AccueilExtrémismes, guerres, paix et développement en Afrique depuis les indépendances

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Extrémismes, guerres, paix et développement en Afrique depuis les indépendances

Extremism, wars, peace and development in Africa since the independences

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Publié le vendredi 07 février 2020

Résumé

L’Université Protestante d’Afrique Centrale (UPAC) au Cameroun, à travers son département Paix et développement (PD) invite les universitaires des sciences humaines et sociales, les représentants de la société civile, des organisations non gouvernementales, les religieux, et bien d’autres, à une réflexion profonde en vue de montrer que la fragilité qui caractérise les États africains soixante ans après les indépendances relève des extrémismes de toutes sortes qui y ont généré des guerres sans cesse, dissipé la paix et compromis les nombreux efforts de construction et de consolidation des États de droits, stables et prospères. Une réflexion qui pourrait aider à exorciser les démons de la guerre qui traumatisent les peuples africains depuis les indépendances.

Annonce

L’Université Protestante d’Afrique Centrale (UPAC), à travers sa Faculté des Sciences Sociales et des Relations internationales (FSSRI) au Cameroun, organise dans son Campus à Djoungolo, en septembre 2020, un colloque international.

Argumentaire

Il est généralement admis que rien d’exceptionnel, de grandiose et d’admirable ne peut se créer ni se réaliser sans passions. Seulement, lorsque les passions se transforment en intolérances, en extrémismes, la suite logique, ce sont les guerres. Extrémismes et guerres sont ainsi étroitement liées dans l’histoire de l’humanité. Cette vérité immuable s’impose partout dans l’histoire du monde tant en Asie, en Amérique, en Europe qu’en Afrique. Nous voulons cependant distinguer parmi ces guerres nées des extrémismes, celles que l’on peut considérer comme positives et d’autres comme négatives.

Par guerres positives, nous entendons celles à l’issue desquelles s’est installée une paix durable promotrice d’un développement harmonieux et d’un mieux-être pour les peuples. On les retrouve en Asie où les guerres de conquête ont contribué à l’unification des peuples et à la création des nations en Chine, au Japon, en Corée, en Inde pour ne citer que ces cas. En Amérique, la guerre de sécession peut être considérée comme positive car, paradoxalement, elle a permis la consolidation de l’Union qui donne aux Etats-Unis d’Amérique sa capacité de devenir ’’l’hyper puissance’’ qui domine le monde aujourd’hui.

En Europe, il y a eu de nombreuses guerres positives, notamment celles qui ont permis la constitution de vastes empires donnant à ce continent les bases de son unité mais surtout les guerres consécutives aux mouvements de nationalité qui ont façonné la configuration actuelle de l’Europe. L’Afrique, depuis son contact avec l’Occident, n’a connu qu’une seule guerre que l’on peut considérer, dans une certaine mesure comme positive, celle qui, par endroits, a abouti à la libération nationale des peuples colonisés.

Par guerres négatives, il faut entendre d’une part les guerres qui, par leurs durées et l’utilisation des armes de destructions massives, ont entraîné de grosses pertes en vies humaines et, d’autre part, celles qui, malgré leurs cessations formelles, demeurent une menace permanente pour la paix durable. Dans la première catégorie de ces guerres, nous pouvons citer, dans l’histoire contemporaine, les Deux Grandes Guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945), et la guerre froide qui s’est installée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a connu un ralentissement avec le démantèlement de l’URSS (Union des Républiques Socialistes et Soviétiques), la chute du mur de Berlin et qui reprend du poil de la bête depuis que le Président de la Russie Vladimir POUTINE s’impose en continuateur de l’idéologie de l’URSS. Ces guerres ont eu lieu dans tous les continents et plus de 70 ans après leurs cessations, les effets négatifs sont encore visibles aujourd’hui contre la préservation de la paix dans le monde. La deuxième catégorie des guerres négatives est constituée principalement des guerres intraétatiques et inter-étatiques que l’on retrouve dans tous les continents. Dans cette catégorie, l’Afrique, depuis sa rencontre avec l’occident, y occupe une place de choix avec des guerres de conquêtes, appelées prosaïquement ‘’pacifications’’, ayant entraîné la balkanisation de l’Afrique depuis le congrès de Berlin (1884-1885), des coups d’États interminables depuis les indépendances doublées de multiples guerres de sécession et des guerres inter- États.

Quelles soient positives ou négatives, les guerres sont essentiellement le fruit des extrémismes qui peuvent être politiques, économiques, sociaux-culturels, voire spirituels. Leurs entraves à la paix et au développement sont indéniables, universellement reconnues et décriées à maintes reprises. En 1970 déjà, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, le secrétaire général de cette organisation internationale faisait remarquer que : « aujourd’hui, l’humanité est confrontée à faire un choix critique et urgent : soit accroître la coopération de paix et aller de l’avant, soit faire face à la désunion, au conflit, voire à l’anéantissement même ».

La déclaration de Rio en 1992 stipulait clairement que « la guerre entrave le développement durable ». Dans la même veine, Boutros Boutros-Ghali, alors Secrétaire général de l’ONU, déclarait qu’« il ne peut y avoir de paix sans développement économique et social, tout comme le développement n’est pas envisageable en absence de paix ». L’un de ses successeurs à cette fonction, le Ghanéen Kofi Annan, dans son rapport de 2005, affirme avec autorité ce qui suit : « Il n’y a pas de sécurité sans développement, il n’y a pas de développement sans sécurité et il ne peut y avoir ni sécurité, ni développement si les droits de l’homme ne sont pas respectés »

Enfin, rappelons que l’Objectif 16 du programme de développement durable à l’horizon 2030 s’est donné pour objets les faits suivants : « promouvoir l’avènement des sociétés pacifiques et inclusives pour un développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place des institutions fiables et inclusives à tous les niveaux ».

Objectifs du colloque

L’Afrique a besoin de paix pour se développer. Or depuis les indépendances, elle vit, à travers des guerres et des conflits, dans une insécurité permanente peu propice au développement. L’Afrique, c’est le continent des coups d’État : de 1952 avec le renversement du roi Farouk en Égypte jusqu’au milieu des années 1980, ce continent a connu plus de 70 coups d’État militaires ; entre 1960 et 2011, 22 chefs d’État ont été assassinés alors qu’ils étaient en fonction. L’Afrique est le continent des guerres intraétatiques sous des prétextes divers. On les rencontre presque partout en Afrique, notamment au Libéria, en Sierra Léone, en Éthiopie, en Égypte, en Algérie, en Somalie, au Soudan, au Nigéria, au Tchad, au Mali, au Sénégal, en Gambie, au Cameroun, en Centrafrique pour ne citer que ces quelques cas.

C’est pourquoi l’Université Protestante d’Afrique Centrale (UPAC), à travers son département Paix et développement (PD) qui englobe le volet Justice de Paix (JP), invite les universitaires des sciences humaines et sociales, les représentants de la société civile, des organisations non gouvernementales, les religieux, et bien d’autres, à une réflexion profonde en vue de montrer que la fragilité qui caractérise les États africains soixante ans après les indépendances relève des extrémismes de toutes sortes qui y ont généré des guerres sans cesse, dissipé la paix et compromis les nombreux efforts de construction et de consolidation des États de droits, stables et prospères. C’est l’objectif principal de ce colloque. Une réflexion qui pourrait aider à exorciser les démons de la guerre qui traumatisent les peuples africains depuis les indépendances.

Cette réflexion a pour objectifs les éléments suivants :

  • Dresser une cartographie et une typologie des extrémismes et des extrémistes en Afrique depuis les indépendances ;
  • Analyser les enjeux politiques, économiques, identitaires et géopolitiques des guerres qui ont cours en Afrique depuis les indépendances ;
  • Évaluer les coûts humains, matériels, financiers et environnementaux de six décennies d’extrémismes et de guerres pour le continent depuis les indépendances ;
  • Décrire les modes opératoires des entrepreneurs d’extrémismes et de guerres dont l’action paralyse les processus de développement depuis les indépendances ;
  • Proposer aux différentes parties prenantes du développement en Afrique des orientations stratégiques permettant de contenir les extrémismes existants, d’éviter l’apparition et la prolifération d’autres formes d’extrémismes à l’effet de capitaliser avec efficacité et efficience les différentes ressources de développement disponibles et de ne pas rater les rendez-vous des centenaires de l’émancipation du continent ;
  • Revisiter les approches africaines anciennes (normatives) de paix et de résolution de conflit en Afrique en vue de les appliquer dans les conflits post indépendances.

Axes d'intervention

Les communications à proposer pour ce colloque doivent se faire selon les axes d’interventions suivantes (elles ne sont pas limitatives) :

1. Extrémismes et guerres en Afrique depuis les indépendances :

  • Extrême pauvreté des populations, pillages des richesses et des ressources naturelles, interventions des organismes financiers mondiaux… ;
  • Extrémismes et extrémistes ethniques, tribaux et guerres en Afrique depuis les indépendances ;
  • Extrémismes médiatiques et guerres en Afrique depuis les indépendances ;
  • Langues étrangères et guerres en Afrique depuis les indépendances ;
  • Armes et guerres en Afrique depuis les indépendances.

2. Guerres et restauration de la paix en Afrique depuis les indépendances :

  • Forces endogènes et restauration de la paix en Afrique depuis les indépendances ;
  • Forces exogènes et restauration de la paix en Afrique depuis les indépendances ;
  • Forces religieuses et restauration de la paix en Afrique depuis les indépendances ;
  • Pratiques culturelles africaines et restauration de la paix en Afrique depuis les indépendances.

3. Guerres et entraves au développement de l’Afrique depuis les indépendances :

  • Sur le plan matériel et humain ;
  • Sur le plan infrastructurel.

Modalités de participation

Envoyer le titre et le résumé de sa communication, ses nom et prénom, son institution d’attache et une brève biographie (400 mots maximum) aux adresses suivantes : 

decanat.fssri@gmail.com ; abwadaniel@gmail.com ; warrey64@gmail.com 

Calendrier

  • 28 février 2020 : dernier délai de recevabilité des projets de communications et les résumés ;

  • 30 mars 2020 : réponses aux contributeurs ;
  • 31 juillet 2020 : date limite de recevabilité des communications complètes ;
  • Septembre 2020 : colloque (dates à déterminer) ;
  • Décembre 2020 : publication des Actes du Colloque.

Supervision generale

  • REV. Professeur BOUBA MBIMA, PRESIDENT
  • Professeur Daniel ABWA, RAPPORTEUR
  • REV. Samuel FROUISOU, RAPPORTEUR 

Comité scientifique

  • Professeur Daniel ABWA
  • Professeur OLINGA
  • Professeur SAIBOU ISSA
  • Professeur Jean KOUFAN MENKENE
  • Professeur Virginie OYONGMEN WANYAKA
  • Professeur Josep NTUDA EBODE
  • Professeur Jean Emmanuel PONDI
  • Professeur Nadine MACHIKOU
  • Professeur Célestin TAGOU 
  • Professeur Yves MANDJEM 
  • Professeur ALAWADI ZELAO
  • Professeur Mikael Kisskalt
  • Rev. Prof. ALagbada Ibilade Nicodème
  • Prof. BLOSSOM N. Fondo
  • Rev. Prof. Bosela E. Eale 
  • Pr Cécile Dolisane EBOSSE
  • Pr. Christian BIOS NELEM
  • Pr. SOULEY MANE
  • Pr. HAMADOU ADAMA

Comité d'organisation

  • REV. Dr Louis EPIEMEBONG EBONG 
  • Dr. William Hermann ARREY 
  • Dr. Falk Litane PETEGOU
  • Dr. Bertrand BEGOUMENIE
  • Dr. Charly NDIAPI
  • Dr. Magloire KENGNE FOKOUA 
  • Dr Martin Flaubert NDENGBE 
  • Dr. Marie-Paule NEMI 
  • Mlle Jeanne TETEDE AGNILA 
  • Mlle Marie-Ange NGOB ABWA
  • Mlle Anémone LOKO BILLE
  • Mlle Charlotte KONAI
  • Mme Mvolo Marlyse
  • Mme Diane DEUGOUE 
  • M. Julien TARDIF
  • M. Ronny Kevin FOMETE DJATSA

Lieux

  • 1er Rue Djongolo
    Yaoundé, Cameroun (BP4011)

Dates

  • vendredi 28 février 2020

Mots-clés

  • paix, guerre, développement, anthropologie politique, religion, afrique, indépendance

Contacts

  • Julien TARDIF
    courriel : julientardifsociologue [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Julien TARDIF
    courriel : julientardifsociologue [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Extrémismes, guerres, paix et développement en Afrique depuis les indépendances », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 07 février 2020, https://doi.org/10.58079/14g8

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