HomeLanguages in globalisation: free exchange in the age of neo-liberalism?

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Languages in globalisation: free exchange in the age of neo-liberalism?

Langue(s) en mondialisation : libre(s) échange(s) à l’heure néolibérale ?

Young researchers in language sciences

Colloque de jeunes chercheurs en sciences du langage

*  *  *

Published on Monday, December 23, 2019

Abstract

Les questions et les débats portant sur la mondialisation et ses incidences sur l'économie des langues ne sont pas nouveaux. Néanmoins, il nous semble important de les relancer, car ce phénomène reste plus que jamais d’actualité. À l’heure où les mobilités de toutes sortes (choisies ou forcées) s'intensifient, alors qu'elles tendent à s’affranchir des frontières socio-économiques, culturelles et parfois langagières, nous souhaitons étudier les tenants et les aboutissants d'une forme de « mondialisation des langues » : qu’en est-il des dynamiques, des motivations, des intérêts qui encadrent et influent sur la configuration des flux, toujours plus massifiés et fréquents ? Quels liens entre les flux humains, matériels ou encore idéels/informationnels (voire idéologiques ?) ? Quels impacts sur les flux langagiers ? Enfin, qu'advient-il, à l'inverse, de ces territoires, sociétés ou encore individus qui n'ont pas accès aux mobilités, ou qui n'entrent pas, d'une certaine manière, dans le jeu de la mondialisation ?

Announcement

Présentation

Les jeunes chercheurs du laboratoire DIPRALANG EA-739 organisent leur prochain colloque intitulé « Langues en mondialisations : libre(s) échange(s) à l'heure néolibérale ? », qui se déroulera les 19 et 20 novembre 2020 à Montpellier, en France. En s’inscrivant dans les axes de recherche du laboratoire, les communications relèveront de la sociolinguistique, de l’anthropologie du langage et de la didactique des langues-cultures. Nous accueillerons, entre autres, les conférenciers suivants : Louis-Jean Calvet (Aix-Marseille Université), Bruno Maurer (Université de Lausanne, Suisse) et Rachel Panckurst (Université Paul-Valéry de Montpellier 3). Les soumissions se feront directement sur le site Sciencesconf.org via la page https://cjc-dipra2020.sciencesconf.org/

Argumentaire

Les questions et les débats portant sur la mondialisation et ses incidences sur l'économie des langues ne sont pas nouveaux. Néanmoins, il nous semble important de les relancer, car ce phénomène reste plus que jamais d’actualité. À l’heure où les mobilités de toutes sortes (choisies ou forcées) s'intensifient, alors qu'elles tendent à s’affranchir des frontières socio-économiques, culturelles et parfois langagières, nous souhaitons étudier les tenants et les aboutissants d'une forme de « mondialisation des langues » : qu’en est-il des dynamiques, des motivations, des intérêts qui encadrent et influent sur la configuration des flux, toujours plus massifiés et fréquents ? Quels liens entre les flux humains, matériels ou encore idéels/informationnels (voire idéologiques ?) ? Quels impacts sur les flux langagiers ? Enfin, qu'advient-il, à l'inverse, de ces territoires, sociétés ou encore individus qui n'ont pas accès aux mobilités, ou qui n'entrent pas, d'une certaine manière, dans le jeu de la mondialisation ?

Dans notre contexte actuel de mondialisation, les langues, indissociables à l’être social qu’est l’humain, se voient déplacées, déportées, enseignées, minorées, hybridées, promues, bradées, ou encore annihilées, voire « en voie d'extinction ». Elles sont au cœur d'enjeux sociétaux, politiques, économiques, culturels et identitaires. A bien des égards, la mondialisation participe à restructurer le marché linguistique international traversé par des rapports de force économiques, culturels et idéologiques importants et complexes, quand ce ne sont pas des conflits. Les dynamiques à l’œuvre au sein de ce vaste espace mondial influencent grandement les flux et les pratiques langagières des individus, mais ne peuvent être négligés, également aujourd'hui, le rôle et les initiatives des divers acteurs impliqués dans cette mondialisation des langues, tels que les décideurs des politiques linguistiques, les enseignants, les didacticiens, les associations ou encore les citoyens eux-mêmes.

Axe 1 : Espace institutionnel de la mondialisation

Mots-clés : glottopolitique ; aménagement/normalisation ; CECRL ; politique éducative ; coopération ; influence culturelle

L’espace institutionnel de la mondialisation regroupe diverses institutions privées et publiques qui participent à la structuration de l'échange linguistique (Conseil de l’Europe, multinationales, ONU, UNESCO, ONG ; du côté francophone : Campus France, OIF, AUF, ou encore Bienvenue en France). Leurs actions contribuent dans une perspective économique, culturelle et politique contribue à façonner les territoires langagiers, à instaurer de nouveaux rapports entre les langues, ou entre les locuteurs et les langues. Que l'on évoque la place des langues internationales à l’ONU ou au sein de l’UE, les choix éducatifs des Etats ou bien les nouveaux besoins de formation engendrés par les migrations de multinationales parties à la conquête de nouveaux marchés, l’impact des institutions sur l’économie des langues est considérable.

En didactique des langues-cultures par exemple, nous nous interrogeons sur l’influence de la mondialisation et de sa conception néolibérale qui semble sous-tendre les cadres de référence, selon certains critiques. Quel sont les impacts de cette mondialisation/uniformisation idéologique sur le développement de la didactique des langues, de ses méthodes, approches et outils ? Les méthodes d’enseignement-apprentissage de langues (méthodes générales, de langue première, seconde, sur objectifs spécifiques, universitaires, généralistes, manuels scolaires, etc.) subissent-elles, sciemment ou non, l’influence des lois du marché, ou à l'inverse s'en affranchissent-elles ? Qui a le dernier mot dans le domaine de l’édition des méthodes d’enseignement-apprentissage de langues : les auteurs ou les maisons de l’édition ? Les apprenants sont-ils toujours considérés comme tels, c’est-à-dire des acteurs sociaux de la langue en usage, ou sont-ils considérés uniquement comme des « clients » ? Les langues sont-elles devenues des produits de consommation ? Mais encore, en quoi la notion de besoin et les démarches de l’analyse des besoins si largement répandue depuis l’approche communicative, participent-t-elle ou non à la néolibéralisation de la didactique des langues ? Quel est le rôle des apprenants, des enseignants et des institutions dans ce "marché" mondialisé des langues ? Voilà donc, pêle-mêle, quelques questions qui peuvent nourrir notre réflexion.

Axe 2 : Espace numérique de la mondialisation

Mots-clés : TIC ; numérique ; réseaux sociaux ; apprentissage ; enseignement ; TALN

Parler des « langues en mondialisation », c'est aussi mettre en lumière l'impact du numérique sur les langues à l'heure où celles-ci évoluent à la vitesse des révolutions technologiques. Les échanges humains se réalisent dans le flux d’informations et de communications de plus en plus rapides, intenses et complexes. En favorisant la mise en contact des milliards d’internautes à travers le monde, Internet et les réseaux qui s’y créent contribuent à faire voler en éclat les frontières et, par là même, modifient radicalement les modalités de contacts des langues. A l’heure des médias de masse, des réseaux sociaux, de l’information en continu, des applications et sites Internet dédiés aux contacts entre locuteurs, à l’enseignement-apprentissage en ligne, à l’heure de l’intelligence artificielle (traitement du langage naturel, développement des interprètes électroniques) et des bases de données, les rapports aux langues se transforment et ouvrent tout un espace de recherche à explorer.

A titre d’exemple, nous pensons à l’essor des plateformes de diffusion en streaming telles qu’HBO ou Netflix qui connaissent un succès incontestable. En plus d’une dynamique seulement économique, d’autres facteurs entrent-ils en jeu dans le choix des langues de tournage et de sous- titrage des produits audiovisuels qui y sont proposés ? Entre autres, nous souhaitons nous pencher sur les dynamiques que suivent les producteurs dans les choix de langue(s) qui ont trait à ces produits et à la place laissée aux professionnels de la linguistique, si tant est qu’il y en ait une, dans leur élaboration.

Axe 3 : Espace écolinguistique de la mondialisation

Mots-clés : revitalisation ; politique linguistique ; langues minorées ; diversité linguistique

L’ère du libre-échange et de la mondialisation secondée par la révolution des TIC ont ouvert la voie à une multitude incalculable de nouveaux modes et de canaux de diffusion, d’expression, et d’enseignement des langues. Cette nouvelle donne profite-t-elle à toutes les langues ? Quoique l’on puisse penser, que cela soit de bon augure ou pas pour le développement ou l'accès aux langues du monde : quelle place occupent celles dites « minorées », ou à faible taux de locuteurs ? Souffrent-elles d'une inégalité des chances sur le marché linguistique ? Les langues internationales officielles tendent- elles à invisibiliser ces langues minorées ? Les inégalités de statut des langues sont-elles le reflet d'une réalité où les inégalités socio-économiques vont croissantes ? Quels rapports de force entre langues au rayonnement international et langues en voie/voix d’extinction ? Enfin, sommes-nous à l'ère d'une uniformisation linguistique du monde ? Devons-nous nous alarmer de la montée du globish ou de l’english lingua franca (ELF) par exemple ?

Dans la continuité d'une réflexion initiée par un précédent colloque mené en février 2019 à Montpellier, autour, entre autres, de la question du désir de langues[1], nous pouvons aussi nous poser ces quelques questions : doit-on s’aligner sur le marché actuel des langues ? La mondialisation génère-t-elle des frustrations liées à l'apprentissage et/ou à la non-maîtrise des langues ? Quel est le poids des institutions dans ces désirs assouvis, ou pas, de langues ? Par ailleurs, à contre-courant d'une idéologie néolibérale qui favorise l'avoir sur l'être, peut-on imaginer une forme de « décroissance » ou de « sobriété » des langues : est-il possible, par exemple, de (sur)vivre sans apprendre ces multiples langues au rayonnement international comme l'anglais, l'espagnol, le français, etc. ? Finalement, quelle écologie des langues aujourd'hui ?

Les cadres théoriques souhaités des communications doivent être en lien avec :

  • La sociolinguistique ;
  • L’anthropologie du langage ;
  • La didactique des langues-cultures.

[1] Désir de langues, subjectivité, rapport au savoir: les langues n’ont-elles pour vocation que d’être utiles?.

Conférenciers invités

  • Louis-Jean CALVET, Aix-Marseille Université
  • Bruno MAURER, Université de Lausanne
  • Rachel PANCKHURST, Université Paul-Valéry de Montpellier 3
  • 4ème conférencier(ère) : en attente

Conditions de soumission

  • Les propositions de communication (de 500 à 700 mots) doivent faire apparaître la problématique traitée, le cadre méthodologique et, éventuellement, les principaux résultats escomptés. Elles sont à déposer via le formulaire du site : https://cjc-dipra2020.sciencesconf.org/
  • Chaque présentation dure 20 minutes  suivie de 10 minutes d'échanges et de questions.
  • La langue du colloque est le français. Les communications se feront dans cette langue.

Calendrier

  • Date limite de dépôt des propositions de communication : 14 février 2020

  • Réponse aux auteurs : 13 mars 2020
  • Inscription au colloque : à partir du 01 juin 2020
  • Dates du colloque : 19 et 20 novembre 2020

Comité scientifique

  • Koffi AGBEFLE, Université du Ghana (Ghana)
  • Carmen ALEN GARABATO, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Henri BOYER, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Aude BRETEGNIER, Le Mans Université (France)
  • Cristelle CAVALLA, Université Sorbonne Nouvelle (France)
  • Fatima CHNANE-DAVIN, Aix-Marseille Université (France)
  • Nathalie CHRISTOFOROU, Université de Chypre (Chypre)
  • Isabelle CROS, Institut national des langues et civilisations orientales (France)
  • Olivier DELHAYE, Université Aristote de Thessalonique (Grèce)
  • Ksenija DJORDJEVIC LEONARD, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Sabine EHRHART, Université du Luxembourg (Luxembourg)
  • Pierre FRATH, Université de Reims Champagne-Ardenne (France)
  • Fryni KAKOYIANNI-DOA, Université de Chypre (Chypre)
  • Emilie KASAZIAN, Université de Lille (France)
  • Jovan KOSTOV, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Christian LAGARDE, Université de Perpignan Via-Domitia (France)
  • Jean Léo LEONARD, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Dora LOIZIDOU, Université de Chypre (Chypre)
  • Azzeddine MAHIEDDINE, Université de Tlemcen (Algérie)
  • Bruno MAURER, Université de Lausanne (Suisse)
  • Claudine MOÏSE, Université Grenoble Alpes (France)
  • Rachel PANCKHURST, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Marjorie PEGOURIE-KHELLEF, France Éducation International / Université de Rennes (France)
  • Gisèle PIERRA DUCROS, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Bénédicte PIVOT, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Patrice POGNAN, Institut national des langues et civilisations orientales (France)
  • Jean-Marie PRIEUR, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Ivan SMILAUER, Institut national des langues et civilisations orientales (France)
  • Michèle VERDELHAN, Université de Montpellier (France)
  • Rose-Marie VOLLE, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)
  • Eléonore YASRI, Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France)

Comité d'organisation

(Établissement de rattachement : Université Paul-Valéry Montpelier 3)

Organisation du colloque

  • Grégoire ANDREO 
  • Hamadoun BOCAR 
  • Nadhir DOUIDI 
  • Mathias VALIENTE 

Coordination scientifique

  • Carmen ALEN GARABATO 
  • Ksenija DJORDJEVIC LEONARD 
  • Jovan KOSTOV 

Coordination logistique

  • Christine SAADAT 

Publication des actes

Une publication des actes du colloque est envisagée après la manifestation scientifique. Les textes proposés feront l'objet d'une nouvelle évaluation en vue d'une publication (papier ou numérique).

Références bibliographiques suggérées

(pour consulter d’autres références, voir site)

Allemand, S. et al. (2008). Comprendre la mondialisation II. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Éditions de la Bibliothèque publique d’information. Disponible à l'adresse : http://books.openedition.org/bibpompidou/677

Blommaert, J. (2010). The sociolinguistics of globalization. Cambridge, UK ; New York: Cambridge University Press.

Calvet, L.-J. (1999). Pour une écologie des langues du monde. Paris : Plon.

Calvet, L.-J. (2017). Les langues : quel avenir ? Les effets linguistiques de la mondialisation. CNRS éditions.

Demaizière, F., & Grosbois, M. (2014). Numérique et enseignement-apprentissage des langues en Lansad–Quand, comment, pourquoi ? Alsic. Apprentissage des Langues et Systèmes d'Information et de Communication17. Disponible à l'adresse : https://journals.openedition.org/alsic/2691

Derivry-Plard, M. (2015). Les enseignants de langues dans la mondialisation. La guerre des représentations dans le champ linguistique de l'enseignement, Archives Contemporaines, col. « Pluralité des langues et des Identités et Didactique », 162 p., Postfacier : Claire Kramsch.

Gvelesiani, I. (2011). Globalization and the World Languages. GESJ: Education Sciences and Psychology.

Lechevrel, N. (2010). L’écologie du langage d’Einar Haugen. In: Histoire Épistémologie Langage, tome 32, fascicule 2. Sciences du langage et psychologie à la charnière des 19e et 20e siècles. pp. 151-166. Disponible à l'adresse : www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_2010_num_32_2_3192

Maurer, B. (2011). Enseignement des langues et construction européenne – Le plurilinguisme, nouvelle idéologie dominante. Paris : Éditions des Archives Contemporaines.

Oustinoff, M. (2013). « La diversité linguistique, enjeu central de la mondialisation », Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne]. Disponible à l'adresse : http://journals.openedition.org/rfsic/328

Qotb, H. (2019). Apprentissage des langues et numérique : contextualisations, interactions et immersions (Doctoral dissertation).

Richterich, R. (1985). Besoins langagiers et objectifs d'apprentissage. Paris : Hachette.

Rivens Mompean, A. (2014). « Les centres de langues : des dispositifs pluriels à un dispositif modélisé ? », Alsic [En ligne]. Disponible à l’adresse : http://journals.openedition.org/alsic/2747

Romaine, S. (2014). Linguistic Diversity in High Biodiversity Regions. Arlington,VA: Conservation International. [jointly with L.J. Gorenflo, Sara Musinsky, Mark Denil and Russell A. Mittermeier].

Places

  • Site Saint Charles – Université Paul Valéry Montpellier 3
    Montpellier, France (34090)

Date(s)

  • Friday, February 14, 2020

Keywords

  • langues, sciences du langage, sociolinguistique, didactique, anthropologie du langage, mondialisation, glottopolitique, normalisation, CECRL, politique éducative, enseignement-apprentissage, TALN

Contact(s)

  • Nadhir Douidi
    courriel : nadhir [dot] douidi [at] univ-montp3 [dot] fr
  • Grégoire Andreo
    courriel : gregoire [dot] andreo [at] univ-montp3 [dot] fr

Information source

  • Nadhir Douidi
    courriel : nadhir [dot] douidi [at] univ-montp3 [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Languages in globalisation: free exchange in the age of neo-liberalism? », Call for papers, Calenda, Published on Monday, December 23, 2019, https://doi.org/10.58079/143g

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