AccueilPlanification spatiale résiliente dans des territoires à risques : regards croisés Amazonie-Caraïbe

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Planification spatiale résiliente dans des territoires à risques : regards croisés Amazonie-Caraïbe

Resilient spatial planification in high risk territories: comparative approaches in the Amazon and Caribbean

École thématique du LabEx Céba « Plastic »

LabEx Céba "Plastic" theme school

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Publié le jeudi 23 mai 2019

Résumé

L’école thématique PLASTIC a pour objectif de proposer un cadre de recherche pluridisciplinaire sur la conceptualisation socioécologique de la notion de planification spatiale (territoriale) dite « résiliente ». Le caractère polysémique du concept de planification sous-tend qu’il s’agit bien plus d’une diversité de savoir-faire que de généralités théoriques. Dans sa dimension environnementale, elle favorise l’émergence, la mise en œuvre et la diffusion des savoir-faire qui privilégient l’opérationnalisation des préceptes du développement durable. La durabilité est actuellement traitée par l’économie écologique à partir de la notion de « substitualité limitée » dudit « capital naturel ». Contrairement à la stabilité inhérente à la notion de durabilité, dans cette nouvelle perspective, la question de la limite y est fréquemment abordée sous l’angle de  la résilience.

Annonce

Contexte

Du fait de l’importance des enjeux de la planification territoriale au regard de leur vulnérabilité exacerbée, les territoires français de l’Amazonie et de la Caraïbe sont porteurs d’une expérience inédite qui s’illustre notamment par la quantité de documents de planification qui tendent à normaliser l’aménagement et la gestion des territoires.

Les observations réalisées dans la Caraïbe ont révélé que les États tentent de s’inscrire dans un régionalisme ouvert au croisement des échelles globales et locales d’intervention en matière d’action publique. Ces stratégies débouchent sur une double démarche aux résultats contrastés : d’un côté, une mise en discours du développement durable, appréhendé notamment à travers sa dimension environnementale, témoigne d’un changement de regard sur la région et de celle-ci sur elle-même ; de l’autre, une mise en politique du développement durable à travers des dispositifs à caractère transversal, se heurte à la complexité des structures, à la multiplicité des échelles d’intervention et de régulation ainsi qu’à la difficile appropriation desdits dispositifs par les populations locales. 

Au Brésil et en Guyane, les politiques traditionnelles de développement régional se sont fondées sur des stratégies particulières d’occupation des sols avec des résultats non optimaux. En effet, la multiplicité de risques socio-environnementaux et la récurrence de situations de crises limitent l’effectivité des politiques de développement. Outre ces constats, peu de productions scientifiques interrogent les relations entre les formes de savoirs dans le processus de fabrique de planification spatiale. Ainsi, l’effectivité d’instruments de planification spatiale pourrait être compromise du fait des interactions entre les sociétés et les écosystèmes, perpétuellement soumis à des processus d'effondrement et de réorganisation, dans des contextes d’exacerbation des risques socio-environnementaux et de changements climatiques.

Une analyse critique des productions scientifiques liées à l’aménagement du territoire au Brésil suggère que l'absence de références géographiques coordonnées à une stratégie globale de planification territoriale dans la fédération brésilienne entraîne des tensions spatiales en relation avec l'exploitation minière qui affecte négativement les politiques de conservation de la biodiversité. La vocation minière de certains territoires amazoniens forestiers leur confère un intérêt scientifique pour concevoir des concepts et des méthodologies transverses pour l’étude des politiques dites de "dérégulation".

L’École Thématique "Plastic" est un espace de formation à la pratique de l’interdisciplinarité en mobilisant le thème des territoires miniers amazoniens, selon des grilles d'analyse empruntées aux SHS (Sciences humaines et sociales), aux SVE (Sciences du vivant et de l'environnement) et aux ST (Sciences et techniques).

Les formations seront organisées du 14 au 18 octobre 2019, à Parauapebas et Canaã dos Carajás dans l’État du Pará au Brésil.

Les principales retombées attendues concernent : la structuration du réseau de recherche interdisciplinaire « Amazonies-Caraïbes » JAMBU (Jonction AMazonian Biodiversity Units Research Networking Program) au sein de la communauté scientifique du Labex Céba ; et l'identification de besoins amazoniens et caribéens communs en matière de formation sur la planification spatiale des enjeux socioécologiques dans le cadre du projet COFECUB-CAPES IBIS (Intégration, biodiversité et socioécologie).

L’École Thématique PLASTIC sera parrainée par trois spécialistes des questions de planification et de développement au Brésil, en France et dans les outre-mer français : José Benatti, Professeur de Droit et Directeur de l’Institut des sciences juridiques de l’Université fédérale du Pará ; Justin Daniel, Professeur de Science politique et Directeur du Laboratoire caribéen de sciences sociales à l’Université des Antilles ; et Norbert Foulquier, Professeur de Droit et Directeur du centre d’études et de recherche en Droit de l'environnement, de l'aménagement, de l'urbanisme et du tourisme de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Argumentaire

L’École Thématique PLASTIC a pour objectif de proposer un cadre de recherche pluridisciplinaire sur la conceptualisation socioécologique de la notion de planification spatiale (territoriale) dite « résiliente ». Le caractère polysémique du concept de planification sous-tend qu’il s’agit bien plus d’une diversité de savoir-faire que de généralités théoriques. Dans sa dimension environnementale, elle favorise l’émergence, la mise en œuvre et la diffusion des savoir-faire qui privilégient l’opérationnalisation des préceptes du développement durable. La durabilité est actuellement traitée par l’économie écologique à partir de la notion de « substitualité limitée » dudit « capital naturel ». Contrairement à la stabilité inhérente à la notion de durabilité, dans cette nouvelle perspective, la question de la limite y est fréquemment abordée sous l’angle de  la résilience.

La proposition d’une planification spatiale prétendument « résiliente », et ainsi dotée de capacités d’adaptation face à un monde incertain trouverait un écho favorable chez les économistes, les juristes et les écologues. Plus encore, l’engouement pour l’appréhension des problématiques environnementales sous l’angle des SES (Systèmes socioécologiques), offre l’opportunité d’interroger la pertinence du concept de résilience dans le cadre de la planification et plus spécifiquement spatiale. Le concept de résilience présente lui aussi un caractère polysémique propice à de multiples formes d’appropriation.

Les définitions de la résilience varient en fonction de deux tendances générales : le bouncing back, qui consiste à la penser comme les capacités d’un système à se remettre en revenant à l’homéostasie ; le bouncing forward, qui interprète le concept comme les capacités d’un système à s’adapter en intégrant les opportunités liées à la perturbation. Ces dernières l’appréhendent sous l’angle de l’adaptation à des perturbations dans des contextes de vulnérabilités, aussi bien par la flexibilité que par la plasticité. 

La notion de « law for adaptation » est proposée par Brian Walker en 2012 comme réponse dans un contexte de paradigmes divergents au sein des sciences de la biodiversité précisément entre les certitudes du droit et les incertitudes de l’écologie : l’un aura tendance à approcher ses objets d’application comme des systèmes linéaires prédictibles, alors que l’autre les appréhende en tant que systèmes complexes imprédictibles.

Dans ce contexte, l'École thématique PLASTIC contribue à rendre effective le « co-monitoring » du droit et de ses sujets. L’émergence et l’engouement des dernières années pour un pluralisme juridique opérationnalisable grâce au développement des Systèmes d'information géographiques (SIG), est une piste de réflexion qui sera privilégiée dans cet exercice de théorisation de ladite "planification spatiale résiliente".

Le programme de l'École thématique PLASTIC explore cette notion à partir du triptyque suivant : la définition d’un corpus conceptuel et méthodologique commun satisfaisant les champs disciplinaires représentés ; la mise en commun et l’application à des études de cas ; et l’identification disciplinaire et l’appréhension pluridisciplinaire des sources d’informations. Chaque thématique sera décomposée en sous-thèmes qui feront l’objet de cours, de travail en groupe et d’ateliers.

Modalités du séjour 

  • L’hébergement et les repas sont remboursés sous forme de per diem. Le transport reste à la charge des participants.
  • Les interventions se feront en portugais et en français.  
  • L’arrivée se fait le 14 octobre à 17h30 à l'aéroport de Carajas (Parauapebas, Pará, Brésil).

Modalités d’inscription

  • Cette école thématique s’adresse aux chercheurs, doctorants et post-doctorants dont la production de connaissances fondamentales est opérationnelle dans le cadre de la planification spatiale.
  • Les participants doivent soumettre le bulletin d’inscription, accompagné d'un curriculum vitæ.  

Avant le 3 juin 2019

à jr.grosdesormeaux@gmail.com & ltupiassu@gmail.com (voir bulletin ci-joint)

Comité scientifique

  • Rodolpho BASTOS (Géopolitique, UFPA / LC2S)
  • José BENATTI (Droit, UFPA / LC2S)
  • Ana Claudia CARDOSO (Urbanisme, CNPq / UFPA)
  • Justin DANIEL (Science politique, UA / LC2S)
  • Luly FISCHER (Droit, UFPA / LC2S)
  • Alice FUCHS (Droit, Paris VIII / Forces du droit)
  • Norbert FOULQUIER (Droit, Paris I / SERDEAUT)
  • Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX (biogéographie, CNRS / LC2S)
  • Frédéric ROLLIN (Droit, Paris I / SERDEAUT)
  • Lise TUPIASSU (Droit, UFPA / LC2S)

Comité d’organisation

  • Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX (UMR 8053, CNRS)
  • Lise TUPIASSU (UMR 8053, UFPA)
  • Luly FISCHER (UMR 8053, UFPA)
  • Justin DANIEL (UMR 8053, UA)

Le comité d’organisation sélectionnera les participants retenus. L’inscription se fait pour l’ensemble de la semaine. Afin de bénéficier de l’effet cumulatif des différentes journées et thématiques, les participants s’engagent à rester sur l’ensemble du séjour.

Lieux

  • Parauapebas, Brésil

Dates

  • lundi 03 juin 2019

Mots-clés

  • planification, biodiversité, résilience, socio-écosystème, aménagement, mine

Contacts

  • Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX
    courriel : jean-raphael [dot] gros-desormeaux [at] cnrs [dot] fr
  • Lise Tupiassu
    courriel : ltupiassu [at] gmail [dot] com
  • Luly Fischer
    courriel : lulyfischer [at] yahoo [dot] com
  • Justin Daniel
    courriel : justin [dot] daniel [at] univ-antilles [dot] fr

Source de l'information

  • Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX
    courriel : jean-raphael [dot] gros-desormeaux [at] cnrs [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Planification spatiale résiliente dans des territoires à risques : regards croisés Amazonie-Caraïbe », École thématique, Calenda, Publié le jeudi 23 mai 2019, https://doi.org/10.58079/12qg

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