AccueilLa cartographie à grande échelle en Europe au Moyen Âge et à la Renaissance : formes, acteurs, pratiques

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La cartographie à grande échelle en Europe au Moyen Âge et à la Renaissance : formes, acteurs, pratiques

Cartography on a large scale in Europe in the Middle Ages and Enlightenment - forms, actors and practices

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Publié le mardi 10 septembre 2019

Résumé

À l'occasion de l'exposition aux Archives Nationales montrant une centaine de cartes locales datées d'entre 1300 et 1600, ce colloque a pour vocation d'approfondir la réflexion collective entamée sur ce corpus et de lui donner une résonnance internationale. La confection de plans ou de cartes à grande échelle (montrant des espaces de dimension restreinte) est repérable dès le haut Moyen Âge, mais leur nombre croît considérablement au XVe et au XVIe siècle, quand ils deviennent un instrument courant de résolution des conflits ou d'administration urbaine, et ce dans toute l'Europe.

Annonce

À l’occasion de l’exposition aux Archives Nationales : « Quand les artistes dessinaient les cartes. Vues et figures de l’espace français au Moyen Age et à la Renaissance » (25 septembre 2019-6 janvier 2020)

Argumentaire

La confection de plans ou de cartes à grande échelle est repérable en Europe dès le haut Moyen Âge, avec par exemple le plan de Saint-Gall (IXe siècle), et devient plus manifeste après l’an Mil, avec les plans de Jérusalem au temps des pèlerinages et des croisades, les représentations figurées qui commencent à documenter les biens monastiques graphiquement et non plus seulement textuellement (plan des possessions de l’abbaye de Marmoutier, XIIe siècle), ou encore les plans de villes italiennes (attestés pour Rome par exemple dès le XIIe siècle). Par la suite, de nombreuses cartes d’une grande variété formelle et technique sont dressées pour représenter des espaces et des territoires de taille variable, pour différents types de commanditaires et d’objectifs. Leur nombre croît considérablement au XVe et au XVIe siècle, quand elles deviennent un instrument courant de résolution de conflits ou d’administration urbaine. Si leur émergence se produit en parallèle à la cartographie à plus petite échelle des mappemondes et des cartes marines, elles présentent des caractéristiques, des techniques et des contextes propres, qui permettent de les distinguer comme un genre documentaire à part entière.

Ces cartes pouvaient représenter des espaces ruraux ou urbains de plus ou moins grande dimension, des régions et des provinces, ou bien des îles. Elles délimitaient une souveraineté ou des droits, aidaient à trancher des procès, illustraient des travaux d’aménagement, appuyaient des opérations militaires, décrivaient des événements historiques, cataloguaient des possessions ou célébraient l’identité d’un lieu ou d’un territoire.  Elles répondaient à des besoins juridiques, administratifs, politiques, ecclésiastiques et/ou économiques, et étaient commanditées par des juges, des agents princiers, des conseils urbains ou ruraux, des seigneurs, des propriétaires, des établissements monastiques. Souvent dessinées par des peintres ou des artistes, elles pouvaient aussi être produites par des clercs et des notaires, des savants et des arpenteurs.

La diversité de leurs fonctions et de leurs commanditaires va de pair avec la large palette de techniques et de conventions figuratives qu’elles utilisent. Celles-ci varient beaucoup mais sont souvent dépendantes des formes artistiques contemporaines. La perspective est utilisée de façon sélective, et les cartes peuvent adopter tous les points de vue possibles sur leur objet, depuis l’axe horizontal qui correspond à une vue de face jusqu’à l’axe perpendiculaire qui correspond à la technique du plan proprement dite, en passant par la vue en perspective cavalière et par la vue à vol d’oiseau. Le support peut être le papier, le parchemin, la toile ou le panneau ; il peut s’agir de feuilles simples ou insérées dans des livres, ou encore de pièces cousues ensemble. Au cours du XVIe siècle, les cartes et plans gravés et imprimés se multiplient, reprenant et perfectionnant le modèle de leurs prédécesseurs, mais n’empêchent pas les formes manuscrites de se maintenir.

Pendant longtemps, les historiens ont soutenu que peu voire aucune carte à grande échelle n’avait été produite avant l’époque moderne, en particulier en France. Les études précoces de François de Dainville, Paul Harvey, R. A. Skelton ou Juergen Schulz en ont révélé un certain nombre et ont permis de réévaluer leur importance. Des travaux plus récents ont démontré que des centaines de cartes à grande échelle sont repérables rien qu’en France, chiffres qui sont sans doute comparables dans d’autres régions d’Europe (voir bibliographie). Pourtant, encore aujourd’hui, peu de chercheurs se concentrent sur ces riches images, qui restent peu connues et peu publiées. Dans l’historiographie, malgré de nouvelles recherches sur les listes et autres moyens graphiques d’enregistrement et de diffusion de l’information, malgré les voies ouvertes sur les liens entre pouvoir et administration territoriale, pouvoir et communication, les cartes occupent souvent une place secondaire dans des travaux qui traditionnellement privilégient l’écrit. Et presque aucune étude ne s’est efforcée de comparer les traditions et les pratiques entre les pays, ce qui réduit notre compréhension du phénomène. L’actualité de la recherche montre cependant un regain d’intérêt pour la question. Le colloque de 2019 a donc pour but, à l’occasion de l’exposition aux Archives Nationales qui permettra de faire connaître le corpus français, d’approfondir la réflexion collective entamée sur le sujet et de lui donner une résonance internationale.

Organisation : Juliette Dumasy-Rabineau (Université d’Orléans), Camille Serchuk (Southern Connecticut State University), Emmanuelle Vagnon (LAMOP-CNRS)

Colloque organisé avec le soutien des Archives Nationales, de l’Université d’Orléans, du laboratoire POLEN de l’Université d’Orléans, de la région Centre-Val-de-Loire, du labex Hastec, du LAMOP et de la Southern Connecticut State University

Programme 

mardi 15 octobre 2019

Paris, Hôtel Soubise, Musée des Archives Nationales

  • 9h15-9h30 Accueil
  • 9h30-9h45 Discours d’accueil par Bruno Ricard, directeur des Archives Nationales
  • 9h45-10h50 Visite de l’exposition « Quand les artistes dessinaient les cartes »
  • 10h50-11h20 Conférence inaugurale : "A grande échelle – ou à aucune" par Paul Harvey, university of Durham

Session 1 : carte et idée du territoire

Présidence : Olivier Matteoni, université Paris I

  • 11h20-11h40 L’Île-de-France dans les cartes médiévales : comment représenter une province ?  par Judith Förstel, Service patrimoine et inventaires de la Région Île-de-France
  • 11h40-12h00 La dicte figure ne se rapporte à la verité : la figure accordée de Suresnes de Georges Lallemant (AN CP Seine et Oise 479/1) par Camille Serchuk, Southern Connecticut State University (Etats-Unis)
  • 12h00-12h15 Discussion

Déjeuner

Présidence : Catherine Hofmann, Bibliothèque nationale de France

  • 14h15-14h35 Entre liste et carte, les vues itinéraires ? Les vues figurées comme témoin d’une représentation mentale de l’espace médiéval (France, XVe siècle) par Léonard Dauphant, université de Lorraine-Metz
  • 14h35-14h55 Large-scale Cartography in Renaissance Germany: Legal and administrative manuscript maps as Sources for Cultural History par Thomas Horst, CIUHCT/FCUL, Lisbon
  • 14h55-15h15 The Ditchley Portrait’s cartographic gap between the monarch and the nation par Samantha Frénée, université d’Orléans

15h15-15h30 Discussion

15h30-15h45 Pause

Session 2 : auteurs et techniques (1)

Présidence : Ghislain Brunel, Archives Nationales

  • 15h45-16h05 Some 16th century English maps and makers: a view from The National Archives of the United Kingdom par Rose Mitchell, The National Archives of the United Kingdom
  • 16h05-16h25 La fabrique de la carte locale. Difficultés techniques et solutions juridiques du cartographe-enquêteur au Moyen Âge par Paul Fermon, Ecole Pratique des Hautes Etudes
  • 16h25-16h45 Les projets dessinés pour la défense urbaine en France aux XVe et XVIe siècle. Fonctions, auteurs et techniques par Etienne Hamon, université de Lille 

16h45-17h00 Discussion

17h00 Départ pour Orléans

mercredi 16 octobre

Orléans, Hôtel Dupanloup

Session 2 : auteurs et techniques (2)

Présidence : Nicolas Verdier, CNRS-EHESS

  • 9h15-9h35 Who produced the medieval Gough Map of Britain, why and how ? par Catherine Delano-Smith, university of London
  • 9h35-9h55 Être peintre et cartographe en France avant 1550, un savoir-faire particulier ? par Raphaële Skupien, université d’Amiens
  • 9h55-10h15 Les mots dans les cartes : lexique, toponymie et discours dans les figures judiciaires (France du Nord, fin du XVe - milieu du XVIe siècle) par Sébastien Nadiras, Archives Nationales
  • 10h15-10h30 Discussion

10h30-10h45 Pause

Session 3 : Etudes de cas : villes, eaux, forêts

Présidence : Catherine Delano-Smith, university of London

  • 10h45-11h05 La carte locale de l’aire thermale de Montegrotto, près de Padoue par Nathalie Bouloux, université de Tours
  • 11h05-11h25 Le ‘rouleau d’Apremont’ (1542), cartographie et aménagement fluvial à la Renaissance par Emmanuelle Vagnon, LAMOP-CNRS
  • 11h25-11h45 Technique des vues figurées à la fin du XIVe et au début du XVe siècle : des indices relevés chez Bertran Boysset par Armelle Querrien, LAMOP-CNRS
  • 11h45-12h00 Discussion

Déjeuner

Présidence : Jean-Patrice Boudet, université d’Orléans

  • 14h15-14h35 Image et texte, réalités et interprétation : la terre de Cornusse (XVe-XVIe s.) par Françoise Michaud-Fréjaville, université d’Orléans
  • 14h35-14h55 Les cartes figurées de Castelferrus : exclusives ou complémentaires ?  par Gaël Lebreton, université de Toulouse-Jean Jaurès
  • 14h55-15h15 The gruerie of Nanteuil-le-Haudouin (1609) in light of new documents par Anthony Gerbino, university of Manchester
  • 15h15-15h30 Discussion

15h30-15h45 Pause

Présidence : Nadine Gastaldi, Archives Nationales

  • 15h45-16h05 Villes, sièges et batailles pendant la guerre de Quatre-vingts-ans aux Pays-Bas : les stratégies graphiques de représentation à grande échelle dans les Geschichtsblätter de l'atelier Hogenberg (années 1573-1576) par Axelle Chassagnette, université Lyon 2
  • 16h05-16h25 Les ‘bonnes villes’ du Val de Loire dans les profils et plans urbains du XVIe siècle par Christophe Speroni, université d’Orléans 

16h25-16h45 Discussion

Lieux

  • Archives Nationales, Hôtel Soubise, 60 rue des Francs-Bourgeois
    Paris, France (75003)
  • Hôtel Dupanloup, rue Dupanloup
    Orléans, France (45)

Dates

  • mardi 15 octobre 2019
  • mercredi 16 octobre 2019

Mots-clés

  • cartographie, représentation, droit, paysage, Renaissance, artiste, cartographe, espace, administration, écrit

Contacts

  • Emmanuelle Vagnon
    courriel : evagnon [at] yahoo [dot] fr
  • Juliette Dumasy-Rabineau
    courriel : juliette [dot] dumasy [at] univ-orleans [dot] fr
  • Camille Serchuk
    courriel : serchukc1 [at] southernct [dot] edu

URLS de référence

Source de l'information

  • Juliette Dumasy-Rabineau
    courriel : juliette [dot] dumasy [at] univ-orleans [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La cartographie à grande échelle en Europe au Moyen Âge et à la Renaissance : formes, acteurs, pratiques », Colloque, Calenda, Publié le mardi 10 septembre 2019, https://doi.org/10.58079/13cw

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