AccueilNina Companeez, une femme et des héroïnes

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Nina Companeez, une femme et des héroïnes

Nina Companeez, a woman and heroines

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Publié le vendredi 06 septembre 2019

Résumé

Ce colloque s'attachera à explorer l'œuvre de Nina Companeez et à en proposer des approches originales et variées. Si Nina Companeez est bien connue pour ses téléfilms et feuilletons historiques, son travail n’a été, jusqu’ici, que peu étudié. Figure singulière et emblématique d’une télévision à la fois populaire et exigeante, la cinéaste a toujours écrit et réalisé seule, qu’il s’agisse de scénarios originaux (Les Dames de la côte, Un pique-nique chez Osiris, Voici venir l’orage) ou d’adaptations (L’Allée du roi, À la recherche du temps perdu). Peu de femmes auront eu autant de liberté qu’elle dans le paysage audiovisuel français des années 1970-2010, et bien peu auront proposé des personnages de femmes aussi nuancés, émancipés ou en voie d’émancipation, inspirés d’héroïnes de la littérature russe, américaine ou française mais également des femmes de sa famille.

Annonce

Ce colloque, co-organisé par l'ENS Louis Lumière, l'Ina et la composante ISOR du Centre d'histoire du XIXe siècle de l'Université Paris 1, se tiendra à Paris, du 23 au 25 janvier 2020. Il s'attachera à explorer l'œuvre de Nina Companeez et à en proposer des approches originales et variées.

Argumentaire

Si Nina Companeez est bien connue pour ses téléfilms et feuilletons historiques, son travail n’a été, jusqu’ici, que peu étudié. Figure singulière et emblématique d’une télévision à la fois populaire et exigeante, la cinéaste a toujours écrit et réalisé seule, qu’il s’agisse de scénarios originaux (Les Dames de la côte, Un pique-nique chez Osiris, Voici venir l’orage) ou d’adaptations (L’Allée du roi, À la recherche du temps perdu). Peu de femmes auront eu autant de liberté qu’elle dans le paysage audiovisuel français des années 1970-2010, et bien peu auront proposé des personnages de femmes aussi nuancés, émancipés ou en voie d’émancipation, inspirés d’héroïnes de la littérature russe, américaine ou française mais également des femmes de sa famille.

Nina Companeez commence, dans les années 1960, par être scénariste, notamment pour Michel Deville. Ce n’est pas au cinéma mais au petit écran qu’elle connaît le succès, en réalisant les fictions sérielles Un ours pas comme les autres (1978) puis Les Dames de la côte (1979). Cette deuxième fresque, en cinq épisodes, marque sa rencontre réussie avec le public et la critique, ainsi que les débuts d’une collaboration heureuse et féconde avec la productrice Mag Bodard. Une auteure est née et si l’on trouve dans la filmographie de Nina Companeez des incursions du côté du téléfilm contemporain ou du documentaire, on retient surtout ses sagas historiques, mettant en scène des héroïnes romanesques et passionnées, bouleversées par la guerre ou autre moment de rupture historique. Ces femmes hors du commun sont portées par des actrices tout aussi fortes qu’elles : Fanny Ardant découverte pour Les Dames de la côte et à nouveau présente dans La Grand cabriole (1989), Dominique Blanc, à qui la réalisatrice confie le rôle de Madame de Maintenon dans L’Allée du roi (1995) avant de la retrouver dans Un pique-nique chez Osiris (2001) puis dans À la recherche du temps perdu (2011), ou encore sa fille Valentine Varela, qui prête ses traits à Madame de Montespan dans L’Allée du roi et incarne la propre mère de la cinéaste dans Voici venir l’orage (2007).

Mais si les femmes sont centrales dans le monde de Nina Companeez, les hommes ne sont pas négligés pour autant comme le prouve la présence, dans ces fictions sérielles, d’interprètes comme Francis Huster, Bernard Giraudeau, Michel Duchaussoy, Didier Sandre et autre comédien du Français. Des choix rappelant que la réalisatrice a toujours refusé la séparation des différents univers artistiques : littérature, cinéma, théâtre et télévision.  

Ce colloque, co-organisé par l’ENS Louis Lumière, l’INA et la composante ISOR du Centre d’histoire du XIXe siècle de l’Université Paris 1, se tiendra à Paris, du 23 au 25 janvier 2020. Il s’attachera à explorer l’œuvre de Nina Companeez et à en proposer des approches originales et variées, parmi lesquelles et sans exclusives :

— La place des femmes et la définition du féminisme dans la filmographie de Nina Companeez ;

— Histoire et fiction

Quel rapport les fictions de Nina Companeez entretiennent-elles avec les événements historiques sur fonds desquels elles s’inscrivent ? Quel(s) usage(s) la réalisatrice fait-elle des personnages historiques mis en scène ? Quelles images de la société du passé, de ses mœurs et usages, nous sont renvoyés ? Quels liens la réalisatrice entretient-elle avec l’historiographie et avec les historiens ? En quoi ces feuilletons historiques contribuent-ils à la construction d’une culture historique commune par la fiction ? S’il s’agit principalement d’œuvres historiques, les téléfilms et feuilletons n’en portent pas moins la marque de l’époque de leur création, on pourra choisir d’en traquer les traces et les échos ;

— Les spécificités de l’écriture sérielle historique

Comment la réalisatrice structure-t-elle les épisodes de ses fictions et transforme-t-elle les faits bruts en épopée ? Quel travail effectue-t-elle sur la langue et le phrasé ? Comment délivre-t-elle au public les informations qui lui sont nécessaires pour comprendre la toile de fond historique ?

— La production et les contraintes spécifiques de la fiction sérielle historique

Quelles sont les contraintes propres aux coproductions télévisuelles et que signifie travailler avec la SFP ? On pourra aussi étudier le travail des équipes sur le repérage des lieux de tournage, sur les costumes, les décors et les maquillages… la piste des collaborateurs de création est particulièrement pertinente dans le travail de Nina Companeez tant cette dernière a cherché à mettre en place une équipe de collaborateurs réguliers, qu’il s’agisse d’Yves de Marseille pour la décoration, Jean-Claude Chicot pour les coiffures ou Marie-France Toulère pour les maquillages ;

— Programmation et réception

Sur quelles chaînes et à quels moments de la journée et de l’année les fictions de Nina Companeez ont-elles été diffusées et rediffusées ? Qu’est-ce qu’un « feuilleton de prestige » et une « saga de l’été » ? Comment ces feuilletons et téléfilms se sont-ils exportés ?

De quelle manière les feuilletons de Nina Companeez ont-ils été reçus par la critique professionnelle et par les téléspectateurs lors de leurs passages à l’antenne, à une époque où peu de femmes tiennent les rênes de productions coûteuses. On pourrait, par exemple, examiner la relation que la réalisatrice eut tout au long de sa carrière avec Mag Bodard ;

— L’adaptation télévisuelle

On pourra privilégier des questions d’adaptation et voir notamment combien les scénarios de Nina Companeez, même originaux, empruntent aux grands romans des XIXe et XXe siècles. On questionnera entre autres les héritages, revendiqués ou refusés, de feuilletons historiques réalisés précédemment, en France et à l’étranger. On interrogera également l’œuvre de la réalisatrice à la lumière de l’écriture biographique et on verra de quelle façon la télévision aura permis à Nina Companeez de brosser sans cesse et dès le début le portrait des femmes de sa famille, à travers leur exil, leur force, leur intelligence et leur tendresse. 

Modalités de soumission

Les propositions de contributions (maximum 5 000 signes), devront être adressées

avant le 20 septembre 2019

à : Isor@univ-paris1.fr

Les auteurs des propositions seront informés de la réponse du comité scientifique le 1er octobre 2020

Comité scientifique

Dominique Blanc, actrice, pensionnaire de la Comédie Française ; Sabine Chalvon-Demersay, directrice de recherche à l’EHESS ; Catherine Gonnard, chargée de la valorisation scientifique à l’INA ; André Helbo, professeur à l’Université libre de Bruxelles ; François Jost, professeur émérite à l’Université Paris 3 ; Vincent Lowy, professeur des universités et directeur de l’ENS Louis Lumière ; Bernard Papin, maître de conférences honoraire à l’Université Paris 11 ; Aurore Renaut, maître de conférences à l’Université de Lorraine ; Sarah Sépulchre, professeure à l’Université de Louvain-la-Neuve ; Myriam Tsikounas, professeure à l’Université Paris 1 ; François Vallotton, professeur à l’Université de Lausanne, Valentine Varela, actrice et réalisatrice.

Comité d’organisation

Julie de Faramond, ENS Louis Lumière, Sébastien Le Pajolec, maître de conférences à l’Université Paris 1, Vincent Lowy, Géraldine Poels, responsable de la valorisation scientifique des collections de l’INA, Aurore Renaut, Myriam Tsikounas.

Lieux

  • Paris, France (75)

Dates

  • vendredi 20 septembre 2019

Mots-clés

  • femme, héroïne, téléfilm, feuilleton

Contacts

  • Myriam Tsikounas
    courriel : Myriam [dot] Tsikounas [at] univ-paris1 [dot] fr

Source de l'information

  • Myriam Tsikounas
    courriel : Myriam [dot] Tsikounas [at] univ-paris1 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Nina Companeez, une femme et des héroïnes », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 06 septembre 2019, https://doi.org/10.58079/13c4

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