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Penser les arts littéraires

Thinking the literary arts

Formes performatives, installations et technologies numériques

Performative forms, installations and digital technologies

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Publié le vendredi 10 juillet 2020

Résumé

Ce colloque a pour ambition d’explorer et d’analyser les formes performatives, installations et technologies numériques liées aux œuvres littéraires. Seront envisagés, au travers de différentes séances, trois axes majeurs : 1. Approche épistémologique :  conceptualisation des arts littéraires, une pratique-frontière ? 2. Approche littéraire et esthétique des arts littéraires : une poétique de la diffraction ? 3. Des arts littéraires aux écritures numériques : dialogue, hybridation et résonance.

Annonce

Colloque international, 3-4 septembre 2020

Argumentaire

La question des arts littéraires se pose de manière cruciale dans le milieu littéraire québécois et canadien, lequel cherche actuellement à se mobiliser afin de rendre visibles la création, la circulation et la diffusion des œuvres contemporaines sur le territoire. Dans ce contexte, il s’impose de s’entendre sur la dénomination évoquée sous cet intitulé émergeant des « arts littéraires ». À la suite de certaines expérimentations menées en amont (Bernard Heidsieck, Henri Chopin, William S. Burroughs, Kenneth Goldsmith, l’Oulipo, Jean-Pierre Balpe...) tout autant que dans le sillage des cultures dites populaires croisant très tôt livre et nouveaux médias, ces pratiques mêlent formes performatives, installations et technologies numériques, et posent d’un point de vue conceptuel des difficultés, par leurs diverses ramifications sémantiques inscrites dans l’espace public : « poésie performée », « arts de la parole », « œuvres transmédiatiques », « néolittérature ». L’enjeu est bien de penser le contemporain littéraire en lien avec cette démultiplication de pratiques hétérogènes empruntant de multiples formes et supports (lecture dessinée, poésie numérique, feuilletons radiophoniques, vidéo-poèmes, créations sonores immersives ou interactives, spoken word et slam). À travers ces productions, l’objectif recherché, par différents moyens, est de faire participer la littérature, en tant que discipline artistique, à une démarche transdisciplinaire de création, en médiatisant notamment la figure de l’écrivain et son œuvre. De manière plus générale, cette propension s’inscrit dans le « tournant performatif » touchant à la fois le champ artistique et celui des sciences humaines et sociales (Burke, 2005 ; Bell, 2008). La littérature quitte le support livresque pour investir l’espace public : de nombreuses créations littéraires infiltrent ainsi la spatialité de la ville, tout en posant aussi la question des « faire avec l’espace », qui rejoint certains enjeux de l’art contemporain (Volvey, 2008). En cela, les arts littéraires sont proches d’une certaine tendance de la littérature contemporaine française qualifiée « hors du livre » par certains chercheurs (Rosenthal, Ruffel, 2010), qui induit un nouveau rapport problématisant la figure de l’écrivain au sein d’une industrie culturelle littéraire prônant le spectaculaire. S’émancipant de la forme canonique du livre, une telle performativité de la littérature demeure néanmoins une réelle prise de risque pour les secteurs où il demeure symboliquement fort : « La littérature a été si longtemps associée au livre que nous avons tendance à nous préoccuper de l’avenir de ce dernier plutôt qu’à interroger la nature du lien instauré il y a cinq siècles entre le texte et son support imprimé. En se libérant de ce lien, la littérature prend le risque de remettre en cause son identité, le risque de se perdre ou de se dissoudre dans la vaste mutation médiatique en cours » (Clément, 2001). Face à cette mutation de la création littéraire qui interpelle tous les acteurs du milieu (édition, diffusion) se pose la question de l’efficacité du livre en tant que médium soumis à une poétique de la diffraction reconfigurant sans cesse les pratiques dans un monde d'écrans et de réseaux. Par rapport à ce développement sans précédent du performatif, de l’interactif et de l’exposition de la littérature au sein de la culture numérique, on remarque paradoxalement un manque d’analyses critiques concernant les arts littéraires et un dialogue insuffisant entre pratiques du champ restreint et du champ populaire. Ainsi, afin de contribuer à combler ce manque, le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine), par le biais de son laboratoire hors les murs au sein la Maison de la littérature de Québec, s’associe à l’Université Laval (CRILCQ) et à de l’Université du Québec à Montréal (NT2) gérant le partenariat « Littérature québécoise mobile: pratiques littéraires d’écriture et de lecture en contexte numérique (LQM) » dirigé par Bertrand Gervais, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les arts et les littératures numériques.

Le projet Créalit

Ce colloque international repose sur une coopération franco-québécoise, déjà initiée, qui associe des unités de recherche et des opérateurs culturels.

Il s’inscrit dans le projet Créalit (Création croisée arts littéraires, 2019-2021), lauréat du Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée (ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, ministère québécois des Relations internationales et de la Francophonie).

Ce projet s’actualise notamment par une résidence croisée incluant la création d’un réseau de création artistique entre la France et le Québec en fonction de divers partenaires : la Ville de Metz désignée « Ville créative dans le domaine de la musique » par l’Unesco, les Bibliothèques-Médiathèques de Metz, le Centre de recherche sur les médiations (Université de Lorraine), la Cité musicale-Metz, Le Livre à Metz, la Maison de la littérature de Québec, l’Institut canadien de Québec et la Ville de Québec désignée « Ville créative dans le domaine de la littérature » par l’Unesco.

Le dispositif implique une réflexion sur les formes actuelles de la littérature, des résidences au numérique, notamment sur ses enjeux identitaires et symboliques, tout en privilégiant la circulation des œuvres artistiques et littéraires francophones.

Programme

Jeudi 3 septembre 2020

  • 8 h 30 : Accueil des participants
  • 9 h 00 :  Allocutions d’ouverture. Jacques Walter, directeur du Centre de recherchesur les médiations (Crem, Université de Lorraine) ; Carole Bisenius-Penin, responsable scientifique de Créalit (Création croisée arts littéraires / Crem, Université de Lorraine) ; René Audet (Laboratoire Ex situ, Université Laval, Canada) ; Bertrand Gervais (Laboratoire NT2, Université du Québecà Montréal, Canada) ; Monsieur ou Madame le·a représentant·e de la Ville de Metz

Séances du matin. Président de séance : Jacques Walter (Crem, Université de Lorraine)

  • 10 h 00 : Art, code, algorithme : machines d’écritures. Jean-Paul Fourmentraux (Centre Norbert Elias, Aix-Marseille Université)

10 h 30 : Pause

  • 11 h 00 : Nouvelles de la Colonie – jeu de rôle littérairesur Facebook. Alexandra Saemmer (Cémti, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)
  • 11 h 30 : “It was seven minutes to ten o’clock in the morning, and it was the only good thing that had happened”. Nolwenn Tréhondart (Crem, Université de Lorraine)
  • 12 h 00 : Déjeuner

Séances de l’après-midi. Présidente de séance : Carole Bisenius-Penin (Crem, Université de Lorraine)

  • 14 h 00 : De l’impact de l’hybridation des pratiques littéraires sur le web : Pierre Ménard. Karen Cayrat (Crem, Université de Lorraine)
  • 14 h 30 : #infraPerec, un dispositif d’écriture originalsur les réseaux sociaux. Emmanuel Vaslin, directeur de l’Atelier Canopé de Maine-et-Loire (Réseau Canopé)

15 h 00 : Pause

  • 15 h 30 : Les arts littéraires : du déplacement à l’appropriation artistiqueet numérique. Table ronde animée par Carole Bisenius-Penin (Crem, Université de Lorraine)

Jérémie Bennequin, artiste plasticien et enseignant en arts visuels (Écoles d’études supérieures Gobelins et Condé) : De Proust à Mallarmé, mémoire et effacement ; Célio Paillard de Chenay, écrivain, artiste multimédia, créateur sonore, enseignant en arts plastiques (École nationale d’architecture Paris-Val de Seine) et chercheur associé (Institut Acte, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : Le lieu de toutes parts ; Donatien Garnier, journaliste documentaire et poète (Bordeaux) : Poésie transmédia et objets convergents, L’Arbre Intégral ; Sébastien Genvo, professeur des universités, responsable de l’Expressive Game Lab (Crem, Université de Lorraine) : autobiographie et jeu vidéo, Lie in my heart

  • 18 h 00 : Visite privée du parcours Vitrail (festival Constellations de Metz), en partenariat avec le service Culture de la Ville de Metz
  • 18 h 30 : Repas de gala
  • 21 h 30 : Projection du mapping vidéode la cathédrale Saint-Étienne de Metz (sous réserve)

Vendredi 4 septembre 2020

Séances du matin. Présidente de séance : Nolwenn Tréhondart (Crem, Université de Lorraine)

  • 9 h 00 : Écritures amplifiées et défossilisations poétiques chez Emmanuelle Pireyre et Antoine Boutes. Corentin Lahouste (Incal, Université catholique de Louvain, Belgique)
  • 9 h 30 : La poésie sur Twitter. Matérialité du poème, expériences poétiqueset communautés bienveillantes. Adrien Cassina (Cimeos, Université de Bourgogne)

10 h 30 : Pause

Présidente de séance : Angeliki Monnier (Crem, Université de Lorraine)

  • 11 h 00 : Traitement automatique du langage et réseaux multicouches pour la traductionde la littérature électronique et de page. Chris Tanasescu (Incal, Université catholique de Louvain, Belgique) ; Raluca Tanasescu (Faculté de philosophie, Université de Groningen, Pays-Bas)
  • 11 h 30 : Ulysse ou l’art de la piraterie en traduction. Claire Larsonneur (TransCrit, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)

12 h 00 : Déjeuner

Séances de l’après-midi. Président de séance : Pierre Morelli (Crem, Université de Lorraine)

  • 14 h 00 : Théâtre et écritures numériques : un divorce prononcé ? Plaidoyer pour des « dramaturgies digitales ». Julie Valero (Maci, Université Grenoble Alpes)
  • 14 h 30 : Lire l’exemplaire partagé : Your World of Text, tableau blanc littéraire et ses lecteurs. Marion Lata (CERC, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3)

15 h 00 : Pause

  • 15 h 30 : Le maniement des traces. Les gestes de l’écrivain-commissaire dans la programmation des expositions de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC). David Martens (MDRN, Katholieke Universiteit Leuven, Belgique)
  • 16 h 00 : Temporalités, performances et défis. L’écriture numérique sur forum au prisme d’une culture web de la performance. Marie-Anaïs Guégan (Marge, Université Jean Moulin Lyon 3)

Programme en format pdf et informations : crem.univ-lorraine.fr/penser-les-arts-litteraires

Inscription

Événement gratuit. Inscripition : u2l.fr/crealit2020

Lieux

  • Cité musicale-Metz, Salon Claude Lefebvre - 3 avenue Ney
    Metz, France (57)

Dates

  • jeudi 03 septembre 2020
  • vendredi 04 septembre 2020

Fichiers attachés

Mots-clés

  • art littéraire, numérique, art, littérature, livre

Contacts

  • Carole Bisenius-Penin
    courriel : carole [dot] bisenius-penin [at] univ-lorraine [dot] fr

Source de l'information

  • Julien Recouvreur
    courriel : julien [dot] ben-lembareck-recouvreur [at] univ-lorraine [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Penser les arts littéraires », Colloque, Calenda, Publié le vendredi 10 juillet 2020, https://doi.org/10.58079/153o

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