Pour sa VII^e session, le colloque international de l’Institut supérieur des arts et métiers de Sfax (ISAMS) propose d’aborder le sujet de la ville de point de vue de l’art et du design. Cette édition regroupera des contributions relatives aux ateliers participatifs, expérimentations urbaines, réflexions nouvelles et méthodologies innovantes qui illustrent l’importance des enjeux artistiques et culturels dans la production et l’appréhension de l’espace publique. Figuière, Boidin et Diemer dans leur ouvrage Économie politique du développement durable insistent sur le besoin de « formuler de nouvelles approches appuyées sur des indicateurs de soutenabilité forte » d’où l’importance de réfléchir des stratégies de développement durable. Nous prétendons à la valorisation de la recherche et à la promotion d’une vision élargie de notre espace de vie afin de proposer un projet complet pour la ville.

8 & 9 novembre 2019

Argument

Pour sa 7ème session, le colloque international de l’ISAMS propose d’aborder le sujet de la ville de point de vue de l’art et du design.

Depuis quelques années, on observe en Europe, en Amérique, comme dans diverses régions du monde, une vague de recherche portée sur la ville. Un développement du processus d’esthétisation de l’espace public émerge dans différents travaux scientifiques[1]. Les interventions multiformes des artistes dans les espaces publics urbains, la proclamation du beau et du sensible dans la production, l’apport du design aux actions publiques, prennent de plus en plus de la considération et participent à l’évolution des politiques culturelles. Nefrier et Talliet (in L’invention de la politique culturelle-1994) affirment que dans plusieurs pays, les politiques culturelles s’organisent le plus souvent territoires par territoires. Le développement des villes créatives, la gouvernance des images et le marketing des métropoles forment les différentes modalités du débat concernant l’avenir de toute ville.

Pour garantir l'efficacité de ces nouvelles politiques, il faut proclamer l'invention de dispositifs de participation capables de restituer l’expérience habitante tout en favorisant l’émergence d’un débat public, ou du moins faire appel à toute collectivité locale concernée.

Cette édition du colloque, en particulier, regroupera des contributions relatives aux ateliers participatifs, expérimentations urbaines, réflexions nouvelles et méthodologies innovantes qui illustrent l’importance des enjeux artistiques et culturels dans la production et l’appréhension de l’espace publique. Figuière, Boidin et Diemer dans leur ouvrage Economie politique du développement durable insistent sur le besoin de "formuler de nouvelles approches appuyées sur des indicateurs de soutenabilité forte" d’où l’importance de réfléchir des stratégies de développement durable.

Nous prétendons à la valorisation de la recherche et à la promotion d’une vision élargiede notre espace de vie afin de proposer unprojet complet pour la ville.

 Afin d’aborder la situation actuelle de la ville, une analyse de la relation entre l'espace urbain et ses représentations s’impose. Loin de constituer une simple réflexion et de proposer une relecture des espaces existants, il faudrait réfléchir en terme de politiques institutionnelles, culturelles, voire des démarches à entreprendre pour être capables d'influencer l’image urbaine et architecturale de la ville. De cette façon, les discours seront étroitement liésaux pratiques créatrices qui modifient effectivement le paysage urbain et agiront par projet à court et à long termes.

La ville prend nouvelle peau, s’anime et se distingue aux moyens d’œuvres murales, de dessins monumentaux, d’installations éphémères, de graffitis, etc. Les artistes qui œuvrent dans de tels projets opèrent réellement dans la médiation culturelle ; ils proposent de vulgariser l’image de la ville et participent à son renouvellement à l'échelle locale et internationale. Le changement économique à l’échelle mondiale et l’inadéquation des politiques aux différents niveaux d’interactions laissent questionner une approche du "glocal". Cette figure territoriale apparue depuis 1915 (Patrick Geddes), désigne une région urbaine où l'échelle de l'observation importe sur la façon dont nous définissons l'objet d’étude, puisqu'elle détermine notre regard, notre positionnement et la portée de la possibilité et du potentiel créatif.

Il s'agit souvent de formes d’expression délibérément ouvertes, créant des interactions multiples avec le citoyen, ce qui permet de réduire les fractures sociales et augmente la compétitivité et la créativité en vue d’une ville plus attractive.

Un changement de rhétorique s'opère avec l'intégration de paramètres de co-conception, de réflexion collaborative sur l’espace par ses habitants. Ainsi l’artiste se positionne dans une nouvelle ère orientée vers l’usager. Paul Ardenne disait : « Nul domaine de la "vie"- esthétique, social, politique - sur lequel la création plastique ne vienne à présent mordre, en un mouvement d'ouverture totale et d'expansion indéfinie des formes. De cette nouvelle donnée résulte une création en butte aux quêtes d'identité, confrontée notamment au problème générationnel, plus une autre, expérimentale, élastique et mutante, variant concepts, méthodes, styles et finalités »[2].

La ville créative est un concept qui était à l’origine de la prospection du projet, de la recherchede valeurs, de la démarcation, etc. C’est dans une perspective de classification des villes, que des stratégies design se sont développées. Les interventions artistiques et les actions culturelles éparpillées ont montré que pour une meilleure pérennité des projets, il est fortement recommandé d’adhérer à une démarche globale ou au projet de ville créative.

Nous assistons à un brouillage des frontières, entre public et privé, entre art et économie et entre action citoyenne et action artistique. Les cultures de la consommation de masse : la publicité, la mode, le marchandising et les mises en scène des objets lèguent place aux mouvements sociaux et aux interventions des collectivités locales. Installations, carnavals, jeux de société, nouveaux médias et autres formes artistiques donnent plus de créativité à l’action citoyenne et l’ancrent dans la contemporanéité.

Plusieurs axes sont ainsi proposés aux intervenants du colloque allant d’une vision macro à une vision micro en partant de l’art urbain pour parler de villes créatives, de l’innovation et de ses manifestes dans la société ; puis des design(s) et des collectivités locales.

• Art et espace publique
• Ville créative : concept et réalité
• Innovation, urbanisme et société
• Art, design et collectivité locale
• Enjeux du local & développement durable

Bien que les propositions d’axes de recherche ne soient pas exhaustives, les communications doivent faire allusion à certains des éléments avancés, et doivent être en rapport avec le thème proposé par le comité du colloque.

Le colloque a pour objectif de plaidoyer pour un forum de rencontre et de partage de connaissances, d'expériences et de compétences pratiques entre universitaires, professionnels, operateurs publiques et acteurs de la société civile. Ce colloque est ouvert aux contributions de participants d'horizons et de pays différents, principalement ceux qui œuvrent à une meilleure qualité de vie dans leur milieu urbain. La variété des sujets et des expériences est l'une des principales raisons du succès attendu de cette 7ème édition du colloque de l’ISAMS 2019.

Calendrier

• 23 Août 2019 : publication de l'appel à communication

• 10 septembre 2019 : deadline de soumission des résumés

• 01 octobre 2019 : réponses aux auteurs potentiels
• 14 octobre 2019 : soumission de la version finale de l'article
• 08- 09 novembre 2019 : tenue du colloque à l'ISAMS- Sfax

Modalités de participation

Pour l’envoi de toute proposition, une seule adresse mail : colloque.isams@isams.usf.tn

Résumé de la communication : 300 mots+ Biobibliographie

Article final : 15 pages maximum (images et bibliographie comprises).

Publication scientifique collective des Actes du colloque après validation du comité de lecture.

Comité scientifique

• Ikbel Charfi
• Wahid Away
• Kamel Kechaou
• Mohamed Ben Hamouda-
• Hatem Abid
• Mohamed Kchaou
• Hedi Nouri.

Comité d'organisation 

• Chema Gargouri
• Yosra Zaghden
• Sonda Kammoun
• Samia Landolsi 
• Salma Chaabouni
• Neila Mhiri
• Imen Amouri
• Olfa Moalla.

References

Aldunate O. et al., « L’éphémère dans la ville », Collage, n^o 4 ,2002.

Alluin P., Ingénierie de conception et ingénierie de production, Paris, PUCA, 1998.

Leresche (dir.), Les faces cachées de l’urbain, Berne, Peter Lang, 1994.

Amphoux P., « Des théories en pratiques, trois principes d’hybridation pour la ville », in O. Söderström (dir.), L’usage du projet, Lausanne, Payot, 2000.

Antoni R.-M. (dir.), Référentiel pour la qualité du cadre de vie, Lyon, CERTU, 2007.

Appaduraï A., Les conséquences culturelles de la globalisation, Paris, Payot, 2001.

Arab N. « La coproduction des opérations urbaines », Espaces et Sociétés, n^o 105-106 (2001).

Ardenne P., Art, l’âge contemporain, Paris, Éditions du Regard, 1997

Arendt H., Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 1988.

Argan G. C., Histoire de l’art et la ville [1^re éd. : 1983], Paris, Éditions de la Passion, 1995.

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Bachelard G., La poétique de l’espace, Paris, PUF, 1957.

Barthes R., L’aventure sémiologique, Paris, Le Seuil, 1985, chapitre « Sémiologie et urbanisme ».

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Ghorra-Gobin C., Réinventer le sens de la ville : les espaces publics à l’heure globale, Paris, L’Harmattan, 2001.

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Laudati P., Perception de l’image de la ville et qualification sémantique des espaces, thèse de doctorat, Valenciennes, Université de Valenciennes, 2000.

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Margier, Antonin. L’esthétisation des espaces publics dans la production urbaine. Une lecture au prisme des enjeux du partage de l’espace public. (2014).

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Sansot P., Poétique de la ville, Paris, Méridiens-Klincksieck, 1984.

 

 

[1]Voire sur Cairn.com les résultats quantitatifs des recherches à propos de l’art et l’espace public.

[2]Ardenne Paul, Art, le présent : la création plasticienne au tournant du XXIe siècle, éd. Regard, 2009, 486 p.