AccueilDistances (XVe-XVIIIe siècle)

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Distances (XVe-XVIIIe siècle)

Distances (15th-18th century)

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Publié le mardi 08 octobre 2019

Résumé

Dans une optique interdisciplinaire, ce colloque international se propose d'étudier la notion de distance à l'époque moderne (XV-XVIIIe siècle), en la considérant comme un angle essentiel pour les approches spatiales et multi-scalaires mobilisées dans de nombreux travaux en histoire. Que ce soit en termes de circulations, d’échanges ou encore de liens sociaux, les distances se pratiquent et s’éprouvent. Intervalles physiques ou symboliques, elles permettent donc d’aborder le rapport qu’entretiennent les hommes à leur espace. La problématique s'articule autour de trois axes : les dimensions matérielles, les perceptions et les écritures, et les temps des distances. 

Annonce

11 et 12 juin 2020 à l'EHESS-Marseille, en partenariat avec l'Université de la Sapienza

Argumentaire

La dimension spatiale s’est retrouvée au cœur des débats historiographiques contemporains en histoire moderne, notamment par les jeux d’échelles ou par la notion d’aires culturelles. Cette approche a conduit à l'élaboration de projets de recherche interdisciplinaires en sciences humaines et sociales, qui ont associé les méthodes de la recherche historique avec celles de la géographie, de l’anthropologie et des études littéraires, dans des approches à la fois quantitatives et qualitatives. Par la micro-histoire, l’approche spatiale a placé au cœur de sa méthodologie l’analyse multi-scalaire, qui peut parfois paraître trop conceptuelle et sembler imposer des représentations spatiales contemporaines à l’objet étudié.

Dans cette perspective, la notion de distance se voit être un complément essentiel sur le plan méthodologique et théorique puisqu’elle permet d’interroger la réalité vécue des échelles. Que ce soit en termes de circulations, d’échanges ou encore de liens sociaux, les distances se pratiquent et s’éprouvent. Intervalles physiques ou symboliques, elles permettent donc d’aborder le rapport qu’entretiennent les hommes à leur espace. La représentation par les contemporains donne la possibilité d’associer histoire des émotions et histoire spatiale, en ouvrant la réflexion sur la dialectique du proche et du lointain, mais également histoire matérielle et histoire de l’éphémère par les questionnements sur les formes et les moyens de circulations et de parcours des distances.

Ce colloque a pour objectif d’associer les recherches en sciences humaines et sociales, en littérature et en histoire de l’art sur la période moderne, sans délimitation géographique, dans une optique interdisciplinaire. Trois axes de réflexions sont envisagés, sans pour autant être exhaustifs :

Les dimensions matérielles de la distance. La distance est à l’origine de la production d’éléments matériels qui permettent de la contourner ou de la parcourir (lettres, bateaux, chemins…). Ces éléments sont des sources essentielles pour l’historien qui peut ainsi rendre compte des réalités techniques des circulations à l’époque moderne. Cet axe inclut également des réflexions sur l’aspect matériel des voyages, notamment à travers les descriptions du déplacement et du rapport à l’espace lors de parcours.

Perceptions et écritures de la distance. La distance, sociale, affective ou physique est éprouvée par les contemporains. En premier lieu, la problématique porte sur la représentation du proche et du lointain, au sens géographique, à travers les récits de voyage, les rapports officiels et les œuvres d’art par exemple. La question de la distance est ici envisagée sur le plan des émotions et de l’affectif : distances dans le cadre familial ou social, sur le plan stratégique, ou dans un contexte politique ou économique. Dans cette perspective, la distance peut également être envisagée sur le plan symbolique, pensée dans un rapport de sociabilité, de mise à l’écart sociale. L’écrit donne accès à la fois aux aspects matériels de la distance et à la perception sensible, par sa mise en récit. Les questionnements pourront porter sur l’écriture et la représentation de la distance, notamment dans les récits de voyages et les correspondances.

Les temps de la distance. La distance s’inscrit dans une temporalité spécifique à l’époque moderne. Les rythmes des circulations et des échanges ainsi que les difficultés engendrées peuvent faire l’objet d’études, tout comme le rapport à la vitesse, ou au contraire à la lenteur, dans les déplacements. Cet axe sera l’opportunité d’ouvrir une réflexion méthodologique sur les moyens pour les historiens de calculer et représenter la distance, grâce aux nouveaux outils numériques.

Modalités de soumission

La participation de doctorants et de jeunes chercheurs est encouragée. Les propositions, en français, italien ou anglais, d’une longueur maximale de 300 mots et accompagnées d'un bref curriculum vitae, devront être envoyées à l’adresse distances2020@gmail.com

Calendrier

  • Ouverture de l’appel à communication : 18 septembre 2019
  • Date limite de réception des propositions : 10 janvier 2020

  • Notification de décision : 10 février 2020
  • Colloque : 11 et 12 juin 2020, EHESS, Vieille Charité, 2 rue de la Charité, 13002 Marseille

Unités impliquées : EHESS-Centre Norbert Elias et Université de la Sapienza.

Comité scientifique 

  • Argenio Daniele, EHESS-Centre Norbert Elias, Université de la Sapienza
  • Contel Giovanni, Université de la Sapienza
  • Imbert-Pellissier Florie, EHESS-Centre Norbert Elias, Telemme
  • Odore Angelo, Université de Teramo, EHESS-Centre Norbert Elias
  • Renucci Léa, EHESS-Centre Norbert Elias, Université de Vérone

Bibliographie indicative

Beaurepaire Pierre-Yves (éd.), La communication en Europe de l’âge classique au siècle des Lumières, Paris, Belin, 2014.

Bertrand Gilles (dir.), Voyage et représentations réciproques, XVIe-XIXe siècle : méthodes, bilans et perspectives, Grenoble, CRHIPA, 2009.

Boutier Jean, Bertrand Gilles, Moureau François et Beaurepaire Pierre-Yves (dirs), Le voyage à l’époque moderne, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2004.

Ginzburg Carlo et Poni Carlo, « La micro-histoire », Le Débat, 1981, no 17, pp. 133‑136.

Ginzburg Carlo, « Signes, traces, pistes. Racines d’un paradigme de l’indice », Le Débat, 1980, p.3-44.

Gruzinski Serge, Les quatre parties du monde : histoire d’une mondialisation, Paris, Editions de la Martinière, 2004.

Hanna Dyâb, D’Alep à Paris. Les pérégrinations d’un jeune Syrien au temps de Louis XIV, traduit et annoté par Paule Fahmé, Bernard Heyberger, Jérôme Lentin. Introduction Bernard Heyberger, Arles, Actes Sud, 2015.

Morel-Deledalle Myriame (dir.), La ville figurée : plans et vues gravées de Marseille, Gênes et Barcelone, Marseille, Parenthèses, 2005.

Pioffet Marie-Christine (dir.), Écrire des récits de voyage (XVe - XVIIIe siècles). Esquisse d'une poétique en gestation, Québec, Presses de l'Université Laval, 2008.

Revel Jacques (dir.), Jeux d’échelles : la micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard, 1996.

Roche Daniel, Humeurs vagabondes : de la circulation des hommes et de l'utilité des voyages, Paris, Fayard, 2003.

Studeny Christophe, L’invention de la vitesse : France, XVIIIe-XXe siècle, Paris, Gallimard, 1995.

Lieux

  • EHESS, Vieille Charité, 2 rue de la Charité
    Marseille, France (13002)

Dates

  • vendredi 10 janvier 2020

Fichiers attachés

Mots-clés

  • distance, espace, correspondance, voyage, transport, échelle, récit, écriture, circulation, vitesse, lenteur, interdisciplinarité

Contacts

  • Léa Renucci
    courriel : distances2020 [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Léa Renucci
    courriel : distances2020 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Distances (XVe-XVIIIe siècle) », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 08 octobre 2019, https://doi.org/10.58079/13j6

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