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Les discours de l'imposture
The discourse of deception
Publié le mardi 30 avril 2019
Résumé
La question de l’analyse du discours de l’imposture recentre les enjeux autour de la véridiction, du mensonge, et des outils critiques qui permettent de dénoncer un mécanisme que l’on croit, à tort ou à raison, percevoir dans le discours d’un pair aux yeux d’un tiers. Il n’est donc pas question d’analyser ici la relation « imposture/enquête » et la « fiction jubilatoire » de l’imposture (Maxime Decout, Pouvoirs de l’imposture) mais de s’intéresser d’un point de vue structural aux discours de l’imposture.
Annonce
Argumentaire
La question de l’analyse du discours de l’imposture recentre les enjeux autour de la véridiction, du mensonge, et des outils critiques qui permettent de dénoncer un mécanisme que l’on croit, à tort ou à raison, percevoir dans le discours d’un pair aux yeux d’un tiers. Il n’est donc pas question d’analyser ici la relation « imposture/enquête » et la « fiction jubilatoire » de l’imposture (Maxime Decout, Pouvoirs de l’imposture) mais de s’intéresser d’un point de vue structural aux discours de l’imposture.
Du point de vue de la réception, pour que l’imposture puisse être analysée comme un phénomène linguistique, il faut d’une part connaître la vérité et la recevoir pour vraie puis transformer la certitude acquise en outil logique de révélation du vrai. Existe-t-il des marqueurs propres du discours de la dénonciation, de la révélation destinés à renforcer la part de vérité contre le mensonge ? Quelle forme discursive la sincérité prend-elle quand elle se heurte au mensonge, à la manipulation et à l’insincérité ? Comment la vérité se démêle-t-elle des filets rhétoriques du mensonge et de la manipulation ?
Du point de vue de l’émetteur, la question rejoint très directement la question de la mauvaise foi telle que traitée à l’occasion de la journée d’étude de février 2019 à Dijon: c’est un enjeu de lexique, de repérages contrastifs qui met en cause l’éthos de la personne dans un rôle institutionnel. Peut-on repérer des marqueurs du discours d’imposture, ou tout du moins des « échelles argumentaires » (O. Ducrot) propres à l’imposture et liées par exemple aux enjeux de la conviction (postures du réel dans le discours), de la déception (le non-dit), du renversement de la charge accusatoire, de la réduction des arguments défensifs (le point Godwin)…
La littérature, qui fourmille d’anecdotes liées aux récits d’impostures, peut-elle témoigner des enjeux politiques, culturels, civilisationnels de l’imposture ?
La question des institutions prend enfin dans cette perspective une place importante dans la mesure où elle ne se conçoit que dans la relation à un collectif stable, sociologiquement construit et dont le rôle distribue des fonctions auxquelles les individus tendent à se conformer dans l’espoir d’en tirer un bénéfice: la famille comme l’illustre le retour de Martin Guerre, les gouvernements, la science, le politique, le religieux… L’imposture doit donc être analysée à l’aune de cette dimension sociale où le discours, qu’il soit une imposture ou un moyen de la dénoncer, est un enjeu central de la polémique…ou de la controverse.
Programme
Mercredi 19 juin 2019
9h00 salle C100 de l’UFR LLSHS, Université Paris 13
Présidence de séance: Franck Neveu, Sorbonne Université
- Isabelle Barbéris, Université Paris 7 Diderot : Quand l'art vivant devient garant de la vérité: quelques postures épistémiques
- Franck Neveu, Sorbonne Université : L’imposture et la langue
- Patrick Charaudeau, Université paris 13, CNRS LCP Irisso : Imposture, mensonge, dénégation, mauvaise foi: quand les mots se confondent, il faut y mettre de l’ordre conceptuel
- Xavier-Laurent Salvador, Humanités Numériques; la guerre du faux ?
14h00 salle C100 de l’UFR LLSHS, Université Paris 13
Présidence de séance : Pierre-André Buvet, Directeur de TTN
- Michel Bernard, Université Sorbonne Nouvelle : Lexique(s) de l’imposture
- Jean Szlamowicz, Université de Bourgogne : L’imposture épistémologique des discours idéologiques ou la séduction des concepts
- Gaël Lejeune, Sorbonne Université : Illusions Artificielles et Réelles Impostures
- Sarah Sandré, Université Paris 13 : Frankenstein et la double imposture
Jeudi 20 juin 2019
9h00 salle C100 de l’UFR LLSHS, Université Paris 13
Présidence de séance :Juliette Vion-Dury Université Paris 13
- Yana Grinshpun, Université Sorbonne Nouvelle : L'imposture identitaire et la rhétorique victimaire
- Alexis Poulin : Journaliste au Monde Moderne Nouvelles impostures démocratiques
- Isabelle Blondiaux, LIPHA-Paris Est : Discours scientifique et imposture
- Romain Garnier, Université de Limoges : La notion de proto-langue n’est pas un mythe
14h00 salle C100 de l’UFR LLSHS, Université Paris 13
Présidence de séance : Xavier-Laurent, SalvadorUniversité Paris 13
- Francis Kierszenbaum Université Sorbonne Nouvelle : Imposture et vérité : responsabilité et accompagnement en entreprise
- Céline Guillemet-Bruno, Sorbonne Université : L'imposture traductologique dans la Bible Historiale
- Lucien Castex, Internet Society France, Sorbonne Nouvelle : Impostures juridiques
- Fabrice Issac et Laetitia Haroutunian Université paris 13 : Discours médical, scientifique et populaire
Catégories
- Langage (Catégorie principale)
- Esprit et Langage > Langage > Linguistique
- Esprit et Langage > Langage > Littératures
Dates
- mercredi 19 juin 2019
- jeudi 20 juin 2019
Fichiers attachés
Mots-clés
- analyse du discours; linguistique générale; littérature; lexique; histoire de la langue
Contacts
- Xavier-Laurent Salvador
courriel : xavierlaurent [dot] salvador [at] gmail [dot] com
Source de l'information
- Xavier-Laurent Salvador
courriel : xavierlaurent [dot] salvador [at] gmail [dot] com
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Les discours de l'imposture », Colloque, Calenda, Publié le mardi 30 avril 2019, https://doi.org/10.58079/12l0