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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Machines, genre et natures

Machines, gender and natures

Máquinas, género y naturalezas

anthropologie des territoires extractifs

anthropology of extractive territories

antropología de los territorios extractivos

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Publié le lundi 01 juillet 2019

Résumé

L’objet de ce colloque est d’étudier différents territoires extractifs du point de vue des dynamiques anthropologiques qui les structurent, en faisant l’hypothèse qu’ils posent des problématiques communes au-delà des différentes géographies et populations concernées. Il propose de discuter cette hypothèse en mettant à jour les liens entre mécanisation, rapports de genre et rapports à la nature dans divers contextes d’extraction de ressources naturelles.

Annonce

Argumentaire

L’objet de ce colloque est d’étudier différents territoires extractifs (miniers, halieutiques, forestiers, etc.) du point de vue des dynamiques anthropologiques qui les structurent, en faisant l’hypothèse qu’ils posent des problématiques communes au-delà des différentes géographies et populations concernées. En effet, ces territoires se sont construits sur la durée selon des trajectoires communes. Il s’agit en général d’espaces tardivement conquis, annexés ou capturés par des puissances établies; ils se structurent de façon asymétrique en articulant des populations hétérogènes selon différentes formes de colonialité; il s’agit encore d’espaces sur-mécanisés où les populations ont une relation plus précoce, plus accentuée et plus clivée aux machines et aux engins mécaniques, omniprésents au quotidien; il s’agit aussi d’espaces fortement masculinisés et hiérarchisés où les clivages de genre jouent un rôle structurant de contrôle social; enfin, ces territoires se construisent historiquement autour d’une conception orientée, extractive ou prédatrice des ressources naturelles et ils constituent dans l’actualité des zones critiques de contradiction, négociation ou réagencement des rapports à la nature. Ainsi, à différents niveaux, il apparaît que la question des relations entre machines, genre et natures se pose dans ces territoires d’une façon spécifique. Ce colloque a pour objet de discuter cette hypothèse en mettant à jour les liens entre mécanisation, rapports de genre et rapports à la nature dans divers contextes d’extraction de ressources naturelles. 

1. Les territoires extractifs en perspective de genre

La mécanisation des activités extractives s’est souvent traduite par leur masculinisation. L’industrialisation de la production minière, entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, a par exemple eu pour effet une marginalisation du travail féminin dans le secteur et la naissance d’une nouvelle masculinité ouvrière qui deviendra centrale aux imaginaires politiques et littéraires de l’époque. Cette tendance à la machinisation/masculinisation semble toutefois en train de se nuancer, notamment dans les grandes entreprises, en conséquence des innovations technologiques, des politiques d’égalité de genre dans l’emploi, et des politiques de gestion managériale “a-sexuées”. Les nouvelles techniques d’extraction qui ont révolutionné les secteurs miniers depuis les années 1990, s’accompagnent en effet d’un « retour » des femmes au secteur en tant qu ingénieurs, géologues, ou chargées de programmes de responsabilité sociale d’entreprise. Comment ces innovations transforment-elles la division sexuelle du travail et, partant, les rapports sociaux entre acteurs ?

2.  Machines, agentivité et politiques du mécanique

À la fois incendiées, sabotées, maudites et célébrées, baptisées ou héritées : les machines constituent un objet dense et omniprésent du paysage extractif. Elles en sont même la condition de possibilité - un front extractif est en dernière instance un système de chalutiers, de camions, de pelles mécaniques, etc. Mais leur position est ambivalente. En un sens, ces engins rappellent sans cesse la “violence initiale” et l’asymétrie des forces en présence. Les attentats incendiaires contre les camions et les bulldozers en Amazonie ou Araucanie, devenus systématiques, montrent bien cette position centrale des engins comme lieux d’un pouvoir contesté, car ces territoires ont été et sont conquis mécaniquement et c’est autour des machines que ce sont constituées toutes sortes d’asymétries et d'assujettissements. Mais aussi, dans un autre sens, cette surabondance du mécanique se traduit par une diffusion et une démocratisation plus contemporaine des outils et des engins motorisés. Des multitudes de camions, de pelleteuses, de compresseurs, de tronçonneuses, de foreuses et de concasseurs de deuxième main abandonnent progressivement leurs systèmes d’origine et s’aventurent au-delà dans la jungle, les montagnes ou les océans. Ils déstabilisent les anciennes territorialités techniques (missionnaires, militaires ou coloniales) et modifient en profondeur la sociologie locale du pouvoir tout en disséminant fractalement sur le territoire des formes de prédation et d’extraction mécanique « sauvage ». Cette centralité des engins motorisés et des machines transparaît aussi sur le plan des pratiques culturelles, qu’il s’agisse de formes d’animalisation des machines (ch’alla de camions, zootechnonymie, etc.), de leur relation à la mort (invocations, religiosité, édicules mortuaires) ou à leur sexualisation (tuning, néons, chromes). Il s’agira, sur ces différents registres, d’interroger les engins mécaniques dans leur agentivité, en tant qu’objets culturellement et politiquement denses et orientés.  

3. Extraction et redéfinitions de la nature

Enfin, ces évolutions techniques sont en corrélation avec différentes formes de voir et de comprendre le monde. En un sens, parce que l’orientation extractive de ces territoires force une compréhension orientée de la nature, qui se trouve souvent féminisée. Ainsi, par exemple, les mobilisations contemporaines contre les exploitations minières à ciel ouvert dans les Andes représentent celles-ci comme une forme de « viol » de la terre, qui la rendrait « stérile » à tout jamais, reprenant le trope andin des mines comme le ventre d’une femme que les mineurs doivent « féconder » pour engendrer le minéral. Ces imaginaires, tendent parfois à occulter d’autres représentations non-binaires des ressources présentes à l’échelle locale. D’autre part, les évolutions juridiques et sociétales, le développement du tourisme, la massification de l’image numérique et des réseaux sociaux, etc., rendent soudainement visible la violence que ces fronts extractifs ont introduit sur des environnements parfois fragiles, souvent distants, sciemment sacrifiés tout au long des décennies. Ces contradictions sont à la base de multiples réagencements en cours des représentations et des formes de régulation environnementale - les grandes compagnies minières se mobilisent soudain pour la protection de tel petit oiseau méconnu; les opérateurs touristiques et les communautés privatisent désormais “la vue” d’une vallée ou d’un paysage et des animaux anciennement très sollicités, déambulent désormais, “sauvages” et photogéniques, dans des parcs fraîchement créés. Enfin, la démocratisation des engins motorisés permet de revisiter certaines problématiques centrales de l’anthropologie, telles les limites de l’appropriabilité culturelle des objets techniques - une arme à feu,une pelleteuse ou une tronçonneuse, ne contiennent-elles pas déjà, avant utilisation et utilisateur, leurs propres « petites ontologies » embarquées? Jusqu’où est-il possible de s’approprier culturellement une tronçonneuse (jusqu’où s’approprie-t-elle de l’usager)? Dans cette  grande conversation en cours entre humains et non-humains, qu’en est-il des engins? Car il en est qui assurent avoir entendu parler les camions et leur humeur changeante, tout humains et non-humains qu’ils sont.

Ce colloque est organisé par le Centre de recherches et de documentation sur les Amériques (CREDA UMR7227) et Mondes Américains (MASCIPO UMR 8168), dans le cadre du programme ANR Mécaniques Sauvages. Anthropologie historique de deux territoires extractifs, Atacama Chaco (1850-temps présent) 

Calendrier et modalités de soumission (courts metrages acceptés):

Les propositions de communication (comprenant un titre et un résumé d’une demi-page) sont à adresser en français, en anglais ou en espagnol avant le 20 juillet 2019 à https://ma-ge-nat.sciencesconf.org/

Organisation

  • Vincent Bos (EDYTEM, Université de Savoie Mont Blanc, CREDA-IHEAL)
  • Kyra Grieco (CERMA/Mondes Américains, IFEA-EHESS)
  • Claude Le Gouill (CREDA-IHEAL)
  • Alberto Preci (PRODIG - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Nicolas Richard (CNRS CREDA)

Comité scientifique

  • Capucine Boidin (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Luc Capdevila (Université de Rennes, ARENES)
  • Olivier Compagnon (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Pierre Deleage (CNRS, EHESS, LAS)
  • Christine Demmert (CNRS, CNE)
  • David Dumoulin (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Pierre Gautreau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, PRODIG)
  • Christophe Giudicelli (Université Paris4, CHAC / Mondes Américains)
  • Pierre-Yves Le Meur (IRD, GRED)
  • Géraud Magrin (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, PRODIG)
  • Jimena Obregón (Université de Rennes, ERIMIT)
  • Franck Poupeau (CNRS, IHEAL-CREDA)
  • Carmen Salazar-Soler (CNRS, CERMA/Mondes Américains)
  • Alexandre Surallés (CNRS EHESS, LAS)
  • Sebastien Velut (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)

Avec le soutien de :

  • CNRS, Centre national de la recherche scientifique
  • IHEAL-CREDA, Centre de Recherche et Documentation sur les Amériques, UMR 7227
  • Mondes Américains, UMR 8168
  • ANR DS0805 Mécaniques sauvages. Anthropologie historique de deux territoires extractifs. Atacama, Chaco (1850-temps présent) 

Presentación

El propósito de este coloquio es estudiar diferentes territorios extractivos (mineros, pesqueros, forestales, etc.) desde el punto de vista de las dinámicas antropológicas que los estructuran, poniendo por hipótesis que plantean problemas comunes más allá de las diferentes geografías y poblaciones involucradas. En efecto, estos territorios se construyeron a lo largo del tiempo según trayectorias similares : se trata generalmente de espacios tardíamente conquistados, anexados o capturados por potencias ya establecidas; se estructuran de forma asimétrica articulando poblaciones heterogéneas según distintas formas de colonialidad; se trata también de contextos sobre-mecanizados donde las poblaciones tienen una relación más precoz, más acentuada y más clivada a las máquinas y los dispositivos mecánicos, omnipresentes en el cotidiano; se trata también de espacios altamente masculinizados y jerárquicos donde las divisiones de género desempeñan un papel estructurante de control social; por fin, estos territorios se construyen históricamente según una concepción orientada, extractiva o predatoria del ambiente y constituyen en la actualidad zonas críticas de contradicción, negociación o redefinición de las relaciones con la naturaleza. Así, en distintos niveles, aparece que la cuestión de las relaciones entre máquinas, género y naturaleza se plantea en estos territorios de un modo específico. El propósito de este coloquio es discutir esta hipótesis estudiando las relaciones entre mecanización, género y naturaleza en diversos contextos de extractivos.

1. Los territorios extractivos en perspectiva de género

La mecanización de las actividades extractivas se ha caracterizado a menudo por su masculinización. La industrialización de la producción minera, entre finales del siglo 19 y principios del 20, por ejemplo, se tradujo en la marginación del trabajo femenino y la construcción de una nueva masculinidad de la clase trabajadora, ambas en relación a su posición correlativa respecto de las máquinas. No obstante, esta tendencia hacia la mecanización/masculinización puede ser relativizada, especialmente en las grandes empresas, en consecuencia de las innovaciones tecnológicas, de las políticas de igualdad de género en el empleo y de las políticas de gestión gerencial asexuada. Las nuevas técnicas de extracción que revolucionaron los sectores mineros desde la década de 1990 se caracterizan de manera paralela por un "retorno" de las mujeres en el sector como ingenieras, geólogas o responsables de los programas de responsabilidad social corporativa. ¿Cómo estas innovaciones están transformando la división sexual del trabajo y, así, las relaciones sociales entre los actores?

 2.  Máquinas, agencia y políticas de lo mecánico

Quemadas, saboteadas, maldecidas y a la vez  celebradas, bautizadas o heredadas: las máquinas constituyen un objeto denso y omnipresente del paisaje extractivo. Son su condición de posibilidad : un frente extractivo es en última instancia un sistema de buques, de camiones, de excavadoras, etc. Pero su posición es ambivalente. En un sentido, estas máquinas recuerdan constantemente la "violencia inicial" y la asimetría de fuerzas involucrada. Los ataques incendiarios en contra de camiones y excavadoras en la Amazonía o la Araucanía, hoy día sistemáticos, muestran bien esta posición central de las máquinas como lugares de un poder contestado, puesto que estos territorios fueron y son conquistados mecánicamente y es alrededor de estas máquinas que se han constituido todo tipo de asimetrías y sujeciones. Pero también, en otro sentido, esta sobreabundancia de lo mecánico conduce a una difusión y a una democratización más contemporánea de las máquinas motorizadas. Multitud de camiones, excavadoras, compresores, motosierras, perforadoras o chancadores de segunda mano abandonan gradualmente sus sistemas de orígen y se aventuran más allá en las selvas, las montañas o los océanos, desestabilizando las antiguas territorialidades técnicas (misionales, militares o coloniales), modificando las sociologías locales del poder y multiplicando fractalmente por el espacio formas “salvajes” de depredación y extracción mecánica. Esta centralidad de las máquinas también se refleja en términos de prácticas culturales, ya sean formas de animalización de las máquinas (ch'alla de camiones, zootechnonymia, etc.), de su relación con la muerte (invocaciones, religiosidad, animitas) o su sexualización (tuning, neones, cromos). Se tratará, en estos diferentes registros, de estudiar las máquinas en su agentividad, como objetos culturalmente y políticamente densos y orientados.

3. Extracción y redefinición de la naturaleza

Por último, estas evoluciones técnicas están correladas con distintas formas de ver y entender el mundo. En un sentido, la orientación extractiva de estos territorios se traduce en una comprensión orientada de la naturaleza, a menudo feminizada. Por ejemplo las movilizaciones contemporáneas contra las explotaciones mineras a cielo abierto en los Andes, se representan estas últimas como una "violación" de la tierra, que la volvería "estéril" para siempre, actualizando la imagen andina de las minas como el vientre que los mineros deben "fertilizar" para generar el mineral. Estos imaginarios a veces pueden llegar a ocultar otras representaciones no binarias presentes a en el nivel local. En otro sentido, las evoluciones jurídicas y societales, el desarrollo del turismo, la masificación de la imagen digital y las redes sociales, etc., vuelven súbitamente visible la violencia que estos frentes extractivos han introducido en medioambientes frágiles, a menudo distantes, ciegamente sacrificados a lo largo de décadas. Estas contradicciones se traducen en un conjunto de reordenamientos en la representación y en las formas de regulación ambiental : las grandes empresas mineras se movilizan súbitamente por la protección de aquél pequeño pájaro apenas conocido; los operadores turísticos y las comunidades privatizan "la vista" de tal valle o de tal  paisaje y los animales, hasta hace poco íntimamente imbricados en la vida social, vagan ahora, salvages y fotogénicos, en parques recientemente creados. Por último, esta democratización de las máquinas permite reexaminar algunas temáticas centrales de la antropología, como los límites de la apropiabilidad cultural de los objetos técnicos: un arma de fuego, una excavadora o una motosierra, ¿no contienen ya, antes de su uso y de su usuario, su propia "pequeña ontología" embarcada? ¿Hasta qué punto es posible apropiarse culturalmente de una motosierra (hasta qué punto se apropia del usuario)? Más ampliamente, en esta gran conversación en curso entre humanos y no humanos, ¿qué pasa con los máquinas? Porque hay quien afirma haber oído hablar su camión y su ánimo cambiante, humano y no humano a la vez.

Este coloquio es organizado por el Centre de recherches et de documentation sur les Amériques (CREDA UMR7227) y Mondes Américains (MASCIPO UMR 8168), en el marco del proyecto ANR Mécaniques Sauvages. Anthropologie historique de deux territoires extractifs, Atacama Chaco (1850-temps présent) 

Envío de propuestas (cortometrages aceptados) :

Las propuestas de contribución (título y resumen de media página) pueden ser enviadasen francés, inglés u español antes del 20 Julio 2019 à https://ma-ge-nat.sciencesconf.org/

Organización

  • Vincent Bos (EDYTEM, Université de Savoie Mont Blanc, -CREDA- IHEAL)
  • Kyra Grieco (CERMA/Mondes Américains - IFEA-EHESS)
  • Claude Le Gouill (CREDA-IHEAL)
  • Alberto Preci (PRODIG - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Nicolas Richard (CNRS CREDA)

Comité científico

  • Capucine Boidin (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Luc Capdevila (Université de Rennes, ARENES)
  • Olivier Compagnon (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Pierre Deleage (CNRS, EHESS, LAS)
  • Christine Demmert (CNRS, CNE)
  • David Dumoulin (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Pierre Gautreau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, PRODIG)
  • Christophe Giudicelli (Université Paris4, CHAC / Mondes Américains)
  • Pierre-Yves Le Meur (IRD, GRED)
  • Géraud Magrin (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, PRODIG)
  • Jimena Obregón (Université de Rennes, ERIMIT)
  • Franck Poupeau (CNRS, IHEAL-CREDA)
  • Carmen Salazar-Soler (CNRS, CERMA/Mondes Américains)
  • Alexandre Surallés (CNRS EHESS, LAS)
  • Sebastien Velut (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)

Con el apoyo de :

  • CNRS, Centre national de la recherche scientifique
  • Centre de Recherche et Documentation sur les Amériques (IHEAL-CREDA), UMR 7227
  • Mondes Américains, UMR 8168
  • ANR DS0805 Mécaniques sauvages. Anthropologie historique de deux territoires extractifs. Atacama, Chaco (1850-temps présent) 

Presentation

This conference’s aim is to study different extractive territories (mining, fishing, forestry, etc.) from the point of view of the anthropological dynamics which structure them. The hypothesis is that they pose common issues beyond the different geographies and populations concerned. In fact, these territories are often constructed on the long term, following similar trajectories. Often these spaces were belatedly conquered, annexed or reclaimed by established powers : they are asymmetrically structured and articulated heterogeneous populations along different forms of coloniality; they are also over-mechanized spaces were populations have a more precocious, more accentuates, and more divisive relationship to mechanical objects, which are omnipresent on their daily life ; they are also strongly masculinized and hierarchized spaces, where gender plays a structuring role in social control ; last but not least, these territories are historically constructed around a conception that is oriented, extractive of predatory of natural resources and they constitute today critical zones of contradiction, negotiation or re-articulation of relationships to nature. Therefore, at different levels, it appears that these territories raise in a particular way the issue of relations between machines, gender and natures. This conference has the objective of discussing this hypothesis by highlighting the connections between mechanization, gender relations and relations to nature in different contexts of natural resource extraction.

1. Extractive territories in gender perspective

The mechanization of extractive activities has often translated in to their masculinization. The industrialization of the mining production, between the end of the XIXth and the beginning of the XXth century, had for example the effect of marginalizing women’s labor in the sector and giving rise to a new working class masculinity which became central to the political and literary imaginaries o the time. However this tendency towards mechanization/masculinization is recently being nuanced, especially in great corporations, as a consequence of technological innovations, of gender equality labor policies, and “gender-neutral” management politics. The new extractive techniques that revolutions the mining sector since the 1990s are in fact accompanied by a “return” of women to the sector as engineers, geologists, or personnel in charge of corporate social responsibility programs. How have these innovations transformed the sexual division of labor and, therefore, social relations between actors?

2.  Machines, agency and politics of mechanics

Whether burned, damned or celebrated, baptized or inherited, machines constitute a dense and omnipresent object in the extractive landscape. They are the very condition of possibility of extractive fronts, which finally are a system of trawlers, trucks, excavators, etc. However, the position of machines is ambivalent. In one way, they are the ever-present reminders of the “initial violence” and the asymmetry of forces at work. The systematic arsonist attacks against trucks in the Amazon and Araucania regions, show how machines have assumed a central role in the contestation of power relations. These territories have been mechanically conquered, and it is around machines that all sorts of asymmetric relations and subjections have been constituted.In another way, the overabundance of mechanics translates in to a more contemporary diffusion and democratization of motorized engines and tools. A multitude of second-hand trucks, excavators, compressors, cutters, drills and crushers gradually abandon their original systems and venture beyond the jungle, the mountains or the oceans. They destabilize formed technical territorialities (missionary, military or colonial) and deeply modify the local sociology of power, while disseminating new forms of predation and “wild” mechanical extraction on the territory. This centrality of motorized engines and machines also appears at the level of cultural practies, where it may take the form of machine’s animalization (ch’alla of trucks, zootechnonymy, etc.), their relationship to death (invocations, religiosity, death notices) or their sexualisation (tuning, neons, chromes). The aim will be to interrogate the agency of mechanical objects, at these different levels, as politically and culturally dense and oriented objects.

3. Extraction et redefinition of nature

Finally, these technical evolutions are correlated to different forms of seeing and understanding the world. In one way, because the extractive orientation of these territories forces a particular – often feminized - understanding of nature. Therefore, for example, contemporary mobilizations against open-pit mining exploitations in the Andes represent extraction like a “rape” of the earth, which will render it “sterile” forever, hence re-adapting an Andean trope which identifies mines with female wombs that miners must “fecundate” in order to engender the mineral. These imaginaries can sometimes obscure others non-binary representations of resources which are found at a local level. On the other hand, the legal and social evolutions, the development of tourism, the massification of digital images and social networks, etc., make immediately visible the violence that these extractive frontiers have introduced to usually fragile environments, often remote, and scientifically sacrificed for decades. These contradictions are at the origin of multiple, ongoing re-negotiations of environmental representations and regulations – big mining corporations will suddenly mobilise for the protection of a small unknown bird; touristic operators and communities may privatise the “view” of a valley or a landscape; and formerly popular animals will end up wandering, “wild” and photogenic, in freshly created natural parcs. Finally, the democratisation of motorised engins allows to revisit certain issues that are central to anthropology, such as the limits of the cultural appropriability of technical objects – don’t a fire arm, an excavator or a chainsaw possess, before any user and any use, their own their “little ontologies”? Up to what point is it possible to culturally appropriate a chainsaw (and to what point does it appropriate the user?) In this great ongoing conversation between humans and non-humans, what about engines? Some swear to have heard trucks speak and attest to their changing mood, as human and non-human as they are.

Proposal submission  (short films accepted)

Paper proposals (including a title and an abstract half a page long) must be addressed in French, English or Spanish before the 20th of July 2019 to https://ma-ge-nat.sciencesconf.org/

Organisation

  • Vincent Bos (EDYTEM, Université de Savoie Mont Blanc, -CREDA- IHEAL)
  • Kyra Grieco (CERMA/Mondes Américains - IFEA-EHESS)
  • Claude Le Gouill (CREDA-IHEAL)
  • Alberto Preci (PRODIG - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Nicolas Richard (CNRS CREDA)

Scientific committee

  • Capucine Boidin (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Luc Capdevila (Université de Rennes, ARENES)
  • Olivier Compagnon (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Pierre Deleage (CNRS, EHESS, LAS)
  • Christine Demmert (CNRS, CNE)
  • David Dumoulin (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
  • Pierre Gautreau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, PRODIG)
  • Christophe Giudicelli (Université Paris4, CHAC / Mondes Américains)
  • Pierre-Yves Le Meur (IRD, GRED)
  • Géraud Magrin (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, PRODIG)
  • Jimena Obregón (Université de Rennes, ERIMIT)
  • Franck Poupeau (CNRS, IHEAL-CREDA)
  • Carmen Salazar-Soler (CNRS, CERMA/Mondes Américains)
  • Alexandre Surallés (CNRS EHESS, LAS)
  • Sebastien Velut (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)

Avec le soutien de

CNRS, Centre national de la recherche scientifique

Centre de Recherche et Documentation sur les Amériques (IHEAL-CREDA), UMR 7227

Mondes Américains, UMR 8168

ANR DS0805 Mécaniques sauvages. Anthropologie historique de deux territoires extractifs. Atacama, Chaco (1850-temps présent) 

Lieux

  • salles BS1_28 et BS1_05 - 54 Boulevard Raspail, 75006
    Paris, France (75)

Dates

  • samedi 20 juillet 2019

Mots-clés

  • machines ; genre ; nature ; ressources ; extraction

Contacts

  • Comité de organisation
    courriel : ma-ge-nat [at] sciencesconf [dot] org

URLS de référence

Source de l'information

  • Kyra Grieco
    courriel : kyra [dot] grieco [at] univ-tlse2 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Machines, genre et natures », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 01 juillet 2019, https://doi.org/10.58079/1338

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