Quel est le rôle de la nature et comment considérer les effets de la crise socio-écologique pour comprendre l'expansion capitaliste aujourd’hui ? Les approches éco-marxistes montrent une contradiction structurelle dans la relation capitalisme-nature, susceptible de conduire à une crise de reproduction qui peut s’avérer sans retour en raison des coûts que le capital doit supporter pour régénérer un environnement non entièrement renouvelable. Cette analyse s’avère pertinente si l'on considère l'importance que la question des limites écologiques à la croissance a acquis dans les luttes sociales et les revendications politiques, ainsi que dans les stratégies de redéploiement capitaliste.

Argumentaire

Quel est le rôle de la nature et comment considérer les effets de la crise socio-écologique pour comprendre l'expansion capitaliste aujourd’hui ?

Les approches éco-marxistes montrent une contradiction structurelle dans la relation capitalisme-nature, susceptible de conduire à une crise de reproduction qui peut s’avérer sans retour en raison des coûts que le capital doit supporter pour régénérer un environnement non entièrement renouvelable. Cette analyse s’avère pertinente si l'on considère l'importance que la question des limites écologiques à la croissance a acquis dans les luttes sociales et les revendications politiques, ainsi que dans les stratégies de redéploiement capitaliste. Ces dernières s’emparent des critiques environnementales pour les transformer en de nouvelles opportunités de marché. Le capitalisme semble alors s'orienter vers une intégration totale de la nature, fondée sur la valorisation primaire des capacités reproductives inscrites dans la matière organique, y compris les corps humains et animaux.

Explorer le lien nature-valeur permet d’aborder les mécanismes, les implications et les impacts d’un tel mouvement. Cela amène également à se demander en quoi le fait de repenser le rôle de la reproduction et de la productivité non humaine et biologique dans la constitution de la valeur économique peut être un moyen non seulement d'actualiser la pensée marxiste ou anthropocentrique, mais aussi de remettre en cause la logique qui soutient l'accumulation capitaliste. Une telle démarche n’est-elle pas à même d'ouvrir à une compréhension de la production capable d’apprécier les différentes formes de co-dépendance multi-espèces ? Avons-nous besoin d'une compréhension plus qu’humaine de la valeur ?

Programme 2019-2020

Mardi 24 septembre 2019

Capitalisme, biocapitalisme ou ?

de 17h à 20h

Première séance du séminaire Mutations du capital ? Nature et valeur dans la crise écologique organisé par Maura Benegiamo, post-doctorante invitée au sein de la Chaire Écologie, travail, emploi et politiques sociales.

Intervenants

• Dominique Méda, IRISSO - Collège d'études mondiales, FMSH
• Maura Benegiamo, Collège d'études mondiales, FMSH
• Luigi Pellizzoni, Université de Pise
• André Orlean, CNRS
• Antonella Corsani, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
• Michael Löwy, CNRS, CéSor-EHESS

Discutant : Jean-Marie Harribey, GRETA, Université de Bordeaux

Mercredi 16 octobre 2019

de 18h à 20h

• Financer la crise : climat, biodiversité et action publique avec Razmig Keucheyan, Antonio Ducastel, Benoît Dauguet et Florence Jany-Catrice

Vendredi 22 novembre 2019

de 18h à 20h 

• Bio-économie et bio-travail avec Philippe Brunet, Benjamin Raimbault, Sébastien Lemerle et Vendredi 22 novembre 2019 de 18h à 20h

Mercredi 18 décembre 2019

de 18h à 20h

• Les crises vues des espaces ruraux : le système agroalimentaire et la valeur de la biodiversité avec William Loveluck, Stéphanie Barral et Maura Benegiamo

Mardi 14 janvier 2020 

de 18h à 20h

• Élevage animal : corps, travail et écologies avec Marc-Olivier Déplaude, Jocelyne Porcher, François Thoreau et Riccardo Ciavolella