui lui paraît diffuser en Europe les idées de la Révolution ; furieux d’apprendre que son grand homme s’est proclamé empereur, il supprime sa dédicace et la remplace par la formule funèbre : « A la mémoire d’un grand homme ». C’est aussi en hommage à Napoléon que Berlioz écrit son grand Te Deum (1849). Tchaïkovski, dans son Ouverture 1812 (1880), commémore la victoire russe sur Napoléon. L’hymne français, La Marseillaise (1792), est à l’origine un chant de guerre ; le Chant des partisans (1943) célèbre les résistants, mais la Chanson de Craonne (1917) exprime une sensibilité pacifiste, de même que Le Déserteur (1954) de Boris Vian, composée à la fin de la guerre d’Indochine. La chanson populaire s’inspire souvent des épisodes militaires. La photographie de guerre est illustrée par de grands artistes comme Robert Capa, David Duncan, Marc Flament… La guerre est représentée dans des centaines de films dont certains sont des œuvres classiques, tels J’accuse d’Abel Gance (1919), La Grande illusion de Jean Renoir (1937) qui totalise 13 millions d’entrées malgré la censure imposée par le régime nazi, Nuit et brouillard d’Alain Resnais (1956), Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick, La Bataille d’Alger de Gilles Pontecorvo (1966), Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979), La Liste de Schindler de Steven Speilberg (1994)…[23]
Depuis des siècles, la guerre ponctue sinistrement la marche de l’histoire. Elle accumule les morts et les ruines. Au sortir de la Grande Guerre, Paul Valéry conclut tristement : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ».[24]
Le thème « Guerres, Espoirs, Désespoirs et Paix dans l’Histoire » pourrait être abordé selon les axes suivants :
Faire la guerre
- Guerre et idéologie
- Le concept de guerre, l’origine du phénomène, l’art de la guerre
- Guerres mondiale et guerres régionales
- Guerres impérialistes
- Guerres coloniales
- Guerres révolutionnaires, guerres de libération
- Guerres religieuses, guerres saintes
- Guerres civiles, guerres interethniques, guerres tribales
- Guerres psychologiques
- Guerre froide
- Guerre électronique
- Guerre ABC
- Guerre totale
- Guerres asymétriques, terrorisme, guérilla, guerres subversives
- Génocides
- Nouvelles formes de guerre : guerres par procuration (ex. en Syrie), opérations ponctuelles, commandos, frappes aériennes ciblées…,
- Conduite de la guerre, stratégie, tactique, espionnage
- Buts de la guerre, attentes des Etats et des sociétés
- Vie et mort des combattants
- Lois de la guerre, droit de la guerre, action humanitaire
La société civile et la guerre
- Contrôle de l’arrière par les gouvernements
- Censure, propagande, presse et médias, surveillance policière
- Chasse aux espions, aux saboteurs, aux traîtres
- Etat des esprits, confiance ou désespoir
- Identité nationale, Union sacrée, patriotisme, nationalisme
- Pénuries, rationnement, difficultés de la vie quotidienne
- Pauvreté, charité, entraide, action sociale
- Délinquance de droit commun en temps de guerre
- Blessés, réfugiés, personnes déplacées, soignées et installées à l’arrière
- Irruption des combats à l’arrière, régions occupées, annexées, violences, prises d’otages, viols
- Résistance, collaboration, attentisme
- Vie religieuse et intellectuelle
- L’art face à la guerre : l’art au service de la guerre, l’art qui dénonce la guerre
- Les médias et la guerre : photos et articles sur la guerre, conditions de travail des journalistes…,
L’économie en temps de guerre
- Financement de la guerre, régime fiscal, emprunts, contrôle des changes, moratoires
- Transports, chemins de fer, routes, voies aériennes et maritimes, ports, guerre sous-marine
- Approvisionnement énergétique
- Production agricole et industrielle
- Main-d’œuvre de remplacement, femmes, immigrés, prisonniers de guerre
- Commerce, pénuries, augmentation des prix
- Fraudes, marché noir, altération de la qualité des produits, spéculation, escroqueries
- Aventuriers et nouveaux riches
- Difficultés des possédants, épargnants, propriétaires
- Troubles sociaux, grèves
- Tourisme, productions de luxe
- Cas des régions occupées ou annexées, réquisitions, impositions, réduction des déplacements, enrôlements forcés, résistance, répression
Après la guerre
- Prix de la guerre
- Bilan démographique, pertes humaines, blessés, invalides, déficit des naissances
- Pertes par catégorie socio-professionnelle et région d’origine
- Bilan économique et financier, destructions, baisse de la production, endettement, inflation
- Négociations de paix, traités, changements territoriaux, personnes déplacées, réparations, procès des criminels de guerre
- Bilan psychologique
- Brutalisation, mouvements de masse, pacifisme, fascisme, esprit de révolte
- Réflexion philosophique et morale, espoirs nouveaux, désespoir, déclin du rationalisme, sentiment de l’absurdité du monde
- Progrès des techniques, de l’organisation du travail, de la médecine
- Emancipation de la femme ou non
- Guerre et littérature, bande dessinée
- Guerre et arts plastiques, peinture, gravure, sculpture, monuments aux morts, photographie
- La musique dans la guerre : musique militaire, musique classique, chansons
- Guerre, cinéma et télévision
- Le retour dans les ruines (villes et villages) : retour ou non des habitants, conditions de vie, rétablissement de la vie administrative
- La reconstruction : ses financements, ses modalités (à l’identique ou modernisation)
- Les commémorations : cérémonies et monuments
- Le tourisme de guerre dans l’immédiat après-guerre (visite des tombes et champs de bataille).
Dates importantes
10 Juillet 2019 : Date limite pour les soumissions à l’adresse suivante :
tunisian.mediterranean.associ@gmail.com
- 15 novembre 2019 : Date limite pour l’envoi du Texte Final
- 25, 26, et 27 Novembre 2019 : 12ème Colloque international à Béja – TUNISIE.
Modalités de soumission
- Proposition individuelle : un sujet nouveau qui n’a pas été déjà publié ou présenté dans un colloque scientifique.
- Résumé détaillé: une page au minimum (Police : Times New Roman 12 ; Page: Marges 2,5 cm ; Interligne : simple), avec un C.V. scientifique mis à jour.
- Les propositions de communication pourront être soumises en Arabe, en Anglais, en Français, ou en Espagnol.
- Pour les résumés en Français ou en Espagnol, une traduction détaillée en Anglais est obligatoire (une page au minimum : Police : Times New Roman 12 ; Page: Marges 2,5 cm ; Interligne : simple).
- Pour les résumés en Arabe, une traduction détaillée en Anglais ou en Français est obligatoire (une page au minimum).
- Une publication est envisagée à l’issue du colloque après l’évaluation des textes par le comité scientifique.
Comité scientifique
- Ibrahim Muhammed Saadaoui (University of Tunisia / T.M.A. for HSES),
- Abdennaser Ali Al-Fakki (International University of Africa. Sudan),
- Adel Ben Youssef (University of Sousse. Tunisia)
- Adel Zyada (Cairo University, Egypt),
- Aislu B. Yunusova (Ufa Science Center. Russia),
- Alain Hugon (University of Caen. France)
- Ali Zidi (University of Sfax. Tunisia)
- Ammar Fadhel Hamza (University of Basrah, Iraq),
- Antonio Garrido Almonacid (University of Jaén. Spain),
- Belgacem Tababi (University of Manouba. Tunisia),
- Boutheina Telmini (University of Tunis. Tunisia)
- Claudia Martinez Mullen (Wits School of Governance Johannesburg. South Africa),
- Debarati Sarkar (CLRA, Delhi, India)
- Elizabeh Bishop (Texas State university. USA),
- Eric R. Dursteler (Brigham Young University. USA),
- Fatima Azzahra Guechi (University of Constantine. Algeriaà,
- Florentine AGOH (University of Bouake, Ivory Coast),
- Habib Belaid (University of Manouba. Tunisia),
- Hana Younis (University of Sarajevo. Bosnia and Herzegovina)
- Hassan Amili (University of Hassan II. Mohammedia. Morocco),
- Hussein Ammari (University of Beni Mellel, Morocco),
- Idrissa BA (Cheikh Anta Diop University of Dakar, Senegal),
- Idrissa Soïba Traore (University of Bamako, Tchad),
- Ilaboti Dipo (University of Lomé. Togo),
- John Chircop (University of Malta),
- Jomaa Ben Zarwal (University of Batna. Algeria)
- Kamaran M.K. Mondal (University of Burdwan, West Bengal, India)
- Kemal Çiçek (Yeni Türkiye Stratejik Araştırma Merkezi. Ankara, Turkey)
- Khalifa Hammache (University of Constantine. Algeria)
- Kimba Kapanda Vincent (University of Lubumbashi. DRC),
- Kouadio Kouassi Kan Adolphe (Alassane University Ouattara, Bouaké. Ivory Coast)
- Laurence Marfaing (University of Hamburg. Germany)
- Laurence Michalak (University of California, Berkeley. USA)
- Lisbeth Haas (University of California, Santa Cruz. USA),
- Mabrouk Chihi (University of Jendouba. Tunisia),
- Manel Muhammed Salih (University of Moussul. Iraq),
- Marie-Christine Allart (University of Lille3, France),
- Marina Bertoncin (University of Padova. Italy),
- Martina Hacke (University of Düsseldorf. Germany),
- Mayéda Ningui Wénssowa (University of Lomé. Togo)
- Mbida Onambele Max Zachée Saintclair (University of Buea. Cameroon),
- Meignan Gouedan Richard (Felix Houphouet Boigny University, Abidjan. Ivory Coast)
- Messina Mvogo Ernest (University of Douala. Cameroon)
- Minoti Chakravarty-Kaul (New Delhi University. India)
- Mohammed Arnaout (Al- al Bayit University, Jordan),
- Mohammed Bdiwi (University of Asyut, Egypt),
- Mohammed Chadly (University of Algiers, Algeria)
- Mohammed Ratoul (University of Hassiba ben Bouali, Chlef. Algeria)
- Mouna Ben Aissa (University of Gabes. Tunisia)
- Mustafa Ozturk (Fırat Üniversitesi. Elazığ. Türkiye)
- Nawal Moutazakki (University of Hassan II. Casablanca. Morocco),
- Nelly Hanna (American university in Cairo. Egypt)
- Othmane Mansouri (University of Hassan II. Mohammedia. Morocco),
- Paola Avallone (Italian National Council of Research. Napoli. Italy)
- Pierre-Éric Fageol (University of Reunion)
- Prisca Justine EHUI (ISAD. Abidjan. Ivory Coast),
- Rafael Valenci (University of Seville. Spain),
- Raffaella Salvemini (Italian National Council of Research. Napoli. Italy)
- Ralph Schor (University of Nice-Sophia Antipolis. France),
- Raspaud Michel (Université Grenoble Alpes. France)
- Salah Haridy (University of Damanhour. Egypt),
- Sami Abdelmalik al-Bayyadhi (Cairo University, Egypt),
- Sami Madhi (Mustansiriya University, Baghdad. Iraq),
- Sergio Luiz Cruz Aguilar (Sao Paulo State University. Brazil)
- Talal Hmud al-Mikhlafi (University of Ataz. Yemen)
- Tanoh Raphael Bekoin (University of Bouake, Ivory Coast).
- Thierry Vanelslander (University of Antwerp. Begium),
- Yves Guillermou (Toulouse University 3. France)
References
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[22]. BECKER Annette, Les monuments aux morts. Mémoire de la Grande Guerre, Errance, Paris, 1988.
[23]. ANDREVON Jean-Pierre, Encyclopédie de la guerre au cinéma et à la télévision, Vendémiaire, Paris, 2018.
[24]. VALERY Paul, La Crise de l’esprit, première lettre, 1919.
The Tunisian-Mediterranean Association for Historical, Social and Economic Studies (TMA for HSES) & The Tunisian World Center for Studies, Research and Development (TWC for SRD) will organize the 12th International Symposium around the theme: Wars, Hope, Despair and Peace in History, on 25, 26 and 27 November 2019.
Argument
The causes of violence and wars is a traditional theme of controversy. According to Ibn Khaldoun, "...wars and types of confrontation have always existed among living beings since God created them. Their origin is the will of certain beings to take revenge on each other, and each is supported by his relatives (Ahl al-Asabiyya). If they help each other and if the two communities agree, one demands revenge and the other defends itself, and war is triggered. This is normal in humans; no nation or generation is spared...". Some old philosophers, like Maurras or von Moltke, see war as a divine law. Others, like Plato, think that it results from human passions or that it constitutes a biological necessity (Nietzsche, Malthus). Still others attribute it to nationalism fueled by despotism. For Marxists, conflict comes from the clash of economic forces. Scholars, philosophers, and moralists debate whether aggression is a constant factor in human nature, an innate or acquired character. According to Thomas Hobbes, in his famous work Leviathan (1651), man in the state of nature is violent, thirsty for power, and belligerent: thus, "Man is a wolf toward man". Arguing the contrary, Jean-Jacques Rousseau thinks that man is "naturally peaceful and fearful", and remains good as long as he does not live in society (From The Social Contract, 1762).
Researchers disagree on the nature and origins of wars in prehistoric times. Some think that conflicts were born out of the desire to to control game resources or with sedentarization that would have attracted hunter-gatherers' desire for agricultural resources; for other specialists, these clashes would have been facilitated by the perfecting of metallurgy to forge effective weapons or stimulated by the appearance of leaders wanting to consolidate their power through battles. The exhumation of skeletons pierced with arrows, dating from 13,000-14,000 BC, marks perhaps the first proven record of conflict. There are more definite traces of conflict around 10.000 BC.
In any case, war can be defined as the confrontation of two antagonistic forces, state or non-state, aiming at achieving their goals of various kinds, or to defend themselves against the ambitions of others. The theorist Carl von Clausewitz thus says that "war is an act of violence whose objective is to compel the adversary to execute our will". The often political dimension of conflict is emphasized by Clausewitz: "War is the extension of politics by other means". It follows that war is frequently anchored in the imperialist will of a belligerent. It can also have as its purpose to weld a community together against a common enemy; this objective is particularly emphasized by authoritarian regimes that use this argument justify strict control of citizens and covering themselves with glory to make people forget this imposed control. For fascism, war is a rule of life and a window into human nature. In a speech dated August 24, 1924, Mussolini states:
"To live dangerously: I want this to be the overall slogan of Italian fascism. To live dangerously means to be ready for anything, for any sacrifice, for any possible danger, for any action whatsoever when it comes to defending the fatherland (...). The creed of fascism is heroism.
MAKING WAR
Armed conflicts can be classified into various categories, with the understanding that many of them overlap.
Depending on the geographic extent, there are world wars involving many participants from all over the world as well as smaller regional wars.
With regard to objectives, imperialist wars constitute a large category. These are based on the hope of conquering independent territories, sometimes not attached to strong central governments, or regions belonging to rival powers. For the Marxists, imperialist wars correspond to a stage of development of capitalism which would seek above all economic expansion based on the exploitation of conquered territories. Lenin observes that "in a capitalist regime, and particularly at its imperialist stage, wars are inevitable". Hannah Arendt points out that this type of expansion leads to totalitarianism. On the other hand, Joseph Schumpeter contests the economist analysis of Marxists and thinks that imperialist wars mainly reflect the warlike and militaristic will of those who trigger them.
Within the category of imperialist clashes, colonial wars have a special place: they can be understood as the takeover of territories by a metropolis that expects to occupy strategic support points, exploit natural resources or make use of an available workforce, even impose a culture. These colonial objectives are sometimes hidden by the conqueror who claims to be engaging in a civilizing mission. The dominant power imposes various statuses on the subject regions--occupation, annexation, protectorate ...; it can encourage the emigration of its nationals to the colony or be content to send military forces and some civilian cadres.
Among the objectives are individualized revolutionary wars or wars of liberation wars that seek to abolish colonial domination or foreign occupation. According to the Marxists, independence can only be achieved by a revolutionary armed struggle supported by avant-garde political-ideological choices. In this type of conflict, belligerents pay particular attention to controlling civilian populations. Lenin strongly emphasizes the positive nature of these wars:
"The Social-Democrats can not deny the positive value of revolutionary wars, that is to say, non-imperialist wars ... or possible wars aimed at safeguarding the conquests of a victorious proletariat in its struggle against the bourgeoisie.".
Within the goal-based analysis grid, there are religious wars, sometimes called holy wars. These are conflicts that oppose followers of different religions. Belligerents think they act in the name of higher or divine principles, often feel invested with a sacred mission, and want to impose a faith, convert or eliminate their religious opponents.
Within the analysis grid Genocide aims at the total or partial elimination of a national, ethnic or religious community. This confrontation often takes the form of a programmed, more or less systematic, collective murder committed against people considered to be inferior or undesirable.
Conflicts can also be classified according to the nature of the belligerents. Civil wars taking place within a state go beyond riot, revolt or occasional insurrection, as shown in the fifteenth century the Quarrel between the Armagnacs and Burgundians in France and the War of the Roses in England. The origins of these clashes can be dynastic, ideological-political, ethnic, community, or religious. These may be tribal wars. Their non-international character does not prevent the intervention of foreign states, as was the case in Spain (1936-1939), in Greece (1946-1949), and in various African countries and in the Middle East.
The means used by the adversaries make it possible to individualize other conflicts. Economic war is embodied in various ways. Initially, these are clashes between competing economies on a global scale. The exacerbation of ambitions leads on some occasions to military action. In wartime one of the belligerents may seek to stifle his enemy by blockade.
Psychological warfare or war of the nerves consists in fighting the enemy on the grounds of ideas, propaganda, persuasion. It is necessary to convince the opposing camp that it is in a process of defeat, to scare it, to demoralize it, even to terrorize it. This type of struggle sometimes involves the war of the air waves which mobilizes radio and television to galvanize one camp and to lessen the capacity of resistance of the other.
Cold War is strictly speaking the confrontation between the Western camp and the Soviet bloc from 1947 to 1989-1991. The term is sometimes used to describe a conflict that recalls the struggle of these two blocks separated by the Iron Curtain. This war, based on ideological and political differences, led to the conventional and nuclear arms race. Opponents avoid coming to a direct confrontation because it would have ncalculable consequences, but they confront each other indirectly during international crises (Berlin, Cuba, Suez ...) and localized wars (Korea, Indochina, Vietnam, Afghanistan ...).
Electronic warfare refers to the means by which one party seeks to protect its telecommunications network and to hinder the enemy's transmissions: eavesdropping, jamming and anti-jamming, sending false instructions on enemy wavelengths, propaganda broadcasts, etc.
ABC war (Atomic, Biological, Chemical) defines a form of confrontation based on the use of weapons of mass destruction.
Total war, theorized by Clausewitz (Absoluter Krieg), adopted by the Pan-Germans of the nineteenth century and by the Nazis in the twentieth century, consists in mobilizing all the resources of belligerents, men and equipment, to control society, to impose a centralized and authoritarian control, censorship, and stuffing people’s heads with propaganda, leading to the annihilation of the enemy.
Asymmetrical wars oppose a state or a group of states with small but generally very strong enemies. The latter then develop strong propaganda to compensate for their weakness and to win the support of public opinion. They resort to terrorism, such as the ancient opponents of the Roman occupation, the sect of the assassins at the end of the eleventh century, the anarchists after 1880, the nationalists fighting against the colonial powers, contemporary groups wanting to defend their identity or impose their religious views. Minorities can organize themselves and move to the guerrilla stage led by partisans and snipers who act by targeted blows, ambushes, attacks on state forces. The Vendeans in France under the Revolution, the Castroites in Cuba, the anticolonialist armed groups offer good examples of guerrilla warfare. The actions of clandestine organizations are often referred to as subversive warfare.
New forms of war appear. Under international mandate (UN, African Union, Arab League ...) countries or groups of countries intervene in third countries to restore order, separate rival factions, or to chase terrorists as France does in sub-Saharan Africa, in assisting regular troops, special forces, targeted strikes by airplanes or armed drones, or supplying military equipment.
The conduct of the war conditions the results of the clashes. Some hope to achieve a state of force discouraging potential attackers. The Latins said: "If vis pacem, para bellum" (If you want peace, prepare the war). It is in this spirit that France calls its nuclear weapon a "deterrent". Another method is Divisare ut imperare (Divide and conquer). This is a method also recommended by the Jean de La Fontaine in his fables:
"Always keep the bad guys divided
The safety of the rest of the earth
Depends on. Sow war between them
Or you will have no peace with them".
The strategy is to coordinate the general action of the armies to achieve the defensive or offensive goals defined by political power. Napoleon I, Clausewitz and the German generals, and also Foch set general principles, but these are challenged by the appearance of weapons of mass destruction and new forms of war. The tactic is the implementation of the previously set strategic goals; it consists largely of the art of directing armies on a specific battlefield.
The conduct of the war depends partly on the armaments placed at the disposal of the combatants: light weapons, different kinds of firearms, light or heavy artillery, naval and air fleets, atomic bombs ... In his appeal of June 18, 1940, General de Gaulle emphasized the importance of equipment: "Today we are being attacked by a mechanized force, and we will be able to overcome it in the future by a superior mechanized force. The fate of the world depends on it ". Fortifications once held an important role in the conduct of fighting. New technologies and modern equipment have made old fortifications obsolete.
The life of combatants is attracting more and more attention from researchers. The time spent in the barracks, camps, trenches has an influence on the preparation of men for combat, their efficiency, their morale, their hopes. The relations between officers and simple soldiers is important. It is necessary to study the character of military training, whether the soldier fully consents or is merely resigned, and mutinies such as those that took place in the French army in 1917, the quality of the food distributed at the front, the system of the furloughs and leaves, leisure, the relations with the civilians or among the various contingents fighting under the same flag. The rate of human loss and its demographic impact can weigh heavily on the destiny of nations.
The rules for the conduct of war are very old, originally customary rather than written, designed to define the modalities of war that were considered just—regarding the atatus of wounded soldiers, prisoners, hostages, civilians in occupation zones, etc. The first written code regarding war may have been the Code of Hammurabi, who has King of Babylon around 2000 BC. The Catholic Church in the Middle Ages and the philosopher Grotius in the sixteenth century are examples of the doctrine of the "just war". Jurists became active in this domain in the nineteenth century. International humanitarian laws were established by the Conventions of Geneva (1864, 1949, 1977, 2005) and the Hague (1899 and 1907). The Red Cross, called Red Crescent in Muslim countries, was founded in 1863 by the Swiss Henri Dunant, who was struck by how the wounded were abandoned after the battle of Solferino (1859); this humanitarian organization today provides care to victims without distinction of nationality.
CIVIL SOCIETY AND WAR
For centuries there was a clear distinction between a combat zone and a rear area more or less distant from the conflict. Of course, the movement of battle lines could constantly transform a sector from the rear into a war zone. Today, with very rapid means of transport, advancements in armaments, the growth of terrorism and guerrillas, there are few places in the world that are spared.
Nevertheless, civilians have their own experiences of war. In the political arena, governments try to control people in the rear so that they remain confident and united behind their leaders. Censorship, brainwashing through insistent propaganda, supervision of youth, police surveillance, spying and sabotage are the usual means used by officials. They sometimes use the lever of identity, based on patriotism and nationalism, to strengthen national cohesion. In this game of influencing minds, the press and other media have a major role. The formation of a “Sacred Union,” an expression coined by Raymond Poincaré, President of the French Republic in 1914, is the ideal goal. However, in a democracy like France at the beginning of the Great War, the Sacred Union did not mean a fusion of parties, but only a temporary truce in partisan struggles.
In wartime, civilians are usually faced with more or less serious difficulties. Barriers to travel disrupt family unity and subsistence of the family. The requisitioning of means of transport, harvests, herds and their redirection to provide for armies reduces the supplies of all kinds, often leading to rationing, especially in regions that produce little. It becomes difficult to get enough to eat and to keep warm. Prices increase. The worsening of poverty makes living conditions precarious, despite the provision of various kinds of aid and the action of humanitarian organizations. Workers demand increases in their incomes and, in democracies, they can go on strike if they do not obtain satisfaction. Crimes related to poverty increase--burglaries, especially in the unoccupied housing of those who have left for the front or in the second homes of absent tourists, scams under the guise of charitable works, prostitution. Juvenile delinquency increases due to the loosening of family ties, the absence of the father who has gone to battle, the worries that assault the mother who has to work harder than in the past, and the decline in public education.
Despite the remoteness of the front, the inhabitants of the rear feel the realities of the war. The contact is indirect--the sight of the wounded being cared for far away from the combat zones, refugees and displaced persons coming from the front or the regions occupied by the enemy, prisoners put at the disposal of employers. The contact obviously becomes direct when clashes come to a sector hitherto spared. Ground war and bombing lead to death and material destruction. If the enemy remains on the spot, he can occupy or annex the territory, commit violence, take hostages, commit rapes, massacres ... These acts of violence can provoke in the inhabitants a patriotic reaction of resistance.
The state of mind and the maintenance of trust--in other words, hope--are important issues. But civilians are beset by many fears: the future course of the war and the future of the fatherland, the fate of family members risking their lives at the front or being held in prison camps, famine and sometimes starvation. Hatred of the enemy and indignation against traitors and profiteers swell, criticisms against political and military leaders unable to bring a quick victory coalesce. During the First World War, in France, trust fell in 1917 and rose up again at the end of the year when an energetic leader, Georges Clemenceau, took the direction of the government and even defined major strategic orientations; he declared on November 20, 1917, the following: "War is a thing too serious to be entrusted to the military". General de Gaulle, in a less sarcastic tone, expounded the same idea in his book Discord in the Enemy (1924).
Religion maintains hope, serves as a remedy and a consolation. Indeed, religious practice generally increases because the individuals invoke God to obtain victory and the return of the relative gone to the front. If the latter is killed or injured, prayer can bring some comfort.
ECONOMY IN WARTIME
War, even when it is brief, requires the mobilization of important material resources. Funding is a primary necessity. Therefore, gold reserves and inventories are generally used, asset holdings increased, taxes increased if the situation permits, borrowing on domestic and foreign markets, and disbursing loans. After the conflict, some countries find themselves drained, heavily indebted, confronted with inflation, while others, neutral or far from the battlefield, bankers of the belligerents, are enriched.
Agricultural and industrial production is often reduced because of requisitions and mobilizations that send workers to the front. Deficits in energy, food and manufactured goods must be met by expensive imports. The lack of arms leads to the use of a replacement workforce: women, children, old people, immigrants, prisoners of war. Some soldiers, who are given special assignments, are sometimes returned to the rear when they have a professional specialty that is rare or useful for national defense. These specialists are particularly used in converted factories for the supply of weapons and ammunition.
Trade undergoes various disturbances: difficulty of supply, shortages causing price increases, rationing, bad mood of the consumers. Some traders take advantage of the situation and are guilty of misdemeanors: speculation and excessive price increases, black market, fraud regarding product quality. In Menton, in September 1917, two creameries were sentenced for selling milk containing 76% water. The public authorities increase controls, creating technical commissions and regulatory bodies. But they cannot prevent all crimes, small and large scams, charity requests that are made for private gain ... Trafficking of any kind promotes the enrichment of unscrupulous individuals and shady intermediaries. Armed forces suppliers often make considerable profits.
The owners at all levels, savers are affected by various measures adopted by the governments: reduction of the rate of interest on loans, moratoriums on rents, control of the currency exchange, suspension of the convertibility of gold ... Thus the incomes stagnate or collapse at a time when prices are rising. Tourism, an activity considered futile in time of war, and luxury products suffer considerable losses: customers, fearful or distant from the countries at war, become rare; leisure deemed offensive, gambling, ostentatious holidays, and some sports competitions, are prohibited. Show organizers must justify themselves by organizing charity galas. Hotels built with heavy investments remain empty. Countries and regions whose economies are largely based on tourism fear for the future.
Special difficulties arise in the occupied or annexed regions. The winner, not caring to spare the inhabitants, imposes requisitions of all kinds, special taxes and property transfers. The occupiers, controlling the borders, reduce or prohibit the movement of people and goods toward the enemy, which prevents the reunion of families, cuts the traditional commercial circuits, and makes everyday life very complicated. The occupying power sometimes forces the inhabitants into its own military units. If resistance is formed, the repression is extremely severe.
AFTER THE WAR
The outcomes of war, from the demographic, economic, social, political and diplomatic points of view, are very active subject of study today.
The cost of war in human and material terms often appears dramatic. Soldiers who died in combat or, later, as a result of their wounds, belong to the younger age groups, which deprives the country of men who are able to produce and procreate. The problem of decimated generations can have a lasting effect on the future of nations. Some survivors who have been seriously injured cannot re-enter the economy. The demographic liability also includes the birth deficit due to the absence of men at the front. The balance sheet must assess the losses by socio-professional category, by region of origin, countryside and city, metropolis and colonies, main belligerents and distant allies. It should be noted that in modern wars the number of civilian casualties is much greater than in the past due to the geographic spread of fighting and the development of weapons of mass destruction.
Economic and financial consequences undermine the fate of the countries that fought: indebtedness, inflation, loss of gold supply, destruction due to fighting, bombing, spoliation, decline in agricultural and industrial production, damage to basic infrastructure and arable land, factories, buildings, roads, bridges, ports, canals ... In the aftermath of the Great War, France lost 3 million hectares of arable land, 300,000 buildings, 62,000 kilometers of roads. Some communes on the front have never been rebuilt. On the other hand, the third countries which sold their production to the belligerents and advanced credit to them gain significant profits: the Great War allowed a large economic takeoff in the United States and Japan
Former belligerents or the winners of the war come together to negotiate the terms of peace and try to accomplish the hopes they have built up during the fight. The nature of peace varies according to the balance of power and competing ambitions, the respective power of the countries concerned, the free or occupied territories at the time of the negotiations. The various treaties and agreements reflect this complex situation. Also territorial changes, the number of displaced persons, the amount of possible reparations, and the court judgments of war criminals take different forms. Territorial divisions resulting from wars can lead to the creation of multinational states containing minorities hostile to the central power. Thus, peace sometimes generates motives for later wars. Poland, wiped off the map in the eighteenth century, once again becomes a state in 1919.
At the psychological level, war leaves many wounds, even reasons for deep despair. The wounded survivors, veterans, widows and orphans bear the physical and moral traces of their sufferings. Historian George L. Mosse presented the widely discussed concept of "brutalization": during the war, the trivialization of violence, the exacerbation of nationalism, the valorization of virility and camaraderie among soldiers, the construction of heroic memorial myth is at the origin of mass movements such as fascism. Although this theory may apply to the German far right after 1919, it does not seem to capture all situations in time and space. While the former soldiers of Napoleon's Grande Armée helped to build the legend of the emperor in the nineteenth century, it was rather a nostalgia for greatness, not an organized, massive and aggressive movement. In fact, peace, militant pacifism, the hope of building a society insensitive to bellicose training, have long been celebrated. Thus, in 1511, the humanist Erasmus, in his Eloge de la Folie, considers that it is "crazy" to engage in a war "from which it there results, for both parties, more harm than good ". Fenelon, in his Dialogues des morts (1712), observes: "War is an evil that dishonors the human race". Victor Hugo dedicates some verses of his Songs of Streets and Woods (1865) to an opposition between conflicts and the wonders of creation:
"For six thousand years, war
Has brought pleasure to quarrelsome people,
And God is wasting his time creating
Stars and flowers.”
Albert Einstein, in How I See the World (1949), hopes that people will reach "a new level from which war will appear to us as an incomprehensible mistake of our ancestors". At all times, many former soldiers, traumatized by war, hope that their sacrifices will establish a lasting peace.
In the intellectual field, war often brings about great changes. It offers an immense subject of reflection to philosophers and moralists. It promotes contacts and exchange of ideas between fighters of different cultures. In ancient times, Rome conquered Greece, after which it was penetrated by Hellenism--the language, art and values of the country it had defeated, which the poet Horace summed up in these terms: "Graecia capta ferum victorem cepit "(Defeated Greece defeated its fierce conqueror). The armies of the French Revolution spread republican ideas and the principle of human rights throughout Europe. It was Black American fighters who introduced jazz to Europe during the First World War. The tragedies of the Great War caused a profound shaking of world views, a weariness that some tried to escape by launching into a life of pleasure and enjoyment, a loss of confidence in rationalism and progress that had not stopped the horrors and the hecatomb, a feeling of the absurd leading to surrealism, communist revolt, with priority given to the search for material happiness.
In certain well-defined areas, war can bring positive change. Thus, medicine makes progress on the battlefields, particularly in surgery, orthopedics, microbiology. In the 16th century, Ambroise Paré, a military surgeon, improved the disinfection of wounds and developed ligation of the arteries during amputations. Larrey during the Napoleonic campaigns, Letterman during the American Civil War, and Marie Curie who invented the radiological ambulances during the Great War are at the root of other advances. War also stimulates progress in military industrial techniques whose inventions can be reused for production in time of peace, the improvement of organization of work, standardization, Taylorism. During fighting, on the battlefields and in the trenches, men from different social and cultural backgrounds get to know each other. Back behind the front, women, exercising new responsibilities, emancipate themselves.
War stimulates artistic creation. In literature, many major works have been inspired by fighting; Homer narrates the Trojan War in the Iliad, Julius Caesar recounts his battles in The War of the Gauls, the anonymous author of the Song of Roland, in the eleventh century, evokes the fighting three centuries earlier, between the troops of Charlemagne and the Vascons. The great novel War and Peace (1864-1869) of Tolstoy takes place during the Russian campaign of 1812. Painting is not to be outdone: Rubens painted The Horrors of the war (1637), Goya painted the events of May 3, 1808 in Madrid (1814), Delacroix The massacres of Scio (1824), Otto Dix (1929-1932), Picasso’s Guernica (1937) In sculpture, effigies of warrior heroes dot the avenues and squares; war memorials of 1914-1918 and 1939-1945 are present on the territory of all the belligerents and particularly in each of the 36 000 communes of France. Marches and hymns embody the military dimension of music. Beethoven composed his third (so-called) Heroic Symphony (1805) in honor of Napoleon Bonaparte, who seemed to him to be spreading the ideas of the Revolution in Europe; furious to learn that this great man proclaimed himself emperor, he suppresses his dedication and replaces it with the funeral formula: "In memory of a great man". It is also in tribute to Napoleon that Berlioz wrote his great Te Deum (1849). Tchaikovsky, in his Overture 1812 (1880), commemorates the Russian victory over Napoleon. The French anthem, La Marseillaise (1792), is originally a war song; the Song of the partisans (1943) celebrates the resistance, but the Song of Craonne (1917) expresses a pacifist sensibility, as well as The Deserter (1954) by Boris Vian, composed at the end of the Indochina War. Popular songs are often inspired by military episodes. War photography is illustrated by great artists such as Robert Capa, David Duncan, Marc Flament War is represented in hundreds of films, some of which are classic works, such as Abel Gance's J’Accuse (1919), La Grande Illusion of Jean Renoir (1937) which totaled 13 million admissions despite the censorship imposed by the Nazi regime, Night and Fog by Alain Resnais (1956), Trails of Glory by Stanley Kubrick, The Battle of Algiers by Gillo Pontecorvo (1966), Francis Ford Coppola's Apocalypse Now (1979), and Steven Speilberg's Schindler's List (1994)
For centuries, war has been a sinister punctuation to the march of history. War gives rise to an accumulation of dead and ruins. At the end of the Great War, Paul Valéry sadly concluded: "We, civilizations, we now know that we are mortal".
The theme "Wars, Hope, Despair and Peace in History" can be approached along the following lines:
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Making war
- War and ideology
- The concept of war, the origin of the phenomenon, the art of war
- World Wars and regional wars
- Imperialist wars
- Colonial Wars
- Revolutionary wars, liberation wars
- Religious wars, holy wars
- Civil wars, interethnic wars, tribal wars
- Psychological Wars
- Cold War
- Electronic warfare
- ABC war
- Total war
- Asymmetric wars, terrorism, guerrilla warfare, subversive wars
- Genocides
- New forms of war: proxy wars (eg in Syria), punctual operations, commandos, targeted air strikes ...,
- Conduct of war, strategy, tactics, spying
- Goals of war, expectations of states and societies
- Life and death of fighters
- Laws of war, law of war, humanitarian action
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Civil society and war
- Rear control by governments
- Censorship, propaganda, press and media, police surveillance
- Hunting for spies, saboteurs, traitors
- State of mind, trust or despair
- National Identity, Sacred Union, Patriotism, Nationalism
- Shortages, rationing, difficulties of daily life
- Poverty, charity, mutual aid, social action
- Common law crime in wartime
- Injured, refugees, displaced, forward- and rear-facing
- Irruption of fighting in the rear, occupied areas, annexations, violence, hostage-taking, rape
- Resistance, collaboration, wait-and-seeism
- Religious and intellectual life
- Art in the face of war: art at the service of war, art that denounces war
- The media and the war: photos and articles on the war, working conditions of the journalists...,
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The economy in time of war
- Financing of war, taxation, loans, exchange controls, moratoria
- Transportation, railways, roads, air and sea, ports, submarine warfare
- Energy supply
- Agricultural and industrial production
- Replacement labor, women, immigrants, prisoners of war
- Trade, shortages, price increases
- Fraud, black market, alteration of product quality, speculation, scams
- Adventurers and new rich
- Difficulties of owners, savers
- Social unrest, strikes
- Tourism, luxury productions
The case of occupied or annexed regions, requisitions, impositions, reduction of displacements, forced enlistment, resistance, repression
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After the war
- War Prices
- Demographic balance sheet, loss of life, injured, disabled, birth deficit
- Losses by socio-professional category and region of origin
- Economic and financial balance, destruction, decline in production, indebtedness, inflation
- Peace negotiations, treaties, territorial changes, displaced persons, reparations, trials of war criminals
- Psychological assessment
- Brutalization, mass movements, pacifism, fascism, spirit of revolt
- Philosophical and moral reflection, new hopes, despair, decline of rationalism, feelings of the absurdity of the world
- Progress in techniques, organization of work, medicine
- Emancipation of women (or not)
- War and literature, cartoons
- War and visual arts, painting, engraving, sculpture, war memorials, photography
- Music in War: Military Music, Classical Music, Songs
- War, cinema and television
- Return to the ruins (towns and villages): return or not of the inhabitants, living conditions, restoration of administrative life
- Reconstruction: its financing, its terms
- Commemorations: ceremonies and monuments
- War tourism in the immediate post-war period (visit of graves and battlefields).
Important dates
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July 10, 2019: Deadline for submissions to the following address:
tunisian.mediterranean.associ@gmail.com
- November 15, 2019: Deadline for sending the Final Text
- 25, 26, and 27 November 2019: 12th International Symposium in Béja - TUNISIA
Terms of submission
- Individual proposal: a new subject that has not already been published or presented in a scientific symposium.
- Detailed summary: one page at a minimum (Font: Times New Roman 12; Page: 2.5 cm margin; line spacing: single), with updated scientific C.V.
- Proposals for papers may be submitted in Arabic, English, French or Spanish.
- For French or Spanish abstracts, a detailed English translation is required (at least one page: Font: Times New Roman 12, Page: Margins 2.5 cm, Line spacing: simple).
Scientific Committee
- Ibrahim Muhammed Saadaoui (University of Tunisia / T.M.A. for HSES),
- Abdennaser Ali Al-Fakki (International University of Africa. Sudan),
- Adel Ben Youssef (University of Sousse. Tunisia)
- Adel Zyada (Cairo University, Egypt),
- Aislu B. Yunusova (Ufa Science Center. Russia),
- Alain Hugon (University of Caen. France)
- Ali Zidi (University of Sfax. Tunisia)
- Ammar Fadhel Hamza (University of Basrah, Iraq),
- Antonio Garrido Almonacid (University of Jaén. Spain),
- Belgacem Tababi (University of Manouba. Tunisia),
- Boutheina Telmini (University of Tunis. Tunisia)
- Claudia Martinez Mullen (Wits School of Governance Johannesburg. South Africa),
- Debarati Sarkar (CLRA, Delhi, India)
- Elizabeh Bishop (Texas State university. USA),
- Eric R. Dursteler (Brigham Young University. USA),
- Fatima Azzahra Guechi (University of Constantine. Algeriaà,
- Florentine AGOH (University of Bouake, Ivory Coast),
- Habib Belaid (University of Manouba. Tunisia),
- Hana Younis (University of Sarajevo. Bosnia and Herzegovina)
- Hassan Amili (University of Hassan II. Mohammedia. Morocco),
- Hussein Ammari (University of Beni Mellel, Morocco),
- Idrissa BA (Cheikh Anta Diop University of Dakar, Senegal),
- Idrissa Soïba Traore (University of Bamako, Tchad),
- Ilaboti Dipo (University of Lomé. Togo),
- John Chircop (University of Malta),
- Jomaa Ben Zarwal (University of Batna. Algeria)
- Kamaran M.K. Mondal (University of Burdwan, West Bengal, India)
- Kemal Çiçek (Yeni Türkiye Stratejik Araştırma Merkezi. Ankara, Turkey)
- Khalifa Hammache (University of Constantine. Algeria)
- Kimba Kapanda Vincent (University of Lubumbashi. DRC),
- Kouadio Kouassi Kan Adolphe (Alassane University Ouattara, Bouaké. Ivory Coast)
- Laurence Marfaing (University of Hamburg. Germany)
- Laurence Michalak (University of California, Berkeley. USA)
- Lisbeth Haas (University of California, Santa Cruz. USA),
- Mabrouk Chihi (University of Jendouba. Tunisia),
- Manel Muhammed Salih (University of Moussul. Iraq),
- Marie-Christine Allart (University of Lille3, France),
- Marina Bertoncin (University of Padova. Italy),
- Martina Hacke (University of Düsseldorf. Germany),
- Mayéda Ningui Wénssowa (University of Lomé. Togo)
- Mbida Onambele Max Zachée Saintclair (University of Buea. Cameroon),
- Meignan Gouedan Richard (Felix Houphouet Boigny University, Abidjan. Ivory Coast)
- Messina Mvogo Ernest (University of Douala. Cameroon)
- Minoti Chakravarty-Kaul (New Delhi University. India)
- Mohammed Arnaout (Al- al Bayit University, Jordan),
- Mohammed Bdiwi (University of Asyut, Egypt),
- Mohammed Chadly (University of Algiers, Algeria)
- Mohammed Ratoul (University of Hassiba ben Bouali, Chlef. Algeria)
- Mouna Ben Aissa (University of Gabes. Tunisia)
- Mustafa Ozturk (Fırat Üniversitesi. Elazığ. Türkiye)
- Nawal Moutazakki (University of Hassan II. Casablanca. Morocco),
- Nelly Hanna (American university in Cairo. Egypt)
- Othmane Mansouri (University of Hassan II. Mohammedia. Morocco),
- Paola Avallone (Italian National Council of Research. Napoli. Italy)
- Pierre-Éric Fageol (University of Reunion)
- Prisca Justine EHUI (ISAD. Abidjan. Ivory Coast),
- Rafael Valenci (University of Seville. Spain),
- Raffaella Salvemini (Italian National Council of Research. Napoli. Italy)
- Ralph Schor (University of Nice-Sophia Antipolis. France),
- Raspaud Michel (Université Grenoble Alpes. France)
- Salah Haridy (University of Damanhour. Egypt),
- Sami Abdelmalik al-Bayyadhi (Cairo University, Egypt),
- Sami Madhi (Mustansiriya University, Baghdad. Iraq),
- Sergio Luiz Cruz Aguilar (Sao Paulo State University. Brazil)
- Talal Hmud al-Mikhlafi (University of Ataz. Yemen)
- Tanoh Raphael Bekoin (University of Bouake, Ivory Coast).
- Thierry Vanelslander (University of Antwerp. Begium),
- Yves Guillermou (Toulouse University 3. France)