Des Printemps arabes au mouvement des Gilets jaunes, les années 2010 ont vu surgir sur toute la planète de grands mouvements de contestation populaire. Dans l’irréductible diversité de leurs fins et de leurs destins, ces mobilisations ont donné l’occasion de ressaisir l’importance du rassemblement, comme forme d’expression politique « qui n’est pas réductible aux revendications et aux discours tenus par les acteurs » (Butler). Ce qui se joue dans la rue, sur une place, lorsqu’une foule manifestante se rassemble, c’est une lutte symbolique pour l’occupation du visible (Rancière), acte par lequel un peuple qui n’était pas pris en compte s’invente en se donnant à voir et à entendre, en se mettant en scène. Ce colloque propose de réinterroger les manières infiniment diverses qu’a eu le cinéma de créer des analyses, mémoires et imaginaires pluriels (voire concurrents) de l’expérience de la contestation politique. Ce, à partir de la manifestation en tant qu’objet ou motif qui traverse l’histoire et les genres du cinéma, autant que l’histoire sociale.

31 janvier/1er février 2020 (nouvelles dates)

Présentation

Des Printemps arabes au mouvement des Gilets jaunes, les années 2010 ont vu surgir sur toute la planète de grands mouvements de contestation populaire. Dans l’irréductible diversité de leurs fins et de leurs destins, ces mobilisations ont donné l’occasion de ressaisir l’importance du rassemblement, comme forme d’expression politique « qui n’est pas réductible aux revendications et aux discours tenus par les acteurs » (Butler). Ce qui se joue dans la rue, sur une place, lorsqu’une foule manifestante se rassemble, c’est une lutte symbolique pour l’occupation du visible (Rancière), acte par lequel un peuple qui n’était pas pris en compte s’invente en se donnant à voir et à entendre : en se mettant en scène. Ce colloque propose de réinterroger les manières infiniment diverses qu’a eu le cinéma de créer des analyses, mémoires et imaginaires pluriels – voire concurrents – de l’expérience de la contestation politique. Ce, à partir de la manifestation en tant qu’objet ou motif qui traverse l’histoire et les genres du cinéma, autant que l’histoire sociale.

Programme

Vendredi 31 janvier

Salle 553

9h – Accueil des participants

9h30 – Ouverture du colloque Camille Bui (Univ. Paris 1) et Raphaël Jaudon (Univ. Lyon 2)

I. Gestes documentaires (1) : Vers une poétique de la lutt

• 10h – « Joindre la parole au geste ? Images des luttes et lutte pour l’image dans les films de Serguéï Loznitsa et Želimir Žilnik » Sylvie Rollet, Université de Poitiers
• 11h30 – « "Sans Images" (Anonyme, 2006) et les manifestations contre le CPE : une poétique de l'absence » Amélie Bussy, Université Bordeaux Montaigne
• 12h – « Dépasser l’interdit : les manifestations politiques au Maroc, du morcellement de l’invisible à la lenteur d’une visibilité renouvelée (1965­-2019) » Marie Pierre­-Bouthier, Universités Paris 1 et Paris 8

II. Reprises fictionnelles (1) : Détourner, réinterpreter, remonter

• 14h30 – « La victoire en chantant : manifester dans le film musical français, entre engagement et nostalgied’une utopie communautaire » Marie Cadalanu, Université de Caen
• 15h – « Even ’68 started small: Herzog and the protest unconscious » (en anglais) Joshua Lund, Université de Notre Dame (Indiana, Etats-­Unis)
• 15h30 – « Comment éviter la peur des foules ? » Guillaume Soulez, Université Paris 3

17h15 – Conférence performée :  « CINÉMA ft. GILETS JAUNES - On vient te chercher chez toi (Remix) » Gala Hernández, Université Paris 8 / Seumboy Vrainom :€, artiste

Samedi 1er février

Salle 250

III. Reprises fictionnelles (2) : Réécrire l'histoire

• 9h30 – « La mise en fiction de la manifestation des policiers dans "Les Mille et une nuits, Vol. 3" (Miguel Gomes, 2015) : concurrence narrative et “pays réel”» Agnès Pellerin, Université Paris 8
• 10h – « “Clash” (Eshtebak, Mohamed Diab, 2016) ou l’étroite lucarne de la manifestation politique » Jean Montarnal, Université Paris 7
• 11h30 – « Agnès Varda et la politique du glanage. Autour du “Frigo Manifestation” » Matthieu Péchenet, Université de Lille
• 12h – « Expérience et manifestation du commun au cinéma : “La Commune (Paris, 1871)” de Peter Watkins » Julien Munschy, Université Paris 1

IV. Gestes documentaires (2) : Métamorphose des tactiques de visibilité

• 14h30 – « De l’image urgente à son re­questionnement. Trois regards sur les moments qui ont préparé la chute de la dictature des colonels en Grèce (1967-­1974) » Thanassis Vassiliou, Université de Poitiers
• 15h – « Du placard à la rue, de l'invisibilité à la fabrication de documentaires : 10 ans d'images de manifestations LGBTI+ en Turquie » Sibil Çekmen, Université Lyon 2
• 15h30 – « “Tell The Prime Minister” (Oguma Eiji, 2012) et “The Protested Students” (Ogawa Shinsuke, 1967) : la tradition du documentaire de protestation japonais, un laboratoire de l’observation participante » Elise Domenach, ENS Lyon

16h45 – Conclusion Camille Bui et Raphaël Jaudon

17h30 – Clôture du colloque

Informations pratiques

Lieu : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Centre Saint-Charles, 47 rue des Bergers, 75015 Paris

Salles 553 et 250

Entrée libre

Comité scientifique

• Camille Bui,
• Raphaël Jaudon,
• Sarah Leperchey,
• Dario Marchiori,
• José Moure,
• Catherine Roudé,
• Dork Zabunyan

Organisation

Organisé par Camille Bui et Raphaël Jaudon

Aide à l’organisation : Elsa Ribeiro, Lucie Patronnat

Un événement organisé avec le soutien de : Institut ACTE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Laboratoire Passages Arts & Littératures / XX-XXI, Université Lumière Lyon 2