AccueilLes printemps du théâtre : l'art à l'épreuve des révolutions

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Les printemps du théâtre : l'art à l'épreuve des révolutions

The Springs of theatre: Art in time of revolutions

Cycle de recherche « Révoltes, révolutions et performance au Proche et Moyen-Orient au XXIe siècle »

Revolts, revolutions and performance in the Middle East in the 21th century

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Publié le lundi 15 juillet 2019

Résumé

Le cycle de recherches « Révoltes, révolutions et performance au Proche et Moyen Orient au XXIe siècle » a pour objectif d’étudier la trajectoire politique et sociale des pays des régions du Proche et du Moyen-Orient par le biais de la création artistique, en particulier les arts de la scène et de la performance. Dans ces sociétés en profonde mutation, il s’agit donc de s’interroger sur le lien entre création, révolte et révolution au cours d’une série de séances de travail, et sur la manière dont la création s’est fait l’écho des tensions à l’œuvre dans la société, comment celles-ci sont restituées à la scène. Cette troisième journée sera consacrée à l'étude de productions théâtrales dans le contexte des révolutions qui ont traversé les pays de la région en 2011, en envisageant ces créations d'un point de vue esthétique (formes, dispositifs) et politique.

Annonce

Présentation du cycle de recherches

Depuis près de deux décennies, les régions du Proche et du Moyen-Orient ont connu de nombreux mouvements politiques, de révoltes, et de contestations. À travers des mouvements contestataires sectoriels, souvent réprimés, jusqu’aux grands mouvements sociopolitiques et/ou révolutionnaires (Mouvement vert iranien en 2009, Printemps Arabes en 2011), la société civile s’est dressée contre des régimes politiques autoritaires, inégalitaires et vieillissants. À cela s’ajoute la révolte palestinienne, qu’elle soit latente ou se manifeste à travers des mouvements de rébellion ponctuels.

Dans des sociétés où la liberté d’expression était limitée et le discours contrôlé, ces mouvements de révoltes se sont accompagnés de l’émergence et d’un renouvellement de la création artistique, notamment dans le domaine des arts de la scène.

Le cycle de recherches que nous avons mis en place a pour objectif d’étudier la trajectoire politique et sociale des pays des régions du Proche et du Moyen-Orient par le biais de la création artistique, en particulier les arts de la scène et de la performance. Il donne lieu à trois journées d’études, préparatoires à une publication et à un colloque qui se tiendra à l’horizon 2021.

Dans ces sociétés en mutation, il s’agit donc de s’interroger sur le lien entre création, révolte et révolution au cours d’une série de séances de travail, et sur la manière dont la création s’est faite l’écho des tensions à l’œuvre dans la société, comment celles-ci sont restituées à la scène. Les problématiques abordées pourront être nationales, régionales ou thématiques. Plusieurs pourront être traitées : la création dans un contexte d’oppression, la représentation de la révolte et du mouvement social à la scène, les objectifs politico-esthétiques des artistes, la capacité de l’art à transgresser des règles sociales ou politiques. En résumé, il s’agira à la fois de s’interroger sur le contexte socio-politique et la manière dont il influe sur la création, et de s’interroger sur la manière dont les artistes intègrent ces contraintes pour renouveler les dispositifs dramaturgiques et esthétiques.

Argumentaire

Les deux première journées d’études de ce cycle nous ont permis d’étudier les transformations sociales, politiques et culturelles dans les pays des régions des Proche et Moyen Orients et leurs conséquences sur la création théâtrale (novembre 2018) ainsi que les problématiques liées à la création face à la censure (mai 2019).

Cette troisième et dernière journée de réflexion a pour objectif de se concentrer à l’étude des arts du spectacle en temps de Révolution, sur le lien entre théâtre et événement dit « révolutionnaire », celui des printemps arabes de 2011. Dans le contexte d’une remise en cause des structures politiques et sociales encadrant depuis plusieurs décennies les sociétés, la société civile a manifesté son opposition à grande échelle. Dans ce cadre, de nombreux projets théâtraux et performances ont vu le jour, notamment à la faveur de la mise en suspend des instances de contrôle, alors même que les frontières entre artistes professionnels, amateurs et activistes étaient brouillées.

Dès lors, face à une actualité devenant injonction à écrire, la question de la représentation de l’événement dans les dramaturgies et à la scène convoque des problématiques à la fois politiques et esthétiques. En premier lieu, dans le cadre d’un théâtre d’actualité qui tend à se définir en même temps qu’il se fait, une concurrence semble se dessiner entre représentation (réflexive, fictionnelle) et performativité de l’action politique, interrogeant la légitimité de la création et invitant les artistes à proposer de nouvelles formes, de nouvelles dramaturgies et de nouveaux dispositifs : chronique, épique, théâtre documentaire et de témoignage, agit-prop, théâtre participatif, performances dans l’espace public. Aussi, il est important de s’interroger sur la différence entre un théâtre qui se ferait en marge de l’événement, se positionnant en témoin de celui-ci pour rendre compte des transformations à l’œuvre ; et un théâtre qui aurait prétention à s’inscrire au cœur de l’événement, un théâtre à vocation performative, qui chercherait, par le discours et par le dispositif proposé, à être l’un des lieux où se jouent les nouveaux rapports de forces politiques et sociaux. Le théâtre est-il envisagé par les praticiens comme action ou réaction à l’actualité politique ? Le contexte des mouvements révolutionnaires nous permet ainsi de réfléchir à la question du théâtre politique et, peut-être, d’en donner de nouvelles définitions dans des situations spécifiques.

Il s’agit enfin de s’interroger sur la manière dont la révolution est abordée à la scène, sur la révolution comme thème venant innerver les dramaturgies et l’imaginaire individuel et collectif, au cours de l’événement et ensuite, jusqu’à aujourd’hui, que ce soit pour mettre en place des dispositifs mémoriels, d’élaborer une critique ou d’historiciser l’événement.

Alors qu’approche la célébration des dix ans des « Printemps arabes », notre étude tendra à se concentrer sur les trois pays centraux de ces révoltes : la Tunisie, l’Égypte et la Syrie, mais les communications traitant des arts du spectacle au Bahreïn, la Lybie et le Yémensont également les bienvenues. De plus, à la lumière des évènements récents en Algérie et au Soudan, une ouverture sur la place des artistes dans ces sociétés en mouvement permettrait également d’élargir notre réflexion et de l’étendre à la fois géographiquement et dans le temps.

 Les propositions s’appuieront sur des études de cas précises, et les auteurs veilleront à expliciter le lien entre la création et son contexte, en s’attachant à la fois aux enjeux politiques et esthétiques. Les thèmes suivants pourront notamment être abordés :

  • La place des artistes sur la scène politique et sociale : observateurs et/ou militants ?
  • Renouvellement de la création dans un contexte de mise en suspend des instances de contrôle
  • Formes, dispositifs et dramaturgies en temps de Révolution
  • Concurrence entre la représentation artistique et la performativité de l’action politique
  • Nouvelle pratiques discursives et nouvelles thématiques dans les dramaturgies
  • Théâtre(s) politique(s) en contexte

Cette journée de tiendra au Théâtre de l’Odéon, dans le cadre de la programmation du spectacle Les Mille et une nuits, mis en scène par Guillaume Vincent. Les participants seront invités à assister au spectacle à l’issue de la journée de travail.

Modalités de participation

Les propositions (titre, résumé en français ou anglais de 2000 signes) ainsi qu’une brève notice bio-bibliographique sont à envoyer par mail en format .doc ou .pdf

jusqu’au 15 septembre 2019,

à l’adresse suivante : revoltes.performance@gmail.com

Après la sélection, les candidats recevront une notification pour le 20 septembre 2019.

Comité d’organisation 

  • Yassaman Khajehi, Université Clermont Auvergne / CHEC
  • Pauline Donizeau, Université Paris Nanterre / HAR
  • Sobhi Boustani, Institut National des Langues et Cultures Orientales / CERMOM

Lieux

  • Théâtre de l'Odéon - Paris 6ème
    Paris, France (75)

Dates

  • dimanche 15 septembre 2019

Mots-clés

  • théâtre, performance, révolution, printemps arabe

Contacts

  • Pauline Donizeau
    courriel : p [dot] donizeau [at] hotmail [dot] fr

Source de l'information

  • Pauline Donizeau
    courriel : p [dot] donizeau [at] hotmail [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les printemps du théâtre : l'art à l'épreuve des révolutions », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 15 juillet 2019, https://doi.org/10.58079/1363

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