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Penser l’architecture en sociologie

Thinking architecture in sociology - SociologieS journal

Revue « SociologieS »

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Publié le vendredi 19 avril 2019

Résumé

Ce dossier sur la sociologie de l’architecture s’inscrit dans le sillage de travaux sociologiques sur la profession d’architecte et sur l’architecture, structurés dès les années 1970. L’organisation de la profession, du travail, des compétences et des vicissitudes identitaires brossent un ensemble de portraits et de systèmes d’acteurs, utile pour appréhender le groupe professionnel et ses activités dans son hétérogénéité. Qu’en est-il en 2018, à l’heure d’une recomposition des rôles des architectes dans la chaîne de production et de leur confrontation aux enjeux des changements globaux (climatiques, démographiques, économiques) et de la mondialisation des services ? Vers quelles sociologies s’oriente-t-on pour discuter d’architecture ?

Annonce

Argumentaire

L’appel à contribution vise à établir d’une part un état des lieux du paysage de la sociologie francophone prenant pour objet l’architecture, de l’autre il cherche à en exposer des visions prospectives. Plus qu’une sociologie de la ville ou une sociologie de l’habitat, comment la sociologie peut-elle problématiser – et si possible théoriser – ce qui se nomme « architecture » ? De façon commode, on peut classer les travaux selon trois orientations : d’abord ceux qui concernent l’activité des architectes et la production architecturale, c’est-à-dire l’univers professionnel des architectes et de l’architecture ; ensuite ceux qui interrogent les usages sociaux et politiques de l’architecture, comme la conception et l’aménagement des espaces bâtis jusqu’à leur réception et appropriation (Raymond, 1985 ; Debarre & Eleb, 1989 ; Pinson, 1993) ; enfin des travaux qui s’attachent, dans la tradition de la sociologie de l’art, à la question des objets architecturaux eux-mêmes et à leurs significations ou modes de consommation culturelle.

Cet appel paraît au moment où se renouvèle le domaine de la sociologie de l’architecture en France et par-delà les frontières. En effet, depuis la « rencontre » des sciences sociales et de l’architecture à la fin des années 1960, un corpus de références communes et un milieu suffisamment structuré conduit à parler d’une « sociologie de l’architecture ». De nombreux travaux, réseaux et événements ont largement documenté ce développement. Ainsi, le colloque La sociologie de l’architecture. Un domaine de savoir en construction ? qui a eu lieu à l’École d’architecture de Paris-La Villette les 17 et 18 octobre 2011 a permis de documenter les modalités socio-historiques de la rencontre entre sociologie et architecture (scènes, moments, acteurs) en relation aux états successifs de structuration des deux champs dont les collaborations scientifiques et pédagogiques datent de la fin des années 1960 (Violeau, 2005).

Des ouvrages et des manuels sont par ailleurs consacrés aujourd’hui à la « sociologie de l’architecture » (Tapie, 1999 ; Champy, 2001 ; Chadoin, 2008 ; Godier, Biau & Haumont, 1998 ; Biau, 1998 entres autres). Des réseaux de recherche se sont structurés tel que le réseau Ramau (www.ramau.archi.fr), dédiés aux activités et aux métiers de l’architecture et de l’urbanisme. Mais surtout, le développement de la recherche dans les écoles d’architecture s’est structuré plus fortement ces dix dernières années, avec « l’universitarisation » des écoles d’architecture, accéléré par le rythme Licence/Master/Doctorat (LMD) en Europe. Les enseignants de sciences sociales des établissements ont ainsi fortement contribué à l’affirmation de ce paysage. Aussi, de nombreux jeunes chercheurs sont formés et contribuent au renouvellement de ce sous-champ qu’est la sociologie de l’architecture. Enfin, le renouvellement passe aussi par la mobilité (Erasmus+, workshops, stages…) des étudiants, enseignants, chercheurs des écoles, qui entraîne en plus d’une internationalisation des pratiques et des parcours, une circulation des expériences et des savoirs.

La recherche sociologique sur l’architecture existe à travers des pratiques, des noms d’auteurs, des travaux, des réseaux et des pratiques de recherche, sans pour autant que ce champ ait défini clairement son objet, naviguant entre la sociologie de la ville, des professions et de la culture. Partant, il convient de s’interroger sur ses contours et ses objets d’investigation. Le questionnement est simple : à quels types de sociologies a-t-on affaire ? Comment caractériser aujourd’hui les univers de production de connaissances sociologiques à propos de l’architecture ? À partir de ces questions, il s’agira d’interroger les effets et les productions intellectuelles issus de la rencontre entre sociologie et architecture. Il s’agira aussi de saisir l’impact des échanges et de la circulation des savoirs entre les deux domaines et d’étudier les outils, méthodes, notions et approches, parfois dits « hybrides », généralement associés à ce rapprochement disciplinaire. Enfin, on pourra s’interroger sur la diffusion des savoirs au-delà des écoles d’architecture et de la recherche architecturale et urbaine, à l’instar d’autres branches de la sociologie, comme la sociologie de l’art, de l’urbain, des professions ou des techniques.

Les contributions attendues aborderont ces questions à partir de travaux empiriques et/ou de d’analyses réflexives (méthodes, concepts…) de travaux menés à l’articulation de la sociologie et de l’architecture. En vue de contribuer à la revue de l’AISLF, il est question de présenter le domaine de l’architecture et ses orientations aux sociologues de langue française. On privilégiera des travaux qui présentent de façon synthétique des démarches de recherche et des façons de « sociologiser » l’architecture, plutôt que des enquêtes spécifiques sur un sujet délimité (monographie, analyse de cas). Enfin, s’agissant avec cet appel d’élaborer un état des lieux des travaux présents et d’avenir, les contributions de jeunes chercheurs sont vivement encouragées.

Bibliographie

  • Biau V., Godier P. & B. Haumont (1998), « Métiers de l'architecture et positions des architectes en Europe : une approche comparative », Les pratiques de l'architecture : comparaisons européennes et grands enjeux, vol. 3, Paris, PUCA, 1998.
  • Biau V. (1998), « Stratégies de positionnement et trajectoires d’architectes », Sociétés contemporaines, n° 29, pp. 7-25.
  • Chadoin O. (2008), Être architecte : les vertus de l’indétermination, Limoges, Éditions Pulim.
  • Champy F. (2001), Sociologie de l’architecture, Paris, Éditions La Découverte.
  • Debarre A. & M. Eleb (1989), Architectures de la vie privée, Paris, Éditions Hazan.
  • Marquart F. & F. de Montlibert (1970), « Division du travail et concurrence en architecture », Revue Française de sociologie, vol. 11, n° 3, pp. 368-389.
  • Moulin R. et al. (1970), Les Architectes, métamorphose d’une profession libérale, Paris, Éditions Calmann-Lévy.
  • Pinson D. (1993), Usages et architecture, Paris, Éditions L’Harmattan.
  • Raymond H. (1985), Architecture. Les aventures spatiales de la raison, Paris, Éditions du CCI.
  • Tapie G. (1999), Les Architectes, mutation d’une profession, Paris, Éditions L’Harmattan.
  • Violeau J.-L. (2005), Les Architectes et mai 68, Paris, Éditions Recherches.

Modalités de soumission

Les articles proposés au Comité de rédaction doivent être originaux, ne pas avoir été soumis ailleurs et ne pas avoir été publiés dans une autre langue. Ils devront être compris entre 25 000 et 35 000 caractères espaces compris (incluant tableaux, graphiques et bibliographie) et devront être accompagnés d’un court résumé d’une dizaine de lignes, en français, en anglais et en espagnol, ainsi que de cinq mots-clés, en anglais, français et espagnol également.

L’auteur-e fournira les renseignements suivants : son nom, son adresse, son numéro de téléphone, son adresse électronique ainsi que son titre et son établissement de rattachement.

Les textes seront examinés de façon anonyme par deux lecteurs externes (ou trois s’il n’y a pas entente sur l’évaluation). Les articles soumis présenteront des résultats de recherche originaux et des qualités telles que la lisibilité et la pertinence par rapport à la problématique générale du Dossier.

Cliquez ici pour les consignes de rédaction aux auteur-e-s

Veuillez envoyer votre proposition d’articleaux deux coordonnateurs du numéro :

Olivier Chadoin olivier.chadoin@bordeaux.archi.fr et Laura Brown laura.brown.contact@gmail.com

avant le 25 mai 2018 

Calendrier

  • Réception des articles : 25 mai 2019
  • Retour de l’évaluation par les pairs (peer review) : juillet 2019
  • Envoi de la deuxième version de l’article : septembre 2019
  • Publication : 2020

Coordination scientifique

  • Olivier Chadoin, Maître de conférences, ENSAP Bordeaux, PAVE- Centre Émile Durkheim, Cnrs 5116.
  • Laura Rosenbaum, Architecte, post-doctorante à PAVE-Le LyRE, Centre Émile Durkheim, Cnrs 5116.

Dates

  • samedi 25 mai 2019

Mots-clés

  • forme, profession, métiers, espace, ville, habitat

Contacts

  • Olivier Chadoin
    courriel : olivier [dot] chadoin [at] bordeaux [dot] archi [dot] fr
  • Laura BROWN
    courriel : l [dot] brown [at] groupe-espi [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Olivier Chadoin
    courriel : olivier [dot] chadoin [at] bordeaux [dot] archi [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Penser l’architecture en sociologie », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 19 avril 2019, https://doi.org/10.58079/12ic

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