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Les rapports de pouvoir en littérature

Power relations in literature

Manifestations et mises en scène des formes de stigmatisation, de domination et de résistance dans l'espace littéraire

The manifestations and staging of forms of stigmatisation, domination and resistance in the literary space

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Publié le mercredi 03 juin 2020

Résumé

Cette journée d’étude sera consacrée à l’exploration des formes prises par la domination et la stigmatisation dans l’espace littéraire et à la mise au jour des résistances qui ont pu lui être opposées. Il s’agira d’aborder à la fois la littérature comme pratique d’écriture et les processus de reconnaissance qui déterminent si un texte est perçu ou non comme littéraire. Nous souhaiterions réunir jeunes chercheur·euses (doctorant·es et postdoctorant·es), écrivain·es, traducteur·trices et éditeur·trices autour d'une réflexion critique sur les mécanismes de structuration et les modes de fonctionnement de l’espace littéraire. L’objectif est d’engager une discussion sur une possible démocratisation de la production littéraire, de sa réception et des discours qui se déploient dans cet espace. À cet effet, nous ferons dialoguer littérature, philosophie et sciences sociales.

Annonce

Présentation

Cette journée d’étude sera consacrée à l’exploration des formes prises par la domination et la stigmatisation dans l’espace littéraire et à la mise au jour des résistances qui ont pu lui être opposées. Il s’agira d’aborder à la fois la littérature comme pratique d’écriture et les processus de reconnaissance qui déterminent si un texte est perçu ou non comme littéraire.

Nous aimerions également explorer les processus de stigmatisation dans le champ littéraire pour étudier les effets des rapports de pouvoir et penser l'implicite de la norme et de sa performativité sur la construction des parcours artistiques et professionnels. Le « stigmate » (Goffman, 1963) désigne une marque sociale et symbolique qui se construit dans des interactions sociales directes. Il sera néanmoins plutôt envisagé ici dans le cadre de relations de pouvoir indirectes où certains individus participent à la définition des identités d'autrui grâce au pouvoir symbolique du langage.

Nous souhaiterions réunir jeunes chercheur·euses (doctorant·es et postdoctorant·es), écrivain·es, traducteur·trices et éditeur·trices autour d'une réflexion critique sur les mécanismes de structuration et les modes de fonctionnement de l’espace littéraire. L’objectif est d’engager une discussion sur une possible démocratisation de la production littéraire, de sa réception et des discours qui se déploient dans cet espace. À cet effet, nous ferons dialoguer littérature, philosophie et sciences sociales.

Les propositions s’articuleront autour d’un ou plusieurs des axes de réflexion suivants :

Axe 1 : Les formes de domination et de résistance dans l’espace littéraire

Le premier axe s’attachera à analyser les relations de pouvoir au sein du champ littéraire, entendu à la fois comme terrain de création et comme monde socio-professionnel engageant plusieurs métiers. Quelles voix et quels récits sont donnés à entendre et à lire au sein de cet espace supposément « neutre » (Blanchot, 1995) ? Quels sont les récits qui y sont sous-représentés, instrumentalisés, marginalisés ? Comment s’opère cette invisibilisation ? Quel·les acteur·trices y contribuent ? De quelle manière ?  Nous voulons également nous pencher sur les stratégies d'écriture et de publication mises en place par celles et ceux qui sont en position dominée. Quels sont les modes d'écriture et de mise en scène qu'ils·elles choisissent ? Quelles transgressions des tabous et des (auto-)censures parviennent-ils·elles ou non à opérer ? Un intérêt particulier sera porté à la question de la traduction comme pratique où se jouent des rapports de pouvoir entrecroisant enjeux socio-politiques et littéraires, cela entre différentes configurations nationales (Casanova, 2008). Le champ littéraire pourra ainsi être envisagé tant au niveau national qu'international, afin de situer les processus de domination et de prendre en compte les frontières géographiques et linguistiques qui le structurent.

Axe 2 : Le stigmate de classe, de genre et la « race » chez les écrivain·es

Le second axe sera ouvert aux communications qui traiteront de l’un des effets que les mécanismes de domination peuvent prendre à l’encontre des écrivain:es : la stigmatisation. Quelles formes prend-elle dans le domaine littéraire ? Quels effets a ce processus sur les carrières des acteur3trices et celles de leurs œuvres ? Nous souhaiterions nous concentrer plus particulièrement sur les formes des stigmates liés à la classe sociale, au genre et à la « race ». Qu’ont-ils de commun dans les manières dont ils opèrent ? Qu'est-ce qui rend spécifiques ces différentes marques sociales, qui peuvent entraîner honte et discrédit ? Comment peuvent-elles se conjuguer chez certain·es acteur·trices ? De quelle manière ces dernier·es les ont-ils·elles alors traitées dans leurs œuvres ? Que peuvent apporter les outils de l’intersectionnalité pour l’étude de la stigmatisation dans l'espace littéraire ? Comment les réflexions développées par certain·es écrivain·es sur cette question, avec les outils du littéraire, peuvent aider les chercheur·euses en sciences sociales à mieux comprendre les processus de stigmatisation ?

Axe 3 :  Sociologies littéraires et littératures sociologiques

Dans le troisième axe, il s’agira de nous questionner sur les rapports entre sociologie et littérature à partir de textes d’écrivain:es qui se réfèrent à des concepts et des méthodes sociologiques et de ceux de sociologues qui écrivent sur leur propre vie. Ainsi, alors que Pierre Bourdieu distingue son objectivation du moi socialement construit d’une autobiographie dès l’épigraphe de son Esquisse pour une auto-analyse, Annie Ernaux définit ses récits La Place (1983), Une Femme (1988) et La Honte (1997) comme « auto-socio-biographiques ». De quelle manière certain:es sociologues, tels que Didier Éribon (2009) ou Richard Hoggart (1988), ont-ils:elles approché le littéraire pour penser leur trajectoire ? Comment, à l’inverse, des écrivain:es comme Annie Ernaux ou Édouard Louis ont-ils:elles emprunté à la sociologie dans leurs écritures ? Que signifie l’intérêt actuel particulier en France et en Allemagne pour des récits autobiographiques de « transclasses » (Jaquet, 2014) dont le positionnement oscille entre littérature et sociologie ? Nous souhaitons initier une réflexion sur les rapports de pouvoir à l'œuvre tant dans les trajectoires sociales des individus que dans leurs écrits sociologiques ou littéraires, mais aussi engager une discussion sur les régimes de vérité et les écritures propres à la littérature, la sociologie et la philosophie.

Conditions et modalités de participation

Cette manifestation s’adresse à tou·tes les jeunes chercheur·euses en sciences humaines et sociales, sans condition de nationalité, prioritairement à celles et ceux qui travaillent dans une perspective faisant dialoguer plusieurs disciplines. Les propositions de communication devront être envoyées

le 1er août au plus tard

à l’adresse : rapportsdepouvoirlitterature@gmail.com

Elles ne devront pas excéder 500 mots et elles pourront être rédigées en français ou en allemand. Les candidat·es devront mentionner l’axe au sein duquel leur communication serait intégrée. Ils·elles devront joindre un CV avec mention des compétences linguistiques à la proposition de communication. Le comité d’organisation répondra le 31 août au plus tard. Une version écrite de la communication (environ 20 minutes) devra être envoyée deux semaines avant la journée d’étude. 

Les langues de travail lors de cette manifestation seront principalement le français et l’allemand. Nous attendons des intervenant:es une compréhension au moins passive des deux langues afin de faciliter les échanges. Les frais de déplacement et d’hébergement pourront être pris en charge dans la limite des fonds disponibles

Comité d’organisation 

  • Sarah Carlotta Hechler (Freie Universität/Centre Marc Bloch)
  • Claire Mélot (Université Toulouse Jean-Jaurès/Centre Marc Bloch)
  • Claire Tomasella (EHESS/Centre Marc Bloch)

Comité scientifique

  • Denis Thouard (CNRS/Centre Marc Bloch)
  • Markus Messling (Universität des Saarlandes) 
  • Andrea Kretschmann (Centre Marc Bloch)

Partenaires 

  • Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Allemagne, Centre Marc Bloch
  • Collège doctoral franco-allemand « Construire les différences : structure – ordre social – communication »
  • École des hautes études en sciences sociales
  • Université Toulouse Jean-Jaurès
  • Friedrich Schlegel Graduiertenschule für literaturwissenschaftliche Studien der Freien Universität Berlin
  • ZEIT-Stiftung Ebelin und Gerd Bucerius
  • Collective for the Study of Cultural Circulation

Si cette manifestation ne pouvait se tenir au mois de novembre 2020 en raison du Covid-19, elle serait reportée au printemps (mai/juin) 2021.

Lieux

  • salle 3.02 - Campus Condorcet 15 cours de humanités 93322 Aubervilliers cedex
    Aubervilliers, France (93)

Dates

  • samedi 01 août 2020

Mots-clés

  • rapports de pouvoir, stigmatisation, littérature, écrivain, traduction, édition, France, Allemagne

Contacts

  • Claire Tomasella
    courriel : clairetomasella [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Claire Tomasella
    courriel : clairetomasella [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les rapports de pouvoir en littérature », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 03 juin 2020, https://doi.org/10.58079/14yr

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