HomePioneer resistance in France (and in Europe) through the prism of the archives of repression

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Pioneer resistance in France (and in Europe) through the prism of the archives of repression

La résistance pionnière en France (et en Europe) au prisme des archives de la répression

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Published on Thursday, December 12, 2019

Abstract

L’idée de ce colloque consisterait à proposer une série de travaux permettant de présenter, grâce à l’usage des archives de la répression, des traces précises des premières formes de résistance au cours des premiers mois de l’Occupation (été 1940-début 1941). Les communications proposées pourront porter à la fois sur les différentes formes de désobéissance et de résistance qui ont pu se développer dès l’été et l’automne 1940 et dont on trouve traces dans les archives dites « de la répression », sur les actions isolées mais aussi les premières formes d’organisation qui se mettent en place (réseaux, mouvements), sur les réactions de l’opinion, les formes de répression adoptées. Les approches proposées pourront être développées à partir d’un territoire donné (un département, une région), d’un type d’organisation ou d’actions, d’une personne ou d’un groupe de personnes qui ont pu incarner cette « résistance pionnière ».

Announcement

Date : 02 et 03 décembre 2020 au Mémorial de Caen

Argumentaire

Après un cycle de commémoration lié au centenaire de la Première Guerre mondiale, l’année 2020 pourrait ouvrir une nouvelle séquence commémorative, liée cette fois-ci au second conflit mondial. Pour compléter des manifestations commémoratives et mémorielles, il est important de continuer à développer des activités de nature plus scientifiques, d’autant que les colloques et journées d’études consacrés à la période de la Seconde Guerre mondiale sont aujourd’hui de moins en moins nombreux alors même que de nouveaux fonds d’archives sont accessibles et que l’intérêt autour de la période reste important.

Parmi les questions qui restent peu étudiées et méritent de nouvelles recherches figure celle des premières formes de désobéissance et actions résistantes. Les seuls témoignages continuent souvent d’être utilisés pour illustrer la façon dont est née la Résistance en France, avec toutes les incertitudes qui les entourent, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer les dates précises des premières initiatives (distribution de tracts, réalisation d’une publication clandestine)[1]. En dépit de quelques travaux existants[2], la phase initiale de la Résistance, souvent réduite à une forme de « préhistoire du phénomène », reste peu étudiée par les historiens au regard de la période ultérieure, celle qui voit se mettre en place à partir de 1942 un processus de structuration et d’unification. Cette Résistance pionnière continue également de donner lieu à de nombreuses idées reçues qui n’ont pas forcément été soumises à un débat de nature scientifique, à savoir le fait que les premiers résistants étaient très peu nombreux, souvent des marginaux, très isolés, et surtout qu’ils étaient décalés du reste de la société, qui acceptait passivement l’occupation.

L’ouverture de l’ensemble des archives de la période depuis le décret de décembre 2015 adopté par le Président Hollande permet de rouvrir ces questions à nouveaux frais. Parmi les fonds qui sont désormais totalement accessibles figurent l’ensemble des archives dites de « la répression », à savoir les rapports de police ou de gendarmerie, les synthèses des renseignements généraux, les enquêtes judiciaires pour ce qui concerne le régime de Vichy[3], mais aussi les archives de la répression allemande. Si ces fonds d’archives doivent être utilisés avec certaines précautions par les chercheurs du fait de leur nature particulière, ils n’en permettent pas moins de repérer et de dater avec précision dans un territoire donné les premières actions de résistance qui laissent forcément des traces (diffusion de tracts, graffitis, sabotages…). Leur utilisation s’avère incontournable pour qui veut étudier de façon scientifique la « Résistance pionnière », permettant de combler le manque de sources produits par les Résistants eux-mêmes pour cette période. Quelques études locales déjà menées à partir de ce genre d’archives tendraient d’ailleurs à montrer que les actions de refus et de désobéissance ont été plus nombreuses et plus précoces que ce qui est habituellement avancé, contredisant donc quelque peu l’image qui s’est pendant longtemps imposée depuis les travaux de Robert Paxton ou de Philippe Burrin, celle d’un pays qui aurait globalement accepté son sort en 1940, sans manifester aucune forme d’opposition, voire se serait « accommodé » de la défaite et de l’Occupation[4]. Les situations apparaissent en même temps extrêmement variables selon les territoires et leur contexte (zone occupée, zone sud, territoires « annexés ») tandis que la nature de ces actions restent souvent assez floue en l’absence d’une Résistance organisée comme celle qui se développera à partir de 1941 et surtout 1942.

L’idée de ce colloque consisterait donc à proposer une série de travaux permettant de présenter, grâce à l’usage de ces archives, des traces précises de ces premières formes de résistance au cours des premiers mois de l’Occupation (été 1940-début 1941).Les communications proposées pourront porter à la fois sur les différentes formes de désobéissance et de résistance qui ont pu se développer dès l’été et l’automne 1940 et dont on trouve traces dans les archives dites « de la répression », sur les actions isolées mais aussi les premières formes d’organisation qui se mettent en place (réseaux, mouvements), sur les réactions de l’opinion, les formes de répression adoptées. Les approches proposées pourront être développées à partir d’un territoire donné (un département, une région), d’un type d’organisation ou d’actions, d’une personne ou d’un groupe de personnes qui ont pu incarner cette « Résistance pionnière ».

Pour permettre de développer une approche comparative avec les résistances qui se développèrent contre la domination allemande dans le reste de l’Europe, des communications pourront également porter sur d’autres pays que la France, à condition de respecter les objectifs scientifiques du colloque (limitation de l’étude à la seule période des débuts de l’occupation et utilisation des archives de la répression pour saisir les formes prises par les différentes résistances nationales envisagées). Cette approche comparative permettra de souligner des convergences mais aussi un certain nombre de différences concernant les formes prises par la Résistance à ses débuts et la réaction des Allemands à leur égard en fonction à la fois du contexte politique national et du type d’occupation imposé par le Reich.

Modalités de soumission

Les propositions de communications (n’excédant pas une page), accompagnées d’une courte notice bibliographique, sont à envoyer

avant le 15 juin 2020

à geismann@free.fr et fabrice.grenard@fondationresistance.org.

Organisation

Université de Caen (laboratoire Histoire, Territoires, Mémoires · HisTeMé, ex CRHQ), Mémorial de Caen, Fondation de la Résistance.

Conseil scientifique

  • Alya Aglan,
  • Julien Blanc,
  • Laurent Douzou,
  • Gaël Eismann,
  • Thomas Fontaine,
  • Fabrice Grenard,
  • Guillaume Piketty,
  • Steffan Prauser,
  • Jean Quellien,
  • François Rouquet

Notes

[1]S’intéressant à l’engagement résistant, l’historien britannique Robert Gildea a basé son étude en se limitant aux témoignages recueillis après la guerre (série 72 AJ aux AN) sans toujours les confronter aux archives disponibles (Comment sont-ils devenus résistants ?Une nouvelle histoire de la Résistance, Les Arènes, 2016).

[2]L’ouvrage de Harry Roderick Kedward, Naissance de la Résistance dans la France de Vichy 1940-1942 (Paris, Champ Vallon, 1989) présente un tableau de la résistance qui se limite à la seule zone sud, avec certaines limites liées à des fonds d’archives qui n’étaient pas encore accessibles au moment de sa réalisation. La thèse de Julien Blanc consacrée au musée de l’Homme apporte des éléments importants sur la façon dont naît une organisation pionnière de la Résistance en zone occupée mais se limite pour l’essentiel à la région parisienne. (Julien Blanc, Au commencement de la Résistance, du côté du Musée de l’Homme 1940-1941, Seuil, 2011).

[3] Ce type d’archives se trouve essentiellement dans la série W des AD (« cabinet du préfet »).

[4] Voir par exemple Gaël Eismann « Les Allemands dans le Loiret en 1940 ». In : Le moment 1940. Paris : Editions Pepper-L'Harmattan p. 181-193.

Places

  • Mémorial de Caen, Esplanade D.W. Eisenhower
    Caen, France (14)

Date(s)

  • Monday, June 15, 2020

Keywords

  • résistance, répression allemande, 1939-1945, seconde guerre mondiale, Europe

Contact(s)

  • Gaël Eismann
    courriel : gael [dot] eismann [at] unicaen [dot] fr
  • Fabrice Grenard
    courriel : fabrice [dot] grenard [at] fondationresistance [dot] org

Information source

  • Gaël Eismann
    courriel : gael [dot] eismann [at] unicaen [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Pioneer resistance in France (and in Europe) through the prism of the archives of repression », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, December 12, 2019, https://doi.org/10.58079/1429

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