Announcement
Argumentaire
Au sortir de l’âge féodal, les cours royales et princières constituent un phénomène européen à contenu politique, social et culturel : monopolisation du pouvoir au profit d’un seul, rassemblement d’un groupe d’individus autour du souverain et de sa famille (princes, courtisans, officiers des maisons domestiques et militaires), développement d’une sociabilité et d’un mode de vie spécifiques, rythmés par le cérémonial, la recherche de l’ostentation et les divertissements. Ces cours sont aussi nombreuses et diversifiées que les dynasties qui sont à leur tête
; néanmoins, certaines acquièrent une valeur normative, comme la cour de Bourgogne au XVe siècle ou les cours italiennes au XVIe siècle. Au XVIIe et plus encore au XVIIIe siècle, c’est la cour française des Bourbons, en particulier celle de Louis XIV, qui tend à prendre valeur d’archétype : à partir d’une réalité vue et vécue par les contemporains des rois de France, se construit un imaginaire qui travaille longtemps les monarchies européennes, jusqu’à la disparition de la majorité d’entre elles au début du XXe siècle, alors même que les configurations politiques changent, allant du partage du pouvoir avec les assemblées à l’instauration de républiques.
Les deux éléments contradictoires mais complémentaires qui caractérisent l’idée de mythe – le réel et la reconstruction du réel – trouvent, dans le cas français, leur incarnation la plus aboutie à Versailles. À la fois espace royal, mode de gouvernement et formation sociale, Versailles est une formulation architecturale, administrative et spectaculaire du pouvoir «
absolu
» associé à la figure de Louis XIV. L’objectif du programme « Identités curiales et le mythe de Versailles en Europe : perceptions, adhésions et rejets (XVIIIe-XIXe siècles) », que viendra clore ce colloque, est d’analyser le modus operandi de ce mythe de Versailles dans l’Europe monarchique des XVIIIe et XIXe siècles. Deux questions fondamentales doivent alors être posées : comment l’imaginaire suscité par Versailles auprès des contemporains qui ont fréquenté la cour sous l’Ancien Régime, puis des visiteurs venus au XIXe siècle, s’est-il élaboré et en quoi consiste-t-il ? Et dans un mouvement de réciprocité, comment cet imaginaire a-t-il pu se mettre en œuvre dans les cours d’Europe, avec toutes les nuances possibles, allant de l’imitation au rejet en passant par la simple adhésion
? L’enjeu de ce colloque sera donc double : cerner comment les différents aspects propres à l’identité de Versailles ont pu nourrir un imaginaire, mais aussi saisir la manière dont cet imaginaire a pu susciter d’autres réalisations – architecturales, rituelles, politiques.
Axes du colloque
1. La production du mythe, du réel à l’imaginaire : création, mutations, contestations (XVIIe-XIXe siècles)
Le mythe de Versailles s’est diffusé dans l’Europe des cours jusqu’à ce que la civilisation curiale disparaisse au début du XXe siècle. Il s’est constitué à travers les récits de toutes sortes laissés par les visiteurs étrangers qui ont établi un rapport personnel avec la cour des Bourbons, que ce fût en contemporains témoins directs du Versailles royal jusqu’en 1789, ou en curieux des vestiges d’un temps disparu, mus par tout une gamme de sentiments, de la nostalgie à la vitupération. Ce mythe se construit sur le mode de l’imaginaire, nourri d’une réalité observée ou fantasmée. Il diffère du discours historique à la posture objective : c’est de la subjectivité du « visiteur
» que nait le mythe. En octobre 2019, le Centre de recherche du château de Versailles a mis à disposition parmi ses ressources en ligne une base de données intitulée « Visiteurs de Versailles
». L’un des objectifs du colloque sera d’exploiter ce corpus, selon diverses modalités :
Une approche chronologique :
- Impressions sur le Versailles royal : contemporains du premier Versailles de Louis XIV, évolutions du regard sous Louis XV puis sous Louis XVI et Marie-Antoinette, prenant en compte l’héritage louis-quatorzien mais aussi les changements opérés dans le mode de vie curial et l’aménagement des espaces (travaux dans le parc, retraite au Petit Trianon, création d’un jardin à l’anglaise, etc.).
- Versailles vu après la Révolution : pendant l’Empire, pendant la Restauration et en particulier pendant la Monarchie de Juillet, période charnière marquant le passage de l’imaginaire à l’histoire avec l’édification du musée de l’Histoire de France par Louis-Philippe et la littérature qui l’a accompagnée (Alexandre de Laborde, etc…).
Une approche sociologique :
saisir qui sont les acteurs ayant participé à l’élaboration du mythe et en ayant été le vecteur. Pour comprendre leurs attentes et leurs points de vue, la réflexion pourra se décliner autour des différents critères qui forgent l’identité propre des visiteurs : leurs origines géographiques, leur appartenance sociale, leur langue mais aussi leur culture politique, religieuse ou nationale.
Une approche thématique :
- Éléments de cérémonial le plus souvent observés : le lever/le coucher, les repas en public, la messe, le parcours du roi et de la famille royale entre ces différents moments, mais aussi les fêtes et divertissements…
- Les lieux qui retiennent particulièrement l’attention : les façades du château, la Grande galerie, les Chambres du roi et de la reine, les Grands appartements, la chapelle, l’opéra, le Petit et le Grand Trianon, les jardins et leurs bassins.
- Les éléments plus généraux que les visiteurs associent systématiquement à Versailles : système hydraulique et machine de Marly, pompe et dépenses somptuaires, vanité des rois de France et idolâtrie de leurs sujets, Marie-Antoinette et sa vie champêtre à Trianon ou encore, après 1789, les conséquences de la Révolution (dégradations, pillages, ventes, départ de la famille royale pour Paris).
2. Les applications du mythe, de l’imaginaire au réel : réception et aléas du paradigme de Versailles (XVIIIe-XXe siècles)
Le second axe de recherche proposé a pour but de comprendre l’efficience de cet imaginaire de Versailles. En reliant le mythe, tel qu’il a pu être fabriqué par les visiteurs, aux réalisations auxquelles il a pu donner lieu, il s’agira de comprendre comment un «
modèle
» travaille et peut (ou non) devenir opératoire. Nous souhaitons ainsi examiner l’impact que Versailles a eu dans l’Europe des cours, en mettant en parallèle la conduite et l’organisation de ces cours avec le ressenti de leurs ressortissants vis-à-vis du paradigme versaillais. En ce sens, devront être cernées ces façons dont Versailles a été vécu, transcrit, valorisé, dénigré, accepté, copié ou réfuté : comment le mythe se réalise-t-il
? A-t-il pu innerver des pratiques et des créations, participer à l’élaboration d’un esprit européen et cosmopolite, tout en étant à la fois admiré et détesté
? Et si tel est le cas, quelles pouvaient en être les motivations : pourquoi s’inspirer de Versailles ou au contraire le rejeter, voire rester indifférent
?
Toutefois, il ne s’agit pas de susciter une étude comparative, point par point, entre un «
modèle
» et ses éventuelles «
imitations
» qui proposerait seulement de confronter des données factuelles. Au contraire : plutôt que d’envisager la question sous l’angle de l’influence, nous la considérerons sous l’angle des interactions, afin de saisir l’articulation entre un imaginaire et ses applications concrètes dans l’architecture, l’organisation curiale, les pratiques sociales et artistiques (cérémonial, danse, théâtre, musique). L’objectif est de comprendre les logiques, les motivations et les enjeux sous-jacents qui ont présidé à ces dynamiques d’appropriation : pourquoi dans certains cas s’appuyer sur Versailles plutôt que sur des modèles concurrents, et à l’inverse, pourquoi dans d’autres cas privilégier des tendances antagonistes au paradigme versaillais
? Il faudra également veiller à distinguer cette question de celle d’un «
modèle français
» plus global : quels sont les éléments que l’on retient de la cour versaillaise spécifiquement
?
Seront particulièrement recherchées les propositions qui examineront les cours européennes au XVIIIe siècle et plus encore au XIXe siècle, à l’heure où Versailles perd justement sa vocation initiale. Nous recherchons notamment des études portant sur les thématiques suivantes :
- Les modalités et les enjeux des variations sur le thème de Versailles, comme à Lunéville, Caserte ou Herrenchiemsee.
- L’héritage de Versailles en France, dans les cours impériales et dans le fonctionnement protocolaire de la Troisième République.
- La place du mythe de Versailles sur l’échiquier européen du long XIXe siècle, en particulier auprès des monarchies récentes : royaume belge (1831), royaume grec (1833), royaume d’Italie unifié (1861), royaume roumain (1881), royaume bulgare (1908), royaume monténégrin (1910), entre autres. Le XIXe siècle est le véritable siècle des cours, dont la multiplication va de pair avec le mouvement des nationalités. C’est aussi celui de la prégnance de nouveaux «
modèles
» – prussien et russe, notamment – auxquels Versailles pourra être confronté.
Équipe
Codirection d’organisation :
- Gérard Sabatier, professeur émérite de l’université de Grenoble II, chef de projet pour le programme «
Identités curiales et le mythe de Versailles en Europe...
»
- Mathieu da Vinha, directeur scientifique du Centre de recherche du château de Versailles
- Flavie Leroux, attachée de recherche pour le programme «
Identités curiales et le mythe de Versailles en Europe...
»
Comité de pilotage :
- Antonio Álvarez-Ossorio, Universidad Autónoma de Madrid,
- Maciej Forycki, Uniwersytet Adam Mickiewicz, Poznań,
- Mark Hengerer, Ludwig-Maximilians-Universität, Munich,
- Christine Jeanneret, Centre de recherche du château de Versailles et Danish National Museum, Frederiksborg, Danemark,
- Jean-Marie Le Gall, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
- Francine-Dominique Liechtenhan, Centre national de la recherche scientifique,
- Philip Mansel, The Society for Court Studies, président du GIP-CRCV,
- Andrea Merlotti, Centro Studi La Venaria Reale,
- Friedrich Polleroß, Universität Wien,
- José Luis Sancho Gaspar, Patrimonio Nacional, Madrid,
- Marie-Christine Skuncke, Uppsala Universitet,
- Jonathan Spangler, Manchester Metropolitan University,
- Thomas W. Gaehtgens, Getty Research Institute, Los Angeles.
Modalités de proposition
Le colloque aura lieu sur trois journées, du 17 au 19 juin 2021, à l'auditorium du château de Versailles.
Les propositions de communication sont à envoyer à Flavie Leroux,
avant le 31 octobre 2020.
Elles devront comprendre, en 5 000 signes maximum, le titre de la communication, le contenu de la proposition (questionnements, méthode employée, sources mobilisées), quelques éléments biographiques et les coordonnées du candidat. Ces propositions de communication seront examinées par le comité d’organisation et le comité de pilotage. Les candidats recevront une réponse quant à leur participation au colloque d’ici la fin du mois décembre 2020.
Presentation
At the end of the feudal age, the royal and princely courts represented a European phenomenon in terms of political, social and cultural content: monopolisation of power for the benefit of a single figure, gathering of a group of individuals around a sovereign and their family (princes, courtiers, domestic and military officers), development of a specific sociability and way of life, governed by ceremonial procedures, the search for ostentation and entertainment. These courts were as numerous and diverse as the dynasties that ruled them; nevertheless, some acquired a prescriptive value, such as the Court of Burgundy in the 15th century and the Italian courts of the 16th century. In the 17th and 18th centuries, it was the French Court of the Bourbons, and in particular that of Louis XIV, that became archetypal: an illusionary world, based on a reality observed and experienced by the contemporaries of the kings of France, was constructed and maintained for a long time by European monarchies, up until their demise for the most part in the early 20th century, at a time when political configurations were changing, shifting from shared power with assemblies to the establishment of republics.
The two contradictory yet complementary elements that characterise the idea of myth – the real and the reconstruction of the real – are best embodied, in France at least, at Versailles. Both a royal residence, a mode of government and a social whole, Versailles is an architectural, administrative and spectacular expression of the “absolute” power associated with the figure of Louis XIV. The objective of the programme “Court identities and the myth of Versailles in Europe: perception, adherence and rejection (18th-19th centuries)”, which will conclude this conference, is to analyse the modus operandi of the myth of Versailles in the monarchic Europe of the 18th and 19th centuries. Two fundamental questions must therefore be raised: how did the illusion surrounding Versailles among the contemporaries at court under the Ancien Régime and later visitors in the 19th century develop and what did it entail? And reciprocally, how did this illusion establish itself in the courts of Europe, with all possible nuances, ranging from imitation to rejection and simple adherence? The focus of this conference will therefore be twofold: understanding how the different aspects specific to the identity of Versailles have fuelled an illusion, but also discerning how this illusion gave rise to other accomplishments, whether architectural, ritual or political.
Key areas of study
1. The production of the myth, from the real to the imaginary: creation, transformations, challenges (17th-19th centuries)
The myth of Versailles spread across the courts of Europe until the decline of parish civilisation in the early 20th century. It was built up through various accounts given by foreign visitors who established a personal relationship with the Bourbon Court, whether as contemporary witnesses direct from royal Versailles until 1789, or as curious visitors to the remains of a lost time, moved by a wide range of feelings, from nostalgia to castigation. This myth was developed on the basis of illusion, fed by an observed or imagined reality. It differs from the objective historical commentary: it is the subjectivity of the “visitor” that gives rise to the myth.
In October 2019, the Centre de recherche du château de Versailles made available a database entitled “Visitors to Versailles” among its online resources. One of the aims of the conference will be to draw on this body of works in various ways:
A chronological approach
- Impressions of royal Versailles: contemporaries of the first Versailles of Louis XIV, changing views under Louis XV then Louis XVI and Marie-Antoinette, taking into account the legacy of Louis XIV as well as the changes to parish life and the spatial planning (word in the grounds, retreat to the Petit Trianon, creation of an English landscape garden, etc.).
- Versailles viewed after the Revolution: during the Empire, during the Restoration and in particular during the July Monarchy, a pivotal period that marked the shift from illusion to history with the construction of the musée de l’Histoire de France by Louis-Philippe and the accompanying literature (Alexandre de Laborde, etc…).
A sociological approach
determine which actors participated in the development of the myth and acted as a vector. To understand their expectations and their perspectives, the discussion could cover the different criteria that forge that specific identity of visitors: their geographical origins, their social background, their language and their political, religious and national culture.
A thematic approach:
- Ceremonial customs most often observed: the lever/coucher, public meals, mass, the movements of the king and the royal family between these various moments, as well as festivities and entertainment, etc.
- Locations that draw particular attention: the château façades, the Grande galerie, the Chambers of the king and queen, the State apartments, the chapel, the opera, the Petit and the Grand Trianon, the gardens and their ponds.
- More general elements that visitors systematically associate with Versailles: water system and the Machine de Marly, pomp and extravagant expenditure, the vanity of the kings of France and the idolatry of their subjects, Marie-Antoinette and her rural life in Trianon, and, after 1789, the consequences of the Revolution (damage, pillaging, sales, departure of the royal family for Paris).
2. The applications of the myth, from the imaginary to the real: receipt and vagaries of the Versailles paradigm (18th-20th centuries)
The second research focus aims to understand the effectiveness of this illusion of Versailles. By connecting the myth, as it was invented by visitors, to the accomplishments it gave rise to, we will seek to understand how a “model” works and can (or not) become the norm. We therefore wish to examine the impact of Versailles on the courts of Europe by comparing the conduct and structure of these courts with the perceptions of their citizens with regard to the Versailles paradigm. With this in mind, the ways in which Versailles was experienced, transcribed, glamorised, denigrated, accepted, copied or refuted must be identified: how did the myth come about? Did it stimulate practices and creations, participate in the creation of a European and cosmopolitan spirit, while being both admired and hated? And if so, what were the motivations behind this? Why use Versailles as inspiration or conversely, reject it or remain unmoved?
Nevertheless, the aim is not to spark a comparative study, point by point, between a “model” and its possible “imitation” which would seek only to compare factual data. On the contrary: rather than approaching the question from the point of view of influence, we will consider it from the point of view of interactions, in order to understand the interplay between an illusion and its concrete applications in architecture, parish organisation, social and artistic practices (protocol, dance, theatre, music). The objective is to understand the underlying rationale, the motivations and the issues that presided over these dynamics of ownership: why in some cases draw on Versailles rather than on competing models, and conversely, why in other cases favour antagonistic trends over the Versailles paradigm? We must also ensure that this question is differentiated from that of a more global “French model”: which elements strike us at the Court of Versailles specifically?
Particular interest will go to proposals that examine European courts in the 18th century and even more so the 19th century, when Versailles had lost its initial vocation. We are notably looking for studies on the following themes:
- The means and challenges of variations on the theme of Versailles, as at Lunéville, Caserte and Herrenchiemsee.
- The legacy of Versailles in France, in the Imperial courts and in the ceremonial functioning of the Third Republic.
- The role of the myth of Versailles on the European stage throughout the 19th century, particularly with regard to recent monarchies: the Kingdom of Belgium (1831), the Kingdom of Greece (1833), the unified Kingdom of Italy (1861), the Kingdom of Romania (1881), the Tsardom of Bulgaria (1908), the Kingdom of Montenegro (1910), among others. The 19th century was the true century of courts, whose multiplication went hand in hand with the rise of nationalism. It was also the century of the dominance of new “models” – Prussian and Russian, in particular – to which Versailles could be compared.
Team
Joint coordination:
- Gérard Sabatier, Professor Emeritus at the université de Grenoble II, project manager for the programme “Court identities and the myth of Versailles in Europe...”
- Mathieu da Vinha, Scientific Director of the Centre de recherche du château de Versailles
- Flavie Leroux, research fellow for the programme “Court identities and the myth of Versailles in Europe...”
Steering committee:
- Antonio Álvarez-Ossorio, Universidad Autónoma de Madrid,
- Maciej Forycki, Uniwersytet Adam Mickiewicz, Poznań,
- Mark Hengerer, Ludwig-Maximilians-Universität, Munich,
- Christine Jeanneret, Centre de recherche du château de Versailles and Danish National Museum, Frederiksborg, Danemark,
- Jean-Marie Le Gall, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
- Francine-Dominique Liechtenhan, Centre national de la recherche scientifique,
- Philip Mansel, The Society for Court Studies, President of the GIP-CRCV,
- Andrea Merlotti, Centro Studi La Venaria Reale,
- Friedrich Polleroß, Universität Wien,
- José Luis Sancho Gaspar, Patrimonio Nacional, Madrid,
- Marie-Christine Skuncke, Uppsala Universitet,
- Jonathan Spangler, Manchester Metropolitan University,
- Thomas W. Gaehtgens, Getty Research Institute, Los Angeles.
Submission Guidelines
The syposium will be held over three days, from 17 to 19 June 2021, in the auditorium of the Palace of Versailles.
Proposals for papers must be sent to Flavie Leroux,
before 31 October 2020.
The must include in 5,000 characters maximum, the title of the paper, the content of the paper (point of study, method used, sources used), biographical information and the applicant’s contact details These proposals for papers will be examined by the coordination committee and the steering committee. Applicants will receive a response regarding their participation in the conference by the end of December 2020.
Présentacion
Al final del periodo feudal, las cortes reales y principescas constituían un fenómeno europeo con una dimensión política, social y cultural: monopolización del poder en beneficio de una sola persona, conformación de un grupo de individuos en torno al soberano y su familia (príncipes, cortesanos, sirvientes y encargados domésticos y militares), desarrollo de una sociabilidad y de un modo de vida específicos y ritualizados, la búsqueda de ostentación y diversiones. Estas cortes son tan numerosas y diversas como las dinastías de las cuales forman parte; sin embargo, algunas adquieren un valor normativo, como la corte de Borgoña en el siglo XV o las cortes italianas en el siglo XVI. En el siglo XVII y aún más en el siglo XVIII, la corte francesa de los Borbones, en particular la de Luis XIV, se convierte en el arquetipo de su época: a partir de una realidad percibida y experimentada por los contemporáneos de los reyes de Francia, se construye un imaginario que influencia durante mucho tiempo a las monarquías europeas, hasta la desaparición de la mayoría de ellas a principios del siglo XX, incluso a medida que cambian las configuraciones políticas, pasando del poder compartido con las asambleas al establecimiento de las repúblicas.
Los dos elementos opuestos pero complementarios que caracterizan la idea del mito (lo real y la reconstrucción de lo real), están perfectamente representados en el caso francés de Versalles. Encarnando al mismo tiempo el espacio real, una modalidad de gobierno y una formación social, Versalles es una representación arquitectónica, administrativa y espectacular del poder “absoluto” asociado con la figura de Luis XIV. El objetivo del programa “Identidades curiales y el mito de Versalles en Europa: percepciones, adhesiones y rechazos (siglos XVIII-XIX)”, que cerrará este coloquio, es analizar el modus operandi de este mito de Versalles en la Europa monárquica de los siglos XVIII y XIX. Por lo tanto, deben formularse dos preguntas fundamentales: ¿cómo se desarrolló y en qué consiste el imaginario suscitado por Versalles ante quienes frecuentaban la corte durante el Antiguo Régimen, y ante los visitantes del siglo XIX? Y de forma recíproca, ¿cómo pudo desplegarse este imaginario en las cortes europeas, con todos los matices posibles, abarcando la imitación, el rechazo o la simple adhesión? Por lo tanto, el desafío de este coloquio será doble: comprender cómo los diversos aspectos específicos de la identidad de Versalles contribuyeron a conformar un imaginario, y comprender la forma en la cual este imaginario influenció otros ámbitos: arquitectónicos, rituales y políticos.
Ejes del Coloquio
1. La producción del mito, de lo real a lo imaginario: creación, mutaciones, resistencias (siglos XVII-XIX)
El mito de Versalles se extendió por las cortes europeas hasta que la civilización cortesana desapareció a principios del siglo XX. Se formó a través de todo tipo de historias narradas por visitantes extranjeros que estuvieron en contacto personal con la corte borbónica, ya sea como testigos directos contemporáneos del Versalles real hasta 1789, o como curiosos de los vestigios de un tiempo pasado, animados por diversas motivaciones, desde la nostalgia hasta la vituperación. Este mito se basa en el imaginario, alimentado por una realidad observada o idealizada. Difiere del discurso histórico, que se distingue por su postura objetiva: el mito nace a partir de la subjetividad del «visitante». En octubre de 2019, el Centre de recherche du château de Versailles puso a disposición, entre sus recursos en línea, una base de datos titulada “Visitantes de Versalles”. Uno de los objetivos del coloquio será explotar este corpus de varias maneras:
Un enfoque cronológico:
- Impresiones del Versalles real: contemporáneos del primer Versalles de Luis XIV, evoluciones de la perspectiva en la época de Luis XV y luego de Luis XVI y María Antonieta, tomando en cuenta la influencia de la época de Luis XIV, así como los cambios en el estilo de vida de la corte y en los espacios de Versalles (obras en el parque, retiro al Petit Trianon , creación de un jardín inglés, etc.).
- Versalles visto luego de la Revolución: durante el Imperio, durante la Restauración y en particular durante la Monarquía de Julio, un período crucial que marca la transición entre el imaginario y la percepción histórica, consagrada a través de la construcción del musée de l’Histoire de France por parte de Louis-Philippe , y la literatura que lo acompañó (Alexandre de Laborde, etc.).
Un enfoque sociológico:
comprender quiénes son los actores que participaron en la elaboración del mito y quiénes fueron sus vectores. Para comprender sus expectativas y sus puntos de vista, la reflexión puede desglosarse en torno a los diferentes criterios que definen la identidad de los visitantes: sus orígenes geográficos, su clase social, su idioma, así como su cultura política, religiosa o nacional.
Un enfoque temático:
- Elementos ceremoniales observados con mayor frecuencia: el comienzo y el final del día, las comidas en público, la misa, la rutina del rey y la familia real entre estos diferentes momentos, así como también las fiestas y los diversos entretenimientos...
- Los lugares más representativos: las fachadas del castillo, la Grande galerie, los Dormitorios del rey y la reina, los Grandes Aposentos, la capilla, la ópera, el Petit y el Grand Trianon, los jardines y sus estanques.
- Los elementos más generales que los visitantes asocian sistemáticamente con Versalles: el sistema hidráulico y la máquina de Marly, la pompa y los gastos suntuosos, la vanidad de los reyes de Francia y la idolatría de sus súbditos, María Antonieta y su vida campestre en Trianon, y luego de 1789, las consecuencias de la Revolución (degradaciones, saqueos, ventas, partida de la familia real rumbo a París).
2. Las aplicaciones del mito, de lo imaginario a lo real: recepción y derivaciones del paradigma de Versalles (siglos XVIII-XX)
El segundo eje de investigación propuesto tiene como objetivo comprender la eficiencia de este imaginario de Versalles. Al vincular el mito, tal como pudo haber sido fabricado por los visitantes, con las realizaciones a las que puede haber dado lugar, se intentará comprender cómo funciona un “modelo” y cómo puede (o no) volverse operativo. Por lo tanto, deseamos examinar el impacto que tuvo Versalles en las cortes de Europa, destacando el paralelo entre el comportamiento y la organización de estas cortes con las impresiones de sus visitantes respecto al paradigma de Versalles. En este sentido, se deberán identificar las formas en las cuales Versalles ha sido vivido, transcrito, valorado, denigrado, aceptado, copiado o refutado: ¿cómo se hace realidad el mito? ¿Pudo haber influenciado prácticas y creaciones, participado en el desarrollo de un espíritu europeo y cosmopolita, a la vez que era admirado y odiado? Y si es el caso, ¿cuáles podrían ser las motivaciones? ¿Por qué inspirarse en Versalles? ¿Por qué rechazar su modelo? ¿Por qué permanecer indiferente?
Sin embargo, no se trata de realizar un estudio comparativo, punto por punto, entre un “modelo” y sus posibles «imitaciones», que se limitaría a comparar datos fácticos. Por el contrario: en lugar de considerar la cuestión desde el ángulo de la influencia, la consideraremos desde la perspectiva de las interacciones, para comprender la articulación entre un imaginario y sus aplicaciones concretas en la arquitectura, la organización cortesana, y las prácticas sociales y artísticas (ceremonial, danza, teatro, música). El objetivo es comprender la lógica, las motivaciones y los problemas subyacentes que determinaron estas dinámicas de apropiación: ¿por qué, en ciertos casos, se escoge el modelo de Versalles, en lugar de otros modelos competidores y, por el contrario, por qué en otros casos se favorecieron tendencias antagónicas al paradigma de Versalles? También se debe distinguir esta cuestión de la de un “modelo francés” más global: ¿cuáles son los elementos que retenemos de la corte de Versalles específicamente?
Se buscarán especialmente propuestas que examinen las cortes europeas en el siglo XVIII y aún más en el siglo XIX, en un momento en que Versalles comienza a perder precisamente su vocación inicial. Buscamos particularmente estudios sobre los siguientes temas:
- Las modalidades y las implicaciones de las variaciones sobre el tema de Versalles, como en Lunéville, Caserte o Herrenchiemsee.
- La influencia de Versalles en Francia, en las cortes imperiales y en el funcionamiento protocolar de la Tercera República.
- El lugar del mito de Versalles en el contexto político del siglo XIX, en particular ante las monarquías recientes: el reino belga (1831), el reino griego (1833), el reino de Italia unificada (1861), el reino rumano (1881), el reino búlgaro (1908), y el reino montenegrino (1910), entre otros. El siglo XIX es el verdadero siglo de las cortes, cuya multiplicación va de la mano con el desarrollo de las nacionalidades. También es el momento de la imposición de los nuevos “modelos”, entre los cuales se destacan el prusiano y el ruso, a los cuales Versalles podrá confrontarse.
Equipo
Codirección de organización:
- Gérard Sabatier, profesor emérito de la université de Grenoble II , jefe de proyecto del programa “Identidades curiales y el mito de Versalles en Europa…”
- Mathieu da Vinha, director científico del Centre de recherche du château de Versailles
- Flavie Leroux, asociada de investigación para el programa “Identidades curiales y el mito de Versalles en Europa…”
Comité directivo:
- Antonio Álvarez-Ossorio, Universidad Autónoma de Madrid,
- Maciej Forycki, Uniwersytet Adam Mickiewicz, Poznań,
- Mark Hengerer, Ludwig-Maximilians-Universität, Munich,
- Christine Jeanneret, Centre de recherche du château de Versailles y Danish National Museum, Frederiksborg, Danemark,
- Jean-Marie Le Gall, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
- Francine-Dominique Liechtenhan, Centre national de la recherche scientifique,
- Philip Mansel, The Society for Court Studies, presidente del GIP-CRCV,
- Andrea Merlotti, Centro Studi La Venaria Reale,
- Friedrich Polleroß, Universität Wien,
- José Luis Sancho Gaspar, Patrimonio Nacional, Madrid,
- Marie-Christine Skuncke, Uppsala Universitet,
- Jonathan Spangler, Manchester Metropolitan University,
- Thomas W. Gaehtgens, Getty Research Institute, Los Angeles.
Para participar
El simposio tendrá lugar durante tres días, del 17 al 19 de junio de 2021, en el auditorio del Palacio de Versalles.
Las propuestas de comunicación deben enviarse a Flavie Leroux,
antes del 31 de octubre de 2020.
Deben incluir, con un máximo de 5000 caracteres, el título de la comunicación, el contenido de la propuesta (cuestionamientos, método utilizado, fuentes consultadas), algunos elementos biográficos y los datos de contacto del/de la candidato/a. Estas propuestas de comunicación serán examinadas por el comité organizador y el comité directivo. Los/as candidatos/as recibirán una respuesta relativa a su participación en el coloquio a finales de diciembre de 2020.