Cet appel à ouvrage collectif pluridisciplinaire pose la question suivante : « Quelles réalités et articulations entre réserves de biosphères et objectifs de développement durable dans l'espace mediterranéen ? ». Ce questionnement devra conduire à formaliser un contenu scientifique qui constituera le socle éducatif et de formation de nature réflexive sur les réserves de biosphères. Répondant à une exigence pluridisciplinaire et à celle d’un dialogue citoyens-acteur-chercheur les questionnements doivent croiser plusieurs points de vues impliquant les sphères environnementales, agronomiques, géographiques, économiques, sociologiques, éducatives, technologiques, etc.

Argumentaire

Si les alertes des scientifiques sont anciennes (Rapport Meadows, 1972), celles concernant les relations entre changements climatiques et érosion rapide de la biodiversité se précisent depuis deux décennies allant même jusqu’à qualifier la situation de sixième grande crise d’extinction de masse (Thomas et al., 2004). Depuis lors, différentes politiques mondiales qualifiées de « développement durable » viennent appuyer des dispositifs qui formalisent les liens entre un nécessaire pilotage de la biodiversité (Blandin, 2009 ; Rockström et al, 2009) et le développement des territoires.

Dans les dispositifs récents sont systématiquement rappelés l’importance d’approches scientifiques intégrées aux besoins sociaux de développement de tous les territoires mondialisés, mais également d’articuler des modes de gestion spécifiques coordonnés aux sphères économiques et académiques, et la nécessité d’accroitre la mobilisation des citoyens dans l’ensemble des sphères éducatives disponibles (Cibien, 2006).

Depuis 1971, le programme de l'UNESCO concernant « l'Homme et la Biosphère » (Man and the Biosphère plus connu sous l’abréviation "MAB") reprend à son compte différents principes d’articulations entre sphères politiques, scientifiques, académiques sur des territoires variés. L’objectif affiché est théoriquement de concilier des pratiques de développement durable à l’échelle régionale, avec la protection de l’environnement et plus spécifiquement la limitation de l’érosion de la biodiversité, dans le respect des valeurs culturelles de tous. Les Réserves de biosphère, qui en sont la formalisation labellisée par l’UNESCO, sont donc considérées comme des espaces territoriaux privilégiés pour expérimenter des modes opératoires spécifiques à des objectifs et enjeux croisés.

Ainsi, le dispositif onusien des réserves de biosphères accompagne aujourd’hui l’Agenda 2030 et ses 17 objectifs de développement durable. Il encourage le développement de recherches interdisciplinaires et s’appuie sur son réseau mondial pour essaimer ses expériences, ses démarches et ses savoir-faire. Les différentes échelles politiques globales et locales s’articulent donc avec des conséquences diverses sur les reconfigurations des arènes politiques locales, sur des modes de développement spécifiques liés à un renouvellement des rapports aux savoirs, pouvoirs et institutions, et sur des rapports renouvelés entre mondes scientifiques, mondes éducatifs et gouvernance des territoires.

Le dossier doit répondre aux questions suivantes : quelles réalités et articulations entre réserves de biosphères et objectifs de développement durable dans l’espace méditerranéen ? Ce questionnement devra conduire à formaliser un contenu scientifique qui constituera le socle éducatif et de formation de nature réflexive sur les réserves de biosphères.

Répondant à une exigence pluridisciplinaire et à celle d’un dialogue citoyens-acteur-chercheur les questionnements doivent croiser plusieurs points de vues impliquant les sphères environnementales, agronomiques, géographiques, économiques, sociologiques, éducatives, technologiques…etc..

Les questionnements indicatifs mais non limitatifs des réflexions sont les suivants :

Quelles sont les spécificités des réserves de biosphères méditerranéennes dans l’articulation entre développement des territoires et plus spécifiquement des arrières pays et la protection de l’environnement ? Pour quels effets environnementaux  et quels effets sociaux ?

Quelles réalités de la prise en compte de la biodiversité, quels modes et difficultés de gestions spécifiques dans les réserves de biosphères méditerranéennes ? Quels liens entre la recherche académique, citoyens et gestionnaire des réserves de biosphères?

Quelles réalités de l’éducation relative à l’environnement, au développement durable, aux territoires dans les réserves de biosphères méditerranéennes ? Quels conflits de savoirs et quelles éducations formelles / non formelles et implications citoyennes dans les dispositifs onusiens de développement durable ?

Modalités de contribution

L'ouvrage sera traduit en plusieurs langues

Envoyer à Angela.barthes@univ-amu.fr une proposition de titre et d’auteurs par retour de courriel

Prévoir l’envoi des textes définitifs le 15 septembre.

Se signaler par retour de courrier de l'intentionnalité de répondre.

Coordination

• Angela Barthes,
• Bruno Romagny,
• Catherine Cibien

Bibliographie

Blandin, P. (2009). De la protection de la nature au pilotage de la biodiversité. Versailles : Quae.

Cibien C. (2006) Actualités de la recherche Les réserves de biosphère : des lieux de collaboration entre chercheurs et gestionnaires en faveur de la biodiversité. Natures Sciences Sociétés, 14, 84-90.

Rockström, J., Steffen, W., Noone, K. et al. (2009). A safe operating space for humanity. Nature, 461, 472–475, doi:10.1038/461472a

Thomas C. D., Cameron A., Green R. E., Bakkenes M. (2004) « Extinction risk from climate change ». Nature, 427, 145-148.