AccueilCe que fait l’Anthropocène aux pratiques pédagogiques dans l’enseignement supérieur

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Ce que fait l’Anthropocène aux pratiques pédagogiques dans l’enseignement supérieur

The effect of the Anthropocene on pedagogical practices in higher education

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Publié le jeudi 11 juillet 2019

Résumé

Que ce soit les promesses technologiques, les découvertes scientifiques, les enjeux climatiques ou anthropocèniques, ou encore les mutations dans les systèmes écologiques, toutes ces transformations fondamentales de nos milieux de vies appellent à des réactions inédites dans la manière de penser la formation, la pédagogie, l’enseignement ou l’apprentissage. L’hypothèse d’un changement d’ère géologique, où l’anthropos serait devenue la principale force géologique, pousse nos modèles pédagogiques dans leurs retranchements. Ainsi, il s’agira de poser la question des contraintes écologiques comme balises d’une éducation adaptée aux limites planétaires.

Annonce

Argumentaire

Que ce soit les promesses technologiques, les découvertes scientifiques, les enjeux climatiques ou anthropocèniques, ou encore les mutations dans les systèmes écologiques, toutes ces transformations fondamentales de nos milieux de vies appellent à des réactions inédites dans la manière de penser la formation, la pédagogie, l’enseignement ou l’apprentissage. Récemment se sont élevées diverses voix pour condamner par exemple la place des Business Schools ou des écoles d’ingénieur dans la manière de penser nos schèmes pédagogiques à la lumière de toutes ces transformations (par exemple Martin Parker dans sa tribune du Guardian en 2018 appelle à « fermer les Business Schools »).

Il apparaît en effet difficile de continuer à produire ou reproduire les mêmes contenus et les mêmes formats que ceux qui avaient été pensés / désignés pour une économie d’expansion, d’hyper-croissance, peu soucieuse de ses externalités, et évoluant dans des univers technologiques maitrisés. L’hypothèse d’un changement d’ère géologique, où l’anthropos serait devenue la principale force géologique, pousse nos modèles pédagogiques dans leurs retranchements. Ainsi, il s’agira de poser la question des contraintes écologiques comme balises d’une éducation adaptée aux limites planétaires. La question de l’Anthropocène suggère un nouveau cadre qui appelle à une refonte radicale et urgente du périmètre d’action des organisations, de l’innovation technologique ou de l’action publique. Dans quelle mesure le diagnostic de la crise écologique appelle à repenser la formation au management, aux sciences politiques ou à l’ingénierie ? sur quelles dimensions peut s’opérer un changement de focale pédagogique ? quelles conséquences sur les arguments d’autorité (la performance, la rentabilité, l’organisation, la stratégie) de l’univers managérial ou ingénierial ? quels déplacements induits au niveau des imaginaires déployés par les modèles pédagogiques ? Comment penser des pratiques pédagogiques pour un climat qui se dérègle, qui s’emballe ? Quels savoirs transmettre dans un monde abimé, amoindri, dans un éco-système qui s’effondre ? Quelle pédagogie adaptée à des phénomènes parfois irréversibles, cumulatifs ?

L’idée centrale de cet appel à contribution est de réunir des travaux qui cherchent justement à questionner la place et le périmètre d’action des modèles pédagogiques mis en pratiques dans l’enseignement supérieur (universités, Ecoles de Management, écoles d’ingénieurs, écoles de sciences politiques, …) à la lumière des mutations géologiques, océanographiques, géomorphologiques et plus largement écologiques de notre temps.

Un premier axe permettrait de recenser les travaux portant sur une évaluation précise de ce que l’on appelle couramment l’éducation au développement durable. Après avoir expérimenté différentes formations autour des objectifs du millénaire, de la RSE ou de l’environnement, il est aujourd’hui nécessaire de pouvoir en tirer un bilan. Il s’agira moins de porter un regard automatiquement critique vis à vis du développement durable que d’identifier la portée des expérimentations qui ont pu avoir lieu. Les retours d’expérience seront ainsi privilégiés. Il s’agira également de comprendre en quoi ces expérimentations butent aujourd’hui face à l’accélération des tendances climatiques ou écologiques, à des préoccupations portés par des collectifs étudiants ou encore des organisations défandant des positions écologiques.

Un second axe pourra accueillir des enquêtes menées auprès des acteurs pédagogiques (étudiants, enseignants, personnel administratifs, ministères, accréditeurs, chercheurs,…) afin de mieux comprendre ce que le changement climatique ou l’effondrement écologique fait aux acteurs. Quels impacts sur les choix de formation ? quelles conséquences sur l’adaptation des contenus ? quelles difficultés à intégrer des réflexions sur l’anthropocène dans leurs pratiques pédagogiques quotidiennes ? quelles stratégies ou mobilisations, qu’elles soient administratives, médiatiques, sociales, politiques ou intellectuelles sont mises en place pour transformer les modèles ?

Un troisième axe potentiel pourra lover les contributions autour de la créativité institutionnelle face à l’anthropocène. Quelles formations hors les murs de l’enseignement supérieur traditionnel sont mises en place ? quels modèles de valeur sont-ils mis en place pour assurer leurs fonctionnement ? dans quelle mesure les directives ministérielles sont elles ou non redirigées d’un paradigme du développement durable faible vers la question de la durabilité forte ?

Une quatrième direction pourra interroger les spécificités des basculements qui sont à l’œuvre dans différents parcours de formation. Que fait l’anthropocène aux écoles d’ingénieurs, aux écoles de management, aux écoles de sciences politiques, aux parcours scientifiques ou encore aux écoles d’art ou de design ? Dans quelle mesure les postures disciplinaires mais aussi les méthodes d’enquête, les techniques déployées sont transformées ?

Nature des articles

Les contributions pourront mobiliser à la fois des intuitions théoriques et conceptuelles que des retours d’expérience pédagogiques. Ainsi, ils pourront mobiliser des données issues d’enquêtes ou d’expérimentations menées autant sur les formats que sur les contenus pédagogiques. Ces retours d’expérience devraient permettre de décrire, voire évaluer des initiatives en cherchant justement à adapter l’enseignement (ou l’apprentissage) à des diagnostics écologiques, climatiques,… actualisés. Elles pourront également questionner les philosophies pédagogiques à l’œuvre à l’heure de l’anthropocène. Les méta-analyses tout comme les analyses comparatives entre expérimentations situées à différentes échelles géographiques ou disciplinaires seront également les bienvenues. Les travaux mobilisant des données sur les besoins des organisations publiques ou privées ou encore sur les attentes de différentes parties-prenantes (société civile, associations, communautés, entreprises…) pourront également apporter une lumière sur les axes présentés. Les réflexions et analyses, qu’elles soient sur la base de premières intuitions ou hypothèses, ou sur des propositions conceptuelles consolidées sont également les bienvenues.

Modalités de soumission

Les contributions devront parvenir avant le 30 septembre 2019

à l’adresse mail : diegolandivar@gmail.com

Nous visons une publication effective pour l’année 2020.

Format : Entre 15'000 et 25'000 signes.

Comité scientifique

  • Emmanuel Bonnet, Groupe ESC Clermont, CLERMA, Origens Media Lab
  • Emilie Ramillien, Anthropologue, Origens Media Lab
  • Patrice Cayre, UMR Territoires, DGER Ministère de l’Agriculture, Origens Media Lab
  • Alexandre Monnin, Origens Media Lab, Groupe ESC Clermont
  • Cyprien Tasset, LCSP, Université Paris 7 Diderot, Origens Media Lab
  • Alexandra Bidet, CNRS, Centre Maurice Halbwachs
  • Antoine Hennion, Centre de Sociologie de l’Innovation, Ecoles des Mines de Paris
  • Aura Parmentier, GREDEG, Université Nice Sophia Antipolis
  • Manuel Boutet, GREDEG, Université Nice Sophia Antipolis
  • Audrey Michaud, VetagroSup
  • Marco Dellomodarme, UMR ACTE, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Lieux

  • Paris, France (75)

Dates

  • lundi 30 septembre 2019

Mots-clés

  • Anthropocène, éducation, pédagogie, limite planétaire, écologie

Contacts

  • Diego Landivat
    courriel : diegolandivar [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Diego Landivar
    courriel : diegolandivar [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Ce que fait l’Anthropocène aux pratiques pédagogiques dans l’enseignement supérieur », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 11 juillet 2019, https://doi.org/10.58079/1308

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