AccueilIntra et extra muros. La ville à l’époque romane (XIe-début XIIIe siècle)

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Intra et extra muros. La ville à l’époque romane (XIe-début XIIIe siècle)

Intra and extra muros. The city in Romanesque period (11th-early 13th century)

Matérialité, images, imaginaire

Materiality, images, and the imagination

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Publié le vendredi 19 avril 2019

Résumé

Le XXIXe colloque international d'Issoire (Puy-de-Dôme) sur l'époque romane se tiendra les vendredi et samedi 11 et 12 septembre 2019 sur le thème « Intra et extra muros. La ville à l'époque romane (XIe-début XIIIe siècle). Matérialité, Images, imaginaire ». L'appel s'adresse aux historiens de l'Art, historiens, archéologues, littéraires, linguistes médiévistes et s'ouvre également aux étudiants de master 2 et aux doctorants.

Annonce

Argumentaire

La « période romane » (XIe-début XIIIe s.)[1] est celle de la plus profonde transformation du paysage urbain de l’Occident depuis l’époque des oppida et des fondations grecques (VIe-IVe siècles av. J.-C.) et romaines (IIe siècle av. - Ier siècle apr. J.-C.) et jusqu’aux bouleversements apportés au tissus et au paysage urbains par la « révolution industrielle ».

Cette transformation s’accomplit par une croissance des organismes urbains et périurbains préexistants ; par l’augmentation du nombre de ces organismes et leur densification, en particulier grâce à l’apparition d’un grand nombre de petites villes et de villes moyennes, tandis que beaucoup des « agglomérations secondaires » antiques - que la prospection archéologique a mis au jour depuis une vingtaine d’années - ont disparu ou ont subi des déplacements  ; par l’élargissement géographique du monde urbain occidental, grâce à la mise en place d’une armature urbaine, pour la première fois dans leur histoire, dans les nouveaux pays que sont les Îles britanniques au-delà de l’antique limes, la Germanie transrhénane, les mondes scandinaves et slaves… c'est-à-dire largement au-delà des limites de l’ancienne Romania. Par là même s’établit peu à peu, nonobstant de fortes particularités régionales, une unification du monde occidental - qui demeure pourtant profondément rural - au travers de son « paysage de villes » et du poids de ses activités urbaines. 

Le colloque d’Issoire avait, en 1994, choisi pout thème « Villes et campagnes à l’époque romane ». Vingt-cinq plus tard, il s’agit d’envisager ici le nouveau visage que les travaux, au cours du quart de siècle écoulé, des médiévistes historiens, historiens de l’art, archéologues, littéraires et linguistes donnent à la ville de « l‘époque romane » dans sa matérialité et ses représentations, dans son être propre - notion à rediscuter - comme dans sa relation aux pouvoirs, religieux et laïcs, et au monde rural environnant, dans son versant « ville de pierre » comme dans celui de la « ville de chair ».

Depuis un quart de siècle en effet, la progression des connaissances apportée par des protocoles de fouilles archéologiques, désormais également attentifs à toutes les périodes de l’histoire, les progrès de l’archéologie du bâti ou encore l’attention portée à la « fabrique urbaine » - des études micro-spatiale de quartier à celles de portée régionale - ont renouvelé notre connaissance de la matérialité de la ville médiévale des XIe-XIIIe siècles. Comme dans le cas de l’époque antique, une attention plus soutenue a été accordée aux « agglomérations secondaires », c’est-à-dire aux organismes intercalaires qui se glissent au sein du maillage à large trame des civitates héritées de la Romania antique ou - dans un rapport bien différent - de leurs épigones d’au-delà de l’ancien limes : c’est là la thématique de la « petite ville », longtemps abandonnées aux monographies érudites et à l’histoire locale.

Dans ces conditions, le concept même de « ville » a été réinterrogé et sa définition revisitée - dans un sens plus morphologique, fonctionnel et relationnel que juridique - comme « agglomération humaine d’importance, de caractère central plus ou mois affirmé, exerçant des fonctions multiples (centre d’exercice ou de relais du pouvoir, religieux plus encore que laïc ; lieu d’échanges commerciaux et de production artisanale…) et dotée en conséquence d’équipements de caractère monumental plus ou moins marqué (enceinte protectrice, place(s) de marché, lieux de culte, d’hospitalité et de soins, greniers et celliers…) ». De surcroît, la plupart de ces fonctions et de ces équipements n’apparaissent pas au service du seul organisme urbain lui-même mais aussi à celui de son  « pays d’alentour » (l’Umland des géographes) et des voyageurs de tous types qui y font étape ou y séjournent. En conséquence, le cadre monographique traditionnel a été dépassé et la ville médiévale est désormais interrogée dans le cadre d’un continuum ville-campagne, dans une prise en compte du maillage régional et dans une dimension comparative.

Il convient enfin de prendre en compte les études réalisées sur le changement d’image de la ville et de ses modalités de représentations symboliques, sur la création ou l’emprunt de nouvelles formes d’urbanisme et sur les évolutions constatées quant aux différentes expressions de la monumentalité urbaine.

Dans ces perspectives, le comité scientifique du colloque issoirien propose aux chercheurs intéressés d’organiser leur réponse au présent appel dans le cadre des questionnements ci-dessous indiqués :

  • Que savons-nous de la société urbaine à l’époque envisagée ? Quelles inflexions historiographiques et épistémologiques ont marqué le dernier quart de siècle ?
  • Le « sentiment de ville » et les débuts de la conscience urbaine : laudatio urbis, apparition des notions de communitas et d’universitas… La double enceinte (monastique/civile militaire) et la récupération des enceintes antiques. La mise en cause d’une vision erronée de l’unité urbaine en raison des nombreux exemples de polynucléarité morphologique mais aussi politique et sociale de beaucoup de « villes » (et pas seulement des cités) jusqu’à la réalisation, souvent au XIIIe siècle, parfois seulement au siècle suivant, des organismes dirigeants (à Périgueux en 1240 mais seulement au milieu du XIVe siècle à Marseille, plus tard encore pour Limoges). Place et rôle des communautés juives dans la ville occidentale de l’époque romane 
  • Vieilles terres urbanisées et fronts pionniers de l’urbanisation. Les nouveaux « pays de villes » (monde germanique, scandinave, slave, magyar). Monde byzantin. Péninsule ibérique, Moyen-Orient...
  • Représenter la ville. Images et représentations de la ville dans la littérature (cléricale et laïque), dans l’iconographie, dans la sculpture. Jérusalem ou Babylone ? Les représentations de la Jérusalem céleste. Légende noire ou légende dorée de la ville ? Opposition entre la » verticalité hiératique » de la représentation de la ville romane et « l’horizontalité humaine » de l’image donnée de la ville gothique ?
  • Postérité de la ville romane. Destruction, restauration, patrimonialisation des « maisons romanes ». On envisagera aussi la représentation de la ville des XIe-XIIIe siècles dans les arts et la littérature des périodes ultérieures (du XIXe au XXIe siècle) : peinture, littérature, cinéma, jeux vidéo.

Réponses à l'appel à communication

Date limite d'envoi des propositions de communication : 03 juin 2019

(titre de la communication et résumés de 10 lignes maximum en français et en anglais).

Vos propositions de communication sont donc à retourner avant le 03 juin 2019 par courriel à Jean-Luc FRAY : j-luc.fray@uca.fr

Merci d’y préciser : vos NOM et prénom ; profession / structure de rattachement ; adresses postale et de courriel ; titre et résumés (en Français et en Anglais) de votre proposition de communication

  • Réunion du conseil scientifique et élaboration du programme : 1er juillet 2019. Vous recevrez dans les jours qui suivent un courrier vous avisant de la décision du conseil scientifique.
  • 11, 12 et 13 octobre 2019 : colloque et excursion.
  • 15 mai 2020 : date limite d’envoi des textes pour publication.

Comité scientifique

  • Dominique Allios, Maître de conférences HDR en Histoire de l’Art et Archéologie médiévales, Université de Rennes 2, LAHM, CreAAH  - UMR 6566
  • Marie Charbonnel, Docteure en histoire de l’art et archéologie médiévale de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, IRAMAT, Université Bordeaux-Montaigne.
  • Pascale Chevalier, Maître de conférences en histoire de l’art et archéologie médiévale à l'Université Clermont Auvergne (Clermont-Ferrand) - ARTeHIS – UMR 6298, Dijon.
  • Pierre Deneuve, Attaché de Conservation du Patrimoine à la ville d’Issoire, Responsable adjoint du Centre d'art roman Georges-Duby d’Issoire.
  • Jean-Luc Fray, Professeur émérite de l’Université Clermont Auvergne (histoire médiévale) – Centre d’Histoire Espaces et Cultures (CHEC) – EA 1001
  • Sébastien Fray, Maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, LEM-CERCOR - UMR 8584
  • Christian Gensbeitel, Maître de conférences en histoire de l’art médiéval à l’Université Bordeaux-Montaigne, IRAMAT - UMR 5060
  • Christian Karoutzos, Adjoint à la culture à la ville d’Issoire et secrétaire de l’association Terres Romanes d’Auvergne.
  • Martine Jullian, Maître de conférences honoraire en histoire de l’art médiéval à l'Université Pierre Mendès France de Grenoble.
  • David Morel, Docteur en histoire de l’art et archéologie médiévale de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand - Ingénieur de recherches en archéologie médiévale, bureau d’investigations archéologiques Hadès, Cournon d’Auvergne.
  • Nathalie Monio, Doctorante en archéologie.
  • Annie Regond, Maître de conférences honoraire en histoire de l’art moderne à l'Université Clermont Auvergne - Centre d’Histoire Espaces et Cultures (CHEC) – EA 1001
  • Éric Sparhubert, Maître de conférences en histoire de l’art médiéval à l’Université de Limoges, CRIHAM – EA 4270
  • Alessia Trivellone, Maître de conférences en histoire médiévale à l’Université Paul Valéry - Montpellier 3 – Centre d’Études médiévales de Montpellier.

Renseignements pratiques

Le voyage, les repas et le logement des communicants sont pris en charge par l’association Terres Romanes d'Auvergne sous couvert du rendu effectif de la contribution au volume d’actes. La publication des actes est assurée par l'Alliance Universitaire. Une excursion prévue le dimanche 13 octobre, dont le programme précis reste à définir, vous sera également offerte.

Le colloque sera organisé sur deux journées, les 11 et 12 octobre 2019 à la salle Claude-Nougaro d’Animatis, située 2 rue Marcel-Béraud, 63500 Issoire (Puy-de-Dôme – France).

[1] ) Le concept « d’époque romane n’a guère de sens pour l’histoire urbaine médiévale. Il est employé ici par commodité et par souci de cohérence chronologique avec les autres objets qui ont préoccupé les colloques issoriens depuis près de trente ans.

Lieux

  • Issoire, France (63)

Dates

  • lundi 03 juin 2019

Mots-clés

  • ville, image, Moyen Âge, époque romane, Europe

Contacts

  • Jean-Luc Fray
    courriel : j-luc [dot] fray [at] uca [dot] fr

Source de l'information

  • Jean-Luc Fray
    courriel : j-luc [dot] fray [at] uca [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Intra et extra muros. La ville à l’époque romane (XIe-début XIIIe siècle) », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 19 avril 2019, https://doi.org/10.58079/12gq

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