AccueilLa musique urbaine camerounaise

AccueilLa musique urbaine camerounaise

La musique urbaine camerounaise

Urban music in Cameroon

Étude de contenu, alternance codique et transculturalité

Studies of content, code switching and transculturality

*  *  *

Publié le jeudi 05 septembre 2019

Résumé

L’état de la musique camerounaise doit être fait du point de vue de son contenu de plus en plus hypersexualisé mais aussi du point de vue sociolinguistique puisque son langage embrasse à la fois les idiomes coloniaux et les langues du cru.

Annonce

Argumentaire

Toute idée de modernité ou de modernisation, sans son corollaire éthique, n’est que recul. L’humanité, dans son mode de vie et dans le fonctionnement de ses expressions culturelles, doit nécessairement les améliorer pour les rendre opérationnelles et pertinentes selon les générations ou les enjeux.

La musique camerounaise ne peut échapper à ce préalable établi. Elle est appelée à connaître des mutations dans les contacts entre les cultures qui se rencontrent parce que venant d’ici et d’ailleurs, dans les langues qui sont les supports des messages portés au public de plus en plus cosmopolite, dans le contenu des textes qui tendent à dépraver les mœurs.

Il s’instaure ainsi une double articulation à examiner : le texte à chanter est une imbrication de plusieurs langues/cultures et le message de ce texte est sujet à critiques tant il se ramène à une certaine tendance, devenue quasi exclusive, au sexe ou à la pornographie.

La musique camerounaise est à l’image de l’écologie linguistique du Cameroun. C’est un pays qui compte près de 270 unités linguistiques qui partagent le même territoire locutionnel avec 2 langues officielles coloniales : le français et l’anglais. Cela suppose des phénomènes de plurilinguisme, d’alternance codique et de transculturalité auxquels le recours au sexe, dans l’expression textuelle des chanteurs, ne manque pas de s’y associer. Tout cela apparaît comme un mélange riche, exquis, suspect, infect où l’on peut très vite regretter le temps glorieux des classiques de la chanson camerounaise où la langue locale était au centre de la création artistique et où le sexe, à défaut d’être un sujet abordé ou tabou, n’occupait qu’une place accessoire. Son traitement, le cas échéant, se faisait de manière très figurative, évocative et nuancée.

Aujourd’hui, avec les grandes libertés acquises, l’expression musicale du thème sexuel n’a pas fini de surprendre ; tout comme les couleurs variées du langage du chanteur camerounais n’ont pas fini de révéler ce que la rencontre entre langues et cultures peuvent procurer comme richesses à la dynamique des langues.

Depuis une quinzaine d’années, l’univers musical camerounais s’est enrichi de ce qu’on appelle la « New Urban Music ». Cette tendance musicale a propulsé de jeunes femmes et hommes au-devant de la discographie du fait d’un style moderne mais ancré dans le vaste répertoire culturel du Cameroun. Ce fait artistique, loin d’être anodin et exclusivement rythmique, donne à voir un « bouillon de cultures » mais également un espace de la cohabitation linguistique et codique entre langues exogènes et langues du cru.

Les idiomes coloniaux, intégrés dans une sphère dialectale variée, deviennent une (res) source scripturaire pour les textes de la musique urbaine ou locale (bikutsi, makossa ou ben skin). De ce fait, un phénomène intéressant et propice à une analyse scientifique se manifeste chez les artistes avec un naturel déconcertant : celui de la double alternance codique.

 La première, ou alternance codique « externe », se manifeste par la variation des langues officielles (anglais et français) dans la chanson. La deuxième, ou alternance codique « interne », se traduit par l’oscillation des langues locales dans un texte ou une chanson, ou encore la fluctuation du « Broken English » (pidjin), parlé véhiculaire fortement en usage dans  l’univers des jeunes, et les codes locaux.

Ce phénomène, exhale la dynamique holistique de la culture linguistique camerounaise, et par ricochet la richesse des possibilités scripturaires. Le texte musical, dans ce contexte, devient le lieu de la rencontre et de la cohabitation entre la langue du terroir de l’artiste et les langues qui lui sont géographiquement mitoyennes ou lointaines. De ce point de vue, il est opportun d’investir ce phénomène artistique pour en dégager les modes, la syntaxe et les valeurs.

Axes de recherche

  • Dynamique des langues locale et étrangère dans les musiques urbaine et locale camerounaises ;
  • alternance codique, plurilinguisme ;                                                                  
  • statut sémantique des langues camerounaises en contexte polyglossique ;
  • transculaturalité et défrontiérisation des codes dans le champ musical camerounais ;
  • polyglottisme musical et manifestation d’un éclectisme du substrat culturel ;
  • texte musical : inscription du sexe et de la sexualité dans la chanson camerounaise ;
  • la chanson camerounaise : migration pornographique.              

N.B. : Cette liste d’axes est donnée à titre indicatif et ne vise pas l’exhaustivité.

Support d’analyse

Les musiques qui peuvent faire l’objet d’analyse sont : le bikutsi, le « new urban music », le makossa, le ben skin, etc. Toutes les expressions musicales camerounaises sont autorisées et les chanteurs camerounais, quelle que soit leur génération, sont concernés.

Conditions de soumission

Cet appel à contributions d’articles vise la publication d'un ouvrage collectif. Il s’adresse aux chercheurs et hommes de culture. Les contributeurs doivent envoyer leurs résumés d’articles d’une longueur de 300 mots à gerardnangambe@gmail.com ou claude.zambo@yahoo.fr

au plus tard le 24 octobre 2019.

Coordination scientifique

  • Gérard NANGA MBE, professeur de Lettres modernes, critique littéraire, Cameroun ;
  • OWONO ZAMBO, PhD en Sciences du Langage, chercheur associé au CELFA, Université de Bordeaux 3.

Dates

  • jeudi 24 octobre 2019

Mots-clés

  • musique

Contacts

  • Owono Zambo
    courriel : claude [dot] zambo [at] yahoo [dot] fr
  • Gérard Nanga Mbe
    courriel : gerardnangambe [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Owono Zambo
    courriel : claude [dot] zambo [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La musique urbaine camerounaise », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 05 septembre 2019, https://doi.org/10.58079/13bn

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search