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Vagary. Artistic practices and modes of subjectification

Aléa. Pratiques artistiques et modes de subjectivation

Philosophy Kitchen journal no. 14

Revue Philosophy Kitchen (Nr. 14)

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Published on Tuesday, February 11, 2020

Abstract

Le quatorzième numéro de Philosophy Kitchen s’interrogera sur les modes de subjectivation impliqués par les œuvres d’art (peinture, musique, littérature, performance, etc.) explicitement définies par une implication du hasard, que ce soit dans le processus de création ou dans les modalités de réception et d’interprétation.

Announcement

Présentation

Le quatorzième numéro de Philosophy Kitchen s’interrogera sur les modes de subjectivation impliqués par les œuvres d’art (peinture, musique, littérature, performance, etc.) explicitement définies par une implication du hasard, que ce soit dans le processus de création ou dans les modalités de réception et d’interprétation.

On peut affirmer que les formes artistiques traduisent et produisent des formes de subjectivation. En effet, résultant d’un ensemble de représentations, de pratiques, d’actes et de décisions de leur(s) auteur(s), elles définissent des parcours esthétiques, des modalités interprétatives qui, avec celles de l’artiste lui-même, engagent les conduites du public qui les reçoit. On peut alors considérer qu’elles constituent des dispositifs au sens qu’Agamben donne à ce terme savoir « tout ce qui a, d’une manière ou d’une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants » (Giorgio Agamben, Che cos’è un dispositivo, Nottetempo, 2006), ou qu’elles définissent des « manières d’être » par leur « capacité dynamique de retentissement existentiel », par la façon dont elles tressent le plan des formes et des représentations à celui de l’existence (Marielle Macé, Façons de lire, manières d’être, Gallimard, 2011).

Reconnaître explicitement au hasard une place dans la création ou la réception de l’œuvre met en question de façon radicale l’idée d’un rapport entre la signifiance de l’œuvre, la façon dont elle fait sens et ce qui relèverait d’un projet. De fait, si reconnaître le dépassement du projet artistique par l’altérité de causes déterminantes est un lieu commun des représentations du faire artistique (qu’on songe aux différentes théories de l’inspiration divine, à celles du conditionnement idéologique involontaire, à la postulation de l’existence d’une logique de l’inconscient etc.), l’implication du hasard comme cause de l’œuvre donne lieu à une situation critique puisqu’elle ne permet pas d’accéder à une interprétation de l’œuvre comme manifestation d’une vérité qui lui préexisterait en dieu, comme détermination sociale ou psychanalytique des formes produites et interprétées. Pour le dire autrement, la reconnaissance ou la revendication d’une part de hasard semble impliquer des modes de signifiance pour lesquels l’identification d’un projet devient hautement problématique.

Dès lors, il y a fort à parier que les modes d’inscription du hasard dans les œuvres conditionnent les modes de subjectivation produits. Aussi, une brève typologie s’impose. On peut distinguer deux grands modes d’inscription. A- Il y a d’une part, la recherche délibérée du hasard par l’artiste qui peut prendre deux formes différentes : 1- l’organisation d’un aléatoire maîtrisé et encadré dans des procédures de composition strictement définies (qu’on pense à Boulez en musique ou à Morellet en peinture – sur ce point cf. Sarah Troche, Le hasard comme méthode : figures de l’aléa dans l’art du XXe siècle , Presses Universitaires de Rennes, 2015) qui circonscrivent le hasard en l’inscrivant dans une structure contrôlée; 2- la recherche d’un aléatoire qui tend à éviter toute forme de contrôle (esthétique de la tache, du jet, mais aussi de la vaticination). B- Il y a, d’autre part, ces œuvres qui se réclament d’un hasard subi passivement comme ce qui arrive et déjoue un projet éventuel, un hasard souvent reconnu après coup donc, pour le meilleur ou pour le pire, dans l’égarement ou la trouvaille fortuite (Protogène, Montaigne, Breton, etc.).  

Les contributions pourront essayer de répondre aux questions suivantes :

  • Quels modèles de subjectivité sont-ils impliqués par les différents dispositifs aléatoires mis en œuvre par avance ou reconnu après-coup par l’artiste ?
  • Comment la dimension aléatoire de ces dispositifs recompose-t-elle ces modèles de subjectivité ? Par exemple : Que devient le sujet procédural du calcul dès lors que le calcul cherche à construire une structure qui intègre le hasard ? Qu’est-ce qui distingue l’involontaire du sujet inspiré de celui du sujet contingent ?
  • Comment l’usage ou la reconnaissance explicite d’une part de hasard dans le processus de création influencent-t-ils les modes de réception et d’interprétation de l’œuvre ? Peut-on faire l’économie, en tant que récepteur, d’une reconnaissance du hasard qui a présidé à la création de l’œuvre ?
  • Comment la présence du hasard dans le faire artistique redéfinit-elle la figure de l’auteur si celui-ci devient un agent dont le projet devient ou limité ou nul ?
  • Quelles formes, quels sens et quels effets définissent les tentatives d’appropriation du hasard quand celui-ci est explicitement recherché par le calcul, la prévision ou une ascèse censée conduire à l’abdication de toute volonté déterminante ?

Modalités de soumission

Langues acceptées : italien, anglais, français et allemand.

Procédure d’envoi : merci d’envoyer vos propositions d’article à : l’adresse redazione@philosophykitchen.com 

d’ici le 15 avril 2020

sous la forme d’un abstract de 6 000 signes maximum en indiquant un titre, une description précise de l’approche envisagée (argumentation, cadre théorique), une bibliographie raisonnée ainsi qu’une brève bio-bibliographie.

Les propositions seront évaluées par les responsables du numéro et par les membres de la rédaction. Les résultats de la sélection seront communiqués avant le 15 juin 2020.

Les articles retenus seront à envoyer pour le 30 novembre 2020 en vue d’une publication en Mars 2021 après examen par les pairs en double aveugle. 

Normes redactionnelles

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Date(s)

  • Wednesday, April 15, 2020

Keywords

  • philosophie, hasard, art, esthétique

Contact(s)

  • Benoît Monginot
    courriel : benoit [dot] monginot [at] unito [dot] it

Reference Urls

Information source

  • Benoît Monginot
    courriel : benoit [dot] monginot [at] unito [dot] it

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Vagary. Artistic practices and modes of subjectification », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, February 11, 2020, https://doi.org/10.58079/14e8

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