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L’esprit musicien et la forme scolaire

The musician spirit and the scholary form

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Publié le jeudi 20 juin 2019

Résumé

Lorsqu’il s’agit d’évoquer la dimension réputée artistique des enseignements scolaires ou la dimension réputée scolaire des enseignements artistiques, on en vient souvent à opposer « quelque chose » de l’art et « quelque chose » de l’enseignement qui ne feraient pas bon ménage – voire s’opposeraient ou s’anéantiraient réciproquement au moindre contact. Aussi diverses et nombreuses que soient les approches théoriques de la question (de l’éthique à la sociologie des pratiques culturelles en passant par les sciences de l’éducation, la psychologie ou l’esthétique) elles peinent isolément à dépasser ici des apories ou des dénonciations. Pourquoi ? Comment se lient ou se délient théorie et pratique lorsqu’entrent en jeu l’identité, la profession, l’adhésion ou la distinction sociale d’un individu, avec leur efficacité pratique mais aussi leurs paradoxes, leurs dissonances ou leurs ombres préservées ?  Nous questionnerons cette relation et son effet en situation d’enseignement-apprentissage en interrogeant la réception et l’usage d’un autre oxymore : l’esprit musicien et la forme scolaire.

Annonce

Journées co-produites par le Pôle Musique et Danse de Metz de l’Ecole Supérieure d’Art de Lorraine (PMD/ESAL) et RéCoMuSES (Réseau Cognition Musique Société Enseignement Santé) du dimanche 12 au mardi 14 janvier 2020 à Metz

Argumentaire

En bon oxymore, la formule séduit et donne à penser. Mais pourquoi ? Que dit-elle et à qui ? Sur quels consensus – dicibles ou pas – fonde-t-elle sa dynamique de contradiction ? Voit-on tous bien la même chose ici et pourquoi ?

Nos journées d’étude travailleront à librement questionner l’obscure clarté qui nous tombe de cette formule.

Cet « esprit » doit-il insuffler une dose minimale de déviance chez un élève dont l’idéal serait d’intégrer parfaitement les normes d’un système éducatif ? Ou s’agit-il au contraire pour un enseignant chez qui « être scolaire » serait paradoxalement péjoratif, de rêver aux valeurs supérieures d’implication, d’autonomie, de créativité et de synthèse portées par la figure moderne de l’artiste ? 

Cette « forme scolaire » offrirait-elle un cadre sécurisant – voire épanouissant – aux incertitudes de la transmission et de la réception d’un objet culturel aussi ineffable et difficile à apprivoiser que la musique ? Ou s’agit-il pour un artiste dont l’identité et le temps se dissoudraient faute de mieux dans une institution éducative, de rêver à quelque travail passionnant et libre sur son cœur de métier idéal ? 

Et quel divin soupir, quelle émanation des corps de métier, quelle disposition particulière de l’intelligence attend-on  d’un musicien qui a « de l’esprit » ? Ou d’un élève « musicalement éduqué » ? A quelle porte le futur enseignant de musique doit-il frapper pour trouver une formation qui ne laisse pas sa raison en jachère face aux évolutions de son insertion professionnelle ?

Et quelles sont les formes d’intervention possibles d’une « école » dans le champ de la transmission d’une expérience symbolique, esthétique ou ascétique ? Comment une école de musique marie-t-elle des savoirs faisant autorité – et lesquels ? – avec la valorisation sociale croissante de l’expérience intime des individus ? Comment unit-elle dimension universitaire et régime vocationnel ; obligation de formation normative et valorisation des positions transgressives ? Y pense-t-on en termes de distinction sociale, de rapports aux savoirs, de  capital culturel, d’antagonisme entre « culture froide » et « culture chaude » ? Y pense-t-on en termes de jugement de goût, de finalité sans fin ou d’identité narrative ? En termes de mythes fondateurs, de rites de passage ou d’appartenance ? Et, dans cette « école », pense-on encore bâtir ici avec Condorcet une vérité négociée et argumentée dans une parole partageable qui permette de ne plus suivre « en esclave » la vérité révélée ou décrétée par son maître ?  

Conditions de soumission

Les communications sont ouvertes à tous les acteurs impliqués dans les processus de formation en musique (chercheurs, enseignants, artistes, étudiants ; enseignement général ou spécialisé…).

Les formats d’intervention d’une durée de 15 à 30 minutes sont libres (communication de recherche empirique ou de synthèse théorique, communication professionnelle avec témoignage de pratique ou d’expérimentation sur support vidéo/audio ou avec mise en situation d’élèves en direct…) mais gagneront à prévoir leur double questionnement théorique et pratique ainsi qu’un auditoire intégrant les étudiants du Pôle Musique et Danse de l’ESAL.

Les propositions devront être transmises par courriel au comité d’organisation dont les adresses suivent, sous forme de résumé (2000 caractères maximum) accompagnées, si nécessaire, de références bibliographiques

avant le 1er octobre 2019

Laurent Guirard (laurent.guirard@univ-orleans.fr); Caroline Cueille (ccueille@esalorraine.fr).

Comité scientifique

  • Gilles BOUDINET, Professeur des universités à l’Institut des Sciences et Pratiques d’Education et de Formation (ISPEF), Université Lumière Lyon 2
  • Caroline CUEILLE, Directrice du PMD, Maître de conférences associé (PAST) à l’UFR de musique et musicologie, Sorbonne Université 
  • François GIROUX, Maître de Conférences à l’ESPE de Paris, Sorbonne Université
  • Gérald GUILLOT, Professeur associé à la Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud à Lausanne (CH)
  • Laurent GUIRARD, Maître de Conférences à l’ESPE CVL, Université d’Orléans
  • Philippe LALITTE, Professeur des universités à l’UFR de musique et musicologie, Sorbonne Université
  • Chrystel MARCHAND, Professeur au CNSMDP, compositrice, docteur en musique et musicologie 
  • Jean-Pierre MIALARET, Professeur des universités émérite à l’UFR de musique et musicologie, Sorbonne Université
  • Valérie OMETAK, Professeur des écoles, Docteur en musique et musicologie, Chargée de cours au Centre de Formation des Musiciens Intervenants (CFMI) d’Orsay (Université Paris Sud)
  • Pierre PASCAL, Maitre de conférences au Département de musique de l’Université de Lorraine

Lieux

  • L'événement se tiendra sur plusieurs lieux précisés ultérieurement. - PMD/ESAL, 2 rue du paradis
    Metz, France (57)

Dates

  • mardi 01 octobre 2019

Mots-clés

  • pédagogie, transmission, musique, didactique, sociologie, psychologie, esthétique, histoire de l’éducation.

Contacts

  • Laurent Guirard
    courriel : laurent [dot] guirard [at] univ-oleans [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Laurent Guirard
    courriel : laurent [dot] guirard [at] univ-oleans [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’esprit musicien et la forme scolaire », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 20 juin 2019, https://doi.org/10.58079/133a

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